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Poésie contemporaine
Balita : Fascination
 Publié le 07/10/19  -  10 commentaires  -  587 caractères  -  237 lectures    Autres textes du même auteur

"Je ne me voyais plus j'avais perdu mon âge." Aragon


Fascination



T'observer des heures durant
En éteignant mon existence,
Convoiter ton regard absent,
Et fondre, invisible, en silence ;

Mêler ma voix dans un vent sourd,
Hanter la brise qui t’effleure,
Me confier comme après l’amour,
Dire en parfum des mots de fleurs ;

Être jaloux de ce soleil
Dont ton corps a toujours envie,
Te couver, tel un nouveau ciel :
Être ton jour, être ta nuit.

Puis m’éloigner à reculons,
En retenant des mots d'adieux,
Aller retrouver mon prénom,
Disparaître en fermant les yeux.


 
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   VictorO   
18/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Poésie très sensorielle mêlant la vue (et l'invisible), l'ouïe (et le silence), l'odorat, et même le toucher (avec le soleil et le corps). Les quatrains d'octosyllabes aux rimes croisées sont fluides et nous entraînent dans ce curieux voyage qui consiste à se mêler aux différents éléments pour mieux approcher l'être aimé, et donc à s'oublier soi-même.
J'ai apprécié cette façon originale de traiter un thème universel et atemporel : "Hanter la brise qui t'effleure", "Dire en parfum des mots de fleurs", "Te couver, tel un nouveau ciel".

   cherbiacuespe   
23/9/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Il y a comme cela, des moments jubilatoires qu'il serait regrettable de laisser passer. La lecture de "Fascination" est de ces moments.

"Éteindre son existence" pour mieux observer l'autre ; "mêler sa voix dans un vent sourd", "hanter la brise qui t'effleure", "dire en parfum des mot de fleurs", stop, j’arrête là. C'est un florilège de tournures qui me laissent pantelant. Et en si peu de mots. Décrire ainsi une passion, car c'en est une, avec un tel enthousiasme et une telle tendresse!

Pour ce qui est de l'écriture, je serais donc bien en peine pour émettre des doutes. Les rimes? Mon dieu, quoi dire! Néo-classique? Je ne vois pas trop ce que je pourrais reprocher cependant, je ne suis pas assez versé dans la technique pour commenter quoi que se soit.

Séduisant et réussi!

   Gabrielle   
26/9/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte portant sur le caractère éphémère du bonheur et de la vie.

Une réflexion philosophique intéressante qui invite le lecteur à profiter des petits bonheurs de l'existence car la vie passe très vite.

Pour illustrer son propos, l'auteur(e) nous renvoie sur la notion de temps et "Je me voyais plus j'avais perdu mon âge".

A noter également que l'amour, ressenti comme essentiel ici , est le moteur de tout.

Merci à l'auteur(e) pour cette belle réflexion philosophique.

Au plaisir de vous lire.

   papipoete   
7/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Balita
Petit nouveau sur Oniris, vous avez choisi un thème, sur lequel toujours des regards attentionnés se pencheront... notre penchant pour celle ou celui pour qui notre coeur bat la chamade !
Et lui dire, lui susurrer plutôt ce qu'un cri ne saurait dire ! S'en mettre " plein la vue " de ce corps présent, et le tatouer à l'âme pour le retrouver en fermant les yeux...
NB Cher poète, vous faites une entrée remarquée dans notre cercle, avec ces vers si délicats ! Chaque strophe a sa perle et brille intensément !
des octosyllabes... ma longueur préférée... que je vois habiller une forme " néo-classique " !

   Anonyme   
7/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Balita
Une poésie tout en élégance, finesse et originalité pour traiter ce sempiternel thème de la " fascination " qu'un être exerce sur l'autre.

De belles images comme :
" T'observer des heures durant
En éteignant mon existence "

"Être jaloux de ce soleil
Dont ton corps a toujours envie "

" Aller retrouver mon prénom " riche de sens !

Une lecture attrayante.

   Corto   
7/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ose ?
J'ose pas ?

Fascination
Timidité.

Moments d'extase
Moments ratés.

L'auteur nous promène dans ces sentiments contradictoires, dans ces moments où l'on ne sait qui sortira gagnant.

Construire de si belles phrases "Mêler ma voix dans un vent sourd,
Hanter la brise qui t’effleure", c'est de la grande poésie.

Bravo à l'auteur.

   Davide   
7/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Balita,

On sent une extrême pudeur dans ces vers, à tel point que la majorité des verbes est à l'infinitif, comme si le narrateur parlait depuis un promontoire, effleurait à peine son tourment, le racontait à mi-voix.

Les mots traduisent à merveille ce frôlement, cet amour émergeant de et dans l'absence de celui qui nous le confie : "éteignant", "absent", "fondre", "invisible", "silence", "sourd", "dire en parfum", "couver", "retenant", "disparaître"...

Paradoxalement, tout est prégnant. Les octosyllabes sont très harmonieux, d'autant plus que certaines images surprennent, comme : "éteignant mon existence", "Hanter la brise qui t'effleure" ou "Disparaître en fermant les yeux".

Pour pinailler, au vers 10, j'aurais ajouté un "l'" devant "envie" : "Dont ton corps a toujours l'envie".

Un très joli poème,

Merci du partage,

Davide

   Provencao   
8/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
" Mêler ma voix dans un vent sourd,
Hanter la brise qui t’effleure,
Me confier comme après l’amour,
Dire en parfum des mots de fleurs"

J'ai beaucoup aimé cette pudeur confiée, conviée, qui s'apparente aussi à "cette voix dans un vent sourd".

D’où "ces mots de fleurs" qui enrobent l’intime.
J'ai bien aimé cet invisible, entre ce qui est confié et ce qui est tenu en silence, un eloignement lié au regard, aux mots et aux caresses...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Absolue   
28/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je n'aurais pas dit mieux pour exprimer cette fascination qu'un être peut exercer sur un autre être...
Ces mots vivent dans ma tête...

"Être jaloux de ce soleil
Dont ton corps a toujours envie,
Te couver, tel un nouveau ciel :
Être ton jour, être ta nuit."

Voici mon passage préféré.

Merci Balita!

   Lulu   
29/10/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Balita,

Comme j'ai aimé ce poème !
Je l'ai trouvé si pur dans sa formulation simple et brève, comme ce regard livré avec le coeur - ou la fascination, mot du titre.

Mon attention a d'abord été retenue par les mots d'Aragon. Ils sont un poème à eux seuls, et suffisamment évocateurs pour s'y intéresser, se poser et réfléchir ou ressentir avant d'entrer dans le poème.

Ensuite, j'ai plus perçu un amour discret qu'une fascination, mais le titre m'indique une lecture, alors je la suis…

Je trouve toujours difficile de commencer un vers, et notamment un poème par un verbe à l'infinitif, car bien souvent, la tentation est grande de poursuivre de la même façon, mais ici, si l'on retrouve ce type de verbes "Mêler" ; "Hanter" ; "Me confier" ; "Dire" ; "Être"..., il y a tout de même l'expression poétique du désir ou de la fascination qui atténue joliment l'effet de liste que l'on rencontre trop souvent dans le choix de cette forme.

J'ai vraiment beaucoup aimé la fin de ce texte, notamment au niveau de "Aller retrouver mon prénom, / Disparaître en fermant les yeux", comme si une autre vie, peut-être hors poésie tranchait avec ce portrait esquissé par le ressenti.

Bonne continuation.


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