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Poésie libre
ariel : Démaquillage
 Publié le 16/03/16  -  16 commentaires  -  1120 caractères  -  323 lectures    Autres textes du même auteur

Pour dérider ma muse.


Démaquillage



Ce soir
je décolle les rimes
rimmel académique coulant
englué de poussière
dégoulinant
vulgaire sur le derrière racoleur de mes vers acculés

Vous n'êtes que boursouflures vieillissantes
sous un maquillage essoufflé
cherchant à briller sur l'extrémité flétrie
de quelques mots dépourvus
de vie et de sens

Fard désuet je t'efface
fardeau de fin de phrase emphatique
depuis trop longtemps tu ternis
les sons délaissés d'une entame
d'un tout, d'une cohérence oubliée
pour de coquettes dames

À nouveau vous voilà !
Écartez-vous vieilles femmes !

Ventripotentes, usées
toujours voraces
la gueule ouverte et vidant
des fins de verres
marqués de vos rouges à lèvres fatigués

Vous n'êtes que le lourd reflet de vos maris
salopards défraîchis qui ont bien trop sonné
le glas assourdissant d'une métrique informe
et crié "impotent" quand il manque des pieds

À nouveau vous voilà !
Éclatez-vous vieux débris !

Ce soir
j'écris sans vous


 
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   Robot   
27/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je suis admiratif de la force qui baigne le propos de ce texte. La métrique dissociée donne un rythme efficace. Un beau texte à déclamer qui se prête admirablement à l 'oralité.

   Bidis   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Texte magnifique, pour moi époustouflant même, au service du thème pas très original, pas très "emballant", de l'écriture en poésie. Je suis très curieuse de lire un autre texte de cet auteur.

   Arielle   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup l'énergie de ce divorce annoncé entre la rime et le rythme du poème. Mais la séparation n'est pas aussi facile qu'on pourrait le croire !
Les vieilles cocottes démaquillées se rebiffent avec ténacité bavant sur quelques fins de vers et leurs maris défraîchis ne peuvent renoncer à glisser la métrique d'un quatrain bien carré avant de s'éclipser.

Je reprocherais peut-être à ce texte qui prône l'union libre la surabondance des adjectifs qui alourdit un peu sa démarche mais je suis, par principe, en total accord avec cet abandon du carcan des lois, convaincue que la poésie est enfant de l'amour avant tout.

   papipoete   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour ariel ;
Vous déclarez la guerre aux rimes, dans ce poème énervé, que vous ne dédiez pas aux " coquettes dames " !
Il ne fait pas bon traîner en travers de votre plume, empêtrés " dans une métrique informe ", où parfois l'on perd pieds !
Vous êtes vraiment très remontée, contre tous ces " ventripotentes " et leurs " sal..." de maris, tout juste bons " à vider des fins de verre " !
Quand, apaisée, vous lirez quelques beaux alexandrins, je suis sûr que vous pardonnerez à leur auteur, de n'être que d'humbles amoureux des mots...
Mais, que vous êtes en colère !

   troupi   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Ariel.

Ce n'est pas moi qui pourrais contredire le sens de ce poème, la rime et les pieds ne faisant plus depuis longtemps partie de mes préoccupations, même si souvent pour la musicalité j'utilise les assonances.

Pour ce qui est du texte il est fort et fort bien écrit. bien rythmé et effectivement il se prête bien à l'expression orale.

Donc une réussite. Bravo.

   Vincendix   
16/3/2016
Un texte écrit pour justifier l’incapacité de construire des poèmes en respectant la métrique et les rimes.
Je suis d’accord pour reconnaitre que sur Oniris certains textes « classiques » ne sont pas très poétiques (mea culpa), alors que quelques « libres » le sont, seulement dans le « libre » il y a également des règles à respecter et ces règles sont rarement respectées.

