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Poésie contemporaine
antonio : La rue
 Publié le 30/01/16  -  19 commentaires  -  677 caractères  -  326 lectures    Autres textes du même auteur

Quelques impressions.


La rue



Un samedi qui dégringole
les marches du calendrier
de l’eau sale dans la rigole
pour les bateaux d’un écolier
une cloche qui s’aventure
dans les impasses du couchant
un rêve à chaque devanture
pour hypnotiser le chaland
les mêmes chiens les mêmes nuits
hurlent à la même lune
les feuilles mortes aujourd’hui
sous les platanes importunent
le grincement d’une charrette
d’un vieux cheval le hennissement
un vent fou que rien n’arrête
et qui se perd à travers champs
même pas une amourette
et de la cendre dans le cœur
dix francs le bouquet de violettes
et pas de prix pour un bonheur…


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Vincent   
11/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
le grincement d’une charrette
d’un vieux cheval l’hennissement
un vent fou que rien n’arrête
et qui se perd à travers champs
même pas une amourette
et de la cendre dans le cœur
dix francs le bouquet de violettes
et pas de prix pour un bonheur…

bonjour

votre texte est jeune et gai

il me fait penser à Prévert

less images sont sautillantes et jolies

un samedi qui dégringole

et la poésie est lancée

j'ai beaucoup aimé

   Raoul   
11/1/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Pourquoi pas…
J'apprécie assez la forme en octosyllabes qui donne un côté galopade moderne au texte, la succession des visions plaisamment articulées en quatre vers, la sécheresse de la fin qui donne l'impression que le texte aurait pu continuer d'avantage mais s'arrête là pour des raisons presque indépendantes de la volonté de l'auteur…
Ce que j'aime moins, c'est l'intemporel en noir et blanc (voir sépia) des clichés à la Doisneau qu'entretient le vocabulaire volontiers daté - "rigole, écolier, couchant, charrette, amourette" -, pour moi, ça manque un peu de contemporain.
Me gêne aussi le L et son apostrophe devant hennissement, bien que depuis Roubaud tous les jeux et approximations grammaticales soient tolérées et source(s) même de poésie.
Du reste, c'est peut être ça qui me "chagrine" le plus : la dichotomie forme assez moderne / fond nostalgique.

   Anonyme   
13/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Dans cet écrit, j'ai remonté le temps, vos images ont rencontré mes images, elles se couvrent de la poussière du passé, rempli d'une tristesse déchirante, qui se concrétise dans cette dernière phrase "et pas de prix pour un bonheur".

   papipoete   
14/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est très beau, un poème de la rue, comme goualé par un artiste du trottoir, mais pourquoi donc, ne pas ponctuer!
C'est très beau, mais cela le serait davantage, avec un petit coup de plume, pour une virgule, un point?
Je ne m'y fais pas, mais tout de même, c'est très beau !

   Anonyme   
30/1/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Dommage que je ne supporte guère l'absence totale
de ponctuation mais j'aime bien ce petit texte fait d'impressions
comme un tableau de peintre ou des poésies de Maurice Carème
que les enfants apprenaient à l'école.

J'aimes surtout le premier quatrain et les derniers vers
très représentatifs de ce que j'ai dit plus haut.

   Anonyme   
30/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
J'ai fait une très agréable balade dans votre rue.
Je n'ai pas fait de retour en arrière, c'est vous qui avez mis du passé dans mon présent au début.
Et puis à la fin, j'ai vu une petite marchande de violettes et j'ai compris que c'est elle qui nous racontait la rue.
J'ai pensé à " La petite marchande d'Allumettes " conte d'Andersen cher à mon coeur d'enfant.
Et là, vous m'avez vraimant fait faire un retour en arrière.
:-)

   Francis   
30/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau texte qu'on pourrait faire réciter à des enfants. Dans la rue, le vent emporte les souvenirs : images, bruits... Des enfants qui jouent dans une flaque d'eau, le pas lourd des chevaux sur les pavés, le ballet des feuilles mortes... C'est simple, poétique, avec une nostalgie au parfum de violette.

   Anonyme   
30/1/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le tableau d'une rue, bien campé. Une écriture fluide (si l'on fait abstraction de l'absence de ponctuation) et de belles images ; une autre époque... " de l’eau sale dans la rigole
pour les bateaux d’un écolier " .

   Anonyme   
30/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour antonio... j'ai beaucoup aimé cette balade en votre compagnie dans une rue que les moins de cinquante piges n'ont pas connue...

Dégringoler les marches du calendrier, il fallait y penser !
Le manque de ponctuation ne m'a nullement dérangé dans cette suite d'octo syllabiques alors que bien souvent je peste contre ce mode d'écriture.
Juste un détail, pour mieux coller avec le temps des charrettes j'aurais bien vu dix sous à la place de dix francs...
Un détail sans importance qui n'enlève rien au plaisir de lecture.
Merci pour ce samedi qui dégringole... un samedi matin !

   troupi   
30/1/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Délicieusement suranné ce poème qui parle d'une rue que j'ai bien connue il y a longtemps mais dont je me souviens parfaitement.
Serions-nous dans un quartier populaire de la ville rose ? peut-être puisqu'il y a des violettes.

