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Poésie libre
ANIMAL : Le festin de l'ogre
 Publié le 25/12/20  -  12 commentaires  -  1259 caractères  -  193 lectures    Autres textes du même auteur

Voleur d'enfant.


Le festin de l'ogre



Dans la pallide lueur de l’aube,
Par-delà les prairies closes où meurent les pentes boisées des collines,
L’œil noir et froid recherche la présence de l’Homme.

Nimbée des rêves de la nuit,
La ferme, assoupie sous l’ombrelle des ormes rougeoyants,
Frissonne au vent aigrelet de l’automne.

L’eau, en indolents méandres de cristal,
Lèche et lisse de ses doigts mouillés les mousses du pont de pierre
Arrimé aux talus sertis de roselières.

Le poitrail hérissé de grondeurs caverneuses,
La bête franchit l’arche, gris fantôme se coulant dans l’ombre de l’effroi.
Un reste de ténèbres l’enserre de son manteau de poix.

Frémissantes narines au mufle humant la chair,
Oreilles attentives, disséquant la noirceur de sa prunelle ardente,
L’ogre longe la lice et se glisse et s’immisce…

Au musqué des litières et des corps alanguis,
Le rôdeur affamé a déjà fait son choix, gueule d’écume vermeille
Dont les crocs longs et blancs seront juge et partie.

De l’agneau pantelant et tout vif emporté,
La trace du forfait, en gouttes de silence, laissera au paillis sa rosée écarlate.
C’est l’heure du sacrifice, au creux du bois joli.


 
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   Anonyme   
14/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
J'apprécie la tenue, le soin apporté au poème, et le rythme agréable pour moi car varié mais avec une régularité. La narration se déroule avec aisance et ampleur, toutefois (à mon avis) une surcharge en qualificatifs, adjectifs ou participes, l'obère : pallide, closes, boisées, noir, froid, nimbée, assoupie, rougeoyants, aigrelet, indolents, mouillés, arrimé, caverneuses, gris, frémissantes, attentives, ardente, alanguis, affamé, vermeille, longs, blancs, pantelant, vif, écarlate, joli. Vingt-six pour vingt et un vers, longs il est vrai.
Pour éviter tout malentendu : je ne milite pas pour la disparition des qualificatifs, je dis que bien les doser peut renforcer l'expression et qu'en abuser est susceptible de l'affaiblir. Ainsi, je trouve bienvenus la lueur pallide qui apporte tout de suite de l'ampleur, et le bois joli dont le contraste avec la violence relatée donne une bonne clôture selon moi, mais ne vois pas la nécessité de préciser que les pentes des collines sont boisées, l'œil noir ET froid, le vent aigrelet (on le sait automnal), les doigts de l'eau mouillés (sans dèc', l'eau ça mouille ?), le fantôme gris, les narines frémissantes, l'agneau pantelant... Du coup, des clichés encombrent ma lecture qui à part ça a été agréable.

   papipoete   
16/12/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
libre
Une bête effrayante ne ressemblant à nulle autre, avance dans la nuit alors que la ferme dort, paisible.
Un agneau est dans la ligne de mire, de cette ombre qui s'approche les crocs menaçants.
Sans un bruit, la gueule tueuse se referme sur la victime ; quelques gouttes de sang...
NB un récit à ne pas lire au petit, avant que passe le " marchand de sable ! " On songe à la " bête du Gévaudan ", mais non elle tuait des " petits d'homme " Je vois en fait un loup particulièrement noir, qui s'assure justement qu'aucun homme ne risque d'empêcher le sacrifice, qui va se jouer bientôt !
c'est raconté avec tant d'imagination, force images à frémir, que même " grand " je tremble devant ce scénario qui se joue autour de la maison assoupie !
chaque tercet distille l'émotion, au point que je ne puis choisir une strophe en particulier... la troisième et l'avant-dernière peut-être, mais tout frôle le superlatif !
non, vraiment pas pour endormir le petit !
papipoète

   Angieblue   
25/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une description riche et inspirée qui pose un décor sombre et ténébreux pour ce festin de l'ogre.

Le décor est bien posé avec un vocabulaire recherché et un souci du détail. C'est très poétique avec "pallide", "l'ombrelle des ormes rougeoyants", "vent aigrelet", "L'eau en indolents méandres de cristal".

La description de la bête est également très recherchée:
"gris fantôme se coulant dans l'ombre de l'effroi", "gueule d'écume vermeille".

Un décor cauchemardesque qui frissonne à l'approche de la bête. C'est très visuel et on est happé par le suspense jusqu'au sacrifice final de l'agneau, le faible, la victime innocente.
Ne resteront que les "gouttes de silence" et la "rosée écarlate".

Un récit poétique brillamment mené, sombre et fantastique.

J'ai vraiment aimé la puissance et la richesse des images descriptives et l'atmosphère sombre et ténébreuse finement amenée.

C'est très réussi!

