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Poésie néo-classique
Annick : Au cœur du bois dormant...
 Publié le 02/05/21  -  19 commentaires  -  994 caractères  -  371 lectures    Autres textes du même auteur


Au cœur du bois dormant...



Une chenille en noir tout annelée de blanc
S’endort dans son cocon, se mue en chrysalide,
Elle rêve d’un prince au doux regard limpide,
À de sages baisers, au cœur du bois dormant.

Imperceptiblement, s’ouvre comme une rose
La délicate nymphe : un frêle papillon
S’affranchit de la soie en un menu frisson.
Sur le vert d’une feuille, un instant, il se pose.

Il effleure les lys avec félicité
Et se grise de vent, de parfums, d’allégresse,
Son vol ébouriffé l’emportera sans cesse
Dans une ronde folle au sillage argenté.

Il porte sur son aile avec pour seul bagage
Un peu de poudre d’or aux effluves de miel,
Puis au soir de sa vie, il vole vers le ciel
Pour faire, émerveillé, son ultime voyage.

Tel est du papillon le fascinant destin :
Connaître le secret de ses métamorphoses,
Se fondre doucement dans la beauté des choses,
Mourir au crépuscule et renaître un matin.


 
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   Anonyme   
12/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je trouve assez cocasse, et caractéristique, que votre poème évite soigneusement d'indiquer par quel processus le papillon donne naissance à la chenille qui plus tard se transformera en papillon. À force de tenir vos vers éloignés de toute trivialité, de vouloir demeurer dans l'éthéré, à mon avis vous obtenez un texte pas laid, loin de là, mais déséquilibré car uniquement tourné vers le "joli". Or, pour moi, la poésie c'est pas ça.

Bon, tel est votre choix d'auteur ou d'autrice, c'est ainsi. Et, en dehors de ce que je perçois comme un déséquilibre vers le mièvre, vos vers m'apparaissent beaux, bien balancés, avec de jolies associations. Le vol ébouriffé, par exemple.
Je persiste à regretter un choix lexical résolument précieux ; normal de parler de fleurs en relation avec le papillon, mais n'y a-t-il que des lys et des roses dans la nature ? J'ai des doutes sur l'émerveillement du papillon quand il va vers le ciel, je crois qu'il s'agit là d'une projection du poète ou de la poétesse. Idem pour la chenille en Belle au bois Dormant qui rêve du baiser du prince au doux regard !

Sans conteste, l'idéalisme forcené du poème me gêne, mais je reconnais la maîtrise prosodique. Les rimes ne me semblent guère inventives.

   Miguel   
12/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quand j'étais enfant, il y avait à l'école primaire une discipline qui s'intitulait "leçon de choses", prosaïquement remplacée aujourd'hui par "sciences de la vie et de la terre". Comme une leçon de choses ainsi dispensée m'aurait plu ! Un cycle biologique vu et narré par un poète, c'est quand même d'un autre charme. Un vrai petit film en couleur, et avec une jolie musique. Une référence littéraire qui réveille nos souvenirs et notre imaginaire. Ce dernier a sa place partout, même en entomologie ...

   domi   
14/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Très joli poème, très clair : on suit toutes les étapes de la métamorphose de la chenille en papillon, jusqu'à son dernier voyage..

Deux vers (entre autres !) très poétiques et très bien rythmés, qui font qu'on ne peut s'empêcher de rêver d'un classique tout au long du poème. :
"Puis au soir de sa vie, il vole vers le ciel
Pour faire, émerveillé, son ultime voyage."

La "ronde folle au sillage argenté" est sublime...

Un petit problème de compréhension à la 4ème strophe : une partie du vers - soit "Il porte sur son aile", soit "avec pour seul bagage" - reste orpheline..

La ponctuation est parfois surprenante, tout en apportant une certaine "légèreté", est-elle voulue ?

La chute est belle ; le dernier vers, parfait !

   ANIMAL   
14/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un très joli poème tout en finesse, légèreté et élégance. Je ne sais s'il y a un sens caché à découvrir, étant donné l'allusion au baiser du prince charmant dans la première strophe, mais je reste sur la beauté du poème animalier.
Je me suis laissée bercer par le destin de cette chenille devenue nymphe puis papillon, jusqu'à ce superbe vers final :

"Mourir au crépuscule et renaître un matin."

