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Anonyme
21/12/2009
a aimé ce texte
Bien
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Bonsoir Automnale... Ce poème est un bel hommage rendu à l'Île de Beauté, genre dépliant touristique, mais pour le reste j'avoue être resté sur ma faim... à moins qu'il ne s'agisse d'un choix entre amour et liberté. C'est un monologue qui n'a de sens que pour l'auteur, et le lecteur s'en trouve forcément frustré. Ce n'est qu'un ressenti tout à fait personnel, peut-être que d'autres "analystes" y trouveront ce qui m'a échappé. Amicalement. Alex
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Anonyme
21/12/2009
a aimé ce texte
Bien ↓
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C'est simple et beau comme hommage.
Tu évites le grandiloquent, ce qui est déjà une bonne chose et tu donnes au lecteur l'envie de cette région. mais j'accroche quand même sur le côté un peu trop "Club Med'" de la chose: trop comme une carte postale avec l'énumération des lieux. Et puis il y a "je gamberge." qui est très laid je trouve. C'est bien mais pas parfait. |
ANIMAL
21/12/2009
a aimé ce texte
Bien
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Bon alors je ne comprends sans doute rien, mais moi je vois ici l'histoire d'un amour impossible.
Dans mon ressenti, la magnificence de la région décrite est comme un masque destiné à voiler la tristesse de ce bonheur perdu, une façon d'évoquer des souvenirs et d'exprimer que l'on peut être malheureux au milieu de la beauté. J'aime bien les références à la nature et, sous-jacente, la séparation d'avec l'être aimé. J'ai un peu de mal avec la musicalité, certains vers étant pour mon goût scindés à un endroit peu propice. J'aurais vu par exemple en un seul vers : "Les zestes de cédrats Éblouissaient nos regards de fin d’été." ou "D’errances poétiques, De matins sans tendresse." Mais une jolie lecture cependant, nostalgique et contemplative. Merci. |
jaimme
21/12/2009
a aimé ce texte
Bien
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Constat d'une solitude au milieu d'une splendide nature. Constat qu'en définitive c'est mieux comme cela. Du moins c'est ce dont on essaie de se convaincre ("Dans le désert des Agriates")...
"vivre avec toi, je ne puis": ne veut pas dire "je ne t'aime pas", non, seulement "vivre avec toi, je ne puis". "Quelques mots berlingots, Faux." Le décor est splendide. Avec toi il n'avait pas de beauté. Sans toi... bof, oui, sans doute, au moins j'ai la liberté. C'est ma lecture. Un ressenti, triste, désabusé, au fer rouge. La Corse n'est qu'un décor, mis en parallèle. L'important est ailleurs. Est-ce que l'absence de musicalité est voulue? Ici cela ne me gêne pas. J'en aurais préféré une, sans doute. Merci Automnale pour cette écriture sur la douleur. jaimme |
brabant
22/12/2009
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour Automnale,
Pourquoi certains poèmes nous touchent-ils plus que d'autres ? Pourquoi celui-ci me renvoie-t-il à "La vision après le Sermon" de Gauguin ? Réminiscences colorées avais-je pensé, mais il n'y a pas de "jaune" ocre sourd mordoré qui me vient à l'esprit dans ce tableau ! Matière de la pâte ? façon dont elle est travaillée ? Blancs cassés, figés, des coiffes ? Ce doit être cela. Car un poème, s'il est vibrations, sensations, est aussi fait de matière, et matière composite et jointoyée. Je retrouve cette matière de fruits confits, de blanc d'oeuf figé d'Eternité dans ton poème. Et le jaune que je visualise est celui du Christ d'un autoportrait du peintre. Pourquoi me renvoie-t-il à l'Arlésienne de Van Gogh ? Est-ce dû au blanc/gris/bistre lacté, arrêté, apprêté/amidonné, affrêté du teint éteint/étain/étamé ? Au fond jaune orangé perlé ? A la posture absente du personnage (accablée ?)... Plus sûrement je vois les jaunes flamboyants et contournés des blés et des fleurs de Vincent tentant d'agripper des cieux aux virgules de corbeaux (noir du peintre, noirs de la poétesse), pas les jaunes ternis, oxydés, d'aujourd'hui. "Et alors ?... Et alors ?... Et alors ?... Alors,..." Me voilà à me remémorer Bécaud et Fred Mella : "Alors raconte". " Raconte-nous... Ce qui s'est passé... Qu'est-ce qui est arrivé ?... Est-ce que tu l'as embrassée ?..." Nostalgie ! La cravate du pauvre Gilbert en a perdu ses pois. Et me voilà à arpenter "Le Rivage des Syrtes", dans l'impossible attente d'une impossible rencontre, perdu "Dans le désert des Agriates", à refuser le prix de l'Amour quand Julien Gracq