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Poésie libre
Annedesr : La Pie et son trésor (Fable)
 Publié le 17/05/15  -  13 commentaires  -  1800 caractères  -  580 lectures    Autres textes du même auteur

"Qui dit fortune, ne dit pas félicité." (Proverbe)


La Pie et son trésor (Fable)



Le nid de la Pie, en haut du vieil if, est un coffre-fort.

La Pie, orgueilleuse, sautille et jacasse du matin au soir
et sans se lasser son œil averti cherche des trésors.

La Pie, arrogante, se moque, ironique,
des hôtes modestes du taillis touffu,
du moineau friquet, du vieux rouge-queue.

Quand vient le printemps,
preste, elle chaparde verre dépoli,
morceau de ruban ou papier brillant.

Dans l'été brûlant, parmi les brindilles,
elle collectionne les bouts de miroir,
les monnaies perdues, les vieilles breloques.

Si les feuilles rousses tombent sur le lac,
elle dérobe et cache, insatiablement, des colifichets aux reflets dorés,
des boucles d'oreilles et des pendeloques.

Le froid la surprend.
Pourtant, chaque hiver, fiévreuse, telle une amoureuse,
elle amasse encore son précieux butin,
pierreries de luxe ou de pacotille.

Le hibou la guette, quand tombe la nuit
et la chouette hulotte, devant tant d'éclat, ouvre ses grands yeux.
Le sage rapace, avisé, murmure...
– Prends garde ma mie, à ne pas te perdre.
Tu cherches sans trêve ce qui te rassure. N'oublie pas de vivre !
Écoute le Temps. Il n'est pas si long, celui qui te reste...

La Pie reste sourde au prudent conseil.
Elle thésaurise encore et encore.
Elle veut des diamants, des aigues-marines et des améthystes,
des grenats, des jaspes, des pierres de lune...

C'est un soir d'orage que l'if est tombé.
Le nid dans l'étang, la Pie est ruinée...

– Pleure tes trésors, pauvre petit piaf.
Ne fais plus la fière et dans les bosquets va chercher asile.
Le moineau friquet et le rouge-queue vont te consoler...


 
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   Vincent   
17/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Tu cherches sans trêve ce qui te rassure. N'oublie pas de vivre!
Écoute le Temps. Il n'est pas si long, celui qui te reste...

La Pie reste sourde au prudent conseil.
Elle thésaurise encore et encore.
Elle veut des diamants, des aigues-marines et des améthystes,
des grenats, des jaspes, des pierres de lune...


une fable bien à l'image de notre socièté

une société bling bling comme certains disent

et ils sont fiers d'en faire partie

les images que vous employez brillent à souhait

j'ai beaucoup aimé

   troupi   
30/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup apprécié cette poésie et la hulotte sage et étonnée ainsi que la fin de la fable malgré une morale un peu faible.
Il reste un texte que j'ai trouvé bien écrit avec toutefois quelques cassures de rythme qui entravent la fluidité de la lecture. Mais globalement ça coule quand-même bien.
Dans mon jardin je vois souvent des pies et je reconnais que votre description est bien observée même si je n'ai jamais rien trouvé dans les nids de pies que j'ai pu visiter, il y a bien longtemps c'est vrai.
J'ai aimé aussi les allitérations ou assonances tout au long du poème, c'est selon moi ce qui lui donne un rythme sautillant très agréable.

   Purana   
30/4/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une lecture pas compliquée et agréable, pour moi une variation rafraîchissante parmi des poèmes sur-imagés avec des ronds de jambes qui semblent m'intriguer et que j'ai souvent besoin de relire plusieurs fois avant de pouvoir les comprendre. Sourire...
Je vous remercie pour cela !

