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Poésie contemporaine
Annedesr : La Salle des Pendus
 Publié le 06/01/15  -  22 commentaires  -  1208 caractères  -  375 lectures    Autres textes du même auteur

Hommage maladroit à un Héros ordinaire.
(Texte qui me tient particulièrement à cœur)


La Salle des Pendus



Ta descente aux Enfers,
tu la gardais pour toi.

Du ventre de la Terre,
tu m'apportais parfois,
des pierres argentées.
Et à mes yeux d'enfant,
je tenais un trésor.
Fabuleux talismans
ou bien pépites d'or,
jalousement gardés.

Souvent, je contemplais
une photographie,
sur laquelle tu posais,
avec quelques amis,
pour fêter Sainte Barbe.

Ma photo favorite…
Sur ce petit cliché,
dans ce lieu insolite,
toi, tu me souriais.
Tu paraissais joyeux.

Tu ne me parlais pas
des horaires décalés,
des grèves, du syndicat,
des poussières respirées
ou du poids du marteau.

La crainte du grisou,
explosant les parois,
rôdait autour de nous.
Et j'avais peur pour toi,
sans comprendre vraiment.

Ma mémoire a gardé
des mots, qu'on ne dit plus.
Le Puits et les Cités,
la Cage, les Porions,
la Salle des Pendus…

Tu ne racontais rien.
Je n'ai presque rien su.
C'était ton quotidien.
Un peu à mon insu,
toi, tu gagnais ma vie.

J'ai toujours été fière
du métier de mon père…


 
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   Curwwod   
20/12/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je comprends qu'il vous tienne à coeur ce poème. A travers les scènes simples que vous évoquez, scènes de la vie de mineurs qui ont, en France au moins, à peu près disparu, se faufilent en permanence une profonde tendresse, un respect sincère, une émotion profonde qui constituent un bel et émouvant hommage à celui "qui gagnait quotidiennement votre vie." Je crois que vous n'aviez pas besoin des deux derniers vers, le reste se suffit à lui-même.
J'ajoute que j'adore le titre qui évoque de façon emblématique ce terrible métier mais n'est pas sans évoquer de Villon ou Banville la 'Ballade des pendus". Ce n'est pas un hasard n'est-ce pas ?

   fugace   
21/12/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Cet hommage à un héros ordinaire est magnifique!
"Ta descente aux Enfers tu la gardais pour toi": Toute la pudeur, la peur cachée d'un père qui que chaque jour tout peut s'effondrer, qu'il ne remontera peut-être pas.
"Ma mémoire a gardé des mots qu'on ne dit plus...", "Tu ne racontais rien, je n'ai presque rien su"
C'est l'âme des corons, du pays des fosses.
Merci de ce texte plein de force, de pudeur, de chaleur.
C'est beau, tout simplement.

   Francis   
22/12/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La mémoire" a gardé les mots qu'on ne dit plus" et le cœur n'a pas oublié le papa mineur. Un bel hommage pour ces hommes des corons , ces mineurs de fond . J'ai toujours le même frisson quand j'entends les supporters lensois reprendre en chœur la chanson de Pierre Bachelet. La plume dit simplement les choses c'est ce qu'il fallait pour cet hommage dédié à des gens qui n'auraient pas aimé les artifices.

   papipoete   
24/12/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
je ne suis jamais descendu au fond d'une mine, mais ce monde ne m'est pas inconnu; mon oncle, aux mines de potasse d'Alsace, arpenta gamin, les galeries, piochant ou poussant les berlines! Il finît par gravir petit à petit les échelons du métier jusqu'à finir sa carrière "porion".
Votre père ne rapportait pas l'enfer à la maison, mais plutôt un Eden dont il vous montrait les pierres précieuses.
Le mineur de fond ne ramenait rien de trouble aux siens, laissant en lui la poussière, le poids du marteau, la peur du grisou!
Ne vous a-t-il jamais parlé des canaris de "hartz" détecteurs de ce gaz tueur?
Il faisait une profession salissante, pourtant il rentrait toujours propre, grâce au passage dans la fameuse "salle des pendus"!
Vous écrivez de belle manière, pour ce papa qui n'est plu?
Votre texte, judicieusement ponctué, laisse entendre ses assonances avec bonheur.
La 2e strophe est magnifique; j'aurais aimé l'écrire

   Lulu   
27/12/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà un poème qui vous tient à coeur et que je trouve personnellement superbe ! Un vrai régal de lecture à la charge affective évidente.

