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Poésie contemporaine
assagui : Habillages
 Publié le 21/04/22  -  5 commentaires  -  1084 caractères  -  105 lectures    Autres textes du même auteur

Un regard sur notre monde, un autre sur ma Mie.


Habillages



À s'habiller tels les gens de la terre
qui marchent souvent très silencieux
l'œil toujours un peu fixe et soucieux,
voyons-nous tous ici qu'on les enterre ?

À s'habiller tels les gens de la ville
qui courent, ne sait-on où, chaque jour
sans prendre le temps d'un simple bonjour,
voient-ils seulement le laid bidonville ?

À s'habiller tels les gens de la mine
aux yeux ébahis toujours grands ouverts,
s'ils proposaient le gîte et les couverts
dirions-nous alors qu'ils font grise mine ?

À s'habiller tels les gens de la mer
nous offrant chaque jour toute leur pêche
même si la tempête les empêche,
voit-on leur labeur souvent trop amer ?

À s'habiller tels les gens du désert
convoyant lentement leur caravane
où le grand dromadaire se pavane,
ne rendraient-ils ce néant plus disert ?



Même si le printemps ne paraît point dehors,
s'habiller comme toi, oh ma Mie, douce à moi,
tu tiens à le porter, chaque jour sur ton corps !


 
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   papipoete   
2/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
néo-classique
Si j'ai bien retenu la leçon, ce texte se pare d'anaphores, pour vêtir toutes gens... de la terre, de la ville, de la mine, de la mer, du désert et la douce du héros.
Chaque " vêtu " va ainsi sur le chemin de la vie, et on les remarque plus ou moins, comme ce mineur en particulier, dont les yeux semblent deux ronds blancs sur une page noire.
NB et prenant nos crayons de couleur, nous pourrions avec notre petit-enfant, faire le portrait de tous ces êtres humains...
la dernière strophe si personnelle est particulièrement touchante !
Une partition en décasyllabes puis dodécasyllabes ( un petit hiatus à " toi/oh " ) qui se lit en fredonnant..;
papipoète

   Lebarde   
4/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bien belle idée, reprise dans ce poème en décasyllabes et quatrains anaphoriques, se terminant par un tercet en alexandrins dont on peut regretter quelques manquements dans l'alternance des rimes.
Mais pourquoi diable avoir "oublié" les majuscules en tête de vers qui s'imposent je crois en néo aussi.

Sinon j'ai bien aimé le sujet et l'écriture simple, primesautière, élégante, vive des jeux de mots et des sous-entendus discrets qui apportent leur touche d'humour sympathique.

Ma compréhension "cale" un peu sur le tercet?

Globalement j'aime assez et j'apprécie volontiers.

En EL

Lebarde

   Robot   
10/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve originale cette déclinaison qui a partir de l'habillement nous décrit la recherche de ce qu'il y a de positif dans certaines populations; Il y a de la générosité dans ce texte. Et puis, le contre-point amoureux final vient soutenir l'édifice de ce poème. "porter le printemps sur ton corps" Belle idée poétique.

   inconnu1   
22/4/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour, j'aime l'idée de l'anaphore qui donne de la force au poème. Sur le plan technique, il y a eu du travail, malgré quelques erreurs qui ont valu un déclassement de néoclassique à contemporain.

J'ai tout de même quelques interrogations : dans la 1ère, la 3ème et la 4ème strophe, on interpelle le lecteur (voyons-nous ; dirions-nous ; voit-on...), alors que dans la 2ème, c'est voient-ils... mais de qui parle t-on alors, des gens de la ville? Dommage de ne pas avoir gardé la même structure pour toutes les strophes. De même choisir deux fois "nous" pour ensuite utiliser "on", même si dans le langage parlé, c'est la même chose, me gêne.

J'ai aussi des questionnement sur le choix de certaines rimes (de la mine, grise mine...) mais surtout désert disert. Le terme disert, me semble t-il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe et en tant que lecteur, fait s'interroger sur un choix de circonstance. Le labeur amer. Amer est une rime trop "facile" pour mer ou alors, il faut vraiment qu'elle ne soit pas discutable. Or labeur amer...

Je m'interroge également sur la pertinence de certaines phrases : s'ils proposaient le gîte et le couvert. Il s'agit des gens de la mine, mais à qui ne proposent-ils pas le gîte et le couvert? Les gens de la mer nous offrant chaque jour toute leur pêche (c'est un peu évident, comme le boulanger qui fait du pain...), même si la tempête les empêche... N'aurait-on pas quelque chose de plus original à dire sur les marins?

Bref j'applaudis la construction, mais je reste un peu sur ma faim sur un certain nombre de points qui pourraient être améliorés pour que j'ai la sensation d'une plénitude

Bien à vous

   Polza   
22/4/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Si j’ai apprécié l’idée générale de ce poème, je n’en dirais pas autant pour la construction. J’ai trouvé certaines rimes légèrement tirées par les cheveux, comme si elles étaient là pour arranger l’auteur mais ne servaient pas le texte. Je pense notamment à « les gens de la mine…font grise mine » Pourquoi feraient-ils grise mine en proposant le gîte et le couvert ? Ne seraient-ils pas plutôt réjouis d’avoir du monde à leur table avec qui partager un moment convivial malgré la dureté du quotidien me suis-je demandé. « À s'habiller tels les gens de la terre
qui marchent souvent très silencieux » J’ai trouvé le très souvent superflu, je me suis dit qu’il était là pour combler le décasyllabe mais ne servait pas forcément le sens. J’ai ma petite idée de ce que j’aurais écrit à votre place avec un mot à double sens qui aurait parfaitement convenu selon moi, mais premièrement je ne peux évidemment pas vous le dire puisque de la sorte je vous couperais l’herbe sous le pied, deuxièmement je ne suis pas à votre place ! « À s'habiller tels les gens de la ville
qui courent, ne sait-on où, chaque jour
sans prendre le temps d'un simple bonjour, » J’ai trouvé ce passage peu poétique, trop terre à terre même s’il s’agit des gens de la ville je l’admets. « qui courent, ne sait-on où, chaque jour » « nous offrant chaque jour » « chaque jour sur ton corps » J’ai trouvé que ça faisait un peu trop de chaque jour pour un texte court. « Même si le printemps ne paraît point dehors,
s'habiller comme toi, oh ma Mie, douce à moi,
tu tiens à le porter, chaque jour sur ton corps ». J’ai trouvé le final en alexandrins plus poétique par rapport à l’ensemble du poème, même si j’ai eu un peu de mal avec « ma Mie » je l’avoue ! Une bonne idée générale donc comme je vous le disais au début, mais à retravailler selon moi pour donner un peu plus de profondeur à ce texte.


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