La forme me plaît beaucoup surtout grâce à son rythme qui va si bien avec le fond. Ce dernier demande presque automatiquement une forme classique, ce qui en fait n'est qu'une question d'habitude.
Cette prise de distance avec la convention, loin de déranger les oreilles des lecteurs, vaut un bravo et cela est (encore une fois) probablement grâce à ce rythme plaisant tout au long du poème, sauf pour deux vers où la musicalité m'a un petit peu manquée : "Elle thésaurise encore et encore" et "C'est un soir d'orage que l'if est tombé".
Mais ceci est probablement dû à une mauvaise prononciation de ma part plutôt qu'à un défaut dans le rythme.

Merci pour cette fable fabuleuse !

   papipoete   
1/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
la pie tel un banquier du Vatican, amasse des trésors, tout en haut d'un grand if, dans son nid coffre-fort. De son minaret, elle nargue et toise les hôtes modestes du buisson, moineau et rouge-queue.
La nuit quand dort la faune, sauf la chouette, la pie ne cesse de chercher tout ce qui brille; le nocturne rapace lui murmure de sages conseils que l'autre ne veut entendre, comme prendre le temps de vivre!
Un soir d'orage, la belle emplumée perd tout, son arbre, son gîte et ses trésors. Compatissants, " ceux " d'en bas l'attendent au creux du bosquet, pour la consoler pour peu qu'elle consente à oublier sa fierté.
Que voici une belle fable, aux vers évocateurs, cocasses ou touchants. Quelle aubaine pour endormir en douceur, l'enfant tétant son pouce, au fond de son petit lit-nid!
La dernière strophe est si mignonne!

   Anonyme   
17/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Annedesr... Un véritable régal matinal que cette jolie fable que l'homme ferait bien de méditer... Un point, et non des moindres, me gêne aux entournures car cette fable est bâtie, aux dires des scientifiques, sur de fausses croyances ayant traversé les siècles, la pie voleuse. (http://www.liberation.fr/sciences/2014/08/19/non-la-pie-n-est-pas-voleuse_1083041)...

Bien, je ne veux pas ici casser l'ambiance ni mettre à mal un texte que par ailleurs je trouve très moral et couvrant toutes les tranches d'âge. L'écriture est de plus de qualité et cette sentence d'une grande sagesse :

"Tu cherches sans trêve ce qui te rassure. N'oublie pas de vivre !
Écoute le Temps. Il n'est pas si long, celui qui te reste..."

Une histoire à mettre entre toutes les mains quelle que soit la vérité concernant la kleptomanie de ce rusé corvidé, une espèce appelée dit-on à remplacer les arrogants bipèdes que nous sommes !
Un grand merci et mille fois Bravo !

   Robot   
17/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il est rare de trouver des fables bien composées. Celle-ci est un régal, elle ne cherche pas à faire du La Fontaine ou du Florian et la forme libre est judicieusement exploitée.
J'ai surtout apprécié que le texte ne s'en tienne pas seulement à l'histoire car la poésie "poétique" est présente.

   Anonyme   
17/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
''' Attention, ce train peut en cacher un autre '''.
On commence cette lecture, amusé, connaissant les idée reçues sur la pie. Puis tout à coup, le décor change ; la réflexion s'installe : << Tu cherches sans trêve ce qui te rassure. N'oublie pas de vivre ! >>
Alors surgissent les esclaves du """ toujours plus''", "" tout pour ma gueule "" ...

A relire sans modération !!