Quelques règles du vers libre :
la présence d’alinéas d’une longueur inférieure à la phrase ;
la présence de majuscules en début de ligne (pas obligatoires mais recommandée)
une mise en page laissant respirer les blancs ;
des séquences de vers de dimensions variables séparées par un saut de ligne ;
des longueurs métriques variables mais repérables ;
des effets d’enjambement ;
des échos sonores ;
des anaphores ;

Doit-on renier les grands poètes classiques ?
Votre démaquillage laisse apparaitre une vilaine peau.

   Pouet   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Sur le fond je suis assez d'accord avec ce qui est dit, bien que je ne dénigre nullement le "classique" quand il parvient à se parer des atours de la modernité. Sinon pour moi si un "alexandrin" sonne bien à l'oreille et qu'il ne fait que 11 pieds... La belle affaire. La poésie est avant tout une question de propos, de souffle, de musique et le cas échéant d'inventivité.

La deuxième strophe me pose problème sur le fond quant à la question du "sens". "Dépourvus de vie" pourquoi pas mais il me semble au contraire que les "sonnets surréalistes" soient assez rares et que dans le "classique", le "sens" comme on l'entend généralement est assez présent.

Sur la forme,
Les répétitions "vieillissantes", "vieille", "vieux" sont peut-être évitables.
Je trouve pour ma part un peu trop d'adjectifs qualificatifs voulant dire à peu près la même chose: "essoufflé", "flétrie", "désuet", "usés", "fatigués", "défraichis" etc etc... On insiste beaucoup et pour moi, on perd en conviction. Ainsi l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère, c'est peut-être un peu trop.

Voilà mais bon dans l'ensemble j'aime bien.

   Ramana   
17/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
J'aimerais connaitre les textes rimés que vous avez écrits avant votre "démaquillage", afin de voir s'ils ne m'inspirent vraiment que des rides dissimulées sous le fard, mais c'est ici votre première parution... Ceci dit je trouve, et ne suis certes pas le seul, que les rides sont belles quand elles traduisent bonté et droiture. Il serait alors dommage qu'un maquillage vienne les masquer sous une futile motivation de jeunisme. D'autant que l'angoisse de vous rider peut très bien vous dessiner elle même de vilaines rides. Mais que détestez-vous le plus, les maquillages, ou les rides ?
Je n'aime pas trop les liens entre "vieilles femmes", "boursoufflures vieillissantes", "vieux débris", "gueule ouverte", parce qu'ainsi, vous associez la vieillesse à de la répugnance. Bien sûr, on comprend qu'il s'agit de la prosodie classique qui est d'âge canonique, mais l'image utilisée est à mon goût irrespectueuse et n'épouse que trop le contexte ambiant de marchandisation des corps. Par ailleurs vous savez bien qu'on se maquille y compris chez les ados.
Sinon, votre texte exprime avec force votre ressenti, et j'aime bien aussi son rythme.

   Mourmansk   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
J'affectionne tout particulièrement la poésie libre.
Les rimes offrent régulièrement, pour ceux qui chez qui elles ne sont pas naturelles, des vers convenus où l'émotion laisse place à la dictature métrique et sonore.
Seules quelques rares auteurs parviennent à dépasser cette dictature. Il n'y a que quand la rime devient naturelle que l'on sort de cette atmosphère convenue.

Si sur le fond, je suis d'accord, je n'adhère pas à la forme de ce texte.
Il manque cruellement de musicalité à mon sens. La formulation manque de naturel, ce qui est un comble pour de la poésie libre.

   Lulu   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Ariel,

j'ai trouvé originale et étonnante cette idée de démaquiller la poésie pour la faire vivre selon vos souhaits. En tout cas, cela se tient, jusqu'à ces vers que je n'aime pas du tout : "Vous n'êtes que le lourd reflet de vos maris / salopards défraîchis qui ont bien trop sonné", notamment le mot "salopards" que je trouve bien évidemment vulgaire en soi et que je ne mettrais pas dans un poème.

