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Poésie néo-classique
Arielle : Pantoum du pouët maudit
 Publié le 21/03/10  -  18 commentaires  -  739 caractères  -  384 lectures    Autres textes du même auteur

Du citron dans la vinaigrette ?


Pantoum du pouët maudit



Il se la joue pouët maudit,
glisse des vers dans ses salades
et nous assène des ballades
suant la rage et le dépit.

Glisse des vers dans ses salades
assaisonnées de vin aigri
poivrées de rage et de mépris,
se rêve un peu marquis de Sade.

Sans le secours du vin aigri
ses amours languiraient bien fades ;
se rêve un peu marquis de Sade
Humbert Humbert, Miller Henry…

Ses amours, tristes marinades,
ont l'œil torve et le sein flétri,
Humbert Humbert, Miller aussi
leur trouveraient le cul bien fade !

Muse à l'œil torve, au sein flétri
va, fouette un peu ce camarade,
que rougisse le cul maussade
de ce pâle pouët maudit !


 
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   ristretto   
9/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
je vote : oui
pour le plaisir de dérouiller nos zygomatiques !


merci le pouet

   bulle   
10/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Ce texte est à sourire.
Il a un bon entrain, un rythme très soutenu.

Par contre, je ne comprends pas le titre par rapport au contenu.
Apparemment, la structure 'pantoun' a quelque peu été détournée, puisque les vers repris ne le sont pas dans la même formulation.

Je cite ceux-ci :
"assaisonnées de vin aigri" / "Sans le secours du vin aigri"
"ses amours languiraient bien fades" / "Ses amours, tristes marinades"
"leur trouveraient le cul bien fade"/"que rougisse le cul maussade"

Je n'ai pas entendu non plus les deux thèmes croisés, comme il se doit en pantoun.


J'en conclus donc que cette fantaisie, présentée en Néo-Classique, n'a été commise que pour nous divertir, et que la forme pantounesque en fut l'appui-prétexte, pour rendre le tout dansant et chantant.

C'est gagné pour moi. J'ai apprécié ces 'acrobaties'..

   Anonyme   
12/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
j'ai apprécié et pourtant J'aime la dérision.

Voilà mon commentaire ne te servira pas à grand chose mais merci pour ce moment rigolo.

Bonne continuation

   LeopoldPartisan   
13/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Passé la surprise du titre savant mélange de potache-rie et de pataphysique ainsi qu'une certaine méfiance face à ce qui pourrait être une partie de franche déconnade sur le pouet pouet maudit, il y a ce texte qui finalement porte en lui tout autre chose. Il y a une vraie esthétique rageuse et ironique. Une auto-dérision d'une autre condition humaine à qui on le la raconte pas. Une sacré fierté à ne pas se rouler bêtement et béatement dans le mélo.

Ses amours, tristes marinades,
ont l'œil torve et le sein flétri,
Humbert Humbert, Miller aussi
leur trouveraient le cul bien fade !

Finalement je trouve ce poème proche d'auteur comme Villon ou Bukowski.

   Lariviere   
21/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'aime particulièrement le rythme de ce poème. J'aime aussi la verve de ce langage en bois vert, car celui-ci colle bien au message que l'auteur souhaite faire passer.

En revanche, je n'aime guère la gouaille grivoise losqu'elle est utilisé par des auteurs contemporains. Je la trouve toujours d'une autre époque, époque où pour le coup, elle se voulait et était le reflet d'une véritable audace de l'expression et de la révolte artistique.

Nous sommes loin aujourd'hui, des nécessités argotiques qui explosèrent jadis avec la violence talentueuse et adapté à son siècle, des poésies de Villon.

Sur le texte en lui même, l'allusion au "pouët" maudit, me semble, (en dehors du fait que le titre en devient intéressant par sa phonétique baroque, limite surréaliste, voire pataphysicienne) aussi injustifié et creuse que banale, facile et sans grand intérêt. Peut être qu'avec une saillie pamphlétaire plus incisive, affinée et singulière, ce texte aurait attiré ma lecture avec plus d'enthousiasme.

