Quel débit !
On dirait un texte d'urgence.
Tenter de tout dire, tout vider, jusqu'à la dernière encre.
Laisser des petits bouts de soi...


Des mots à vivre, pleinement, autant de sucre que de sel.

Bonsoir ! Pas mal du tout mais je l'aurais mieux vu en slam... avec une petite rallonge... de mots ! C'est vrai que si l'on réfléchit un tant soit peu, tout au long de la vie nous nous gargarisons de ces mots, parlés ou écrits et puis pfffft... plus rien si ce n'est quelques écrits qui traversent les siècles ! Mais comment faire autrement ? Un texte qui donne à réfléchir...

Un certain débit, et des mots (c'est le cas de le dire) par saccades... Comme si l'on cherchait à crever l'abcès... Pour avoir un accès...
Pardon pour la rime facile, mais c'est ça...
Une sorte d'exutoire à prendre ou à laisser. Moi, je prends.

pas mal du tout tant au niveau forme qu'au niveau rythme et sonorité. C'est "straight" et sur le fil. J'aime ce genre de prise de risque entre effort et répétition quasi simpliste. Vraiment voilà des mots qui savent s'imposer au lecteur "en (lui) nous clouant le bec"
encore.

du rythme et d'excellents mots
je ne dirai que deux mots : j'aime

merci

Un rythme sec et incisif, j'adore ! Des mots qui claquent de bout en bout ; des mots, rien que des mots jusqu'à ce fameux dernier mot qui vient enfin nous clouer le bec.
Rien à redire, j'aime beaucoup !

Toute une vie de mots, traversée de bons mo(men)ts et de maux...
Et tout cela est excellemment dit ; en peu de mots : un comble !
J'ai aimé le rythme (cela aurait pu être une chanson), j'ai aimé les trouvailles, qui foisonnent en si peu de lignes.
Mon passage préféré :
"Des mots cogne-au-carreau
en poignées de gravier qui réveillent
ivres-mots
des muffées de torpeur"
Mais tout le reste est à l'avenant. Très bon. Bravo !

Les trois derniers vers, pour moi, excellents.
Avant, eh bien, je suis un peu mitigée : certes, une forme un peu échevelée est ici souhaitable, voire indispensable, mais je crois discerner quelques facilités. Je pense aux répétitions "Des mots, des mots" (une fois OK, encore qu'en début de poème cela me paraisse un peu trop voyant, mais deux non), et à
"Trouer l'amer
l'amande
pour en téter l'azur
pour narguer le futur qui nous guette au tournant"
Tu sais que, d'une manière générale, je n'aime pas l'anaphore que je trouve trop procédé...

Bref, tu l'auras compris, ce poème pour moi manque de la subtilité que j'ai pu lire ailleurs chez toi ; mais j'aime beaucoup
"Des mots cogne-au-carreau
en poignées de gravier qui réveillent
ivres-mots
des muffées de torpeur", vigoureux.

Bonjour Arielle

Une échappée de mots tant qu'il y a du souffle... j'ai aimé le rythme, les sonorités, le jeu de certaines images.

Mes préférées :

"des ripailles de mots
rongés jusqu'au noyau
à s'y casser les dents
pour narguer le futur qui nous guette au tournant

Des mots cogne-au-carreau
en poignées de gravier qui réveillent
ivres-mots
des muffées de torpeur

Juste avant d'être à sec
juste avant que la mort nous tire par la manche
en nous clouant le bec"

Par contre je n'apprécie pas :

"éclusés tord-boyau" que je trouve peu agréable à l'oreille

"et poussent des bubons sous nos ongles grouillants" ce vers dépareille de l'harmonie de l'ensemble... syntaxiquement il me semble quelque peu malmené, à mon avis.

C'est pourquoi j'ai pris le temps de lire et relire et chaque fois je suis gênée par la formulation et l'image en elle-même. Je ne la sens pas en adéquation avec le reste.

C'est dommage car sinon j'aurais apprécié pleinement cette poésie.

Au plaisir de relire encore

Bonjour Arielle,

Pour le début/refrain, j'ai pensé à "Que d'eau ! Que d'eau ! Que d'eau !" j'ai voulu vérifier que le groupe se répétait bien trois fois, comme ici, et c'est bien ça. Un poète aussi inspiré devant son écriture ou la poésie en général qu'un général démuni en charge d'une inondation.

J'aime bien la successions "l'amer/l'amande" c'est assez difficile d'écrire sur le goût, le sens, au-delà d'un truc épicurien, d'une simple facette du plaisir. Ici, c'est une image plus nuancée, le plaisir serait sous l'écorce, et le goût utilisé aussi pour traduire l'impression de les dévorer, les mâcher, de les garder en bouche pas toujours ou tout de suite avec plaisir.

Je découvre "muffées", un ancien synonyme de "cuite", "bombance".

J'ai un peu de mal avec ce que je crois lire ici :

"des mots (... ) qui nous (... ) poussent des bubons sous nos ongles grouillants"

J'aurais plutôt vu "font pousser" mais il y a "griffent les os" dans les parenthèses qui m'évoquent plutôt la stridence d'une craie sur un tableau, alors l'image suivante pourrait correspondre à un arrachement des ongles, dans un ensemble de visions de tortures assez naïves ou adolescentes (comme le supplice des allumettes plantées sous les ongles, c'est à ça que je pensais avec ces "bubons" plutôt).

la fin tombe très bien, l'écriture reste vive tout le long et s'achève avec éclat.

Eh oui ! Les mots ne sont que des mots qui exercent une telle emprise sur nous qu'ils déclenchent parfois des bouleversements dans nos vies et dans le monde. Tout ceci est très agréablement condensé dans ce poème qui se lit légèrement. Mes strophes préférées sont la première et la dernière qui donne à réfléchir ...
La forme est bien adaptée au sujet, pas de mots "bouche-trou", juste les essentiels.

Voilà quelqu'un qui, par son talent, fait bien partager son amour des mots. Comme un peintre qui jouerait avec des couleurs et des nuances ou un musicien avec des notes et des gammes et que cela suffise pour nous entraîner dans un univers d'impressions...

Wow! Des mots qui sonnent très bien chez moi. J'adore ce partage de mots en des images qui accrochent
``ripailles de mots
des mots cogne-au-carreau
des mots même-pas-peur``
Et la chute est sublime...Le besoin de dire avant la fin de nous...
Un peu jalouse, j'aurais aimé écrire ces mots (lol)
Bravo!