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Capry
1/4/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Beau rythme dans ce poème. Belle imagination au service d'un thème universel et humaniste.
Voici les points à améliorer car je bute sur "Des doutes et des regrets qui rongent Sois libre" trop commun à mon sens Et "Regarde au loin l’horizon mauve A l’heure où s’abreuvent les fauves." horizon mauve, c'est étrange... Tout le reste est d'une élégance naturelle, les mots s'enchainent avec fluidité, de belles images à la clé. Le début nous fait entrer dans un espace où la magie peut régner, la première et troisième strophe sont de toute beauté. J'aurais volontiers continué cette berceuse d'illusions, la réalité marche un peu à nos côtés, on aimerait l'oublier, la délaisser pour cheminer vers la nouveauté. Ce poème libre permet différentes interprétations, c'est un point positif. |
Anonyme
7/4/2021
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour !
En préambule, je dirai que proposer en catégorie libre mais être plus un contemporain au sens des classifications sur le site, ce poème ne me met pas en joie pour découvrir le texte. Passé cet écueil, qui n'en est un que pour moi, je poursuis. En première lecture, ce texte à les qualités de ses défauts et inversement. Le sujet n'est pas très original, la forme non plus-des quatrains à rimes suivies. L'expression est, je dirai, conforme au "classique", le vocabulaire assez conventionnel, les images aussi. Mais il est plaisant à découvrir, bien composé, sans heurt pour le lecteur. Merci du partage, Éclaircie |
Cyrill
20/4/2021
a aimé ce texte
Bien
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Je suis à la fois séduit par le traitement du thème. Il y a de belles images et le poème se lit sans heurt. J'ai pas mal pensé au film "Into the Wild", je n'ai pas lu le livre.
J'ai eu presque envie de suivre ce personnage épris de liberté. Mais on se rend compte, dans les derniers vers, qu'on emporte toujours avec soi, qui son passé, qui ses blessures... alors quoi ? Et puis quelque chose me gêne depuis le début : cet impératif, cette injonction à être libre. N'est-ce pas un peu contradictoire ? A vous lire. Cyrill |
papipoete
20/4/2021
a aimé ce texte
Bien
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bonsoir ANIMAL
Te voici tant empli de doutes, de questions qui te hantent et des réponses parfois qui étouffent quelque lueur d'espoir... alors pars ! sur les chemins de Compostelle, ou à la barre d'un vieux grément vers une île inexplorée, et tourne la page ! fend la houle tel un " brise-lame " ! NB un peu comme Alain Colas sur son Manureva, le héros veut briser ses amarres, qui ne le retiennent qu'à écueils et désillusion ; les vagues le porteront-ils sous des latitudes plus favorables... un road-movie qui connaitra surement des embûches, mais cela vaut peut-être le coup de briser des chaînes trop lourdes ? l'avant-dernière strophe semble cette oasis ; en route ! des vers libres aux assonances heureuses sur des vers aux 8 syllabes ? |
Provencao
21/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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" Écrase les larves du mensonge
Des doutes et des regrets qui rongent Sois libre, épris d’indépendance N’écoute plus la peur qui danse. " J'ai beaucoup aimé ce quatrain où j'ai ressenti très fortement cette vulnérabilité et cette capacité données à tout un chacun et qui en ce sens sont toujours d'une grande dignité. Le brise-lame "de l'horizon mauve "est véritablement de redonner comme possible " Sois libre, épris d’indépendance " Au plaisir de vous lire Cordialement |
emilia
22/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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L’expression d’un impérieux désir « d’aventure », pour fuir « les écueils des illusions/ les âmes verrouillées dans des cercueils d’acier/le mensonge/les doutes et les regrets/ la souffrance d’une déchirure… », qui se traduit par cette suite de verbes à l’impératif : « Sois libre…/N’écoute pas la peur qui danse…/Pars sans te retourner…/Regarde au loin…/ Va… », comme pour s’auto-persuader de cette nécessité… ; mais, l’aventure n’est-elle pas qu’un leurre, puisque « le passé ne s’enfuit pas / te suivra jusqu’au trépas… » (À quoi sert de voyager si tu t’emmènes avec toi ? nous dit Sénèque), elle permettra cependant d’oublier peut-être le poids du fardeau, le temps de vivre cette nouvelle « aventure » qui contribuera à se sentir toujours vivant, existant, pour une ode à la vie contre tout ce qui l’emprisonne…
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Louis
23/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Maximes et préceptes composent ce beau poème, qui semble exprimer une expérience vécue douloureuse, et en tirer la leçon.