De nos jours, la poésie de la "prise à partie" vaporeuse d'un poète sur un autre, me semble pour tout dire franchement inutile, et au minimum incroyablement désuette.

J'attends, et c'est mon seul et bien humble avis, autre chose de la poésie actuelle.

En espérant que ce commentaire puisse servir l'auteur,

Bonne continuation

   Leo   
20/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
On n'est pas dans un vrai pantoum, mais l'auteur assume, puisqu'il propose son texte en néo-classique. Il s'affranchit donc des règles, pour mieux les utiliser au service de son propos... et le résultat est assez convaincant, il faut l'admettre.

Un poème léger comme ces octosyllabes parfaits, avec beaucoup de rythme et d'humour. rien à redire, les libertés prises avec la forme stricte servent parfaitement le propos.

Une belle adaptation de la forme.

   Anonyme   
21/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai trouvé ça rigolo mais je partage aussi l'avis de Larivière sur l'aspect un brin futile, n'échappant pas aux clichés et désuet de la chose.
Un 'tit détail, de la "salade assaisonnée au vin"? Pô plutôt un peu de vinaigre pataphysique?... Bon.
Bien aimé "les vers dans la salade"
J'ai pas compris le vers "Humbert Humbert, Miller Henry" (Je connais de nom Henry Miller, en revanche "Humbert"... Mais fort peu culturé je suis faut dire)
Voilà, j'ai pas trop aimé la dernière strophe, un poil facile et l'emploi de "camarade" m'a gêné.

   Anonyme   
21/3/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
L'architecture exigeante du Pantoum est élégamment malmenée dans ce poème désopilant.
Sans vaine flatterie, je ne connais l'auteur ni en rêve ni des dents, c'est le poème dont la lecture m'a procuré le plus de plaisir depuis que je pointe sur ce site.
Désinvolte, classieux, jubilatoire.
Oniriquement incorrect.

J'ai ADORE
Je note "exceptionnel" car c'est le terme qui convient pour un poème qui se démarque aussi radicalement .

   Anonyme   
21/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tiens ! un peu de Villon dans ce pouême qui est loin d'être fade. Du Rabelais également. Finalement j'aime bien la gaudriole et l'auto-dérision. Pour ce qui est du pantoum (malgré wikipedia) je ne suis pas en mesure de juger.

   Anonyme   
21/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
My God ! J'en reviens pas : je vais commenter un poème !
Le fond, le ton et la forme me plaisent.
Voilà, je ne suis pas qualifié pour commenter techniquement un poème, mais s'il y en avait plus de ce genre, je me laisserais peut-être embarquer, en loucedé, par les autres.

Il me semble qu'avec une bonne petite musique bien enlevée, ça ferait une très chouette chanson.

   Lechat   
21/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Excellent !

C'est léger mais rien n'accroche.
J'aime beaucoup ce style où le thème finit par se mélanger avec la métaphore, et parler de l'un permet d'évoquer l'autre et inversement : ici les amours du pouet maudit et la métaphore culinaire.
Merci pour cette lecture

   aldenor   
23/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je découvre le pantoum : Ces répétitions donnent du rythme il me semble. En tous cas la forme est bien exploitée et le poème est entraînant.
L’humour est présent. Mais il y manque je trouve quelque chose : le sujet de la moquerie. Plutôt que ce poète maudit impersonnel, j’aurais trouvé plus d’humour (et de force) à une forme d’auto-dérision, donc en écrivant le poème à la première personne.

   LEVENARD   
24/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah ! Encore, encore !

On se croirait Semaine sainte en Espagne. Et vas-y que je te dérouille.

Et puis, y'a du non dit : que dites-vous de trou(v)eraient.