Je n'ai pas remarqué les rimes tout de suite, ayant d'abord été séduite par le fond plus que la forme.

J'aime particulièrement le début dans lequel vous exprimez admirablement vos sentiments. Ils me renvoient à des pensées personnelles, et rien que pour cela je vous dis merci !
Je les reprends ici, juste pour le plaisir :
"Du ventre de la Terre,
tu m'apportais parfois,
des pierres argentées.
Et à mes yeux d'enfant,
je tenais un trésor.
Fabuleux talismans
ou bien pépites d'or,
jalousement gardés."

   Robot   
28/12/2014
 a aimé ce texte 
Un peu
Si le texte est touchant, si l'écriture est même très bonne je regrette ce découpage en vers qui vous a contraint aux rimes alors qu'une version en prose aurait eu beaucoup plus d'efficacité. Dans cette construction la ponctuation désordonnée ajoute encore une impression désagréable de lecture saccadée et accroche à la diction s'il faut s'arrêter à la fin de chaque vers.
Exemple:
"Du ventre de la Terre,
tu m'apportais parfois,
des pierres argentées.
Pourquoi une virgule à chaque vers ? Alors que l'ensemble ne forme qu'une seule phrase:"Du ventre de la Terre tu m'apportais parfois des pierres argentées." Beaucoup plus fluide et poétique.
Vous devriez revoir le découpage pour présenter votre beau texte en prose.

   Michel64   
6/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quel bel hommage, à ce père mineur de fond…
Beaucoup de sensibilité, d'émotion et de poésie dans ce très beau texte.

Je regrette un peu (pas beaucoup) les quelques vers de 7 syllabes qui viennent un peu accrocher la diction, mais bon, en contemporain…

J'aime beaucoup ce paragraphe:
"Tu ne racontais rien.
Je n'ai presque rien su.
C'était ton quotidien.
Un peu à mon insu,
toi, tu gagnais ma vie."

Malgré le "toi, tu…" un peu forcé pour le rythme, que j'aurais peut-être remplacé par: "tu construisais ma vie".

Bravo Annedesr et au plaisir de vous lire encore.

Michel

   leni   
6/1/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour
je suis petit fils de gueule noire Et les nippes montées au plafond à bout de chaines (vos pendus) je les ai vus souvent au puits numéro10
Le grisou pour moi c'est ici à Marcinelle Alors vous pouvez comprendre combien votre poème me touche et l'émotion qui me tient
ET vos pépites d'or c'était de la pyrite j'en garde dans la main

J'ai toujours été fière
du métier de mon père…

OUi vous avez raison MERCI MERCI
Salut Cordial

LENI

   Anonyme   
7/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Annedesr.
Je suis à peu près du même avis que Robot concernant la présentation de ce texte. Je l'aurais encore mieux aimé en prose poétique ; beaucoup de virgules gênent un peu, à mon goût, la musicalité omniprésente dans chaque strophe.
Mais ceci n'entame en rien la qualité de cet écrit à l'expression sobre, tout empreint de tendresse.
J'ai beaucoup apprécié, entre autres, ce vers: " Un peu à mon insu,
toi, tu gagnais ma vie. "

   Ascar   
6/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Votre amour pour votre Papa est exprimé ici avec beaucoup de pudeur et de tendresse.
Je n'y vois aucune maladresse (bien au contraire) et en ce sens ne comprends pas votre introduction.