Le premier quatrain énonce une sentence, aphorisme sous forme d’un constat amer tiré d’un vécu "déchirant" ( on trouve dans le dernier quatrain l’évocation d’une « déchirure ») Le vécu est celui d’une illusion, et la sentence, par généralisation, veut énoncer une vérité universelle sur « les illusions ». Une insistance est manifestée sur ses effets et conséquences. Par elles, par la puissance des illusions, on se laisse prendre aux « jeux menteurs et mots frelons ». On est victime des hypocrisies et piqués au vif par les mots bourdonnants et vénéneux, par les mots frelons, mots qui nous parasitent et nous rendent captifs des illusions. Un enfermement s’ensuit donc, un espace clos est créé, pire qu’une prison, « un cercueil » solide « d’acier ». Notre condition est alors celle d’un mort vivant, sans vie véritable et sans liberté, et notre âme est étroitement enchaînée : « ceignant les âmes verrouillées ». Tombeau des illusions, où l’âme ne peut plus prendre son envol, rivée à des espoirs trompeurs. Telles des brise-lames, les illusions constituent des « écueils », obstacles qui brisent l’élan vital, et, pour finir, brisent l’âme. Dès le deuxième quatrain, sont énoncés les préceptes d’une délivrance. Préceptes qui valent pour soi comme pour autrui. Ils ne constituent pas une morale, un ensemble d’impératifs moraux, mais un ensemble de conseils éthiques. Le premier, formulé dans le V5, s’énonce : « Écrase les larves du mensonge » Il est difficile de distinguer entre mensonge et vérité, il convient alors de prendre les choses à la racine, ou plutôt à leurs « larves », à ce qui les fait naître et grandir. Empêcher donc le mensonge de devenir ce qu’il est, ce nuisible de l’âme, ce trompeur, cette puissance de paralysie et d’enfermement ; l’empêcher de prospérer sur le terreau de la mauvaise foi et des illusions, qui en dernier ressort est celui des intérêts et des désirs. Il faut s’attaquer aussi aux larves des « doutes » et des « regrets qui rongent », dans un apparent paradoxe : comment, en effet, échapper au mensonge sans mettre en doute les croyances ? Ce paradoxe disparaît, si l’on distingue le doute d’indécision (le doute ‘’pratique’’) du doute sceptique (le doute ‘’théorique’’). On peut douter de tout, dirait un sceptique philosophe, mais non de l’arrivée d’une voiture à toute allure quand on veut traverser une route. Pas d’hésitation, il faut rester au bord de la chaussée. Il faut être ferme et résolu dans ses décisions, bannir les « regrets » qui témoignent d’une faiblesse de la volonté, et ne pas céder aux sirènes de l’illusion. « Sois libre, épris d’indépendance », est-il encore recommandé, dans le V7. Pour échapper aux puissances d’illusion, aux leurres ; pour se sauver de la soumission aux puissances séductrices, qui naissent de nos désirs ( l’illusion est une croyance dérivée d’un désir, expliquait Freud) ; pour éviter ces puissances tyranniques et mortifères, il faut aimer la liberté, cultiver son goût pour l’indépendance. La liberté peut faire peur, peur des certitudes illusoires brisées, peur de la perte des espérances auxquelles nous sommes tant attachés, alors restons comme sourd et aveugle au concert qui accompagne le ballet des craintes : « n’écoute pas la peur qui danse ». Les prescriptions de la délivrance se poursuivent dans le quatrain suivant, le troisième. Elles préconisent l’action à mener quand vient le « jugement de sincérité ». Quelle sincérité, peut-on se demander ? Celle du jugement sur soi-même, par lequel cesse le mensonge à soi ? celle du jugement qui ne dupe plus, ni soi, ni les autres ? celle du