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Poésie classique
Anje : À la forte marée
 Publié le 30/04/19  -  16 commentaires  -  1212 caractères  -  330 lectures    Autres textes du même auteur

Jour d'équinoxe près de l'embouchure.


À la forte marée



Les rouleaux furieux
Cabrent sous la falaise, éjaculent de rage,
Écrasent leur écume à l'ourlet de la plage
Et fuient en avalant tous les petits cailloux.
Ils déferlent grondant comme un ciel en courroux,
En mille éclats de vague explosent sur la digue.
L'inusable ressac, va-et-vient sans fatigue,
D'embrun étincelant éclabousse les yeux
Des badauds curieux.

Les badauds curieux
D'iode parfumés promènent sur la plage
Leurs rêves d'idéal pour un lointain rivage ;
Prudemment à distance admirent les remous
Quand d'autres insolents, tout au bord font les fous,
S'exposent en éclats de rire sur la digue
Pour saisir un tableau que l'océan prodigue.
Et jettent vers le port un regard envieux
Au bateau glorieux.

Le bateau glorieux
S'enfonce dans le creux, tend la proue au nuage,
Traverse le sillon, secoué de tangage.
Il plonge, disparaît puis se remet debout.
On dirait qu'il va rompre et n'ira pas au bout
Mais passe les éclats du phare sur la digue.
Vers un eldorado, sur la houle, il navigue
Et loin, s'évanouit son flou victorieux
Des rouleaux furieux.


 
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   Corto   
9/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La description de cette forte marée est bien évocatrice. On y retrouve des scènes vécues.

Les rouleaux qui "éjaculent de rage" ne sont pas du meilleur effet. On préférera certainement "L'inusable ressac, ...éclabousse les yeux".

"Les badauds curieux" qui fréquentent à distance les "insolents, tout au bord font les fous" est très réaliste.

On voit aussi fort bien "Le bateau glorieux" qui "passe les éclats du phare sur la digue".

La répétition à distance des demi-vers donne une solidité à cette aventure qu'on visualise facilement.

Bravo pour cette équinoxe mouvementée.

   Mokhtar   
9/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’ai cherché longtemps, mais en vain, si l’originale et astucieuse forme poétique retenue pour ce texte avait un nom, et des règles. Je n’ai rien trouvé, mais peut-être l’auteur a-t-il fait une création personnelle qui désormais, peut-être, portera son nom.

Nous avons ici trois septains d’alexandrins, bordés de deux hexasyllabes.
Les hexasyllabes redoublés clôturent et lancent les septains, bouclent en fin de texte, et fournissent la rime des septièmes alexandrins.

Les paquets de 6 alexandrins restant s’achèvent par six rimes plates, méticuleusement identiques à chaque strophe.

De nombreux mots sont répétés, mais :
- Ceux des hexasyllabes constituent un effet artistique voulu indiscutable.
- Les mots triplés le sont dans les 3 vers N°6, proposant des variations sur le mot « éclat » et la rime « digue » qui créent des vers «cousins» de façon très intéressante.

Pour pinailler, ne restent que le redoublement de « plage », et peut-être quelques réserves sur la césure du sixième vers de la seconde strophe.

Il reste que ce texte demeure une performance technique à souligner, certainement source de longs remue-méninges.
Surtout que l’évocation des rouleaux, des badauds et du départ du navire est agréablement rendue, sans que l’on sente la moindre concession ou faiblesse liée aux contraintes formelles que l’auteur s’est imposées.

Bon vent au bateau et au poème.

Mokhtar en EL

   lucilius   
13/4/2019
 a aimé ce texte 
Pas
En règle générale, lorsque se présente une nouvelle toile "marine", mon œil devient perçant, mon appétit s'aiguise et tous mes sens sont en éveil.
"Les rouleaux furieux, Les badauds curieux, le bateau glorieux" initient des strophes pleines de promesse. Oui mais !
- Les rouleaux furieux cabrent sous la falaise : il faut m'expliquer comment il peuvent se redresser sous la falaise ;
- l'inusable ressac va-et-vient sans fatigue : inusable et sans fatigue ressemblent à un pléonasme ;
- les badauds curieux d'iode parfumés (je reprends l'orthographie du texte) : image conceptuellement difficile à réaliser ;
- et jettent vers le port un regard envieux au bateau glorieux : se bateau rentrant dans le port par mer forte, le regard ne peut donc être porté que vers le large, à l'embouchure au pire ;
- Et loin, s'évanouit son flou victorieux des rouleaux furieux : cette image est surréaliste et en opposition avec les descriptions précédentes.
J'ai l'impression que dans ce texte ont été privilégiés les clichés au détriment du sens.

   senglar   
30/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Anje,


Superbe marine, en trois actes, grandiose-s-.
1) Grandiose, le déferlement des rouleaux
2) Grandioses;, les insolents fous qui s'exposent
3) Grandiose, le bateau victorieux qui tangue vers son eldorado

1)) Très connoté macho triomphant le déferlement de la mer équinoxiale dans la première strophe
"cabrent... éjaculent... ourlet" :)))
- pas aimé "fuient" car les rouleaux sont dans l'assaut et déferlent donc vont vers l'avant (fuir = reculer)
- pas aimé les "petits cailloux" : ne peuvent intéresser un assaut aussi furieux

2))
- pas aimé le singulier
"pour un lointain rivage"
Tous les rivages s'ouvrent aux badauds pour des rêves d'idéaux
- pas aimé "éclat de rire" copie involontairement et malheureusement Apollinaire ("et le verre se brisa...")

