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Poésie classique
Anje : Une mésange dort
 Publié le 19/01/22  -  12 commentaires  -  617 caractères  -  338 lectures    Autres textes du même auteur

Épisode d'un beau jour d'hiver.


Une mésange dort



Sur la terrasse dort un oiselet mignon.
Confiant au soleil son ventre noir et paille,
Il entrouvre le bec, et son aile, un peu, baye
Tandis qu'il fixe aux cieux son œil d'émerillon.

Dans un souffle furtif, la bise polissonne
Retrousse doucement son duvet d'oisillon
Qui, saisi par le froid, raidit, se hérissonne.

De l'auget où s'ébat sa bande sans émois,*
On dirait une fleur sur la pierre chamois.

À la porte vitrée, une plume frissonne.


* Auget : de auge, petite mangeoire (le t se lie). On pourrait aussi écrire augette.


 
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   Anonyme   
19/1/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Sachant que la scène se passe en hiver, je dois dire qu'imaginer un passereau étendu sur le dos, par terre, l'œil ouvert, m'évoque davantage un animal à l'agonie que douillettement endormi. D'accord, j'ai l'esprit facilement porté au sinistre, mais pour moi les oiseaux dorment plutôt perchés comme les poules, ou calés sur le ventre dans leur nid. Donc déjà ça démarre mal. La bise qui souffle sur la petite bête et la fait se raidir de froid n'arrange rien.

Le résultat est assez curieux, j'imagine un oiseau en train de crever de froid tandis que, au chaud derrière la vitre qui donne sur sa terrasse, le narrateur ou la narratrice humain(e) attendri(e) demeure inconscient(e) du drame qui se joue. Et j'ai l'impression que vous ne vouliez pas aborder la scène sous cet angle, ou alors vous maniez sans ménagement l'ironie ! Sinon c'est moi qui ne connais pas grand-chose aux oiseaux (ça, c'est un fait) et ignore que les piafs dorment à l'occasion sur le dos.

Sinon, je trouve l'"oiselet mignon" plutôt too much dans la mignardise, ainsi d'ailleurs que le tercet du poème, mais apprécie les trois derniers vers plus sobres.

EDIT : Comme il m'arrive souvent j'ai pris le texte au pied de la lettre et ai cru le narrateur ou la narratrice aussi naïf (naïve) que moi… Aujourd'hui les autres commentaires m'éclairent ! Je ne change rien au mien, rédigé en Espace Lecture, il vous indique une réaction possible à vos vers lorsque leur lectrice est particulièrement bouchée.

   papipoete   
7/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
classique
Sur la terrasse qu'un jour d'hiver rudoie, un petit oiseau dort le ventre en l'air ; " tranquille, il a deux trous rouges au côté droit " serait-on tenté de lire... petite mésange dort et ne se réveillera pas.
NB comme ce petit " faux sonnet " ( à moins que cette forme porte un nom ? ) est touchant ; il arriva souvent, qu'un oiseau se fracassât contre une vitre, et malgré les soins, rien n'y fît !
la couleur, la douceur, la joliesse du tableau n'ôte pas la tristesse, mais comme le scène est poétiquement narrée !
Tout passage est remarquable, aussi ne puis-je citer mon préféré !
le dernier vers en dit si long...
des alexandrins superbes, mais le 4e ne présente-il pas un problème de césure ? ( fixe aux/ )
papipoète

   Miguel   
7/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quel joli poème, plein de délicatesse et d'harmonie ! C'est ce que j'aime à appeler du réalisme poétique. Cet oisillon est donné à voir comme s'il était filmé, et le dernier vers vient se poser avec grâce et légèreté, oiseau lui-même.

   Cristale   
19/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
J'ai lu ce texte en espace lecture mais il a disparu avant que je ne dépose mon commentaire que voici donc, et que l'auteur soit dévoilé n'y change rien:

Un dizain de Lochac. Yes ! Je suis heureuse d'en trouver un tant ils se font rares ici.

J'ai vu trop de fois cette scène sur la terrasse d'entrée de mon lieu de travail dont la vitre réfléchissait le ciel et la nature environnante sur laquelle des mésanges se jetaient en plein vol se fracassant la tête sur ce qu'elles pensaient sans doute être l'espace mais n'était qu'un miroir létal.

Un tableau réaliste :
"...
Confiant au soleil son ventre noir et paille,
Il entrouvre le bec, et son aile, un peu, baye
Tandis qu'il fixe aux cieux son œil d'émerillon."

L'on pourrait l'espérer vivant quand :

"Dans un souffle furtif, la bise polissonne
Retrousse doucement son duvet d'oisillon
Qui, saisi par le froid, raidit, se hérissonne."

Mais ce n'est que le vent qui fait frémir le duvet et la vie continue pour ses congénères indifférents au sort du pauvre oiseau.

"De l'auget où s'ébat sa bande sans émois,*
On dirait une fleur sur la pierre chamois."

Comme ces fleurs de plumes que je déposais sur la pierre bordant la terrasse où elles venaient mourir...et cette plume collée à la vitre sur une trace rouge...

"À la porte vitrée, une plume frissonne."

Là c'est moi qui frissonne tant le tableau est réaliste et tellement émouvant.
Le/la poète a su en quelques vers, sans prononcer le mot fatidique, ni aucun mot s'en rapprochant, partager le tragique destin de cette mésange dans une poésie magnifique de délicatesse.

Bravo pour ce "dizaine de Lochac" parfaitement conforme aux règles en vigueur et merci pour ce moment de pure poésie.

