|
|
aldenor
29/4/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
|
De beaux vers mais il manque un peu de cohésion.
L’image du voyageur pétrifié à la station-terminus est forte mais il faudrait se focaliser sur elle ; à cet égard la première strophe, belle en soi, se disperse avec une imagerie éloignée des gares. Je ne comprends pas les majuscules en début de certains vers : « Ton œil… » et « Tu redoutes » alors que la phrase se poursuit. « Tu redoutes et rêves / son dôme-cathédrale à l'horloge bloquée ». Il faudrait ajouter « de » : « de son dôme… ». « N'en as-tu pas assez » : subtile double tournure qui amène la jolie fin du poème. Une certaine confusion au niveau du moment / endroit où se trouve le voyageur : la fin du poème le situe à la dernière station. Donc il ne faudrait pas dire qu’il « rate toutes les gares » mais qu’il «a raté toutes les gares ». De toutes manières, je mettrais « qui » : « qui rate (ou a raté) toutes les gares » Tourner peut-être en forme interrogative la 3eme strophe, pour garder la même structure tout au long ? |
Anonyme
19/5/2011
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Pour moi, les deux derniers tercets sont pile ça, sauf peut-être le passage à la ligne après le premier "assez".
Avant, je trouve la première strophe un peu lourde, mais cela correspond bien au sujet. Le deuxième, à la relecture, me plaît de plus en plus, il est expressif, va droit au but. Ouais, en rerelisant, le premier aussi me convient, il colle au sujet. Un poème qui ne s'est pas livré tout de suite, mais qui m'a conquise à mesure que je me l'appropriais ! Cela dit, le passage à la ligne après "assez" me chiffonne toujours, je crois que cest parce que du coup on a une rime avec "esquiver". |
Nescience
19/5/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonjour,
J'aurais plutôt vu ça en contemporaine, étant donné le rythme de l'hexasyllabe... mais peu importe. J'ai bien aimé ce texte, cette force qui tente de remuer un peu l'immobile... Et pourtant, j'ai trouvé ce texte très calme, peut-être à cause du/grâce au rythme qui s'étire quelque fois pour poser plus doucement ce décor immuable. Et j'ai voyagé, immobile moi aussi. Il y a toutefois quelques petites choses qui me gênent, comme cet « ultime terminus » qui sonne comme un pléonasme, ou encore ce « petitement » qui fait un peu cheveu sur la soupe. Je regrette aussi ce « Tu redoutes et rêves » où il faut prononcer « Tu redouteu z'et rêves » pour obtenir le bon rythme, brisant ainsi l'harmonie de l'ensemble. Mais certains images me plaisent particulièrement : « peau de chagrin crispée sur la panse du monde », « que les seuils effarouchent » ou encore la fin que je trouve très réussie. |
Lunar-K
19/5/2011
a aimé ce texte
Un peu ↑
|
J'aime beaucoup cette première strophe (quant à la forme au moins). Mais les trois autres ne m'emballent pas autant.
D'abord à cause de cet "ultime terminus" dans la seconde strophe qui me gêne. Pas tant par sa redondance que par l'association que je trouve musicalement laborieuse de ces deux termes. Toutefois, dans cette même strophe, je note le magnifique : "dôme-cathédrale à l'horloge bloquée"... Ensuite, la répétition de "n'en as-tu pas assez" me semble rater son effet. En tout cas, ça n'a pas pris chez moi et je la trouve plus lourde qu'autre chose. Mais ce ne sont jamais que des défauts assez mineurs et, somme toute, assez personnels. Cela n'empêche au texte d'être, dans l'ensemble, très bien écrit, agréable à lire, avec certains vers qui se démarquent tout particulièrement et certaines images tout à fait originales. Ainsi : - "laboureur attelé fidèle à ton sillon peau de chagrin crispée sur la panse du monde nourri petitement d'impulsions étrangères" Ces trois-là et le déjà cité (mais il vaut la peine d'être dit une nouvelle fois) : - "son dôme-cathédrale à l'horloge bloquée" Ainsi, le vrai défaut de ce poème, selon moi, ce n'est pas son écriture, mais son sujet que je trouve assez peu recherché ainsi que (et surtout) le point de vue explicitement moralisateur qu'adopte l'auteur. De fait, bien que peu original, le thème de celui qui n'ose vivre par peur du "terminus" est plutôt bien mis en valeur par la métaphore et les différentes images qui en découlent et que j'ai relevée plus avant. Par contre, je ne peux m'empêcher d'être assez mal à l'aise devant un jugement aussi tranché émanant d'un poète quant aux choix et aux peurs d'autrui... Un texte au style et au rythme agréable donc, mais dont la prise de position me semble presque invasive... PS : Je tiens à signaler à l'auteur la très grande subjectivité de cette dernière critique... |
chachnikov
25/5/2011
|
Bonjour,
Ce qui me géne le plus dans cette poésie, c'est le rythme que je ne trouve pas harmonieux sauf la dernière strophe malgré la répétition du"de". Ce qui me plait le plus, c'est la volonté sincère de la part de l'auteur. Quant au contenu je rejoins la critique précédente. La résonance du jugement me géne comme certaines images qui une fois posées, disparaisent. Bonne continuation. |
Charivari
19/5/2011
a aimé ce texte
Bien
|
Sur la forme, rien a dire, ça se tient très bien, impeccable. (si ce n'est "l'ultime terminus" que je n'ai pas trouvé très heureux niveau sonorités, mais ça se discute.