3)) Bien vus
le tangage et tous les vers qui y sont consacrés.
ça nous change du roulis :)
- pas aimé
le "flou victorieux"
Une victoire n'est pas floue mais éclatante y compris dans la houle même si le bateau disparaît au loin.
De même "s'évanouit" ne va pas avec une victoire


Ceci dit l'inspiration et le travail n'en sont pas moins magnifiques ici, cette marine, en trois actes, est grandiose !


Je ne sais pas si vous retravaillerez votre poème Anje, si exigeante par ailleurs mais toujours en justifiant vos points de vue, vous me semblez savoir où vous voulez aller et je m'effraie presque d'avoir osé formulé les quelques hic et hoc que j'ai ressentis lors de ma lecture :)

Ben voilà, si votre "forte marée" à fort ressac décide de les emporter, eh bien qu'elle les balaie comme des vilains "petits cailloux" pas blancs. Lol.


Senglar de Brabantie

   papipoete   
30/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Anje
" J'en suis encore tout trempé, de vous avoir lu de trop près ! "
Entre les rouleaux furieux, que l'on croirait voir entrer dans la maison ; les badauds curieux qui font des " oh " ! et ceux prudents qui ne font que humer l'iode frais ; et ce bateau qui plonge dans un creux, semble englouti ; on s'y croirait et portant un coquillage à l'oreille, fermant les yeux, j'y suis !
Toutes les scènes sont spectaculaires, et l'esprit peint ce que votre plume encre !
Le second vers est bien trouvé !
Seul le 2e vers me chagrine avec " ...cabrent sous " ; ne l'entend-on pas toujours dit " se/cabre " ?
En " classique ", cela est-il possible de combiner alexandrins et hexasyllabes ?
En principe, il est déconseillé de choisir à la rime, un mot à lire en diérèse .
Il n'en reste pas moins que ce poème est très agréable, et tellement spectaculaire !

   Anonyme   
30/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je n'ai jamais eu l'occasion d'assister à une " forte marée '' ; c'est certainement un spectacle grandiose et inquétant à la fois.
Je me suis donc laissé guider par ce tableau que je trouve assez réaliste.
C'est quand même la troisième strophe qui a ma préférence.
De belles images dans ce texte sauf " éjaculent de rage ". Pas très poétique, à mon goût. Et puis, habituellement, c'est plutôt d'extase... (sourire).

Un moment de lecture agréable.

   Anonyme   
30/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Un bon texte classique dans son ensemble même si quelques
bémols techniques auraient pu le rendre meilleur encore.

Dans la première strophe j'aurais mis d'embruns étincelants
au pluriel pour améliorer la fluidité.
Dans la deuxième : pour saisir le tableau et enlever ce point après
prodigue.
Mais ce qui me gêne le plus sont les trois derniers vers de la strophe
ultime : peut-être trop d'inversions qui cassent énormément
le rythme des vers.

Ce que j'aime, maintenant puisqu'il ne faut pas toujours critiquer :

Et c'est bien simple : le reste en entier que je n'ai pas critiqué.

Un bon texte dans son ensemble dont il est dommage
que la présentation ne recentre pas les hexasyllabes.

   Anonyme   
30/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

La forme de votre poème est originale :
J'aime bien le fait que la fin d'une strophe et le commencement d'une autre soient identiques.
Un beau poème, agréable et plutôt bien écrit.

   Davide   
30/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Anje,

Je commencerai par quelques remarques :
v.3 : j'ai trouvé intéressants les emplois détournés ou peu communs des verbes "cabrent", d'ordinaire pronominal, et "éjaculent".
v.8 : en revanche, dommage pour l'indélicate liaison "embrun étincelant" ; le pluriel aurait été plus approprié à mon sens.
v.14 : j'aurais mis une virgule après "autres" dans "Quand d'autres insolents" pour éviter une compréhension biaisée.
v.16 : je ne comprends pas pourquoi ce point. Même si la phrase est longue, le point n'est, à mon avis, pas nécessaire.
v.21 : "secoué de tangage" fait un peu pléonasme.
v.26 et 27 : je ne comprends pas la syntaxe des derniers vers, avec ce "des rouleaux furieux" qui semble avoir perdu ses amarres.
J'aurais mieux compris ainsi, même si le sens en est changé :
"Et loin, s'évanouit AU flou victorieux
Des rouleaux furieux."