Cristale
en E.L.

EDIT : voici donc tel quel le commentaire que je n'ai pas eu le temps d'envoyer et je le regrette.
Mais ce jour de parution je ne trouve rien à y changer, juste le plaisir de retouver ce poème qui m'a émue.

Merci Anje, et bravo !

Cristale

   Robot   
19/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je dis "chapeau pour les rimes". Baye et paille - polissonne hérissonne. Ce n'est pas commun.

Un sujet présenté tout en délicatesse soutenu par le rythme classique. Rien d'artificiel dans l'écriture où les vers s'enchaînent sans accroc. Un petit bémol sur le vers 9 dont j'ai du mal à saisir l'image: (bande) S'agit-il d'une troupe de mésange ou de la bande de couleur qui galonne l'aile de l'oiseau.

A part celà, j'ai beaucoup apprécié ce poème.

   Anonyme   
19/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Anje,

Je ne connais pas, ou ne me doubiens plus de la forme exacte de ce "4/3/2/1, mais j'ai tout de même beaucoup aimé lire la mésaventure de cette petite mésange.
Souvent, ces petits oiseaux sont juste " assommés" et reprennent leur envol un bon moment après
Un joli tableau réaliste agrémenté de belles images, de beaux alexandrins fluides et harmonieux.

J'aime beaucoup ce passage, entre autre:

"Dans un souffle furtif, la bise polissonne
Retrousse doucement son duvet d'oisillon
Qui, saisi par le froid, raidit, se hérissonne."

Que du plaisir.

EDIT : Je viens de lire, merci Cristale, qu'il sagit d'un dizain de Lochac.

   Lebarde   
19/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Anje.

Un réalisme émotionnel intense se dégage de ce poème magnifique dont on peut s’étonner qu’il eût pu être mal perçu et laisser indifférent ou susciter l’ironie.
Comme dans le « Dormeur du val » le lecteur ne peut être que touché aux larmes par cette écriture délicate et sensible tellement suggestive et poétique.
Bravo Anje, pour cette poésie superbe comme je les aime, que j’avais furtivement vue passer en EL, sans trouver le temps de commenter.

Dans l’ambiance virevoltante qui règne autour des mangeoires que j’ai installées à proximité de ma véranda - un spectacle dont je ne me lasse pas - il n’est guère de jours qu’un oiseau, généralement une mésange justement ou un verdier, en ce moment un pinson, ne vienne percuter la vitre, heureusement le plus souvent sans dommage ….Mais il arrive que le choc soit trop violent et que l’oiseau se retrouve frémissant, agonisant puis mort sur la pelouse, les plumes du ventre soulevées par un souffle d’air comme vous l’avez si bien décrit, obligeant à essuyer sur la vitre trop transparente, une plume collée sur une goutte de sang.
Et puis parfois, miracle comme récemment : un verdier venu percuter violemment la véranda qui se trouve projeté au sol, inanimé, dont la mort certaine, c’est inévitable pensais-je, m’oblige à détourner les yeux - je le ramasserai délicatement tout à l’heure quand je sortirai…- et qui, à ma grande surprise et mon soulagement, après plus de dix minutes, bouge et soulève la tête et s’envole comme si de rien n’était!!

Sur la forme, un "dizain de Lochac", nous précise Cristale, rien à dire bien sûr, c’est parfait et j’en redemande.

Merci pour le moment d’émotion et de plaisir que la lecture et le commentaire de ce poème m’ont apportée.

Lebarde

Ed: D'autres commentaires sont passés entre temps et "percutent" un peu le mien. Pas grave.

   GiL   
21/1/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Je viens de redécouvrir ce très joli poème que j’avais entraperçu en EL sans m’y attarder. À la relecture je suis conquis par ces vers sensibles et émouvants. Il n’a, pour l’instant, suscité que sept commentaires : comme c’est injuste ! Je me dois d’y ajouter le mien, même s’il est redondant avec ceux déjà exprimés.

Le sujet est un évènement, insignifiant en soi, mais d’une portée universelle ; la mort est évoquée avec tant de pudeur que je n’avais pas tout saisi à la première lecture, trop rapide.
Les alexandrins sont harmonieux et le vocabulaire recherché (en particulier les rimes) sans être sophistiqué. Le dizain de Lochac est une forme délicate qui trouve ici sa pleine justification. La chute boucle, comme il se doit, l’ensemble avec talent.

Merci à vous, Anje, pour ce moment de grâce.

   Myo   
22/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une bien triste histoire que celle-ci mais écrite avec beaucoup de talent.

Oui, il y a une approche qui fait penser à celle du "Dormeur du val"
Tout semble paisible avant que la vision de l'oiseau mort ne s'imprime en filigrane.

Bravo pour la technique.

   Anje   
27/1/2022

   Jahel   
27/1/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Anje,

j'ai particulièrement apprécié votre poème pour son contenu et pour sa forme qui nous déroule un tableau, allant de ce que l'on croit être la vie et qui, par vos vers en cascades, 4-3-2-1, nous conduit à la mort irrémédiable de l'oiseau.

Un grand merci pour cet instantané brossé avec une simplicité sobre et élégante.

   inconnu1   
11/3/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Ayant lu ce poème trop rapidement sans doute, je ne l'avais pris qu'au premier degré, ne le goûtant qu'à moitié. Je le trouvais techniquement parfait, mélodieux mais vos explications m'ont convaincu de sa profondeur. Que le souffrance est poétique quand elle est décrite à la manière du dormeur du val!
Bien à vous


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