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Poésie libre
apierre : Vagues [Sélection GL]
 Publié le 01/09/22  -  8 commentaires  -  635 caractères  -  239 lectures    Autres textes du même auteur

Des vagues, des impressions, des souvenirs…


Vagues [Sélection GL]



Devant moi
l'escalier roulant
sous mes pieds
la marche prend forme
comme une vague
et je surfe
dans les souvenirs d'enfant
voyage fugace
ne pas oublier
de sautiller
à l'arrivée.

Sur le sable noir
la vague caraïbe
vient border
sous mes pieds brûlants
un drap de mousse blanche
aux fils fragiles
qui se délitent
en bulles éphémères.

Ramassés sur la plage
comme des coquillages fanés
des souvenirs épars
lancés au loin
et poussés par le vent
dessinent des moutons blancs
sur le dos des vagues.


 
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   Jemabi   
19/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bien amené, ce flot de souvenirs, avec cette image de l'escalier, et plus les marches se succèdent plus les souvenirs reviennent par vagues successives. Mais comme les vagues, la vie est éphémère. Ne demeurent que quelques souvenirs ramassés tels des coquillages sur la plage. Au final, c'est un poème très visuel où tout s'enchaîne à toute vitesse, de la même façon qu'on ne peut empêcher la nostalgie de déferler.

   Anonyme   
22/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Oui, j'aime bien la manière dont un élément urbain banal vient soudain transporter le narrateur ou la narratrice de votre poème dans le temps et dans l'espace, surfant sur ses souvenirs. Je trouve l'idée vraiment porteuse, cela dit quelque chose me manque dans l'agencement des vers pour m'abolir un instant en tant que lectrice, me faire ressentir cette puissance de l'imagination.
Il me semble que, en ce qui me concerne, votre poème "fonctionnerait" mieux avec d'amples ruptures de rythme, comme le va-et-vient du ressac sur le rivage ; et puis de la surprise, de l'inattendu me siéraient peut-être mieux, ainsi dans la deuxième strophe le fait que six vers sur huit se terminent par un adjectif m'a, je crois, retenue sur mon canapé au lieu de tremper mes orteils au bord de la mer. Ma strophe préférée est la première en fait, c'est elle qui m'installe ailleurs, fût-ce dans une station de métro ou une galerie commerciale.
Ces réserves me sont propres, à vous bien sûr de voir, souverain(e) auteur ou autrice, si vous souhaitez y réfléchir.

   Anonyme   
24/8/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

J'ai trouvé amusant de faire une analogie entre un escalator et les vagues qui se succèdent. Vagues qui surfent sur les souvenirs d'enfance. C'est simple aérien et efficace.

Merci pour la lecture

Anna en EL

   Provencao   
1/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour apierre,


"Ramassés sur la plage
comme des coquillages fanés
des souvenirs épars
lancés au loin
et poussés par le vent
dessinent des moutons blancs
sur le dos des vagues."

J'aime beaucoup ces coquillages fanés des souvenirs épars où ce moment présent devient presque le miroir expressif qui reflète la sensation, la visibilité en
ombre du passé.

Un véritable coup de coeur....

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   senglar   
1/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour apierre,


Trois strophes, autant de crêtes écumeuses sur les vagues surprises en des déferlements figés. La vague de l'enfant, fausse vague, est un Jeu. Celle qui suit se fait Caresse. Et la troisième Mémoire. Le tout est un triptyque enchanteur. Je me demande si cette Vague n'est pas une charade... VIE !

   papipoete   
1/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour apierre
Avancer avec précaution sur les marches, et se laisser porter par la vague plastique, mais à la dernière songer à sauter, pour retrouver la terre ferme !
NB descendre la marche creusée par une baïne, et s'enfoncer dans la mer en gardant pied, l'écume des vagues juge de paix à ne point outre-passer...
Tourner les pages d'un album de souvenirs, quand enfant nous jouions avec le sac et ressac ; écouter dans un Bernard l'Hermite le flot des eaux de la mer, et comme moi à présent goûter son sel bien trop amer...
Originale idée que cette plongée d'escalator, vers le bleu de ces pages d'avant...

   Anonyme   
9/9/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Précautions d'usage : désolée pour le ton, je suis une peste, j'ai tendance à être prise pour un pisse-froid (alors que même pas en vrai), ce n'est pas du dédain, c'est juste un manque flagrant de capacité empathique.

Il y a une grande inégalité poétique entre la première strophe et les suivantes. Honnêtement, c'est uniquement par curiosité intellectuelle que j'ai été au-delà. La strophe pose le reste, j'imagine, met le décor en place, mais j'aurais aimé qu'elle soit un préliminaire moins décalé.

Du coup, effectivement, le reste semble super poétique.
j'aime bien les trois vers de clôture de la deuxième strophe, l'image est douce.

La dernière strophe se suffit presqu'à elle-même. Pour moi c'est elle qui sauve complètement l'oeuvre. Jusque là c'est un poème mignon sur les escalators, après c'est une belle carte postale mouvante.

Je ne dis pas que ce n'est pas bien comme ça hein, attention, je n'ai aucune légitimité pour ce faire. Par contre, je peux dire que je trouve que l'inégalité qualitative est dommage à ce point.
Le crescendo dans la force évocatrice est pour moi trop laborieuse, l'enchainement d'une strophe à l'autre aurait mérité un développement plus long, alors que le fond se suffit de la dernière strophe.

Pour moi, vous auriez gagné à retirer encore le superflu, le descriptif pur, et ne laisser que la moitié de l'oeuvre qui y aurait gagné en intensité de l'image.

Par contre, au niveau du rythme et des sonorités, rien à dire, ça coule gentiment, comme il se doit selon le contexte, sans avoir à bouger les pieds :)

Merci pour le partage.

La note reflète bien entendu juste mon ressenti de lecture, et nullement la qualité intrinsèque de l'oeuvre.

Au plaisir de vous relire.

   Lulu   
11/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour apierre,

J'ai bien aimé ce poème qui semble bien coller avec les premiers mots de présentation et le titre, bien sûr.

J'ai trouvé intéressant de voir éclore des images si proches de l'eau, de ces vagues et juste elles-mêmes, sachant qu'elles étaient d'abord un regard à un moment donné et le souvenir qui les a portées jusqu'à ces mots.

J'ai aimé le fait que ces souvenirs remontent à l'enfance, "voyage fugace", comme le songe le locuteur, et qui nous ramène à cette réalité du temps qui file.

Le plaisir du jeu enfantin "ne pas oublier / de sautiller / à l'arrivée." sonne à la fois comme le jeu au sein des vagues et au bout d'un chemin de vie qui se pourrait être sympathique avec ces souvenirs préservés.

J'ai bien aimé la seconde strophe très descriptive.

La troisième strophe semble montrer, en définitive, cette marche entre le sable et les vagues qui viennent vraisemblablement agrémenter ou rafraîchir la mémoire.

Très beau tableau que ces "moutons blancs / sur le dos des vagues". Je trouve que c'est simple et que c'est justement ce qui fait la beauté des images et de l'ensemble du poème.

Merci pour le partage de ce texte !


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