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Poésie classique
Anje : Sourde audience
 Publié le 23/05/20  -  13 commentaires  -  1028 caractères  -  397 lectures    Autres textes du même auteur

Le silence peut-il être un langage perceptible ?


Sourde audience



Si tu ne veux rien dire, alors viens avec moi
Où se taisent les cris, où murmure l'émoi.
Laisse les mots confus mûrir dans leur absence,
J'écouterai tes yeux, je comprends le silence.

Allons, cœur et pieds nus, cueillir au bord de l'anse
La fraîche primevère ; où la rivière danse,
Goûter à la douceur du léger frisselis
En soufflant les plumets des jeunes pissenlits.

Montons sur la montagne. Au creux de ses replis,
Entendons striduler le zéphir des oublis.
D'un seul regard, hurlons ! À toucher l'horizon,
À décrocher l'écho des murs de sa prison.

Tu peux rester muet sans dire ta raison
Mais rien ne te retient d'entrer dans ma maison.
J'ai du bon pain, du miel et de la confiture,
Un antique pupitre offert à l'écriture.

Tu fleuriras tes blancs, tes pages de rature,
Ton histoire sans verbe écrira sa suture.
Et dans la pergola qu'embaume le jasmin,
Sur la pointe des pieds je te prendrai la main.


 
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   Miguel   
1/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il y a là apparemment, une forme fixe, mais je ne la connais pas. Si tel est bien le cas, le voisinage des rimes masculines de la trois!ème strophe n'ôte pas au texte sa qualité de classique. Quoi qu'il en soit, le poème est plein de charme, tout embaumé de cette volupté du silence trop peu recherchée de nos jours. "où murmure l'émoi", "j'écouterai tes yeux", "coeur et pieds nus", et d'autres, sont de délicieuses trouvailles poétiques ; et ne parlons pas de la chute, avec cette petite dimension humoristique du voisinage "pieds-main", mais surtout ce lyrisme sensuel et tendre qu'il exhale. Un plaisir, un poème qui se murmure. Mieux, un poème qui se lit, pour un silence encore plus parfait.

   Queribus   
4/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Une audience qui n'est pas sourde mais plutôt ravissante par la perfection de son écriture classique, la rigueur de sa ponctuation et la clarté de son idée centrale. Un texte qu'on comprend à la première lecture voilà du grand art. On sent chez l'auteur une longue pratique de l'alexandrin et beaucoup de métier poétique.

Comme il faut bien quand même trouver un petit quelque chose, j'ai noté deux rimes intérieures à: "laisse les mots confus" avec "Allons, cœur et pieds nus" et"D'un seul regard hurlons!" "À toucher l'horizon"(Vous l'aurez compris avec le sourire, ce ne sont là que broutilles de pinailleur qui n'enlève, en aucune façon, la qualité de votre écrit).

On attend avec impatience d'autres écrits de cette qualité.

Bien à vous.

   Lebarde   
23/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Forme classique?
Peut être pas surtout à cause des rimes fautives dans cette categorie:
- friselis/pissenlits ( Ed non non avec mes excuses. Rien à dire!)
- non respect de l’alternance féminine/masculine
- la répétition des mêmes rimes qui est peut être voulue?

Rien de critiquable a priori dans la versification: les dodécasyllabes sont bien équilibrés et rythmés mais la ponctuation serait à revoir dans le deuxième quatrain notamment ( vers 2)

Le sujet n’est pas sans intérêt mais l’argumentation est parfois simpliste voire naïve.
Quelques beaux vers toutefois mais mon impression générale reste mitigée et semble révéler un auteur débutant mais déjà aguerri à la poésie et plein de promesse.
Merci
En EL
Lebarde

   Anonyme   
23/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Ange,

Une très belle invitation que j'avais lu en EL mais que je n'ai pas eu le temps de commenter .

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé vos vers et cette forme originale que je ne connais pas ( les 2 premiers vers d'un quatrain rimant avec les deux derniers du précédent).
Beaucoup de travail, une belle maîtrise, une lecture très agréable.

Espérons que la personne, enfermée dans le silence, acceptera de vous suivre dans cette maison qui me paraît très acceuillante.:

"Tu peux rester muet sans dire ta raison
Mais rien ne te retient d'entrer dans ma maison.
J'ai du bon pain, du miel et de la confiture,
Un antique pupitre offert à l'écriture"

Et

" Et dans la pergola qu'embaume le jasmin,
Sur la pointe des pieds je te prendrai la main." Entre autre ..

Ça ne se refuse pas tout de même...

