À ces douleurs de l'âme Qui poursuivent dans les rêves Comme un possible drame L’impossible trêve,
Au tout proche soleil Qui l'œil irradie D'éclatantes merveilles Partant en bout de nuit,
À cette île de mystères Et de côtes sauvages Qui aux vents et aux terres Dévoilent ses rivages,
J'ai dit des mots si forts Et si doublés de sens Que même après leur mort Il me semble qu'ils dansent.
Mais je ne crains Dieu Ni Homme, ni jugement Qui pourraient de leur mieux Briser mon élan.
Dans les divins brouillards J'ai saisi l'insondable Confondant le hasard Et l'envie redoutable.
J'ai mis ma tête À l'écart de mes mains Ma vue s'est faite Aux trésors que je peins.
Je n'ai plus ni âme Ni pleurs, ni peine Qui crucifiaient la femme Allongée dans mes veines.
Les nuits sont lumineuses De lunes éclatantes. Là, me voici songeuse En même temps qu'haletante.
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