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Poésie néo-classique
Annick : Le voyage immobile
 Publié le 14/08/24  -  10 commentaires  -  1275 caractères  -  126 lectures    Autres textes du même auteur


Le voyage immobile



« Écoutez ce silence ! » On dirait qu'elle prie.
Elle vogue si loin qu'elle peut entrevoir
De lumineux lagons : son livre est un miroir
Qui reflète le monde où son cœur s'expatrie.

Allongée sur le dos puis assise en tailleur,
Son corps raconte ainsi l'histoire qui l'emporte ;
Un récit palpitant est une haute porte
S'ouvrant sur des secrets révélés au lecteur.

L'espace est immobile, elle part sans bagage.
Une main sur la table et l'autre sur le front,
Elle boit un discours, se nourrit d'un frisson ;
Elle s'exile ailleurs sur un vaste rivage.

Lit-elle pour se fuir ou pour se retrouver,
Ou côtoyer les mots des autres dans sa bulle ?
Sait-on ce que l'on hait, sait-on ce qu'on adule ?
L'important n'est-il pas d'embarquer, de rêver ?

Rien n'existe, excepté le bruissement des branches
À travers la fenêtre éclairant le jardin ;
Elle tourne ardemment les feuilles de satin
Tandis que le soleil s'endort sur les pervenches…

Ses doigts fins ont laissé s'échapper le roman ;
Elle s'est assoupie, en songeant, sur les pages,
À des flots de lumière, à des contrées sauvages
Où l'on pleure, où l'on rit, en savourant l'instant.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   papipoete   
14/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Annick
Je suis le " découvreur " de votre poème ce matin, un Christophe Colomb devant une île mystérieuse... je lis, tout en fermant les yeux, m'imprégnant de ces pages, dont l'héroïne goûte les trésors ; une Ile de Pâques, Mururoa avant qu'un champignon géant n'explose en bombes nucléaires...
NB comme la rêveuse immobile, qui voyage sans bouger de chez elle, combien je l'ai imitée ! tel Facteur Cheval qui connaissait toute parcelle du Monde, en dévorant les cartes-postales de son courrier à distribuer.
Je suis sûr que cette " baroudeuse " sans jamais prendre ni avion, ni bateau, ni train, connait la planisphère mieux que quiconque, dans les moindres recoins !
dans la
3e strophe, la lectrice prend la pose sans le vouloir, et voyage avance visite explore... chut, ne faisons pas de bruit !
la dernière nous montre une escale, où le Guide aurait dit
- maintenant, fermez les yeux ! laissez-vous transporter...
ces alexandrins ont revêtu tenue d'apparat, et servent à merveille les lignes de notre fameuse auteure.

   MadameRosa   
14/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,
Vous nous décrivez merveilleusement l'état de flottement dans lequel plonge celui qui s'adonne à la lecture. A la fois présent et tellement absent.
Votre premier est une belle entrée en matière puisque qu'ensuite vous remplissez ce silence de son et d'images.
Et vous nous faites rêver.
Merci

   Myndie   
14/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Annick,

mais c'est moi là, je me suis reconnue! ;D
C'est tellement vrai et délicatement dit!
C'est la magie de la lecture, nous offrir tant de beaux voyages à travers les pages. C'est le plaisir de se couper du monde que tu évoques si bien :
"Elle vogue si loin"
"Rien n'existe,"

c'est se projeter, trouver un écho à nos propres désirs et émotions, s'identifier aux personnages.
Et surtout, surtout, tu le soulignes, « L'important n'est -il pas d'embarquer, de rêver ?»
On se désespère parfois de ne pas avoir assez d'une vie pour tout lire mais on n'ose imaginer un monde où les livres n'existeraient pas.

Merci Annick pour ce charmant « voyage immobile »

   Robot   
14/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un texte néo-classique qui rend un bel hommage aux vertus de la lecture et aux lecteurs-trices.
Une plongée envoutante dans un monde virtuel ou les lecteurs et lectrices sont acteur et actrices de la fabrication de leurs propres images.
Images ! imaginaires ! La lecture est créatrice: "un miroir qui reflète le monde"

   Lebarde   
14/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un « récit descriptif onirique « qui allie à la perfection des scènes et des attitudes très réalistes et des rêves de voyages lointains auxquels conduit la lecture
« Allongée sur le dos puis assise en tailleur » ( l’image très visuelle de la lectrice)
Ou
« Une main sur la table, une autre sur le front » ( très concret et physique
Ou encore
« ces doigts fins ont laissé échapper le roman « 

De belles trouvailles d’écriture, j’aime assez , tout autant que le sujet, la fluidité et la légèreté du propos.