   Gemini   
17/5/2015
J’aimerais dire en tout début que le titre ne méritait (sans doute) pas le (Fable) qui le suit. Le proverbe semble être dû à un certain Charles Cahier, je crois qu’il aurait fallu le citer.
Et ce sera fini pour l’animadversion.
Je trouve ce texte d’une fraicheur exquise.
Nombre de vers m’ont fait penser à des octosyllabes de Gautier, et le ton général s’approche d’Hugo dans le sens où la nature est omniprésente tout au long. Présent aussi, le temps, tout au long (et bravo pour ce choix), sauf, naturellement pour la morale qui se doit (souvent) d’être impérative.
Le premier vers, en monostique, est admirable, car il place la scène aussitôt. L’esprit de la fable est bien rendu puisque la pie nage, tout au long du texte, dans un champ lexical actif : « sautille, jacasse, se moque, collectionne, amasse, dérobe » et j’en passe ; toute une ambiance qui la catalogue comme une profiteuse. Et une voleuse. Car la Pie est voleuse, je l’ai lu dans Tintin (je ne me souviens plus de l’album) mais il est bon de s’appuyer sur le dire populaire pour un récit populaire.
D’un autre côté, le hibou représente effectivement la sagesse. C’est notre culture. Et il faut s’appuyer dessus. Une pie voleuse, un hibou sage, on a l’antagonisme nécessaire à créer la morale. L’esprit de la fable est bien rendu. Chaque lecteur en trouvera ensuite une leçon différente, mais le plus important c’est que chacun d’entre eux y trouve une représentation de la comédie humaine que d’autres jouent. (lui-même s’abstenant)
Je pense, sans en trop douter, que la plupart des lecteurs l’auront trouvé.
On vous fera peut-être remarquer que le texte est long et que vous n’étiez pas obligé(e ?) de décliner les quatre saisons, mais je crois qu’une long descriptif n’est pas tout le temps un poids.

Merci pour cette fraiche lecture.

   leni   
17/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
aucune critique à formuler ça coule de source C'est une fable qui illustre la vanité de trop vouloir posséder
et la finale est une sorte de consolante

– Pleure tes trésors, pauvre petit piaf.
Ne fais plus la fière et dans les bosquets va chercher asile.
Le moineau friquet et le rouge-queue vont te consoler...

joli joli merci pour ce bon moment
salut cordial
Leni

   Francis   
17/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une fable bien amenée et combien d'actualité ! Deux mondes s'y opposent ; celui de la générosité, des "hôtes modestes" et celui des spéculateurs, des traders, des matérialistes... Ces derniers oublient souvent (qu'en principe ) ils ont la même espérance de vie que les cigales, les humbles. A la pie, je préfère le moineau et le rouge-queue !

   Anonyme   
18/5/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
On dirait une fable issue des "Fables de La Fontaine".

Qui croyait prendre est pris, non ?!? Ou pis, qui croyait prendre est pie !

Je l'imagine bien, cette pie qui chante, fière au sommet de ce vieil if, son coffre-fort à elle, indétrônable. Sauf que l'if en question tombe, un soir d'orage, et cette pie orgueilleuse et fouineuse se retrouve bec dans l'eau, sans coffre-fort et désoeuvrée, alors...

Une belle parabole sur l'orgueil et le temps.

   Pussicat   
22/5/2015
Un texte qui se laisse lire, sans plus... une variation de la thésaurisation sur le thème des quatre saisons... la chute est prévisible et certains vers me gênent comme ici :
"elle amasse encore son précieux butin,
pierreries de luxe ou de pacotille."
je n'arrive pas à le lire, j'écris : on amasse de quoi subvenir à...
la forme que vous utilisez est étrange... mais je peux me tromper... quant à la comparaison avec La Fontaine, je la laisse à celui l'ose... et puis j'ai un fa(i)ble pour cet animal malmené ;)
à bientôt de vous lire,

   Anonyme   
9/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Quel bonheur cette lecture, c'est en effet à lire sans modération, c'est charmant, bien construit, très subtil, intelligemment mené. C'est du gouteux et du savoureux, aucun ingrédient ne manque pour vous captiver du début jusqu'à la fin.

Je n'ai nullement trouvé ce texte long, je suis bien trop vite arrivé à la fin de ma lecture, très surprise tant ce texte est plaisant, grande aisance dans la formulation, il y a aussi ce côté sympathique, distrayant, bucolique, très ludique.

Comme en toute fable, il faut y avoir bien plus qu'une simple histoire, et là encore, c'est une magistrale réussite.

Bravo, remarquable fable poétique, vous avez su combiner parfaitement avec une élégante aisance, tous les ingrédients d'une fable, pour complètement me captiver.


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