|
|
Lunar-K
8/4/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonjour,
C'est toujours un exercice très périlleux que de s'inspirer aussi explicitement d'un autre poème, surtout de ce calibre-là ! Il faut savoir se montrer "digne" de la comparaison, et, surtout, se réapproprier suffisamment le texte d'origine pour ne pas verser dans la copie plus ou moins bon marché. Or, vous serez peut-être soulagé d'apprendre que, pour moi, c'est mission accomplie ! Certes, on trouve dans ce poème de nombreuses références au poème de Prévert, dans le thème évidemment mais aussi dans l'écriture, à la fois simple et très imagée. Et pourtant l'ambiance générale qui s'en dégage me semble tout à fait différente. Beaucoup plus sombre et pessimiste, je trouve, que la douce mélancolie d'origine. Mais toute aussi prenante, ce qui n'est certainement pas peu dire. J'ai notamment beaucoup apprécié tout ce jeu entre "plu", "plus" et "pluie". Sans être non plus omniprésent, ce jeu vient incruster à l'intérieur du poème une espèce de litanie ou de ronde fort intéressante, qui porte véritablement ce texte en apportant une plus-value non négligeable. C'est fort bien fait. Et puis, surtout, ce qui m'a le plus marqué dans ce poème, c'est ce pessimisme dont je parlais et qui donne lieu à quelques images assez extraordinaires, très fortes et très parlantes. Tout particulièrement dans les trois dernières strophes qui sont sans doute, selon moi, les trois strophes les plus réussies. Ainsi, d'abord, Barbare qui n'a plus que la pluie sur les os, qui semble disparaître progressivement sous la pluie pour enfin s'y confondre et s'y noyer... et n'être plus que ce chagrin qui traverse le narrateur. Une espèce de métamorphose, allant de Barbara au souvenir douloureux de Barbara, fort bien rendue dans ce poème, très efficace. Mon seul regret ira vers la toute dernière strophe et ses quatre vers courts en "u". Les deux premiers, évidemment, sont très bons, comme l'apogée à la fois de ces répétitions et de cette métamorphose dont je parlais : "tu m'as plu / tu n'es plus". Mais les deux derniers sont peut-être un peu excessif je trouve. Non seulement au niveau de la rime, mais aussi parce que j'aurais bien vu un vers plus long pour clôturer ce poème sur une note un peu moins abrupte, plus lancinante. Mais bon... un regret bien léger qui ne m'empêche certainement pas d'apprécier ce poème. Très fin, très beau, très efficace aussi. Assez sombre je trouve, mais ce n'est pas pour me déplaire, ça s'y prête plutôt bien. Et puis, pour une fois que la reprise d'un poème donne quelque chose de vraiment chouette, je ne vais pas bouder mon plaisir ! |
Anonyme
17/4/2012
a aimé ce texte
Un peu ↑
|
Quelque chose a changé, que ce soit dans ma perception de tes poèmes ou dans ta manière d'écrire, quoi qu'il en soit j'ai du mal à retrouver ta voix.
Un peu ici tout de même : "Tu n'as plus Barbara que la pluie sur les os" (mais les grelots épinglés aux cils, s'ils sont visuels et parlants, me paraissent un peu trop "mignons" pour le sujet), "comme le dard aigu d'un amour disparu" (j'aime ces sonorités douloureuses en "u"). Mais, pour moi, l'ensemble manque de force et aussi de ce qui est pour moi ta marque de fabrique, l'élégance. Ainsi, les baisers de l'averse me paraissent bien banals, de même que les orbes du dos, et je n'aime pas du tout les deux alexandrins avoués "Un barbare t'aurait larguée dans ses amarres pour un grossier soleil éclaboussant des îles…" Bref, tu l'as compris, à mon grand regret une fois de plus je n'ai pas été conquise. |
fredericprunier
17/4/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
que la pluie sur les os
les baisers de l'averse en plombant tes cheveux on pourrait peut-être encore fouillé du côté du barbare qui t'avait larguée...dans...ses amarres avec un je ne sais pas quoi qui renforce la voie de garage, dans le port... bref, ma meilleure lecture ici depuis que'ques temps...)) j'aime beaucoup |
Anonyme
17/4/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Arielle ! Barbara, Prévert et Brest, là où j'ai vu le jour, lui un roman d'amour, un cocktail de larmes et de pluie dont je ne me lasserai jamais surtout quand il m'est servi sous cette forme poétique... Ce poème reflète très bien l'ambiance que je connais même si j'aurais sans doute écrit certains vers différemment, par exemple ceci :
Un barbare t'aurait larguée dans ses amarres pour un grossier soleil éclaboussant des îles… J'aurais bien vu "de ses amarres" because larguer... Je suis par contre séduit par la chute, Tu t'en vas Barbara tu m'as plu tu n'es plus qu'un chagrin chancelant qui parfois me traverse comme le dard aigu d'un amour disparu... Merci pour ce très bon moment de lecture, ô combien nostalgique en ce qui me concerne... |
Luz
17/4/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonjour,