Ah, ces marées spectaculaires aux changements de saisons !
Je m'imagine plus volontiers un équinoxe d'automne...

Il y a dans ce poème toute la force de la poésie, des images bien trouvées aux répétitions judicieuses qui, de concert, honorent et subliment la force vive des marées, telles les colères de Poséidon : "cabrent", "éjaculent", "déferlent", "ciel en courroux", "explosent", "éclabousse"...

Tant de belles images dont je retiendrai cet "ourlet de la plage" ou ce bateau qui "tend la proue au nuage" pendant que d'autres "s'exposent en éclats de rire sur la digue".

Toutes ces répétitions, je le disais, donnent de la puissance au poème, comme un leitmotiv (qui a parlé des "Dents de la mer" ?), et une remarquable cohésion, et ce, en dépit des changements de point de vue à chaque strophe. Un vrai tour de force !

Rien à ajouter. J'ai beaucoup aimé !
Un très beau triptyque. On sent le travail derrière...
D'ailleurs, quelle est cette forme "classique" ?

Merci du partage,

Davide

   Cristale   
1/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Cet océan ressemble tant à celui que je connais qu'il me serait un sacrilège que de le démonter sans compter sur la furie de ses marées.
L'auteur a mené sa barque jusqu'au plus haut des crêtes de la poésie où chaque strophe prend la forme d'une vague et où l'ensemble crée un rouleau déferlant sur la... page.

J'aime le jeu des rimes, l'originalité des hexayllabes embrassant les alexandrins, ces "éclats de vague" ces "éclats de rire' ces "éclats du phare" ...."sur la digue" comme le ressac d'un refrain.

À l'ouest tout est nouveau sous votre plume iodée qui jette joliment son ancre dans l'écume des mots.

Bravo Anje !

Cristale
ravie

   Lebarde   
30/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Anje

Très belle évocation de la nature qui se déchaîne ( la mer en tempête un jour de grande marée) et des sentiments mélangés et puissants , de soumission, de plaisirs, de rêves d'évasion qu'elle suscite, comme ici, chez les promeneurs curieux et fascinés, fanfarons ou craintifs!

Quel joli tableau que ce bateau, franchissant les feux de la jetée qui fièrement " S'enfonce dans les creux, tend sa proue aux nuages"en route vers l'eldorado d'un lointain rivage. ( ira t'il jusqu'au bout au moins?)
Les descriptions sont magnifiques et parfaitement mises en valeur par le choix des mots et la forme poétique originale que je ne connaissais pas mais que vous expliciterez le moment venu!

Ces hexasyllabes redoublés en début et fin de strophe encadrant des alexandrins bien équilibrés valorisent et donnent du rythme au texte.

Par contre les très nombreuses rimes en "ieux" plutôt agréables à l'oreille, imposent des diérèses systématiques sur lesquelles j'ai parfois un peu buté.
Dernière remarque, les puristes pourront s'étonner de la catégorie classique dans laquelle ce poème a été conservé.

Voilà encore un poème comme je les aime et que j'apprécie beaucoup.
Bravo

   hersen   
30/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est très beau à lire.
Un poème qui regorge d'images qui donnent vie à cet océan.

L'inusable ressac. Comme j'aime ce mot d"inusable", qui remplace les "inlassable" habituels !

Ces trois strophes, très belles, sont une véritable danse maritime, avec des enchaînements chorégraphiques fin/ début de strophe.

Un grand merci pour cette lecture !

   VictorO   
30/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Poème très bien construit. Le rythme impeccable et le choix précis des mots sont en parfaite harmonie avec les vagues évoquées, qui vont et viennent, dans une cadence cyclique, comme nous le rappellent les vers qui se répètent.

   Lulu   
1/5/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Anje,

J'ai adoré parcourir ces mots qui nous offrent un chouette tableau où l'on sent bien les mouvements de cette forte marée.

J'ai lu ce poème comme j'aurais pu voir un film très court, un bref passage de bord de mer où les badauds sont présents, mais pas trop, juste là pour contempler avec "leurs rêves d'idéal" ou "rire sur la digue". J'ai beaucoup aimé ce côté animé du rivage qui est à la fois naturel avec son "iode parfumé" et ses "remous" et habité par cette présence discrète des hommes, tant sur la plage avec ses badauds qu'en mer avec le "bateau glorieux".

Ce poème m'a laissé une impression d'apparente simplicité dans sa forme, mais c'est là une belle qualité. Vous avez su donner à ce texte des images fortes et ordinaires dans un rythme doux et agréable.

Bravo, et bonne continuation.

   Anje   
4/5/2019

   Coeurdeloup   
6/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
La forme est originale et ça me plaît. La reprise du dernier vers de chaque strophe au début de la suivante image et rythme le flux et le reflux de l'océan.

Forte marée très évocatrice et j'ai apprécié le spectacle se l'océan furieux jusqu'à en respirer l'air iodé.

Merci du partage Ange.


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