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Poésie en prose
AnGer : Sutures
 Publié le 15/07/08  -  3 commentaires  -  1926 caractères  -  42 lectures    Autres textes du même auteur

Le temps est l'aiguille qui suture les plaies du cœur.


Sutures



Transpose-moi sur ton déclin et n’oublie pas de m’incruster contre le tracé orfévré de ton dernier dessin. Que je ne sois pas trop vite effacée, que l’on puisse me considérer comme l’une des pages de ton passé dépassé.

Transporte-moi sous le fatras des souvenirs cachés, parfois un peu gâchés, souvent mal répertoriés dans la mémoire, laisse-moi apparaître dans l’ombre de tes pas présents, alors que loin de toi, degré par degré, je disparais.

Donne-moi un peu du fil de la bobine à venir que je recouse ses finitions, pour aux terminaisons de notre amour les accrocher, achever ainsi du nœud de la souffrance ces coutures cicatricielles.

Point par point, je faufilerai les pans d’heures entre eux, pour que les draps des mois ne viennent plus se déchirer contre mes doigts douloureux.

Allez, je sais bien que tu me mens parfois, et que lorsque tu me regardes, ce « nous » qui me fait du bien, te fait si mal, puisque son parfum s’est trop fort mélangé aux effluves de mes peurs de te perdre. De tant avoir souffert, incapable de mettre mes maux en verbes, sous l’amoncellement de mes aveux qui se sont noyés dans ma gorge, j’avance avec mon chagrin.

Malgré ce « moi » qui n’est plus abrité par toi, par les jours qui se traînent sur les calendriers, j’erre loin de mot puéril qui nous entortillait l’un à l’autre. Puisqu’il me faut cesser de penser à nous, je vais lécher mes blessures et espérer que le temps effacera les maux de mon cœur blessé, emportant ainsi loin de ma mémoire, de ma bouche les douceurs d’amour que je ne peux plus semer tout contre toi.

Le temps est l'aiguille qui suture mes blessures, mon corps est le patient amnésique d'un amour égaré, et mon cœur est le baume cicatrisant de mes peines présentes, j'avance à pas lents, mesurés, sans bruit, je me souviens sans avoir jamais vraiment oublié ce que voulait dire "t'aimer"...


 
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   belaid63   
16/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
et ma tendresse qui crie aux cieux ses douleurs à chaque fois que l'éguille chaude du souvenir perce ma peau meurtrie par tant d'années de fiel vécues loin de toi mon adorée
qu'il est difficile d'oublier, le temps, il est vrai, est un génial chirurgien.
j'aimes bien ta prose anger

   Melenea   
17/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
belle prose poétique, et belles images après l'acceptation de la douleur qui passe trop lentement... j'aime les métaphores choisies... toujours entre deux eaux
Mél

   Anonyme   
31/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
" Le temps est l'aiguille qui suture mes blessures "

" je me souviens sans avoir jamais vraiment oublié ce que voulait dire "t'aimer".

Le temps, comme il se doit, fera son œuvre, il passera ... Laissant en ces souvenirs une délicate poussière de tendresse.

Vous êtes dans tous vos écrits, "meurtrie" par ce "nous", "puisqu'il me faut cesses de penser à nous", c'est très émouvant car vous en parlez avec une élégante pudeur.

La lecture de cet écrit, est aisé, vous donnez aux mots une douce sonorité mélancolique, alors je m'attarde et je partage ce sentiment qui vous habite.


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