Je devine le regard émerveillé de cet enfant recevant "ces pierres argentés"...J'imagine que ce geste était pour vous un témoignage d'amour très fort.

Dans tous les cas, les émotions sont fort bien rendues. Le style est simple, le sens limpide et ça va droit au cœur.

Je dirais également que les deux derniers vers sont inutiles car tout le texte clame ce qu'ils expriment.

Un joli moment de lecture. Vraiment...

   Anonyme   
6/1/2015
Bonjour

Bien sûr, j'adhère complètement au fond de ce poème.
Mais en ce qui me concerne une poésie doit avoir un minimum
de forme, ce qui n'est malheureusement pas le cas ici.
J'aurais aimé beaucoup plus ce texte en catégorie prose poétique.
Je ne mettrai donc pas d'appréciation.

Bien à vous.

Hananké

PS : je viens de lire la proposition ci-dessous de Tizef
et je l'approuve entièrement.

   Anonyme   
6/1/2015
Bonjour Annedesr

Le découpage artificiel en vers très courts me gênant dans la lecture, j'ai fait un copier/coller de votre texte et l'ai reconstitué comme une poésie en prose.

"Ta descente aux Enfers, tu la gardais pour toi.

Du ventre de la Terre, tu m'apportais parfois, des pierres argentées.
Et à mes yeux d'enfant,je tenais un trésor.
Fabuleux talismans ou bien pépites d'or, jalousement gardés.
Souvent, je contemplais une photographie, sur laquelle tu posais, avec quelques amis, pour fêter Sainte Barbe.
Ma photo favorite… Sur ce petit cliché, dans ce lieu insolite, toi, tu me souriais. Tu paraissais joyeux.

Tu ne me parlais pas des horaires décalés, des grèves, du syndicat, des poussières respirées ou du poids du marteau.
La crainte du grisou, explosant les parois, rôdait autour de nous. Et j'avais peur pour toi, sans comprendre vraiment.
Ma mémoire a gardé des mots, qu'on ne dit plus. Le Puits et les Cités, la Cage, les Porions, la Salle des Pendus…
Tu ne racontais rien. Je n'ai presque rien su. C'était ton quotidien. Un peu à mon insu, toi, tu gagnais ma vie.

J'ai toujours été fière du métier de mon père…"

Je le trouve ainsi très émouvant.
Maintenant, c'est votre texte et vous le mettez en page comme vous l'entendez, mais je trouve dommage de le dénaturer par une versification que rien ne justifie.

   Louis   
6/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé cet hommage, pas si "maladroit" !
Beaucoup de sensibilité est exprimée dans ces lignes. Le texte produit une émotion à sa lecture, signe qu'il est réussi.
Adepte de la prose poétique, je serais toutefois assez d'accord avec tizef.

   Edgard   
6/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Annedesr
Pourquoi « maladroit ? »
Voici un poème simple, tout plein de tendresse. Sans chercher des effets. Comme on ressent les choses parfois.
C’est tout simplement un bon (court) moment de lecture… Ou plutôt cela donne la sensation de quelque chose de court, parce que ça se lit d’un trait, comme une gorgée de bon vin vieux. Et ça reste au palais durant de longues minutes. Comme votre écriture va bien avec le thème !
J’aime beaucoup.
Bien cordialement.

