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Poésie contemporaine
arigo : Le bout de papier
 Publié le 03/03/23  -  9 commentaires  -  713 caractères  -  166 lectures    Autres textes du même auteur

Sur cette photo cachée dans un coin de tiroir.


Le bout de papier



Sur ce bout de papier, ramassis de lumière,
Reflets de noir, de blanc et petits points de gris
Redessinent encore un bref instant de vie,
Flouté par les années de pluie et de poussière.

La scène a sublimé cet autrefois d’ailleurs,
Les habits démodés ont repris leur éclat,
Les détails sont subtils, le décor délicat,
Le charme en fait soudain une image en couleurs.

On redessine enfin le vert de la pelouse,
La joie des invités, cet homme et son épouse.
Bien sûr, à cette époque, on ne souriait pas.

La photo a défié la traversée des âges,
Il nous reste aujourd’hui les traits de leur visage,
La date à retenir au dos de ce repas.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Robot   
25/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Les impressions provoquées par la découverte de cette photographie sont ici bien représentées. D'abord la description de l'image dans les quatrains puis les sentiments ressentis par le narrateur dans les tercets.

Le second tercet nous révèle qu'il s'agit d'un repas, d'un mariage probablement. Photo prise à l'extérieur puisqu'il y a une pelouse.

Le texte étant proposé en contemporain il n'y a pas lieu de faire des remarques sur la structure en sonnet sinon que la plupart des rimes sont assez ordinaires et pour certaines - pas/repas ou gris/vie - tout juste suffisantes.

Un texte que j'ai eu plaisir à lire.

Robot

   EtienneNorvins   
25/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Le 'ramassis de lumière' du premier vers m'a cueilli à froid : pourquoi 'ramassis' ? ça s'accorde si mal avec la tonalité du reste du poème...
Car la suite m'a davantage convaincu, par sa mélancolie et l'attention portée aux petites choses - dans le dernier vers du premier tercet, tout partiuclièrement.
Jusqu'à me rappeler un vers de Tagore - enfin, sa traduction : 'apporte l'ordre et la beauté comme tu l'apportais vivante dans ma maison'...
Juste une dernière chicanerie : ne faudrait-il pas mettre 'leur visage' au pluriel ?
Merci du partage.
[EL]

   Donaldo75   
26/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Dès le titre, ce poème m’a plu. Et le premier quatrain déploie une douceur stylistique que j’apprécie à la lecture. Le rythme, la rime, les images, tout m’apaise dans ce sonnet. Je sais, ça fait un peu lecteur venu faire sa psychanalyse lors de la rédaction de son commentaire mais je donne simplement mon ressenti. Le déroulé du sonnet progresse bien comme je l’attends généralement de cette forme et l’ensemble est homogène. Je vois bien – ou imagine, plutôt – bien la scène qui s’expose à mes yeux sur la page numérique. Et cette page devient du papier tellement la tonalité de ce poème est classique et classe à la fois.

Bravo !

   papipoete   
3/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour arigo
Cette photo n'est plus de prime jeunesse, avec ses couleurs pâlies, cette scène de repas champêtre où seuls les enfants riaient, s'amusant... alors que les adultes ont le visage grave, à défaut de sourire au moment de " on ne bouge plus ! "
NB une photo, non point des dizaines comme aujourd'hui, que les progrès numériques permettent ; ça coûtait cher la photographie, antan !
On voit celles que nous regardions, quand elles étaient bien rares " oh, t'as vu ? c'est pépé là, et moi, et toi ma soeur ! "
Un moment de nostalgie, songeant que sur ces " bouts de papier ", bien peu d'êtres chers sont encore en vie...
techniquement, " gris et vie " ne riment pas ensemble
dans le second tercet, la " photo/a " fait hiatus
" âges et visage " pluriel/singulier
Je fais ces remarques, ne sachant pas la forme proposée à l'origine.

   Anonyme   
3/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J'ai bien aimé cet instantané d'instantané, ce que peut encore nous dire après des décennies, voire plus d'un siècle, le témoin muet d'un moment fugitif paradoxalement éternisé. « Les années de pluie et de poussière » me semblent ici licence poétique, je ne crois pas que la photo noir et blanc serait encore déchiffrable après une telle exposition aux éléments !

Le premier vers avec son « ramassis de lumière » me surprend, je trouve l'expression incongrue, maladroite, mais aussi charmante et non dénuée de justesse puisqu'une photographie, finalement, c'est ça : un tas de lumière figée par la chimie. Je crois entendre un mot d'enfant qui fait sourire par son inadéquation touchant directement le cœur des choses.
Sinon, mon moment préféré est le deuxième tercet tout simple et émouvant, je le trouve illustrant avec fraîcheur le ton général de votre poème. Une mention aussi pour la rime pelouse/épouse qui, je trouve, a quelque chose de gentiment coquin.

   Marite   
3/3/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Curieusement, au fil des vers, la scène décrite sur ce "bout de papier" retrouvé dans un tiroir, s'est peu à peu offerte à mes yeux, surtout avec le second quatrain et le premier tercet. Une pause dans le temps pour qui regarde et observe ces personnes qui ont été et ne sont plus.
C'est une poésie contemporaine mais je me demande si, avec un travail supplémentaire pour présenter l'ensemble en alexandrins, l'impact sur la lectrice que je suis n'aurait pas été plus intense au niveau du ressenti.

   Pouet   
3/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

j'ai trouvé le premier quatrain très réussi notamment avec son "ramassis de lumière" qui me semble assez juste dans son contraste sémantique.

J'ai beaucoup aimé aussi le "Bien sûr, à cette époque, on ne souriait pas" pourtant assez factuel et prosaïque, mais ouvrant je ne sais quelle fenêtre de la perception et de l'imaginaire. Pareil pour "On redessine enfin le vert de la pelouse", presque surréaliste.

La "photographie", l'écriture de la lumière.

Ici, le souvenir s'esquisse et s'éclaire en noir et blanc, la lecture laisse une jolie impression de simplicité et de sensible. De douce mélancolie.

   Boutet   
25/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Pas mal, oui vraiment pas mal. La description de ce repas d antan via la photo retrouvée dans un coin de tiroir est plutôt bien rendue. non, j'aime bien , beaucoup même

   Edgard   
4/3/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Bonjour Arigo,
Je me pose plusieurs questions , au sujet des mots employés:
"Ramassis" : on n'est pas loin du contresens, c'est que le sens plutôt péjoratif ne convient pas avec la suite, et les sentiments qu'évoque la photo.
"Redessinent encore" il m'a fallu deux lectures pour trouver le sujet...et re-dessinent + encore ma paraît un peu trop. (pas loin du pléonasme)
"flouté par des années de pluie et de poussière"...dans le tiroir? L'évocation m'a un peu désorienté.
Une seconde fois "redessine" dans un poème court, se remarque et alourdi peut-être un peu.
"la joie des invités" ...a cette époque...on ne souriait pas" , ce n'est pas facile à imaginer.
"Les détails sont subtils, le décor délicat" ne me parle guère, une ébauche de description de quelques objets eût été plus parlant, pour moi.
"La date... au dos de ce repas" (ceci n'est pas une pipe...) pour moi, ça fait bizarre : l'image d'un repas et le repas lui même.
Pardon pour toutes ces remarques, elles sont personnelles et je conçois que d'autres puissent être touchés par la description ce cette photo qui se met à revivre. L'idée est belle.
Bien cordialement


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