Une belle lecture.

   Cristale   
15/4/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un ravissant poème délibérément contemporain où les images ont ce pouvoir d'entraîner le lecteur dans un tableau vivant et délicat.

Les rimes, excellentes sur alternance des genres et nombres, sont aussi légères que ce papillon et portent joliment la musique des vers.

L'écriture délicate me plaît beaucoup et puis j'aime les papillons avec ce qu'ils ont du mystère de leur métamorphose ici décrite avec grâce.

J'ai hâte de découvrir l'auteur(e) de ce petit bijou poétique.
Cristale
en E.L.

   Provencao   
2/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
" Tel est du papillon le fascinant destin :
Connaître le secret de ses métamorphoses,
Se fondre doucement dans la beauté des choses,
Mourir au crépuscule et renaître un matin. "


Sublime écrit où le secret qui se tisse, souvent inattendu, entre la nymphe, la chrysalide et le papillon renforcent la grâce de la métamorphose au coeur du bois dormant.

Bel espoir en vos mots,, encourageant le lecteur à s’aventurer dans ces mystères du fascinant destin où on effleure les vérités de la nature encore en tâtonnant.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
2/5/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Un gentil poème qui se laisse lire : la transformation puis le vol
du papillon. Rien de bien exceptionnel même si quelques formulations
sortent de l'ordinaire comme la nymphe qui s'ouvre comme une rose,
ou cette poudre d'or aux effluves de miel.
Bien sûr, il est plus agréable de conter la métamorphose du papillon
que celle de la mouche qui pourtant suivent un processus semblable.

Une bonne lecture sans se prendre la tête d'un dimanche matin.

   papipoete   
2/5/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour Annick
Depuis aout 2020, l'on ne lut plus rien de Vous ; aujourd'hui, je comprends que cette chenille, ayant fait tant de chemin avant d'illustrer votre parchemin, put se faire attendre pour un si beau dessin... à dessein !
Et l'on suit la belle annelée, s'endormir et attendre ce prince-charmant, qui la réveillera d'un baiser, et telle Blanche-Neige enchantera les coeurs des petits, des grands lecteurs face à ce miracle de la nature.
NB l'auteure qui s'est fait attendre, nous délivre ici un album aux pages si délicates, aux teintes jolies manie sa plume comme baguette de fée, et nous jubilons !
la 4e strophe m'emporte particulièrement, mais ses soeurs n'ont pas à rougir !
Par ces vers enchanteurs, je me revois " papi " en activité, lorsque j'inventais des contes à mes petits-enfants... qu'ils y croyaient dur comme fer ( aujourd'hui Ninon 16 ans, me dit : on faisait semblant d'y croire parfois ; ça t'aurait fait de la peine autrement ! )
Des alexandrins, que je vois sans faute ( pour quoi pas, la forme classique ? )
n'est que ce bémol ( inhérent à papipoète ) sur les E élidés, après une ponctuation ( imposant un millionième de seconde de pause... )
mais il faut bien que je tique sur quelque-chose...

   inconnu1   
6/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne serai pas très original. Bravo pour la forme, la poésie du texte, la 4eme strophe est ma préférée, "un peu de poudre d'or aux effluves de miel"

Mais je reste un peu sur ma faim sur le fond. Ne manque t-il pas un brin d'originalité? Les descriptions sont belles mais je ne vois pas vraiment de nouveau message au delà de ce que je sais déjà de la vie du papillon. Personnellement, je ne suis pas contre certaines passages un peu trop "édulcorés" quand ils contrastent avec la noirceur d'autres passages. Ici le prince au doux regard limpide, des sages baisers... Je n'y adhère pas trop et je ne vois pas ce qu'ils apportent. Expliquez moi, désolé de ne pas complètement adhérer

Bien à vous

NB comme les imbéciles changent d'avis, je remonte l'appréciation à beaucoup, ayant noté bien des poèmes beaucoup moins réussis que le vôtres. Il faut être juste

   Anonyme   
2/5/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Annick,

C'est toujours agréable et intéressant (même si on connait l'évolution de la métamorphose de la chenille en papillon) de la suivre et de lire la version de l'auteure poétisée.

