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Poésie libre
apierre : Arbres
 Publié le 06/07/24  -  7 commentaires  -  727 caractères  -  212 lectures    Autres textes du même auteur

Des arbres, des instantanés…


Arbres



Jardin des plantes
sur des bancs serrés
les mots distincts
de deux conversations privées
s'envolent et se rejoignent
en haut des chênes.


Printemps à Bruges
sous les pieux peupliers du béguinage
les jonquilles aiment se recueillir.

Octobre sur le littoral varois
fatigué des vacanciers
le ciel se repose
sur des pins parasols.

Seul sur sa colline
le cyprès de Toscane
rêve d'une haie.

Forêt de Franche-Comté
les feuilles des frênes
sont toutes différentes
le vent le sait bien.

Dans le train qui fuit
l'écran de verdure défile trop vite
choisir un arbre
et conserver son image.


 
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   Polza   
21/6/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,

On évoquera jamais assez l’importance des arbres pour notre survie.
Ici, ce n’est pas le thème principal de votre poème, mais une piqûre de rappel n’a jamais fait de mal.

J’aurais pu croire que vous passiez du coq à l’âne (ou plutôt du chêne au séquoia), mais l’exergue nous précise bien qu’il s’agit là d’instantanés, je pense qu’il était utile de le dire, vous avez bien fait.

Je peux à présent effeuiller votre poème mot à mot.



« Jardin des plantes

sur des bancs serrés

les mots distincts

de deux conversations privées

s’envolent et se rejoignent

en haut des chênes. » j’ai eu un peu de mal avec le « de deux » j’ai eu l’impression qu’on m’annonçait un score de match nul au foot. De plus, il peut bien y avoir plusieurs conversations privées qui se font entendre au jardin des plantes. À partir de là, « les mots distincts/de conversations privées » me semble plus fluide comme formulation.
« s’envolent et se rejoignent/en haut des chênes. » en haut des chênes me semble légèrement « banal » comme formule, j’aurais bien aimé lire quelque chose du genre « sur les cimes des chênes ».

« Printemps à Bruges/sous les pieux peupliers du béguinage » je comprends l’idée, vous avez voulu associé pieux peupliers à béguinage (les peupliers sont aussi pieux que les religieuses), néanmoins, je trouve que ça sonne un peu comme ‘« panier/piano », ce n’est pas évident à déclamer. Un autre adjectif me semblerait plus judicieux.

« Seul sur sa colline/le cyprès de Toscane
/rêve d’une haie. » j’ai bien aimé cet instantané, il est bref concis et sans chichis.

« Forêt de Franche-Comté/les feuilles des frênes/
sont toutes différentes/
le vent le sait bien. » j’aurais personnellement terminé ce vers par autre chose que « le vent le sait bien », je trouve que le vent pourrait faire autre chose de plus poétique que bien le savoir.

« Dans le train qui fuit /
l ' écran de verdure défile trop vite/
choisir un arbre
/et conserver son image. » petite faute de frappe pour l’espace à « l’écran », rien d’important. Si j’ai bien aimé « choisir un arbre et conserver son image », j’ai moins apprécié « Dans le train qui fuit ». Bien que j’aie compris ce que vous vouliez exprimer, je trouve qu’en y mettant un peu de mauvaise volonté, on pourrait croire que le train a un trou dans les toilettes ou je ne sais où et qu’il fuit. « Dans le train qui s’enfuit » est sans équivoque en plus de me sembler plus musical avec l’ensemble du quatrain.

Avec quelques petites retouches, je serais vraiment emballé par ces instantanés…

Polza en EL

   Eskisse   
6/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour apierre,

Oui des instantanés, des haïkus célébrant les arbres, tout en douceur grâce aux personnifications et surtout mettant l'accent sur la singularité de chacun : arbres qui portent l'intime sur leurs cimes, arbres qui relient, arbres qui accueillent le ciel, arbre qui rêve d'une alliance, arbres qui ignorent leur originalité.
Chaque arbre est humanisé et parle de nous.
Il manque juste les oiseaux...

   EtienneNorvins   
6/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un bel herbier personnel : chaque arbre , ou du moins son "image", est comme le totem d'un souvenir. Contrairement aux trois arbres d'Hudimesnil dans la Recherche, eux parlent à la mémoire. Sans eux, la vie ne serait pas enracinée : flux d'un néant vers l'autre, comme ce train qui passe

   Provencao   
6/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour apierre,

J'ai beaucoup aimé ce passage:
"Dans le train qui fuit
l'écran de verdure défile trop vite
choisir un arbre
et conserver son image."
cet écran de verdure essentiel centré sur la présence au monde, tendu vers ce qui va au-delà de soi, qu’il nous appartient de réinvestir.

Les arbres peuvent nous aider à retrouver le fil du vivant.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Ioledane   
6/7/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Le narrateur semble chercher une stabilité dont l'arbre est le symbole ...

J'ai bien aimé la façon dont vous déclinez ces instantanés, avec de belles images. Les conversations qui se rejoignent en haut des chênes, les jonquilles qui se recueillent (et non se cueillent) au béguinage de Bruges, le ciel qui se repose sur des pins parasols, le train qui fuit avec son écran (et non écrin) de verdure ...

Le quatrain sur la forêt de Franche-Comté me paraît un peu en-deçà, plus prosaïque. Mais peut-être une image subtile m'a-t-elle échappé.

Par ailleurs je trouve la sonorité "pieux peuplier" un peu disgracieuse, en contraste avec la paix et l'harmonie qui (pour moi) se dégagent du béguinage de Bruges.

Merci pour cette jolie évasion arboricole.

   Chlo   
7/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
L'ensemble du poème, et c'est probablement autant du à la concision des évocations qu'aux vers très courts qui composent chaque strophe, est d'une grande délicatesse qui me rappelle l'univers du Haïku. C'est une respiration qui fait du bien, le genre de bien dont on manque cruellement. Merci pour ça.

   Rosaura   
20/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour apierre,

Peut-être parce que votre poésie est simple et élégante, je me coule volontiers dans la sensation douce procurée par ces arbres où deux conversations privées s'envolent comme des oiseaux pour se rejoindre, où les peupliers élancés mâtinés de jaune se recueillent, où le ciel se repose sur les pins, où le vent accompagne le mouvement des frênes et où la nostalgie affleure avec finesse dans la conservation d'une image. Toute en retenue, votre poésie diffuse parmi ces arbres une voix singulière où le cyprès de Toscane rêve d' immersion parmi ses semblables cependant que se détache dans la course du train le visage unique et précieux d un seul arbre. Un défilé du paysage rendu captivant à mes yeux par ce jeu délicat suggéré. Merci.


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