   Corto   
23/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Malaise.
Il y a ici comme une démonstration de la maladresse du bavard face au silencieux.

Celui qui ne parle pas s'exprime notamment par ce silence. Pour le percevoir il ne faut pas l'accabler de paroles même de 'bonne volonté'.
Or ce poème est un grand bavardage, ponctué de prescriptions, d'impératifs, qui ne peuvent que renforcer l'impossible communication verbale.

"viens avec moi"; "Laisse les mots confus mûrir"; "Montons sur la montagne"; "Entendons striduler"; "Tu peux rester muet"; etc.

OUF ! Qui n'aurait pas envie de se taire devant un tel déluge de consignes si marquées d'une bienveillance atrocement maladroite et étouffante.

Ce grand malentendu n'enlève certainement rien à la qualité de la versification qui aurait sans doute eu plus de réussite avec un autre thème.

NB: Pour répondre à l'exergue, le silence peut être un "langage perceptible", si l'on s'en donne les moyens.

   papipoete   
23/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Anje
" Tu ne dis rien , as sûrement une raison ! " Mais je vois dans tes yeux, tant de choses à lire, que j'y puiserai l'écho des phrases tues.
Entres dans ma maison, tu y trouveras du papier avec plein de blancs à remplir ; installes-toi à ce pupitre, prends un crayon et parles-moi...
NB il y a des gens " qui parlent pour ne rien dire ", et d'autres comme ce personnage muet qui en silence en dit tant !
Je me retrouve dans ce récit, dont j'interprétai le rôle il y a maintenant bien des lunes ; les mots qui ne sortent pas, les larmes qui ne coulent pas, mais à l'intérieur ça se bouscule sans trouver la sortie...
La seconde strophe est ma préférée, mais à la première " j'écouterai tes yeux... " quel joli vers !
techniquement, je vois des alexandrins au classique sans faille... hormis la ponctuation à la césure ( virgule, point-virgule ou point ) qui complique l'élision du E
au 7e vers, si je ne me trompe, " frisselis " ne s'écrit-il pas plutôt " friselis " ?

   Robot   
23/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Sur la composition, je ne peux que m'extasier en raison de la maîtrise du verbe. J'ai parcouru l'ensemble avec plaisir quoique le dernier vers me paraît un peu trivial pour une conclusion Se mettre sur la pointe des pieds pour prendre une main, l'image est pour le moins bizarre, à moins de considérer avoir à faire à une naine et un géant.

Je suis moins attiré par le fond insistant qui donne l'impression de vouloir briser une résistance entre injonction et tentation.

   Anonyme   
24/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Anje,

Je ne suis pas spécialiste du classique, dont beaucoup de règles complexes m'échappent.
Cependant j'aime la poésie, toute la poésie.

J'ai beaucoup aimé le titre.
Le poème me semble solide, travaillé et le résultat est là, un bon texte.

Quelques détails :
Le premier quatrain est vraiment beau.
Le second me semble plus convenu, "les primevères, la rivière qui danse", très printemps, tout ça.
Le troisième quatrain retrouve à mon avis les qualités du premier. (sauf "montons sur la montagne" assez "plat").
Le quatrième me convainc moins, j'avoue.
Et le dernier est très, très beau.

Merci du partage,
Éclaircie

   Anonyme   
24/5/2020
Bonjour

Ce texte n'est pas sans intérêts mais dommage qu'il n'aurait jamais du
figurer dans la catégorie classique : l'alternance rimes masculines/
féminines est rompue dans le quatrain 3.
C'est-à-dire qu'après les rimes en lis on aurait du trouver des rimes
féminines.
Pour un auteur qui reprend souvent les autres, notamment en E.L.
c'est léger même si l'erreur est humaine.

Autrement c'est assez joli à lire mais je mettrai une appréciation
lorsque ce texte sera dans sa vraie catégorie.

   Myo   
24/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une invitation à ouvrir son cœur à la simplicité d'un échange sincère et profond sous le regard d'une nature en éveil et dans ce silence qui, pourtant, dit l'essentiel...

J'imagine que cette alternance inhabituelle des rimes ( que bien sûr vous avez voulue ) avec répétitions d'une même rime sur 2 strophes est une forme classique particulière mais autorisée.

La point d'exclamation du 11e vers me laisse un peu perplexe. À mon sens, il coupe la phrase où elle ne devrait pas.
Au 19e vers, peut-on laisser le mot "rature" au singulier en utilisant l'article indéfini contracté " de" ?
Un peu dommage aussi la répétition du mot "pieds" vers 5 et 20 ... un détail mais je sais que votre talent peut trouver meilleur choix.