J'ai une préférence pour ce passage:

Il porte sur son aile avec pour seul bagage
Un peu de poudre d’or aux effluves de miel,
Puis au soir de sa vie, il vole vers le ciel
Pour faire, émerveillé, son ultime voyage.

L'ensemble est de bonne facture.

   Angieblue   
2/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très jolie cette version un peu conte de fée de la courte vie du papillon.
La chenille qui se transforme en papillon, c'est un peu comme un crapaud qui se change en prince. Il y a comme une magie qui dans ce poème est bien rendue.

j'ai beaucoup aimé:
"Dans une ronde folle au sillage argenté."
"Un peu de poudre d’or aux effluves de miel,"
Puis toute la mélancolie et le mystère de "l'ultime voyage" et la très gracieuse envolée qui aboutit à la chute:
"Se fondre doucement dans la beauté des choses,
Mourir au crépuscule et renaître un matin."

Dommage pour ce premier vers où il y a 13 syllabes à cause du "e" de "annelée". Ah le féminin en classique! c'est une galère...

   Anonyme   
2/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Annick,

Le plus beau mot de la langue française est le mot « choses ». Lorsque je le vois écrit dans un poème, je suis comme un dingue. Ici, je bazarderais tous mes vers et pas mal de ceux de Victor pour votre sublime :

« Se fondre doucement dans la beauté des choses »

Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que ce simple vers réveille en moi.
Sinon, je connais un papillon qui s’appelle « monarque » mais aucun qui soit « prince ». Alors quoi ? Où l’anguille se cache-t-elle sous la roche ? Du coup, je me demande si je verrais pas un type sur un canasson traîner au bord d’une rivière à l'heure de la baignade. La suite, je ne suis pas assez fantaisiste pour la comprendre, moi qui n’ai même jamais été missionnaire.

Votre texte est un enchantement classique et je préfèrerai toujours un E non élidé (annelée de) et donc interdit, à une diérèse en ION autorisée. La rime blanc/dormant est souvent admise dans les concours classiques, l’équivalence des consonnes finales muettes se partageant alors en deux groupes (B-C-D-G-P-T) et (M-N), là où Sorgel en est encore à des subdivisions plus restrictives.
Mais l’important reste cette empreinte harmonique classique que laisse la lecture de votre poème.

Si j’avais eu un prof comme vous, il me semble que la Nature m’aurait été plus intime, et l’utilité d’un prince plus évidente. J’aurais acheté un béret avec une plume et perdu moins de temps dans la chasse aux papillons.

Je suis entré dans votre texte avec des yeux d’enfant, ceux des poésies de l’origine, écrites pour enseigner, car on retient mieux ce qui est beau, la mémoire étant moins rancunière du côté « lumineux ».

Aujourd’hui il me manquerait le côté « obscur ». Pourquoi un papillon vit-il si peu longtemps (la moyenne est parait-il de quatre à cinq semaines, les extrêmes pouvant aller de un jour à neuf mois) ? Parce que ses ailes sont si fragiles que leur frottement avec l’environnement, plantes, prédateurs, autres papillons, les rend un jour inefficaces pour continuer de voler. Un papillon meurt donc de désespoir. Et moi c’est cela qui m’aurait intéressé dans le poème, une histoire individuelle, à la fois plus romanesque et plus poétique. Belle et désespérée. Mais vous êtes si douce, Annick, que cela vous effraie sans doute :) Voilà que j’ai quitté mes yeux d’enfant et l’idée primitive de votre texte.

Bellini

   Myo   
2/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Sans doute un des plus grands mystères de la vie que celui qui permet une telle métamorphose,... une de ces grandes leçons aussi.

Un écrit que je qualifierais de propre, sage et délicat, peut-être manque t'il un peu de densité. Ce passage de la chrysalide au papillon semble ici si simple et naturelle... elle ne l'est, je pense, pas autant.

Mais certains passages me plaisent tout particulièrement, notamment dans les 2 derniers quatrains.

Merci du partage

   Anonyme   
3/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un bien joli poème sur les métamorphoses d'une chenille en papillon...
C'est écrit de façon plaisante, imagée, bucolique.