J'ai trouvé qu'il y avait une belle connivence avec le lecteur, qu'on adhère ou non avec le propos, car vous jouez avec, notamment avec le ton. On imagine à la fois quelqu'un qui se démaquille sur scène et une opération de dépoussiérage d'un poème en train de se faire. Le parallèle est intéressant. C'est le côté spectaculaire qui m'a plu "Ce soir / sans vous".

   Anonyme   
16/3/2016
A votre diatribe inhérente à la rime
Souffrez, mon cher ami, qu'un très vieux rimailleur
Ne prête point le flanc ! Même un démaquilleur
Se doit d'être courtois... Retenez la maxime !

   hersen   
16/3/2016
Je reproche à ce texte de vouloir évincer l'une au profit de l'autre. Je ne suis pas sûre que le mot poésie souffre le pluriel dans sa finalité. Et les formes, ma foi, les formes ne sont pas à elles seules poésie s'il y manque l'âme du poète. Les formes ne sont que des outils, à chacun de choisir celui qui est " à sa main ", celui qui lui permettra de s'exprimer le mieux.

"Désuet, usées, vieux" le vocabulaire utilisé donne une impression de poésie obsolète si rimée. Même si c'est le cas parfois, il en va de même pour la poésie libre, qui n'est pas toujours si libérée, finalement.

Pour ma part, je m'en fous complètement : si une poésie me touche, j'en suis reconnaissante à l'auteur; il a utilisé le chemin qui lui convenait pour me transporter. Je n'en demande pas plus.

Merci de votre lecture

   Anonyme   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Pas
" Ce soir j'écris sans vous "Libre à vous de changer de style d'écriture.
Mais cet anthropomorphisme à peine déguisé pour qualifier les rimes
" Écartez-vous vieilles femmes !
Ventripotentes, usées
toujours voraces
la gueule ouverte et vidant
des fins de verres
marqués de vos rouges à lèvres fatigués " je le trouve déplacé.
Bien sûr, bien sûr, le second degré... Mais quand même !

   Anonyme   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir,

J'ai ri.
J'ai ri et c'est rare qu'en poésie je me marre.
Un bon point pour vous !

Après, il y a quelques petits détails qui me déplaisent, mais je vais faire l'impasse, parce que dans son ensemble, tant dans le rythme que dans l'utilisation des mots et des images, j'ai apprécié ma lecture !

Donner une émotion, dépeindre un ressenti, arriver à partager son/cette émotion, c'est ce que j'attends de la poésie, et de ses auteurs. Ici, en souhaitant se "démaquiller" des conventions, l'auteur garde une peau fraîche, naturelle (bien que parfois un peu masquée tout de même par un petit fard, qui doit provenir du filtre du miroir) et parvient tout à fait à rester "jolie" une fois tous les artifices retirés.

Merci pour cette jolie tranche de rire, et pour la découverte d'une vision de la poésie que je n'imaginais pas !
ça fait mal hein, de voir une jolie fille sans make up ! Bhé les gars, on est toutes comme ça sous les couches, ne vous en déplaise ! Merci d'avoir osé !

Bonne continuation !

   Anonyme   
17/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Eh bien, je ne savais pas qu'un démaquillage était aussi compliqué... Enfin, il s'agit d'une muse, et là tout s'éclaire. Remarquez, le démaquillage doit être tout un art, et le rimmel académique doit se décoller suivant les rimes exactes de la prosodie maquillageuse, pour ne point flétrir l'extrémité de quelques mots vides de sens...

Très beau poème sur le vrai visage de sa muse, une fois le fard éteint (enlevé)...

Wall-E

   henriette   
22/3/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
"Ce soir
j'écris sans vous
je décolle les rimes
rimmel académique coulant
englué de poussière
depuis trop longtemps tu ternis
les sons délaissés d'une entame
d'un tout, d'une cohérence oubliée"
et j'espérais le poème démaquillé
le pendant "de vie et de sens"
une suite !!!!!!!!!une ode , un sonnet !!!!!!!!
que sais je encore , une liberté exprimée une fois démasquée
Dommage .


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