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Poésie en prose
assagui : Dole : pont Charles Nodier
 Publié le 21/09/21  -  6 commentaires  -  1821 caractères  -  76 lectures    Autres textes du même auteur

Sur le bord du canal des Tanneurs à Dole où est né Louis Pasteur.


Dole : pont Charles Nodier



Tandis qu'en ce lieu les pierres nous parlent de toutes parts, le canal ici tente de glisser entre les remparts.
Soudain, quittant son nid blotti dans le creux d'une pierre absente, un duo de pigeons s'envole. Sur le rebord d'un pilier vient à se poser puis, tout en sautillant, tente une ronde.
Hélas, au ras du miroir, le charme se rompt.
Face au ciel, ventres ballonnés, deux ragondins sur l'onde grise ont cessé de goûter l'air et n'ont plus besoin du masque de Covid, à demi-noyé à leurs côtés.
Pourtant, non loin, un ménage de foulques semble se plaire, en chasse de subsistance..., dans un lit de laitance. Tout comme quelques poissons remontant un pâle courant en se poursuivant. Mais à travers ces nuages, j'en perds leurs sillages.
Pour mieux nous séduire, une large nappe de nuphars tente de luire.
Venus en grand renfort, des légions de cornifles immergés tentent désespérément d'assainir ce bras. Ces cératophylles épineux, las d'épurer nos eaux souillées depuis l'ère de Pasteur, peinent à nager et n'offrent plus guère à la vie aquatique que peu d'envie. La verdure ne colore plus leur parure, tant ils endurent d'immondices. D'incultes passants pourraient en médire en marmonnant « qu'ils encombrent la rivière et qu'il serait bon de s'en défaire ».
Tour à tour, de nombreux couples de touristes, curieux et avides de fraîcheur, se penchent. Déçus par le spectacle de cette cour sans miracle, main dans la main, ils rebroussent vite chemin, un peu tristes.
C'était hier, devant la médiathèque, j'attendais ma Noune en soif de culture. Appuyé contre le parapet, je rêvais d'une eau pure !
Mon âme vous avoue sa peine.
Peut-on laisser encore longtemps ce chenal comme au temps de Germinal ?
Dole, tu es si belle…
À toi qui m'ensorcelle !


 
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   papipoete   
6/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
prose
Le " canal des tanneurs " aujourd'hui théâtre de verdure aquatique, ravit les yeux de qui sait regarder !
Mais que vienne, tel l'auteur se pencher sur lui, de plus près, se désolera que bientôt si rien n'est fait, l'endroit semble " cour des miracles " où ne rôdent ni malandrins infirmes, ni Esméralda affriolante, mais Eden laissé à l'abandon...
NB on voit que le poète aime tant sa ville, qu'il a mal pour sa ville...bien que foulques et autres poissons pas " délicats ", ne délaissent pas cette eau quelconque qui rêve que l'on l'appelle " onde " du poète !
de belles images sous la plume de l'auteur, malgré la déception qu'il crie tel un S.O.S ...
un bémol infime dans la seconde strophe : " leurs sillages " que l'on lit le plus souvent au singulier ?
Je connais ce site magnifique, il ne peut laisser indifférent...
papipoète

   Anonyme   
11/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé cette description précise et désenchantée d'un coin de nature souillé malgré les efforts d'introduction d'"assainisseurs".
On connaît la résilience de ladite nature, sans doute n'en faudrait-il pas beaucoup pour rétablir un équilibre… Question de volonté politique, de menues attentions de chacun et chacune. Ne pas bazarder de masques dans la rivière, par exemple ?

C'est bien dit à mon avis, sans véhémence, percutant.

   Robot   
11/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je connais bien ce lieu pour l'avoir parcouru sur les pas du "chat perché" de Marcel Aymé. Je confirme hélas la véracité de ce qui est présenté. j'y ai même vu des pigeons morts sur la promenade lors d'une visite.
Poétiser sur la laideur, n'est pas chose facile. Ici c'est bien amené.
Le "à toi qui m'ensorcelle" n'était peut être pas nécessaire. Je préfère terminer sur "DOLE tu es si belle..." hommage comme celui qu'on adresserait à une Cosette pour sa beauté sans tenir compte d'une tenue négligée.
Il faudrait peu de chose, une prise de conscience, pour rendre le site digne de figurer au patrimoine.
Car depuis l'époque où les travaux des tanneurs infectaient ce bras de rivière les moyens existent pour lutter contre la pollution.

   Cyrill   
21/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai beaucoup aimé la façon de mêler ce lieu (que je ne connais pas) à son histoire, entre Germinal et Pasteur, par petites touches sensibles et discrètes.
J'imagine sans mal la tristesse qui semble vous accabler, et que vous avez su faire partager avec des descriptions précises et de belles expressions ( cour sans miracle).
Et j'ai apprécié que vous vous immisciez en propre dans ce descriptif, à telle heure tel endroit, avec vos rêves perdus.
Les deux dernières lignes, pourtant banales, m'ont touché !

Merci.

   placebo   
23/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Passé par Dole, mais il me manque la lecture de Germinal pour apprécier encore plus le texte.

J'ai apprécié davantage le milieu du texte. La première ligne me semble très rythmé par 5 syllabes, et la rime, m'ont un peu perturbé. Je suis mieux rentré dans le texte à la deuxième lecture.

Pas mieux, on rêverait de voir ces eaux et ces lieux plus purs...

Merci,
placebo

   assagui   
3/10/2021


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