Par contre, au niveau du fond, je suis partagé. Je trouve l'idée très bonne, néanmoins, ça ne m'a pas ému. Le texte décline une même idée, sans vraie progression, et on ne le "sent" pas, ce voyageur immobile. Hormi le terme "roman de gare" qui nous permet un peu, mais trop tard, d'imaginer un personnage, d'entrer dans ses sentiments, dans sa vie secrète. J'aurais aimé que ce poème nous renvoie plus à l'intime d'une personne trop réservée, noyée dans la routine, qui n'ose pas, plutôt que ce texte qui reste impersonnel et froid. |
beth
20/5/2011
a aimé ce texte
Un peu ↑
|
La thématique est intéressante mais le contenu sémantique me dérange : cette interpellation d’une autre façon de vivre me gêne. Et pourquoi donc ce voyageur ne pourrait-il pas être fidèle à son sillon ? Brassens chantait : « Auprès de mon arbre, je vivais heureux, j’aurais jamais dû m’éloigner d’mon arbre. Auprès de mon arbre, je vivais heureux, j'aurais jamais dû, le quitter des yeux.
Pourquoi ce titre, cet homme voyage-t-il ou ne voyage-t-il pas ? La beauté de l’oxymore ne suffit pas à justifier le titre, en fait cet homme est immobile, point. Et s’il est voyageur peut être est-ce dans son monde intérieur ? La vie est un voyage, pour chacun, néanmoins. Neruda a écrit : « Le voyageur immobile », le titre ici s’explique : il a arpenté le monde mais son cœur est néanmoins ancré au Chili. Son œil est écarquillé : donc tout grand ouvert (donc l’homme est curieux, ce qui contredit le propos) n’en as-tu pas assez / arpenté tous les quais (De cette gare ultime : la mort). A la première lecture le sens échappe car la césure est juste après « assez » et « arpenté tous les quais n’a plus de sens. » Si le voyageur immobile, arpente les quais, il marche à grands pas, ce qui semble contredire le propos. S’il rature sans fin l’épilogue de son roman de gare (sa vie) peut être cherche-t-il le sens de celle-ci…pas si immobile que cela alors ce voyageur. Ce voyageur immobile est : « frileux », « effarouché », « il redoute »…que ne l’aide -ton, plutôt que de le juger… Bien sur de très jolies trouvailles littéraires, mais pour moi jamais la forme ne prime sur le fond. |
pieralun
20/5/2011
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour Arielle,
Je préfère, c'est personnel tes poèmes classiques. Malgré cela je suis sensible au "Voyageur immobile" La première strophe, après de nécessaires relectures, m'interpelle par quelques très beaux vers: " laboureur attelé fidèle à ton sillon peau de chagrin crispée sur la panse du monde" très originaux et esthétiques et le mois joli mais pas moins remarquable par sa signification: "nourri petitement d'impulsions étrangères" J'aime moins la 2eme, moins fluide, moins esthétique également par son difficile dernier vers Les 2 tercets sont magnifiques; j'aime tout: le questionnement, la répétition du "n'en as-tu pas assez " qui me fait penser à un poème de Musset où se répète le vers " n'est-ce point assez", puis ces deux splendides vers de chute. |
Marite
20/5/2011
a aimé ce texte
Beaucoup
|
J'ai aimé lire ces vers porteurs de vérité ... constat réaliste destiné à nous réveiller? La première strophe a ma préférence et en particulier le vers: " peau de chagrin crispée sur la panse du monde"
Aucune lourdeur dans cette expression libre. |
Anonyme
20/5/2011
a aimé ce texte
Bien
|
Sensible a cette forme d'écriture qui s'adresse sans trop de fards à son lecteur.