   Anonyme   
6/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Anne... Bel hommage à votre père et aux mineurs de fond en général ! Un texte empli d'amour et de reconnaissance pour lui et tous ces hommes qui ne faisaient la Une que lors des coups de grisou... Il y a trois ans j'ai écrit "Les sacrifiés", toujours visible sur le site et qui pourrait en quelque sorte compléter votre Salle des Pendus... Bravo et merci

   Pussicat   
6/1/2015
Bonjour Annedser,
Très beau texte, bien écrit, on sent le vécu. Malheureusement, je plussoie aux commentaires d'autres membres de Oniris sur la forme.
Pourquoi avoir choisi ce découpage qui renvoie le lecteur à la ligne ?
pour garder ce faux rythme en hexasyllabes qui n'aurait pas chaussé l'alexandrin ? pour la rime ? Fi ! quand on conte en cette belle langue qu'est la vôtre une histoire aussi poignante, on s'affranchit des règles et on suit son chemin.
Un texte superbe, bien écrit qui a manqué le coche de la forme.
Je dis bravo, pour l'émotion que je garde...
A bientôt de vous lire,

   Annedesr   
7/1/2015
Commentaire modéré

   Condremon   
7/1/2015
C'est de l'authentique
Dans la retenue et dans les images et dans les détails
Bonne idée de poster ce texte personnel pour nos lectures toutes personnelles (chacun/chacune ses souvenirs et ses images)

   Marite   
7/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Annedesr ! Bel hommage à ce Père aimé. La simplicité de l'expression laisse transparaître toutes les émotions qui vous habitaient et, vous habitent peut-être encore.
Pour ma part, je qualifierais davantage cette expression poétique de "Libre" au llieu de "Contemporaine" (ce qualificatif reste toujours assez obscur à mon entendement en dépit de mes efforts pour le comprendre).
Certes, les rimes sont présentes mais ... nous sommes, dans ce texte, face à un cri du coeur exprimant l'amour paternel.

   emilia   
7/1/2015
En ce qui me concerne, je trouve que cette forme courte et rimée apporte davantage de musicalité et de résonance aux mots porteurs d’émotion, même si les virgules ne semblent pas indispensables… Une belle déclaration d’amour à ce père mineur « qui ne racontait rien », qui ne faisait pas de longues périphrases, appartenant peut-être à cette grande famille des « taiseux », au sens de réservés et auquel sa fille rend hommage, sur le ton de la confidence, au rythme de sa respiration, en reprenant son souffle à chaque vers, comme si l’émotion longtemps contenue qui n’a pu être partagée et exprimée, se libérait, s’arrachait du plus profond de soi, avec un sentiment de maladresse propre à la sincérité et au respect… Pouvoir enfin affirmer sa fierté ne me semble pas superflu dans cet hommage, mais plutôt un besoin de le ponctuer, presque de le chanter, en effet, à la manière de Bachelet, ainsi qu’un refrain bouleversant…

   patro   
8/1/2015
Commentaire modéré

   Anonyme   
23/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bel hommage à votre mineur de père, métier terrible pour hommes courageux, bien loin des propriétaires de la mine et confortablement installés dans leurs bureaux. On est en pleine représentation du capitalisme le plus épuré. Sur la forme dommage toutefois que la rime cesse à certains endroits du poème.

   Anonyme   
5/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
C'est là un magnifique hommage à votre père, fort bien retranscrit, la forme comme le fond sont à l'unisson, de l'élégante simplicité de vos mots, l'admiration est là, discrète, pudeur sans doute. Vous savez vu me captiver par votre ressenti fait de cette belle tendresse filiale.

J'ai pris un très grand plaisir à lire et relire cet écrit, et je découvre ces petites choses de la vie qui au fil du temps deviennent richesse. Tout l'ensemble de l'écrit est à retenir, cependant j'ai une très légère préférence pour ce passage-ci :

" Ma mémoire a gardé
des mots, qu'on ne dit plus.
Le Puits et les Cités,
la Cage, les Porions,
la Salle des Pendus…

Tu ne racontais rien.
Je n'ai presque rien su.
C'était ton quotidien.
Un peu à mon insu,
toi, tu gagnais ma vie.

J'ai toujours été fière
du métier de mon père…"

Vous avez eu de sublimes mots de fin ...

   bolderire   
6/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour, un bien bel hommage à tous ces mineurs, ces "gueules noires" et à votre papa.
Merci encore pour eux et pour ce délicat poème.


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