Un joli poème neo.
Lebarde

   Provencao   
14/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Annick,

J'ai bien aimé cet angle que vous avez choisi :" Ses doigts fins ont laissé s'échapper le roman ;
Elle s'est assoupie, en songeant, sur les pages,
À des flots de lumière, à des contrées sauvages
Où l'on pleure, où l'on rit, en savourant l'instant."

Pour nous rendre attentif à la lecture et aussi se sentir prêt à la rencontre et au chorus, pour nous-mêmes.
C'est en cela que l'écriture et la lecture nous apportent une certitude, une compréhension avec cette disposition d'imagination, qui devient presque cruciale à cet exercice de lecture.

C'est osé, courageux, aventureux, intéressant avec cette argumentation imaginative.

Pas si aisé que cela d'être un bon lecteur....et d'avoir le bon décodeur.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Quidonc   
14/8/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Le poème « Le voyage immobile » explore le thème de la lecture comme une évasion mentale, un voyage immobile qui transporte le lecteur dans un monde imaginaire sans quitter sa place. À travers une série d'images évocatrices, le poème nous invite à suivre l'expérience d'une personne qui, en lisant, transcende la réalité physique pour entrer dans un univers fait de rêves, de souvenirs, et de paysages intérieurs.
Le poème s'ouvre sur un silence quasi sacré, suggérant que la lecture est une forme de méditation ou de prière. L'acte de lire devient une aventure où l'esprit "s'expatrie" vers des "lagons lumineux", des paysages exotiques et enchanteurs qui symbolisent les mondes imaginaires créés par l'esprit du lecteur.
Le dernier vers où "elle s'est assoupie" sur le livre, évoque une douce transition entre l'éveil et le sommeil, entre la conscience et le rêve. Le livre n'est plus simplement un objet, mais un passage vers un autre état d'être. Le fait qu'elle « en songeant, sur les pages » reflète une fusion totale entre le lecteur et le texte, un état où les frontières entre réalité et fiction, conscience et inconscience, s'estompent.
Le poème nous invite à suivre l'expérience d'une personne qui, en lisant, transcende la réalité physique pour entrer dans un univers fait de rêves, de souvenirs, et de paysages intérieurs. Il manque peut-être une dimension plus personnelle ou émotionnelle qui permettrait au lecteur de s'identifier davantage au sujet du poème.

Merci pour ce voyage

   Annick   
15/8/2024

   Yannblev   
16/8/2024
Bonjour Annick,

« Moi sans visa ni prospectus
Avec un ticket d’autobus
J’vois un tas de gens et j’vais pas loin… » (Léo Ferré)

Il y a un peu de ça dans cette idée de voyages intérieurs incomparables que l’on peut entreprendre sans avion ni GPS, avec un guide informel qui laisse toute latitude à notre imagination… la lecture des bons livres est de ceux-là.

L’évocation que vous faites ici est vraiment réussie, si bien même qu’on voyagerait aussi bien et sans bruit dans le voyage silencieux de cette lectrice que vous présentez. Le style et l’application de cette composition claire et sans emphase y sont pour beaucoup, bien sûr.

Merci du voyage

   Cristale   
26/8/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
"L'espace est immobile, elle part sans bagage.
Une main sur la table et l'autre sur le front,
Elle boit un discours, se nourrit d'un frisson ;
Elle s'exile ailleurs sur un vaste rivage."

Il faut se nommer Annick pour décrire en un quatrain l'image d'une liseuse qu'aurait pu peindre Fragonard.

J'ai suivi le fil de l'encre fluide et ma lecture, une main sur mon front, l'autre sur le clavier, m'a fait oublier le brouhaha du monde.

Tout a été dit avant moi, donc je fais silence et je relis.

Merci Annick.


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