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Poésie contemporaine
archibald : Les bâtisseurs [concours]
 Publié le 29/10/17  -  7 commentaires  -  2510 caractères  -  144 lectures    Autres textes du même auteur


Les bâtisseurs [concours]



Ce texte est une participation au concours n°23 : Un monument
(informations sur ce concours).





Nomades pourchassés par une foule hostile,
Mais peuple fraternel travaillant de concert,
Nous avions décidé de bâtir une ville
Parmi les sables du désert.

Joyeuse et volontaire, en ce pays propice,
La tribu de maçons œuvrait d’un geste sûr,
Assemblant pierre à pierre, et le grand édifice
Révélait un désir d’azur.

Notre cité promise élevait ses façades
Et prenait chaque jour des airs monumentaux,
C’était un imposant labyrinthe d’arcades,
De voûtes et de chapiteaux.

Un complexe réseau d’impasses et de rues,
Pour exaucer le souhait d’un rêve vertical,
Déployait sa structure en des formes conçues
Sur un axe hélicoïdal.

Colonnades, portails, frontons et péristyles
Accomplissaient un vœu d’architecte dément,
Et l’accumulation composite des styles
Grandissait indéfiniment.

Bientôt la construction de granit et de marbre
S’affranchit de nos plans, nos projets, nos dessins…
On eut dit que la tour, tel un fabuleux arbre,
Poursuivait ses propres desseins.

Pour gravir les degrés du prodigieux ouvrage,
L’on avait érigé d’immenses escaliers.
Nous montâmes si haut que le plus haut nuage
Flottait au-dessous de nos pieds.

L’ivresse du génie enorgueillit les hommes ;
Nous nous congratulions au beau milieu des cieux.
L’un de nous proclama : « Voici ce que nous sommes :
Simplement les égaux des dieux ! »

Alors on entendit un tonnerre effroyable,
Comme le hurlement d’un titan rendu fol,
Était-ce la colère ou le rire du Diable
Qui nous jeta jusques au sol ?

Nous nous mîmes debout, nous levâmes la tête,
Nous fîmes ébahis quelques pas chancelants,
Le Monstre avait l’aspect d’un tragique squelette,
Ruine dans les débris brûlants.

Nous étions stupéfaits. Nos premières paroles
Traduisirent l’état de notre division ;
Les mots n’étaient plus rien qu’un amas de symboles
Qui se perdaient en confusion.

Depuis lors nous vivons d’une haine invincible,
Sans pouvoir nous comprendre, et pour l’éternité,
Car notre châtiment porte le nom terrible
D’incommunicabilité.


 
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   Vilmon   
29/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour, La Tour de Babel ? Un monument architectural imaginaire d'un récit biblique... J'aime bien la progression, on suit les étapes de sa construction. Ça pourrait peut-être décrire Las Vegas, sauf pour les 4 dernières strophes... Le dernier mot est difficile à prononcer.

   papipoete   
29/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour,
L'axe hélicoïdal de l'ouvrage " trahit " tout de suite le monument secret, la " Tour de Babel " !
NB le 6e quatrain est mon préféré avec cette image " fabuleux arbre/poursuivait ses propres desseins " ; plus loin " nous montâmes si haut que le plus haut nuage/flottait au-dessous de nos pieds " dommage d'avoir répété CHAUD ?
L'auteur conjugue ses verbes au passé simple ( mîmes, levâmes,fîmes ) et j'apprécie de voir parler le français ainsi !
Le texte est un peu long et risque de rebuter le lecteur !

   Bidis   
29/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà une façon bien agréable d'apprendre l'histoire de la Tour de Babel. Et puis, il y a dans ce poème un rythme qui me correspond, je ne sais pas pourquoi, c'est une question musicale je suppose.

   Anonyme   
29/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce texte m'a conduit à rafraîchir ma mémoire sur ce mythe biblique qu'est la Tour de Babel.
Il est bien conçu pour rappeler les différentes étapes de cette grande entreprise, avortée.

Mais il faut en retenir la métaphore que représente cette tour, bien traduite dans la dernière strophe : " l’incommunicabilité " des hommes.

   Anonyme   
29/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème sur le mythe de la Tour de Babel est bien écrit, imagé, évocateur.
Le rythme de 3 alexandrins suivi d'un octosyllabe est bien trouvé.
J'apprécie le beau choix des mots, le vocabulaire.
Le dernier quatrain me laisse un peu sur ma faim, peut-être y avait-il moyen d'exprimer la confusion des langues autrement ? Mais là, je chipote....

   David   
1/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Oh ! La tour de Babel est vraiment présentée de façon épique dans ce poème, les 4èmes vers plus courts de chaque strophe semble amener vers l'écroulement final. C'est même un peu planant, bravo !

   Acratopege   
1/11/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé la progression du poème, d'abord attaché à la construction matérielle, puis s'élevant de concert dans sa signification symbolique jusqu'à l'incompréhension finale. Sur le plan formel, j'ai trouvé les premiers quatrains plus lourd, chargés de vocabulaire architectural, et bien aimé comme une libération de la forme et du rythme dès que la tour prend son autonomie. On va vers la catastrophe, mais le voyage est vivant et animé!
Merci.


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