a refusé le prix de la Gloire. Car il y a du danger à la compromission. Voilà, Automnale, les correspondances qui m'ont subjugué à la lecture de ton poème où je me suis retrouvé devant une couleur, des couleurs, un tableau, des tableaux, une pâte, de la matière; et puis des mots, une chanson, un livre, des sentiments, une attente, la brillance et l'irrésolution, l'amour rêvé et l'amour dissolu, la mélancolie, la vie. Qu'ajouter ? Je peux relever - des noms qui scintillent et éclatent comme des pépites : "Vizzavona... Calenzana... Castagniccia... Patrimonio... Agriates". - des mots-images, colorés, odorants et goûteux, sucré salé : "Les zestes de cédrats... Les oliveraies... menthe poivrée... bouquets de cistes... pastels.. aloès... myrtes... mots berlingots... Les parfums... les orangers... la douceur... Les trains bleus..." et le polysémique "rouillé" ! Il y a aussi le fil de l'histoire, rappelée et reprise au début de son étiolement, somptueuse et désabusée, dénudée puis résignée, où je lis cependanr par-delà le regret, de la sérénité. "Eblouissaient/nos regards de fin d'été" "abritaient/insensés//Lézardés" "S'estompent" "mes chemins de solitude" (je les préfère aux villes de grande solitude de Sardou inutilement emphatiques) "errances poétiques" "cendres rousses" (je m'interroge... oxymoron ?) "S'éternisent les épines des aloès éteints" (chemin de croix, chemin de décrue) "mortes" "frissons/sauvage" "mots berlingots" (dérision/conscience, perles douces amères) "faux" "évaporés" "mystérieux...ouatés" (tromperie/ fourberie, hypocrisie) "Tu as emporté/ La douceur des pins laricio" (douleur/poésie) "quittent" "largue" "train/gare" "ferry/amarres" et puis "liberté...arbousiers/ désert": pirouette, malice : Non, finalement, tu ne m'auras pas mon p'tit gars : "Alors, vivre avec toi, je ne puis." Chiquenaude, il est parti avec le vin, reste la messe, qui n'est pas dite, qui peut être festive. Que soient ouverters les kermesses aux promesses ! La construction est rigoureuse, l'amour, l'enivrement, la lâcheté, l'abandon, les regrets, mais... non, je ne me morfondrai pas... je ne mendierai pas... la liberté au vent du désert, les Tartares ont pointé le bout de leur nez à l'entrée de la passe de Khaïber, toute attente a une fin, pour Gracq comme pour Buzzati. Alors, il te faudra maintenant nous dire, Automnale, comme dans la chanson de Bécaud... que s'est-il passé* ? Après... *anacoluthe, hé! hé! l'objet d'un autre poème assurément. Merci brabant |
Anonyme
22/12/2009
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
Je ne commente pratiquement plus de poèmes car je me sens trop souvent en parfait décalage avec ce que je lis. Peut-être là encore, mais tant pis, je m'offre ce petit cadeau de noël personnel car l'évocation de l'île résonne particulièrement pour l'exilé que je suis. Et je crois moi, que le lieu est ici terriblement important en ce qu'il retient la narratrice de partir, la privant peut-être d'un amour autre qu'une simple passion éphémère, pour conserver des choses plus intemporelles et moins sujettes à l'érosion du temps et du désir. Je lis la peur de l'exil dans ces mots, je lis "partir avec toi, je ne puis", mais c'est une lecture très personnelle. J'aime bcp l'inversion dans la phrase-titre "vivre avec toi, je ne puis" qui me rappelle "de battre, mon coeur s'est arrêté", j'aime sa répétition et j'y vois une correspondance très évocatrice. Un peu du goût et des saveurs de l'île au coeur du mois de décembre, je te dis merci. |
Anonyme
22/12/2009
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bravo Automnale
Moi j'ai adoré : "Les trains bleus quittent toujours les gares. Un ferry, même rouillé, largue les amarres." Merci pour les images, la musique, et le vin. |
Anonyme
22/12/2009
a aimé ce texte
Bien ↑
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un chagrin d'amour dans un paysage splendide;
c'est beau à pleurer... cela m'a fait penser à la chanson d'Aznavour ("inutile beauté, devant nos yeux déçus..." comme énoncé par un commentaire précédent, le lecteur semble un peu à l'écart de cette histoire personnelle, mais cela ne me dérange pas; au contraire; j'ai trouvé moins opportun la répétition des "Et alors" qui semble dénoter un détachement de l'auteur face aux événements qui est peu en cohérence avec la nostalgie exprimé au long du texte; dans l'ensemble très bon moment; |
Anonyme
22/12/2009
a aimé ce texte
Passionnément
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wouaw... magnifique !