Bravo

   emilia   
26/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un titre en forme d’oxymore pour développer de la part du narrateur ce don privilégié réservé aux amoureux qui se comprennent du regard sans avoir à échanger de paroles, tant il est vrai que le poète écoute avec son âme et parle avec son cœur : la plus belle phrase d’amour ne se dit-elle pas dans le silence d’un regard… et, pour l’accompagner une ambiance fraîche, bucolique et douce dans la seconde strophe qui semble inviter les deux partenaires à la danse de la vie… La troisième strophe, cependant, interpelle dès l’entame, ainsi que ses deux verbes (striduler/ hurler du regard) qui rompent l’ambiance, un débordement du registre sonore, sans doute pour traduire une intensité de sentiment et le fait de devoir suppléer, compenser le silence de l’autre (un déséquilibre qui pourrait se révéler contre-productif en risquant peut-être par ces injonctions de l’enfermer davantage dans son mutisme…), d’où la complexité de l’échange et de la problématique posée en exergue qui doit demander beaucoup de respect et de délicatesse que l’on retrouve dans le dernier vers : « Sur la pointe des pieds je te prendrai la main… », car, après tout, n’affirme-t-on pas aussi : « qui ne dit mot consent ? », mais encore faut-il pouvoir vérifier la réalité de ce consentement…

   Davide   
26/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Anje,

Une écriture cotonneuse pleine de délicatesse, à voix susurrée, où le narrateur se fait le tendre accompagnant d'une personne muette/mutique.

J'ai beaucoup aimé, outre le titre et l'exergue, les première et dernière strophes, justes et épurées, ces vers en particulier :

"Laisse les mots confus mûrir dans leur absence,
J'écouterai tes yeux, je comprends le silence."

"Tu fleuriras tes blancs, tes pages de rature,
Ton histoire sans verbe écrira sa suture."

Considérant le thème du silence qui a servi la narration, le silence comme langage, les autres strophes m'ont paru bien "luxuriantes", bien trop bavardes. C'est dommage !

D'un point de vue formel, la structure rimique plate AABB BBCC CCDD... est peut-être un peu... plate, pour le coup, surtout en raison de la succession de quatre rimes identiques : B, C, D et E.
Puis, en raison de la classification en "classique", je m'étonne également du voisinage des rimes masculines "replis"/"oublis" et "horizon"/"prison" dans la troisième strophe.

Un joli poème, juste un peu déçu par le traitement du sujet... Merci pour le partage.

   Cristale   
31/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Le silence peut-il être un langage perceptible ?" dit l'avant-propos.

Oui je le crois et je sais que l'auteur à compris mon silence sur ce poème depuis sa parution.

Bonjour Anje,
En effet, notre échange privé a confirmé mon impression d'un désir d'innovation, ce en quoi je trouve l'expérience plutôt réussie avec ces 4 rimes suivies en rejet d'un quatrain à l'autre. Evidemment, le procédé empêche l'alternance M/F des strophes et donc la catégorie classique sauf, je dis bien sauf, si une règle existe en ce sens, règle dont je serais prête à abuser parce que je trouve l'effet assez joli.
Je passe sur l'erreur du 3ème quatrain et son jeu de rimes masculines, le genre d'erreur qui se fait arracher les cheveux quand on poste en classique et qu'on la découvre à la publication.
Mais n'est-ce pas ainsi que l'on continue d'apprendre ?
Perso, je ne vous dis pas le nombre de bourdes que j'ai pu faire ici...du coup il me manque beaucoup de cheveux et de bouts de mes doigts que j'ai mordus ^^...

Ici, les rimes plates (suivies) ont un rendu musical agréable et je ne suis pas d'accord avec T. de Banville qui stipule que" deux rimes plates se succédant ne peuvent pas constituer une strophe." Je pense que les quatrains ne doivent pas obligatoirement se présenter en quatre rimes croisées ou embrassées. Deux fois deux rimes plates (suivies) sont un schéma utilisé par de nombreux grands auteurs.

Je dirais donc qu'en matière d'innovation et d'originalité, ce poème est très contemporain.

En ce qui concerne le fond, j'ai aimé l'écoute de l'un envers le silence de l'autre et cette attention affectueuse de le guider sous les murmures de la nature sans attendre aucune manifestation verbale, un regard, un sourire en dirait bien plus long : "le silence vaut parfois mieux que mille paroles".

Merci Anje.
Ma note sera contemporaine ^^

Cristale


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