J'ai bien aimé ce poème, qui fait référence peut-être à 2 Barbara, celle qui chantait "il pleut sur Nantes..." et à Prévert et sa Barbara de Brest. Le passage suivant est très beau : "Tu n'as plus Barbara que la pluie sur les os et de petits grelots épinglés à tes cils". J'aime un peu moins le rapprochement entre un barbare et Barbara. Mais l'ensemble me plait beaucoup. Merci. Luz |
brabant
17/4/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonjour Arielle,
Je ne reconnais pas trop Arielle dans ce poème aux accents un peu bruts d'un Nougaro en perte de vitesse, mais avec la ferveur fébrile, émouvante, inventive et forcément émouvante d'une Barbara. Je suis réservé quant à ce "Est-ce..." suivi de deux pluriels, à ce "t'aurait larguée" AMHA un peu lourd et sourd et à ce "soleil éclaboussant des îles" ambigu. Par contre je plussoie aux "orbes de ton dos", au "rimmel en ruisseaux", aux "petits grelots épinglés à tes cils" et à l'averse qui plombe les cheveux qui enchaînent dans leurs tresses, l'image est parlante. La dernière strophe me semble bien transparente par rapport à ces images. Arielle ici, égale à Nougaro ("une petite fille en pleurs dans une ville en pluie") ne me semble pas s'être hissée au niveau de Barbara. C'est quand même du bon boulot ! ps : Prévert dort au panthéon. |
melancolique
17/4/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
|
Bonjour Arielle,
J'ai aimé ce poème, de jolies images y figurent, j'en retiens: "sous la pluie qui lustrait ta robe dessinant les orbes de ton dos tu m'as plu barbouillée de rimmel en ruisseaux" Et j'ai adoré la fin, c'est tellement beau: "tu n'es plus qu'un chagrin chancelant qui parfois me traverse comme le dard aigu d'un amour disparu" Par contre, la seule partie que je n'ai pas aimé est le vers: "Un barbare t'aurait larguée dans ses amarres" Au plaisir de vous relire. |
Damy
19/4/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
|
J'ai lu ton poème, Arielle, comme s'il avait été dit par le père de Barbara, cet Aigle Noir, et je l'ai trouvé très touchant à la fois par sa tendresse paternelle dans la répétition des "tu m'as ... Barbara" et par le tragique crescendo doux jusqu'à leurs amours mortes.
Et j'aime toujours autant la déstructuration musicale du classique Par contre je n'ai pas trouvé le mot "barbare" très élégant à côté de Barbara |
Anonyme
19/4/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonsoir Arielle,
Je crois que la longue dame brune eût aimé votre poème et l'eût dit ou chanté avec la même poignante émotion qu'elle savait communiquer à travers sa merveilleuse chanson. J'ai aimé l'atmosphère de chagrin, d'abandon que vous avez suggérée "tu n'as plus Barbara que la pluie sur les os..." et particulièrement cette dernière strophe simple et si expressive dans la cruauté du constat :" Tu t'en vas, tu m'as plu, tu n'es plu..." Que dire des sonorités où le nom Barbara revient de manière obsessionnelle, comme une prière et ces allitérations liquides qui soulignent si bien le climat de votre texte. Bravo et merci |
kamel
1/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Arielle
Une périphrase au début marque un temps d'arrêt à cette manière d'exprimer sa pensée indirectement. Puis le titre annonce une explication brève sur le thème pour ensuite découvrir l'énigme.Une forte impression se dégage à travers ces vers où les mots, par leur simplicité,offrent un paysage à la fois splendide et merveilleux. Une description de l'être tout-à-fait originale se dessine de près et sillonne çà et là ces lignes pour faire apparaître l'image de la fille en pleurs. Se mêle parfois la pluie et le beau temps ,un paradoxe de la nature qui illustre ce tableau et donne un aspect formidable au portrait de Barbara. L'interlocutrice est constamment interpellée par l'emploi de "Tu" qui nous donne cette envie de nous mettre à la place de l'auteur. Tu m'as plu, l'action de plaire parfume entièrement ces vers par le renforcement ou la reprise des mots au début des phrases successives. Bonne continuation |
Arielle
2/5/2012
|
|
Gonzai
22/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Un poème tout en sonorités, qui obéit à une logique de progression originale; on se laisse installer dans un subtil balancement rythmique (cf le parfait découpage prosodique des deux vers "un barbare t'aurait larguée dans ses amarres/pour un grossier soleil éclaboussant des îles...") et sonore (barbouillée/barbare/barbara). Par ce mode de découpage, le texte semble aborder des régions obscures de la conscience. Avec, à la clé, une transcription habile des aspérités et des à-coups de la mémoire ("Est-ce dans les embruns de Brest ou ceux de Nantes / que je t'ai reconnue"), en même temps qu'une impression de cohérence forte. Bravo
|
fugace
6/11/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Barbara est intemporelle.
Merci Arielle d'avoir retrouvé ce trait et d'avoir su lier toutes les Barbara abandonnées sous la puie. |