Mais j 'ai goûté
ton sourire
sur mes lèvres
Je crois que ce sont ces trois vers qui me décident à commenter, parce que je les trouve simples et parlants.

Cela dit, l'ensemble du poème… me contrarie un tantinet. Oui, je crois que c'est le terme juste. J'y entends une contradiction : d'une part le narrateur ou la narratrice récuse le réconfort que peut apporter la saveur des choses quotidiennes (au-delà d'une critique implicite de l'imagerie publicitaire dans
Pas de senteur
d'un Brésil orangé
dans le verre de jus
j'entends le refus de toute vision tant soit peu imagée dans
Des gouttes de pluie
s 'écrasent sur la fenêtre
au lieu de swinguer
Et là je me sens visée à cause d'un texte de moi récemment publié sur Oniris ! Ce doit être cela, la source réelle de ma réticence ; ah, vanité…), d'autre part, ce réconfort, il ou elle semble le trouver dans quelque chose de tout aussi humble et quotidien.
Mais la contradiction n'est qu'apparente, sans doute ; ce que dit le poème, si j'y réfléchis, c'est la valeur suprême de l'amour, du lien humain, face à ce qui est matériel. Et là, c'est classe.

Quelques mots, donc, que je ressens plus profonds qu'il n'y paraît ; je salue vraiment le minimalisme à l'œuvre, dont fait partie l'absence de majuscule systématique au début des vers (le choix typographique traditionnel en poésie aurait carrément, je crois, constitué en l'occurrence une faute de goût).
Les trois derniers vers sont en-dessous à mon avis, parce qu'ils recourent à une manière de dire abstraite dont, je trouve, le reste du poème se passe fort bien. En fait je les estime superflus, je verrais bien la note de fin donnée par le tercet que je cite au début du commentaire. Simple avis de lectrice bien sûr.

Pas d’étoiles dans le ciel, le temps est maussade, l’air est pollué , il pleut mais qu’importe, tu me souris donc la vie est belle et l’avenir est plein d’espoir.
Peu de mots en effet, en tout cas moins que mon commentaire, mais bien « présentés «  pour parler d’optimisme.

Tout compte fait ce poème minimaliste me plait bien, moi le fan de classique!

En EL
Lebarde

Dans le demi-gris du quotidien, par des mots simples, la magie d'un instant !
Quel superbe instantané poétique...
Bravo !
[En El]

J’ai trouvé beaucoup d’impact dans ce texte ; d’ordinaire, je juge un poème aussi court sur ce critère, parce qu’il faut que ces quelques mots constituent un ensemble remarquable, un souvenir à placer dans ma mémoire. Et là, c’est le cas, les images prennent de la consistance et dépassent la seule signification des mots. Le découpage en libre sied bien au message délivré par la poésie ; le tout s’enchaine avec fluidité tout en conservant de l’impact.

Bravo !

bonjour apierre
Je n'ai ni faim, ni soif mais ton sourire me remplit le corps et le coeur ; je t'aime !
NB entre autre ce que ce court poème peut signifier ! et en si court, dire tant de chose malgré un bol et verre vides !
Tout être humain peut offrir ce cadeau, riche ou pauvre ; pauvre hère bossu ou Esméralda ! Un sourire n'a pas de prix et l'auteur le dit si bien !
Les 6 derniers vers pourraient inspirer qui n'aime que lui...

Une mise en route en douceur pour " Ce matin". Des vers très courts qui diffusent, au ralenti, l'atmosphère d'un instant en évoquant un décor minimaliste pour laisser toute la place à " l'ombre d'un espoir".
Un petit bémol : je n'ai pas compris la raison de la coupure après "le reflet" dans la première strophe, "Le reflet de la voûte céleste" en un seul jet m'aurait plu davantage mais c'est purement une affaire de perception personnelle.

On pense au vers de Victor Hugo : "Mais vois-tu, je t'embrasse et me voilà bien aise." La présence de l'être aimé transfigure tout, à commencer par le quotidien le plus maussade. Ce poème donne cette leçon de bonheur avec simplicité, avec une grande économie de moyen il déploie une grande force.

Bonjour,
Découvert ce matin, ça tombe bien.
J'aime bien la précise simplicité du vocabulaire, car pour moi, cela implique le lecteur dans l'intimité de cette pensée un peu grise, vague et sensorielle puis plus réveillée et lumineuse.
Un poème tout en nuances et demi-teintes qui permet d'apprivoiser le quotidien.
J'aime bien le verbe swinguer qui tout à coup ouvre les divagations du fil de la pensée...
Bien aimé, je retourne à mon café de je ne sais où.

Bonjour apierre,

J'ai beaucoup aimé "Ce matin" évoquant l'ombre d'un espoir , d'un matin caressé. Beauté des désirs dans vos vers " Des gouttes de pluie
s 'écrasent sur la fenêtre
au lieu de swinguer" mais aussi la tristesse implicite du réel, de la désillusion.

Au plaisir de vous lire
Cordialement