Je citerai, notamment :

"Imperceptiblement, s’ouvre comme une rose
La délicate nymphe : un frêle papillon
S’affranchit de la soie en un menu frisson.
Sur le vert d’une feuille, un instant, il se pose."

J'aime bien aussi la dernière strophe.

Par contre, je ne suis pas convaincu par les vers :
"Il porte sur son aile avec pour seul bagage
Un peu de poudre d’or aux effluves de miel,"
Avec me semble de trop...
Pourquoi ne pas avoir écrit :
"Il porte sur son aile un bien léger bagage : " ?

   Anonyme   
3/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Annick,

On a beau seriner qu'il ne faut pas faire d'amalgame entre un texte et son auteur, je retrouve « au cœur du bois dormant » toute ta douceur coutumière.

La transformation de la nymphe en papillon est joliment menée.
Bucolique en diable, et charmante à souhait.

Au point de me faire oublier momentanément mes frissons de dégoût devant les dames chenilles processionnaires qui envahissent régulièrement mon jardin, et leurs cousines qui pour se gaver détruisent tous les buis à la ronde...

J'aime beaucoup la dernière strophe, pour sa musicalité et puis aussi parce qu'elle me rapproche du papillon dans sa plus belle métamorphose :

« Tel est du papillon le fascinant destin :
Connaître le secret de ses métamorphoses,
Se fondre doucement dans la beauté des choses,
Mourir au crépuscule et renaître un matin. »

A te lire encore...


Cat

   Ligs   
4/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

C'est joli, c'est frais, c'est doux et mélodieux.
Une belle vision de la Nature qui émerveille. On relève assez la laideur du monde un peu partout, pourquoi ne pourrait-on plus s'émerveiller de choses aussi simples et mystérieuses ?

Merci pour cet enchantement.

   Lebarde   
4/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

Tout a été dit sur ce joli poème qui décrit avec grâce et délicatesse la métamorphose toujours surprenante d'une chenille en papillon dont le destin, de papillon, que vous évoquez aussi , est par la suite souvent plus difficile à observer.

Ce superbe sujet me rappelle une expérience personnelle de gamin:

j'avais récupéré ( pour voir et par curiosité) deux chenilles vertes aux anneaux noirs, dans les feuilles de carottes du potager, que j'avais placées sous une cloches en grillage de garde manger pour observer à ma guise l'évolution des choses.....
D'abord le changement de couleur de la chenille, sa transformation en chrysalide brune accrochée à un fil de soie et puis un beau matin, environ un mois après, "l'éclosion" à ma grande surprise d'un papillon, un machaon, l'un des plus grands et plus beaux papillons diurnes rencontrés sous nos latitudes.
Sous mes yeux ébahis et émerveillés, ses ailes froissées se sont dépliées en tremblottant, découvrant leur jaune éclatant réhaussé par le noir.
Un spectacle bluffant de la nature toujours surprenante, qu'on devrait plus souvent montrer aux enfants.
J'aurai pu l'épingler sur un carton ( ça se faisait mais à quoi bon!), je l'ai laissé partir de son vol hésitant, vivre sa vie de papillon!!!

Merci de m'avoir permis ( ce n'était peut être pas le lieu?) d'évoquer ce souvenir de gamin.

Lebarde

   Yannblev   
4/5/2021
Bonjour Annick,

C’est très joliment et patiemment (a priori) construit … pas une antenne plus longue que l’autre, pas une mauvaise herbe dans le décor. Nous n’avons pas affaire ici à la piéride, ce vulgaire papillon de chou.

C’est un poème à coup sûr, les vers au cordeau, la prosodie impeccable, le choix délicat du vocabulaire, m’en sont la preuve mais personnellement je suis toujours en manque de « poésie » (celle qui émeut plus qu’elle ne charme) devant ces quatrains qui tendent à sublimer une Nature qui n’en demande pas tant.

C’est vrai pour autant que l’aventure de la métamorphose et ses chrysalides a toujours motivé les entomologistes, alors pourquoi pas les poètes ? et lorsque comme ici c’est fait avec un talent indéniable, ça se défend.

Merci pour la balade champêtre.

   Annick   
7/5/2021


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