Bon, il s'agit maintenant de tenter d'expliciter un peu les sensations exceptionnelles que m'a procurées ce poème. Bien sûr, il y a l'expression, belle et sobre, de la tristesse, de la solitude après des moments d'exception et vraisemblablement de passion, vécus en compagnie d'un être aimé, de ces moments qui vous emplissent une bonne partie de votre vie et vous tiennent chaud à l'âme. Ces souvenirs en forme d'étoiles ou de feux d'artifices, ces fulgurances où quelques jours peuvent valoir bon nombre d'années. Ceci bien entendu m'a plu. Mais ce qui m'a surtout transportée, je l'avoue, ce sont les odeurs, les couleurs, les paysages évoqués. Je suis très sensible à cet aspect d'un texte, et pour moi, les cédrats, la menthe poivrée, les figues, la myrte sauvage, les orangers, les arbousiers... sont de merveilleuses friandises poétiques qui fondent sous mes yeux. Pour l'amoureuse du monde végétal que je suis, c'est un régal inégalable. Un vrai bain parfumé et coloré. Et puis ces noms évocateurs d'une île que je ne connais pas mais que je rêve depuis toujours de prendre le temps de visiter : Vizzavona, Calenzana, Castaggniccia... ça ressemble tellement à l'Italie à laquelle je voue un amour sans limite que je ne peux que m'en bercer. Et quelques très beaux passages : "La déraison chevauchait les flots", "Tombent, sur notre île, des cendres rousses", "La morte saison, Les frissons des myrtes sauvages, Quelques mots berlingots", "Les trains bleus quittent toujours les gares."... J'aime... tout ! Et pourtant c'était pas gagné, car le titre m'avait de prime abord rebutée. Je trouvais cette inversion pompeuse et maladroite, et puis au fil de ma lecture, de mes (nombreuses) lectures, j'ai été définitivement conquise. Merci Automnale pour ce petit bijou un peu avant Noël, joli cadeau :-) |
domi
23/12/2009
a aimé ce texte
Beaucoup
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à la première lecture je n'ai pas pu gouter les magnifiques descriptions de la nature, happée par cet "et alors"...
c'est peut-être dommage car la poésie est sublime dans les descriptions de l'ile: " les cendres rousses" etc etc. alors, je sais pas... bien sur tout cela est voulu, c'est même le coeur du poème, mais c'est dommage quand même d'avoir failli passer à coté ... j'essaye d'imaginer le poème sans les "et alors".. peut-être le mettre juste à la fin...? en tous cas, en prenant mon temps pour savourer, j'aime. |
thea
23/12/2009
a aimé ce texte
Bien ↑
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belle lecture
j'ai entendu l'écho de ta plainte, j'avoue y avoir été sensible et puis j'aime la nature et j'ai aimé le décor majestueux, les couleurs les images j'aurais juste voulu un peu plus de force au niveau du ressenti mais je pense après l'avoir relu qu'il y a une harmonie évidente entre l'histoire de cette rupture et la nature trop belle presque pour abriter la douleur Bravo automnale |
pieralun
25/12/2009
a aimé ce texte
Bien ↑
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Ce que j'aime dans ce texte c'est qu'aucun mot ne sert à rien, ou pultôt que chaque mot possède sa place, précise et immuable, comme le sont les paysages corses qui traversent les siècles sans en subir les dérives ( pour la plupart ).
Oui! Ce poème n'est finalement écrit que pour mettre en scène cette beauté que nous souhaitons immortelle........le reste n'est que littérature. Merci pour ce tableau Automnale |
NICOLE
27/12/2009
a aimé ce texte
Bien ↑
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C'est très beau, et pourtant, une chose n'a cessé de gèner ma lecture : "vivre avec toi, je ne puis", comme un refrain précieux, qui jure presque avec la beauté simple du reste du texte.
Il y a quelquechose d'artificiel dans l'usage du temps, qui nuit à l'impression de sincérité qui se dégage du texte, presque une recherche d'effet, dont les ficelles seraient apparentes....mais l'harmonie est chose fragile, et ici on s'en approche assez pour passer un joli moment. Merci surtout pour avoir si joliment réussi à me remettre en mémoire des promenades odorantes, sur les sentiers corses. |
Lariviere
28/12/2009
a aimé ce texte
Un peu
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En l'état, je ne trouve qu'une poésie qui se cherche et qui hésite entre les doux zéphirs et les bourrasques du mistral pour décrire...
