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Anje
11/8/2020
a aimé ce texte
Bien
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Classique
Plusieurs rimes, quelques hiatus que Sorgel rejettera, replaceront certainement ces quatrains dans la catégorie contemporain. Le vers 11 en raison du e non élidé à l'hémistiche (vie lentement) mesure treize syllabes. J'ai cru entendre les mots d'une rupture. Les mots doux jetés en désespoir, les mots durs en réponse aussi délicate que cruelle puis les mots tus qui ne sortent plus et les mots en prière (le genou qui se tombe, expression bizarre) qui n'empêchent pas le parfum de partir. J'ai un penchant particulier pour les mots tombés de si haut qu'on aurait pu s'y pendre. Anje en EL |
Lebarde
19/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Classique?
peut être pas à cause des rimes « nuées/tuer, pleurer/soupires, rien/siens, dépliés/ dernier », de ces « il y a » , assez inélégants , répètes à plusieurs reprises qui font peut être hiatus? A voir. Et puis cet e non élidé ( « vie »). Mais néo-classique , à coup sûr et joliment écrit. "Les mots doux, les mots durs, les mots tus"; pour chacun d'entre eux une strophe avec de bien beaux alexandrins pour évoquer sobrement les "états d'âme" rencontrés dans une vie où tout n'est pas tout rose et où il arrive de ne pas toujours se comprendre: "C'est se hurler les mots qu'on ne peut pas entendre". Un poème sans esbroufe, mais avec quelques trouvailles que j'aime bien. Merci pour la lecture. En EL Lebarde |
Ioledane
20/8/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
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Les mots qu'on murmure, ceux qu'on crie, ceux qu'on tait, silencieuse prière, adieu parfumé ... Le sujet est décliné de manière intéressante au long de ces alexandrins néoclassiques, mais plusieurs maladresses ou disgrâces viennent atténuer mon plaisir de lecture.
"Il y a cruauté" : je trouve l'absence de l'article malvenue. Pourquoi pas "Et puis la cruauté" ou "Et cette cruauté" ? Cela aurait de plus l'avantage d'éviter la répétition de "Il y a". "qu'on se garde à la gorge" : j'aurais trouvé "que l'on garde à la gorge" un peu plus élégant. "Est-ce là les derniers souvenirs" : j'aurais tendance à dire "Sont-ce", même cela fait terriblement désuet ... ou à mettre les souvenirs au singulier. "Le genou qui se tombe" : très curieux ce verbe pronominal ! Pourquoi pas "Le genou qui fléchit" ou "Le genou que l'on ploie, qui n'arrangera rien" ? "au profond dans les siens" : un peu étrange également, j'aurais plutôt vu "au plus profond des siens" bien que ce soit plus galvaudé. "Sont tombés de si haut qu'on aurait pu s'y pendre" : je trouve l'image intéressante. "C'est se hurler les mots qu'on ne peut pas entendre" : ce vers me plaît également, mais la répétition ne me paraissait pas nécessaire. Bref ce ne sont que quelques suggestions, il me semble en tout cas que quelques petites améliorations de forme apporteraient beaucoup à ce poème en termes de fluidité et d'élégance. |
papipoete
28/8/2020
a aimé ce texte
Bien ↓
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bonjour Basile
les mots, tous les mots qui nous lient à notre moitié ; qui peu à peu se font rares d'inspiration ; qui se retiennent pour ne pas exploser ; les mots qu'on lance comme une bouée pour ne pas sombrer ; les mots que l'on ressasse, regrette, et telle une remontée de bile ont un goût si amer ! Il y a aussi les mots qu'on prend en pleine gue.., face veux-je dire et qui transpercent comme une mauvaise pluie ; et puis il y a le silence quand on ne se parle plus... NB mais quand les maux naissent de mots, on peut refaire surface, en se rappelant que l'on se dît tant d'amour grâce aux mots. Il y a " dans vos lignes " des mots mal tournés comme au 8e vers ( étouffer malgré nous ce qu'on a de douleur ? ) au 10e vers ( dans SA voix ) je verrais plutôt ( dans LA voix ) au 12e vers ( Est-ce là ) je verrais plutôt ( Sont-ce là ) au 13e vers ( le genou qui SE tombe ? ) au 14e vers ( ...au profond...dans les siens ) mal formulé j'ai l'air de pinailler, mais quand on parle de MOTS, je regarde les vôtres de près ! et dans la balance les pèse... mais il y a du BON dans ce poème contemporain, à l'image de la première strophe ! je le reprendrais en m'appliquant mot après mot ! |
poldutor
28/8/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Basile
Beau thème que les mots; je dirais qu'a l'instar des "langues" d’Ésope, les mots sont la meilleure et la pire des choses. Un proverbe italien dit : "la langue (les mots) n'a pas d'os mais taille l'os"! En effet les mots peuvent adoucir "Il y a les mots doux qu'on lui jette en nuée, Ce qu'on a dans le cœur, de l'amour qui nous reste ; Cette main qu'on saisit..." mais il y a aussi les mots qui peuvent meurtrir : "Il y a les mots durs, disposés sans erreur. Il y a cruauté si parfaite..." Puis il y a les mots tus, ceux que l'on garde pour soi, afin de ne pas faire souffrir l'autre, mais qui nous font souffrir: "Il y a les mots tus, qu'on se garde à la gorge, Dans sa voix qui se brise et n'a pas su pleurer..." Oui les mots sont la meilleure et la pire des choses... Je passerai sur la forme de cette poésie, d'autres commentateurs se sont exprimés. Très beau thème pas trop bien exploité. Cordialement. poldutor |
Robot
28/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai plutôt apprécié ce texte qui nous donne une description de ce que peuvent contenir les mots pour le narrateur. Car les mots sont comme les truites en rivière, fluctuants selon le pêcheur qui les amorce.
Je relèverai ce bizarre "genou qui "se" tombe" qui dénote de l'ensemble. Pour le reste je ne renie pas le plaisir que j'ai eu à lire plusieurs fois ce poème. |
ANIMAL
29/8/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Voilà un très joli poème qui raconte toute une vie à deux avec ses hauts et ses bas. Se parler, dire des paroles d'amour ou du quotidien, parfois se taire ou ne plus savoir quoi se dire, quelques méchancetés qui fusent sans le vouloir et font mouche, l'usure du temps qui appauvrit le dialogue. Et puis le silence définitif avec la mort de l'un d'eux. Et il ne reste plus que le chagrin de la solitude.
Dommage que quelques formulations hasardeuses viennent ternir ce petit bijou. Par exemple : "Et nous fuit comme si on voulait la tuer" manque de poésie. "Le genou qui se tombe et n'arrangera rien," est une curiosité de langage. Et il y a la répétition du dernier vers des quatrième et cinquième strophe "C'est se hurler les mots qu'on ne peut pas entendre." Si c'est pour appuyer la force de l'affirmation, il y avait d'autres possibilités, entre autres une répétition partielle en changeant juste "entendre" dans l'un ou l'autre vers. J'ai néanmoins beaucoup apprécié ce texte pour la profondeur d'émotion qu'il révèle au delà des mots. |