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Poésie en prose
AnGer : Aimer sans conjugaison
 Publié le 18/04/08  -  4 commentaires  -  1818 caractères  -  120 lectures    Autres textes du même auteur

Des maux couchés par quelques mots.


Aimer sans conjugaison



Tout ce qui se détache de nos pensées, ne nous appartient plus jamais vraiment. J’use mes rimes contre les souvenirs, je fais râper les lettres contre mes écorchures, infimes déchirures. Parfois j’immisce une virgule, mal dissimulée, un peu trop fort immiscée dans mes parcours, je dévisse la cordée de mots et je bascule la lecture dans le gouffre de l’incomprise qui se cache au fond du précipice.

Je m’essouffle contre ceux qui ne peuvent me posséder, et je m’écorche contre la douce chaleur de leur ventre de vie. Je croque leurs confessions, dans l’intimité d’une confidence à deux, je m’alanguis contre leur force fragile, et je deviens encore plus fortement fragile.

Tout ce qui s’avoue ne fait plus mal, car accepter c’est ne plus souffrir, ne pas accepter, c’est entacher Ces pensées de souffrance. Puisqu’il me faut accepter d’aimer pour pouvoir être aimé, alors je pacte avec l’espoir de ne plus côtoyer d’amour, pour ne plus jamais l’espérer, des spasmes lourds des heures qui ricochent sur mes mois, mes années d’apnée d’amour.

Que mes pensées se meurent et que cesse l’attente d’aimer pour être, que s’endorme le rêve d’une femme éveillée qui n’a plus jamais su s’endormir contre un cœur neuf. Que s’efface celui qui saura m’aimer pour que je réapprenne à travers ses yeux à aimer festoyer autour du mot « amour », pour ainsi mourir d’avoir trop aimé l’amour sans jamais l’avoir à nouveau rencontré.

Les rêves se consument dans le cœur des femmes, les espoirs se lovent dans leurs ventres gonflés d’amour, et leurs tristesses se tapissent dans leurs regards à la nuit tombée. Un jour, je verrai dans mon regard la flamme s’éteindre et je saurai que j’ai aimé un jour, il y a longtemps et que cette lumière ne s’est jamais éteinte contre les sombres souvenirs…


 
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   David   
19/4/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour AnGer,

Une prose qui va de plus en plus fort, qui tend presqu'à l'ivresse ou la folie douce dans le quatrième morceau. J'ai bien aimé "dans le gouffre de l’incomprise" et "je pacte avec l’espoir", je l'aurais souhaitée encore moins terre à terre, encore plus libérée.

   Anonyme   
19/4/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Voila un beau poème en prose

De nombreuses rimes internes (mieux qu'un jeu de rimes forcées de certains vers)
cinq paragraphes dans un ensemble à l'unité poétique certaine

Un sentiment d'enlacement par le début "Tout ce qui se détache de nos pensées" et la fin "les sombres souvenirs…"

Un poème en prose vrraiment 'abouti'.. Merci.

   clementine   
19/4/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Des mots qui disent avec beauté la difficulté d'être, la difficulté d'aimer, la difficulté d'être femme.
La peur en même temps que la quête parfois inconsciente et permanente de l'Amour.
Quelles phrases viennent se briser sur moi avec force et violence:
"je fais râper les lettres contre mes écorchures, infimes déchirures
"Je m’essouffle contre ceux qui ne peuvent me posséder"
"des spasmes lourds des heures qui ricochent sur mes mois, mes années d’apnée d’amour. "
Et aussi et surtout:
"aimer festoyer autour du mot « amour », "
Merci AnGer pour cette prose poétique qui m'a caressée l'âme.

   Anonyme   
22/7/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bizarrement, je ne suis pas entièrement séduite par cet écrit, comme vos autres textes, il ne manque pas de qualité à tout point de vue. Mais je ne suis pas parvenu à vraiment entrer dans le texte.

Votre plume sait écrire, toute la dextérité est bien là, cependant j'ai trouvé la résonance des mots un peu monocorde, votre dialogue finit par devenir une longue tirade qui m'a un peu rebuté.

Tout l'ensemble de ce paragraphe m'interpelle " Tout ce qui s’avoue ne fait plus mal, car accepter c’est ne plus souffrir, ne pas accepter, c’est entacher Ces pensées de souffrance. Puisqu’il me faut accepter d’aimer pour pouvoir être aimé, alors je pacte avec l’espoir de ne plus côtoyer d’amour, pour ne plus jamais l’espérer, des spasmes lourds des heures qui ricochent sur mes mois, mes années d’apnée d’amour. "

Vous ne semblez pas être en de bonne disposition, face au sentiment amoureux, j'ai trouvé un certain pessimisme appuyé dans vos propos, c'est sans doute ce qui a fait que ma lecture ne fut pas tout à fait plaisante.


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