Et c'est écrit au petit poil dans le respect des formes, s'il vous plait.
C'est tout simplement délicieux...

J'espère toutefois que certains trouvent cela exécrable, je ne voudrait pas partager mon plaisir avec n'importe qui !

   Lunastrelle   
8/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Premièrement: j'ai passé un bon moment, je me suis détendue, et j'ai eu le sourire aux lèvres jusqu'au bout. Ceci est ma première lecture.
Deuxièmement, j'ai repéré quelques couacs à l'oreille, du moins des associations de sons qui sonnent étranges, je citerai:
"ont l'œil torve": trop âpre, trop dur à mon goût avec l'esprit du poème. Pas assez sarcastique.
"et nous assène des ballades": le "nous assène" n'est pas heureux, enfin pour moi, j'ai du mal et je bute sur ce vers malgré mes nombreuses lectures.
Troisièmement: il est bien dommage que ce poème se termine aussi vite, j'ai aimé l'humour subtil et la "dérision" du pantoum, qui est savoureuse. Enfin je dis dérision, disons que c'est une belle parodie!
En tout cas merci pour cet instant de lecture bien assaisonné, j'ai différentes saveurs sur la langues, tu as su les rendre agréables par le rire!

   silene   
29/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pantoum, vous m'en direz tant ; je croyais que la forme obéissait à de strictes modalités...
Mais tel qu'il est, il est bien goûteux.

   Anonyme   
29/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Les poètes d'aujourd'hui qui adoptent des attitudes pleines d'affectation et se rêvent nouveaux Rimbaud me font bien rire ; je comprends que c'est ce genre de poètes-là qui est visé ici.
Bravo pour la modernisation de cette forme stricte qui passe très bien.

   LEVENARD   
29/7/2010
Je me sens rougir..
Non, je ne dirais pas d'où ? doux ?
A quel bonheur pour les sados !

Je veux bien quelques explications sur Humbert humbert qui ne m'évoque rien, mais ceci c'est de l'autocritique qui ne tient qu'à mon ignorance.

Je me risque à évoquer toutefois ce morveux de Rimbaud et ses "Petite amoureuses".

Ce qui m'étonne (et on notera que c'est un plus à mes yeux) c'est que l'auteur de cette morve est une "dame"...

Super !

   jfmoods   
13/8/2017
Ce poème est composé de cinq quatrains en octosyllabes, à rimes embrassées, pauvres, suffisantes et riches. La disposition des rimes alterne de strophe à strophe, les masculines encadrant les féminines et réciproquement.

Le retour de deux vers et la réutilisation d'autres parties de vers accentuent l'aspect comique du portrait. Le glissement assonantique à lui seul (titre, premier vers, dernier vers) souligne la satire. L'onomatopée "Pouët" matérialise en effet le bruit d’un instrument à vent... ce qui laisse clairement entendre que l'individu ici décrit ne produit lui-même que du vent. De fait, le texte est placé sous l'égide de la préparation culinaire médiocre, tour à tour insipide, frelatée, boursouflée (entête : "Du citron dans la vinaigrette ?", "vers", "salades", "assaisonnées", "vin aigri", "poivrées", "fades", "tristes marinades"). Incapable de s'inscrire dans une forme d'idéal, le poète, dont les références s'affichent complaisamment comme décadentes ("marquis de Sade / Humbert Humbert, Miller Henry"), ne s'éprouve véritablement que dans la violence exacerbée de l'écriture ("nous assène", "Suant la rage et le dépit", "la rage et le mépris", conditionnel soulignant la nécessité d'un tel aiguillon : "ses amours languiraient", métonymies peu amènes : "l'œil torve et le sein flétri"). Moqueuse, la poétesse le voue aux mêmes tourments qu'il se plaît à infliger (impératif : "fouette un peu", subjonctif marquant le souhait : "que rougisse le cul maussade").

Merci pour ce partage !


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