   Davide   
28/12/2020
Bonjour ANIMAL,

Dans ce poème, l'univers du conte (l'ogre du petit Poucet ?) se superpose au réel, les descriptions s'emmitouflent d'une nature étrange et fantas(ma)tique, où l'inquiétude, peu à peu, se fraye un chemin jusqu'à l'agneau. Suspense...

Si j'ai trouvé le point de vue intéressant, attrayant même, je me suis senti noyé dans ces vers trop longs qui ne disent finalement pas grand-chose. Trois strophes étaient-elles vraiment nécessaires pour planter le décor ? Je ne pense pas.
En fait, j'ai eu la sensation que l'impact recherché par ce poème s'est vu diluer dans sa rhétorique - fort belle, toutefois, il faut le souligner ;) - et sa prolixité. A mon avis, des vers courts et haletants auraient peut-être mieux accompagné cette traque dans la cruelle et "pallide lueur de l'aube" ! ;)

   Ombhre   
26/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Animal,

un poème surprenant, un conte de fée très sombre que vos mots ont su rendre à merveille. Le contraste entre les belles images "Par-delà les prairies closes où meurent les pentes boisées des collines" ou "L’eau, en indolents méandres de cristal" (pour ne citer que ces deux là) et l'ambiance très fantasmagorique fonctionne à merveille (et les deux derniers vers à eux seuls résume cette dualité).
L'écriture est très travaillée, et seule la longueur de certains vers m'a un peu gêné par moments.

Un beau poème, avec un relent de conte pour grandes personnes qui n'ont pas oublié qu'elles ont été des petites personnes à un moment de leur vie. Si la poésie est faîte pour faire rêver, vous avez su m'emporter sur les berges d'un cauchemar. Un beau cauchemar -:)

Merci.
Ombhre

   Charivari   
26/12/2020
Salut.
J'ai apprécié ce poème, cet ogre (personnellement j'ai imaginé un loup dans une bergerie plutôt qu'un géant classique). Il y a du souffle, un style épique qui permet au texte de se faire l'écho des légendes d'antan. La description du paysage, à la fois calme et inquiétant, banal et fantastique, est particulièrement réussie, ainsi que le dernier vers, qui conjugue "sacrifice" avec "bois joli".

   Luz   
26/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour ANIMAL,

J'aime beaucoup cet ogre.
Un poème étonnant, un conte.
Superbes passages :
"La ferme, assoupie sous l’ombrelle des ormes rougeoyants
Frissonne au vent aigrelet de l’automne"
"Le poitrail hérissé de grondeurs caverneuses".
Et d'autres encore...
Merci.

Luz

   Donaldo75   
27/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour ANIMAL,

J'ai beaucoup aimé ce poème que je trouve très recherché en termes de tonalité. Ici, il y a des effets de style qui apportent du climat, de la teinte à ces vers. Lu à haute voix, il prend encore plus de force, sa sonorité emmène la scène dans un décor pictural, les mots rejoignent les couleurs et les tons. C'est d'autant plus méritoire que le thème n'est pas souvent traité ici alors qu'il peut-être lu à plusieurs degrés différents et que chaque fois la lecture fonctionne.

Bravo !

   Anonyme   
28/12/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Animal,

Tu as l'art et la manière de conter, et la maîtrise des sons qui font mouche à tous les coups. Tu excelles vraiment dans tous les genres !

Je viens de passer un très très bon moment à lire cette histoire d'ogre. J'y reviendrai, c'est sûr, tellement c'est un régal visuel et musical en même temps.

Le dernier vers est un véritable bonbon d'image antinomique :
''C’est l’heure du sacrifice, au creux du bois joli."

Bravo, et merci


Cat

   Myo   
28/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Plutôt cruel cet animal là ...
Il ne fait pas bon le croiser au fond des bois.

Des images superbes, une ambiance pesante et un être sorti de cet imaginaire collectif qui aime à se faire peur.

C'est très bien mené et nous sommes englués dans ce décor glauque.

Je ne suis pas amatrice du genre mais la qualité est là.
Bravo

   Zeste   
3/1/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour!

On ne peut que réagir à la lecture de cette poésie, d'abord pour dire le bonheur de pouvoir se délecter d'écrits d'anonymes dont le talent est tout évident et qui fait toute la richesse de ce genre de sites"démocratiques", on vient par ici comme on irait chiner à la recherche d'objets précieux, j'avoue qu'au lieu de découvrir "le trésor", je viens de faire une rencontre et au travers de l'autre même si on se découvre un peu, on gagne en bonheur et surtout en humilité.
Je le pense profondément, on est toujours riche de l'autre.
Eblouissant!!!!

   Roxanne   
13/11/2024
Ce petit conte cruel très imagé nous invite à suivre avec frissons l’affut d’un ogre affamé en quête de son prochain repas. L’ambiance et la progression de la scène sont superbement décrites.
J’adore « L’ogre longe la lice, et se glisse et s’immisce… »
Mais en princesse Fiona je reste sur la fin, s’agit-il réellement d’un agneau ?

Roxanne


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