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Poésie en prose
AnGer : Vapeurs de vie
 Publié le 10/05/08  -  6 commentaires  -  2016 caractères  -  73 lectures    Autres textes du même auteur

Faire sombrer sa vie dans les vapeurs d'ambre


Vapeurs de vie



Elle saccage le boîtier de sa vie, pour mettre dans l’ombre le souffle filaire qui n’alimente plus les fusibles de son cœur.

Ment à s’en étouffer, quand ses yeux pleurent la vérité. Bétonne ses propos pour ne pas s’écrouler, cache derrière le mur de son présent, les décombres de putrides moments, parcourt à pas lents un passé massacré par ses mensonges, parfum de honte qu’elle n’avoue pas et qui la ronge.

Édifie des tours de verre, croche la nuit venue ses lèvres sur ces verres ébréchés, humidifie ces phrases du remords, quand l’alcool brûle son haleine, son cœur sirote le venin de sa vie dans le lit de ses veines.

Plie et déplie sans cesse son monde chimérique contre le dos de pages grises. Lassée, grisée, l’entasse et le largue en confettis dans les bras du vent. Décale le temps pour déglinguer son temps restant. Pose son carnet de bord, sur le rebord de ses déboires, et s’en va retourner boire sa vie d’avant, dans les fragrances d’une bouteille bon marché. Dans un coin, s’encanailler avec l’oubli, le faire se vautrer contre sa paresse, et plus tard l’esprit incarcéré dans ces incohérences, balancer son écriture sur la cambrure d’une feuille sans bordure.

Quand l’aube s’expose sur les volets de tous ceux qui dorment, elle restée éveillée pour le voir s’envoler, torché de ces tons blafards, de ces ridicules concessions qui ne lui feront écrire aucune confession.

Crispée sur la page blanche, le regard vitré, alourdie de ces abus répétés, elle suffoque, pleure, trinque avec l’heure à venir, si lâche qui ne lui concède que trop peu de répit. Tête qui vacille sous le poids des douleurs en éveil, feuilles qui jonchent le sol, épars sur la table. Au milieu d’un aveu, elle voudrait pouvoir appeler au secours, pour ce jour qui se lève et qui sera aux autres pareils, dans ce monde qui respire à tue tête, sa souffrance n’hurle pas, chuchote dans ces insomnies, tâche ces nuits et dissout ces jours dans les brumes de l’absence…


 
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   strega   
10/5/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
AnGer... Premier texte que je lis de vous... On parlait dans le forum des manières de commenter et noter. J'expliquais les miennes et disais parfois que j'avais des coup de coeur.

Ici, c'est un énorme coup de coeur que je ne veux pas expliquer. Cette prose m'a bouleversée...

   Pattie   
10/5/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime le titre et j'aime le poème, le choix de la prose, le choix du "elle", les images, et ce portrait amer et aigu.

   titi1951   
10/5/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je n'arrive toujours pas accrocher sur des vers de 3à6 lignes, c'est vrai que c'est dans la categorie prose, mais est de la poesie?
Sinon c'est joliment dit

   clementine   
10/5/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
AnGer, comme toujours.
Touchée au coeur sans détours, brut.
Des mots, des phrases, des émotions. Fortes. Des ressentis.
Une puissance terrible pour le dire. La vie, l'amour, la fuite, l'attente, l'espoir désespéré, la mort.
Tout est dans ces quelques lignes.
Renversant, bouleversant.
Merci.

   belaid63   
11/5/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
le fond est triste, l'ecriture légère, les mots juste, manque un peu de sonorité

   Anonyme   
3/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Vapeurs de vie" saisissante, bouleversante, c'est là un écrit poétique dont la lecture vous fait mal, il y a tant et tant de souffrance dans vos mots. Vous ne semblez pas pouvoir vous défaire de ce mal qui vous grignote jour et nuit, vous condamne à une vie en demi-teinte.

Il y a dans cet écrit, votre vie aigre/douce qui bouscule à fil d'une lecture, " Elle saccage le boitier de sa vie, pour mettre dans l'ombre le souffle filaire qui n'alimente plus les fusibles de son cœur ".

Que de détresse, j'ai presque envie de vous tendre une main amicale et vous dire que demain sera un autre jour ...


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