jugement des autres qui ne nous trompe plus ? Toutes ensemble, probablement, toutes ces déclinaisons de la sincérité semblent concernées. Avec elle, « les écailles tomberont », ces écailles aveuglantes qui tomberont des yeux pour permettre la lucidité, la révélation d’une vérité. Dans ce contexte d’une lucidité retrouvée : « Pars sans te retourner». Partir, mais où ? Que faut-il quitter ? Partir « Vers le pays où vivent les songes ». Quoi ! Vers le pays des illusions ! Les songes sont-ils autre chose que des illusions ? Faudrait-il fuir les fantômes illusoires pour s’enchaîner à d’autres chimères ? Qu’en est-il vraiment ? L’illusion consiste à prendre le rêve pour la réalité, l’imaginaire pour le réel. Pourrait-on vivre sans aucune illusion ? Dans un face à face avec la réalité ? Sans doute pas. Les illusions, en effet, ne sont pas toutes dangereuses. Les songes dont on sait qu’ils sont des songes ne sont pas des leurres asservissants. Les « illusions d’art », comme disait Nietzsche, ne nous asservissent pas, Nietzsche qui insistait avec force : « Nous avons besoin de l’art pour ne pas mourir de la vérité ». Le « pays des songes » n’est donc pas celui des illusions trompeuses. Il n’est pas celui qui emprisonne l'âme et la vie au fond d'un «cercueil » dans les ténèbres et l’ennui mortel, mais celui des horizons élargis : « Regarde au loin l’horizon » ; il est celui d’un "fauvisme" du vécu, qui donne à la vie des couleurs vives et intenses. Le poème se termine par une dernière recommandation : « Referme bien la déchirure ». Il est des failles dans notre être, profondes comme des blessures, qui ne cicatrisent jamais si l’on n’y prend garde, alors suture ta blessure, obture-là, panse cette coupure entre le soi leurré et le soi lucide ; entre ce que tu croyais être et ce que tu es ; comble cette fissure entre les deux mondes, celui où tu mourais de tes illusions, celui où tu vis libre de tes songes. Mais comment ? Comment guérir les blessures narcissiques, comment refermer les failles de son ego ? Le poème ne le dit pas, mais est-il d’autres moyens que le ‘’travail du deuil’’ ? Freud distinguait deuil et mélancolie. Le mélancolique s’identifie avec ce qu’il a perdu, s’enferme vivant dans le manque qui le hante (et retombe dans le « cercueil d’acier » d’où il s’était levé), il reste prisonnier du narcissisme et peut dire comme Nerval : « Je suis le Ténébreux, le Veuf, l’Inconsolé… » ; avec le travail du deuil, au contraire, quand on a fait le deuil de soi, d’une image narcissique de soi, quand on a accepté la perte, alors la vie revient, libre comme une victoire qui dure. |
madawaza
26/4/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Animal
Je réponds à votre joli poème. Pas une copie, juste un texte que j'avais écrit il y a un certain temps. Comme quoi les mots se rencontrent parfois, même s'ils s'amusent avec les lettres. Bonne journée |
Jahel
1/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonsoir ANIMAL,
J'ai beaucoup aimé la modernité de ce poème construit avec des matériaux, dans la première strophe, qui nous emprisonnent dans une sorte de labyrinthe d'où l'on pourrait penser ne plus pouvoir sortir. Les strophes suivantes peu à peu nous libèrent, maillon après maillon, des chaînes et des carcans du monde et de nos doutes intériorisés qui sont les verrous de nos prisons psychologiques et les regrets sont tel un salpêtre encroûtant les murs de ces geôles liberticides. J'ai fortement apprécié: "Regarde au loin l'horizon mauve A l'heure où s'abreuvent les fauves." Un crépuscule comme je les aime. Au plaisir de vous lire. |