J'ai bien aimé l'atmosphère romantique donné par les descriptions et les détails naturalistes, même si parfois ceux-ci restent dans la banalité : "S’estompent ce goût de menthe poivrée, Des figues fraîches de Vizzavona, Le bouquet de cistes sur le tapis, Les pastels de Calenzana, Un coucher de soleil sur le sofa." Par exemple ici, la banalité du sofa et de la menthe poivrée... J'aime bien aussi, l'idée de laisser le thème principal en filigrane, énigmatique ce qui permet à chacun de se faire son propre tissage imaginatif... On sent qu'il s'agit d'un chagrin amoureux, d'une aventure qui se termine, d'une déchirure, d'un exil forçé ? ... mais le coeur du tableau nous montre le paysage, alors que tout se joue dans les ombres invisibles aux regards profanes... Il y a là une oscillation entre le réalisme et le symbolisme plus un petit quelque chose moderne, avec une grande destructuration de la métrique et du rythme quand même... La première strophe est une bonne illustration : "Les zestes de cédrats Éblouissaient nos regards de fin d’été. Les oliveraies abritaient nos rêves insensés, Lézardés. La déraison chevauchait les flots, Et alors ?" Il y a tout : le descriptif naturaliste, le symbolisme romantique des descriptions, le thème voilé sous les oliveraies, les césures déséquilibrées et la ponctuation interrogative pour la destructuration du rythme qui amène volontairement, je pense, un lyrisme et une fougue mal débourrée... Je regrette la phrase refrain : "Vivre avec toi, je ne puis." qui me semble mal employée. Peut être pas inutile, mais mal employée ou à approfondir au niveau du rendu et de l'intention... Je regrette aussi l'utilisation de "je gamberge" qui tranche avec le langage de l'ensemble... Tombant dans une strophe assez rythmée, j'avais l'impression de passer dans l'univers du slam et quand je lis une poésie, je n'aime pas sentir cette césure entre "le flots musical" et les "écrits", même s'ils sont toujours phonétiques... J'ai malheureusement trouvé que souvent, les images sont assez fragiles, peu profondes dans leurs impressions, mais ça peut être un style qui colle bien avec l'axe d'écriture... En conclusion, une poésie qui ne m'a pas convaincu mais qui m'interroge... C'est déjà beaucoup... A suivre, pour me faire un véritable avis sur le travail et les intentions de l'auteur... Donc, au plaisir de te lire... |
Anonyme
31/12/2009
a aimé ce texte
Beaucoup
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C'est très beau et ça me dit beaucoup de choses. Les errances poétiques, l'écriture comme une retraite dans le sens de la mise en retrait, comme un couvent et comme une errance. Pour moi c'est très, trop parfumé, trop coloré, les mots le disent et le disent trop, mais tant pis, qu'importe, il me reste l'impression et l'expression d'un regard sur le monde et cette nécessite de ne partager le vin que par intermittence.
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Anonyme
3/1/2010
a aimé ce texte
Bien ↑
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Un texte qui mêle étroitement une douce atmosphère d'été, à la souffrance intime née d'un amour impossible (ou considéré comme tel). J'aime cette association.
J'apprécie particulièrement : "La déraison chevauchait les flots, Et alors ?" "Quelques mots berlingots Faux." "Les trains bleus quittent toujours les gares." Le "et alors" traduit bien l'opposition entre la douceur de vivre émanant de l'île, et l'impossibilité de s'y abandonner. Cela dit, il me gêne lors de sa dernière apparition, dans l'avant-dernier paragraphe. Car à cet endroit, il intervient non pas après une description "heureuse" et "positive", mais après "tu as emporté" ... etc. Donc, pour moi, il tombe mal. Je n'aime pas non plus "je gamberge" et les "bagages ouatés". Pour le reste, ce texte me parle beaucoup. |
Anonyme
22/3/2015
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Automnale
Merci pour cette escale sucré, salé sur l'île de beauté. Dans votre texte j'ai aimé cette strophe: Je reprends mes chemins de solitude, D’errances poétiques, De matins sans tendresse. Dans le lit nu, où tu n’es plus, je gamberge. Tombent, sur notre île, des cendres rousses. Et alors ? Certaines passions habitent l'humain et offrent un idéal. Cordialement Raymond |