Moi aussi j'aurais bien vu dix sous plutôt que dix francs.
J'aurais aussi certainement séparé en quatrains le texte pour l'alléger et éviter le côté un peu massif.
Sûrement aussi une majuscule à chaque début de phrase.

Je suis adepte de la suppression de la ponctuation à condition que la forme du texte ne devienne pas un handicap pour le lecteur.

Malgré ces quelques réserves j'ai bien apprécié cette lecture.

   Vincendix   
30/1/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une rue du passé, avec ses caniveaux où naviguaient des bateaux en papier, une charrette, le hennissement d’un cheval et puis des images et des sons de toujours avec les mêmes chiens qui aboient, la même lune, les mêmes feuilles mortes.
« Le samedi qui dégringole les marches du calendrier », excellent.
Par contre le verbe hypnotiser pourrait laisser la place au verbe séduire.
Très agréable lecture mais le défilement ininterrompu, le manque de ponctuation et de majuscule gâche un peu ce plaisir.

   Anonyme   
31/1/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Sur un thème très difficile, je trouve ça à la fois beau, pur et criant de vérité. De plus, vous avez su éviter toute amertume, toute rancoeur, et c'est peut-être cela le plus difficile. Des mots simples, donc, qui laissent à réfléchir...

Wall-E

   jfmoods   
31/1/2016
Dans ce poème aux rimes croisées, riches, suffisantes et pauvres, également réparties entre féminines et masculines, le passage sporadique de l'octosyllabe à l'heptasyllabe n'est pas dénué de charme.

L'évocation met en exergue des sens désorientés. Le regard, sans point d'appui durable, défini, se trouve condamné à une inexorable errance. L'ouïe est traversée de perceptions agressives ("hurlent", "grincement", "hennissement"), mais elle nous renvoie, aussi, aux nécessités de l'instant à combler ("cloche"). Le toucher figure un écrasement avec ces feuilles mortes que va fouler le promeneur, comme on foulerait les vestiges de la belle saison, celle des amours. L'odorat, enfin, avec son "bouquet de violettes", ricoche sur une chansonnette célèbre qui invite à profiter d'un moment de bonheur à deux voué à la fugacité.

Au fil de ce paysage état d'âme urbain qui défile, les quatre éléments sont présents, mais on ne peut pas dire qu'ils dessinent une perspective particulièrement enchanteresse. Ainsi l'eau est-elle "sale", dépourvue de toute transparence. La terre n'offre que la stérilité de l'utopie ("un rêve à chaque devanture"). L'air entame un mouvement de fuite sans limites ("un vent fou que rien n’arrête / et qui se perd à travers champs"). Du feu ne subsistent que les malheureux restes d'une combustion ("de la cendre dans le cœur"). C'est bien le vide sentimental qui semble avoir délité le rapport au monde, comme le suggère la tournure catégorique ("pas même une amourette") ainsi que le jeu antithétique entre le concret et l'abstrait ("dix francs le bouquet"/ "pas de prix pour le bonheur").

Le passage le plus marquant, le plus symptomatique du poème se situe presque en son cœur avec cette anaphore obstinée qui matérialise l'engluement dans un temps stérile que rien ne vient combler et auquel l'élan vers le ciel tente vainement d'ouvrir une perspective...

"les mêmes chiens les mêmes nuits
hurlent à la même lune"

Merci pour ce partage !

   luciole   
1/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour
Un poème dont j'adore la première image très accrocheuse. D'autres sont belles aussi. J'ai eu un petit problème de rythme de lecture pour certains vers. En tout cas, le tout est charmant. On pourrait, comme le dit un précédent commentateur, se croire chez Prévert.

   Galia   
1/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De très belles touches de peinture pour un tableau que j'imagine chanter par Leo Ferré
J'admire sans réserves ,

   Galia   
1/2/2016
Rectification
'Chanté et pas chanter

   Anonyme   
2/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’aime beaucoup le rythme de ce poème.
Et aussi cet instantané d’une rue quelque part… mais la fin me semble étrange, le tout dernier vers en fait, pas de prix pour un bonheur…qu’est-ce que ça signifie ?
Que le bonheur n’a pas de prix, ou qu’il n’est pas à vendre, ce qui reviendrait au même.
Mais je trouve ce vers un peu déplacé, comme s’il m’arrêtait dans ma course de lecteur car jusqu’à ce vers final je dégringolais cette rue avec vous.

À vous relire.

   Sofi   
13/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Une bien jolie promenade musicale. Vos mots coulent comme l'eau dans cette rigole, j'aime beaucoup l'atmosphère qui règne dans cette rue.

   Electre   
30/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau texte où les images se répondent et entrainent un tourbillon d'émotions.

merci pour cette nostalgie retrouvée, merci pour ce beau moment de poésie,

E


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