On perçoit très bien la désillusion et la forme de nihilisme qu'éprouve ce personnage intime qui parle de nous. On peux penser au vide et à l'extériorisation de soi Pessoïenne effectivement : "De loin venu, je porte en mon profil, sous une forme aussi brumeuse que lointaine, le profil d'un autre être en désaccord avec mon actuelle et vile silhouette humaine." ou "Quand j'ai voulu ôter le masque, je l'avais collé au visage. Quand je l'ai ôté et me suis vu dans le miroir, j'avais déjà vieilli." ("Chemin de croix" et "Bureau de tabac" ) Le reproche que semble faire l'auteur c'est celui de trop se regarder dans le miroir. Mais comment faire autrement ? Ici pas de pistes pour éviter ce sur-place auto-fomenté. Juste un constat gauchement moral. J'aime le thème de la gare comme espace métaphysique. Les arrivées et les départs de sa vie que l'on jauge à l'heure des bilans, dans un hall désert et bondé à la fois. Bémols pour ce titre déjà lu et entendu, ainsi que le lourd "dôme-cathédrale". |
David
22/5/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Bonjour Arielle,
Brrr, il y a comme un frisson dans les vers. Il me semble en avoir déjà lu des poèmes sur ce genre de voyage immobile, je comprend cela comme s'appliquant au tempérament lunaire, rêveur, d'un personnage imaginaire. Il a toujours un côté pathétique ce personnage, mais c'est la narration qui peut soit le prendre dans ses bras, si je peux l'écrire comme cela, soit le regarder bien en face, avec toute la froideur du monde, c'est plutôt ce dernier choix qui me semble à l’œuvre ici, une certaine condamnation de l'imaginaire et de ses perspectives hors des normes humaines, limitées dans le temps. Comme lecteur, on se retrouve face au jeu des pronom, si "je est autre" parfois "tu" peut aussi être un miroir de soi-même, le personnage décrit est entier, donc un peu irréel, le tempérament peut correspondre à des penchants de chacun ou des moments d'une vie. Enfin, moi, j'ai pas pris tous les trains en tout cas. C'est cela qui créerait le frisson, le rejet du destin funeste et la façon dont il peut se reconnaitre néanmoins dans des bouts de soi. Le rythme est "ferroviaire" en plus, j'en reconnais les structures, pas vraiment propres aux vers libres, mais ça ne lui enlève pas son efficacité. |
Meleagre
24/5/2011
a aimé ce texte
Bien
|
J'ai lu plusieurs fois ce poème depuis sa publication, sans beaucoup d'attention car la première lecture ne m'avait pas parlé.
Puis j'ai essayé de me plonger dedans, de le lire à haute voix. Et là, les 2 premières strophes me parlent, me touchent, mais les 2 dernières beaucoup moins. J'aime beaucoup, déjà, cette idée du "Voyageur immobile", cette oxymore dont je n'avais pas saisi toute la portée. J'y vois l'image d'un homme qui rêve de voyages, d'évasion, voire d'un lecteur qui parcourt le monde depuis son fauteuil en lisant des récits de voyage. Les 2 premières strophes sont harmonieuses, avec un rythme et des sonorités bien travaillés, des images et expressions savoureuses : "laboureur attelé fidèle à ton sillon / peau de chagrin crispée sur la panse du monde" ; "que les seuils effarouchent". Le sens échappe parfois, mais ces images ont une force d'évocation assez intéressante. Les deux dernières strophes sont moins abouties à mon goût : - je ne vois pas quelle est cette "seule station qu'on ne puisse esquiver", - je ne comprends pas le passage du participe ("n'en as-tu pas assez / arpenté") à l'infinitif ("n'en as-t-u pas assez / de raturer sans fin") - la chute sur le "roman de gare" me déçoit : le poème évoquait un voyage imaginaire, rêvé ; il s'achève par l'évocation d'un genre considéré comme mineur censé faire divertir les voyageurs. Le début poétise la gare et le voyage, et on finit, trivialement, sur un "roman de gare". Edit après avoir lu les autres commentaires : je n'avais pas vu la métaphore du voyage pour désigner la vie, et de l' "ultime terminus" pour évoquer la mort. Cette métaphore donne encore plus de saveur aux deux premières strophes ; mais je trouve du coup les deux dernières un peu simplistes, moralisatrices. |
Anonyme
3/6/2011
|
Une bien belle évocation, mais qui pâtit de quelques dérapages ^^. J'aime particulièrement le "peau de chagrin crispée sur la panse du monde nourri petitement d'impulsions étrangères", ça coule tout seul. De même, les différentes strophes me font penser à quelqu'un assis sur un siège, attendant la rame de métro suivante, et finalement les laissant passer les unes après les autres.... Les apostrophes de la fin sont sans violence, sans amertume, elles semblent laisser possible l'évolution, comme si le cas du voyageur n'était pas désespéré. Plus qu'une attaque, une suggestion, une ouverture =)
Par contre, quelques réserves sur un ou deux vers, comme "tu redoutes et rêves son dôme-cathédrale à l'horloge bloquée" : le "cathédrale" fait une rupture trop brutale avec les sonorités du reste, je trouve. De même avec "roman de gare", à la fin : ce dernier vers m'a énormément frustrée, en fait, sans bien savoir pourquoi. La chute aurait pu être meilleure, d'un point de vue sonore, et c'est à mon sens ce qui dépare un peu le poème. C'est juste dommage, parce que la première strophe me semble infiniment plus aboutie que cette fin =) Edit : Merci pour le lien, je n'avais pas vu. |
Arielle
3/6/2011
|
Pour quelques éclaircissements :
http://www.oniris.be/forum/a-propos-du-voyageur-immobile-d-arielle-t13865s0.html |
fugace
15/11/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Vouloir et ne pas oser...le poids des habitudes,du contexte familial ou social...
Combien de rêves fécondés puis avortés? Mais continuer malgrè tout à faire des projets, malgré "l'horloge bloquée". Un texte qui touche profondément, atypique. Merci Arielle. |