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Poésie néo-classique
bernalot : Noël 1950
 Publié le 25/12/07  -  4 commentaires  -  1020 caractères  -  139 lectures    Autres textes du même auteur

Croire au bonheur ? L'amnésie est de mise ! De circonstance !


Noël 1950



Bien sûr, il y aura un sapin
Et des cadeaux, et un repas
Sur le bonheur, un faux grappin
Noël aura bien son papa

La guerre vient d'être enterrée
La vie triomphe mais sans gloire
Elle, aux larmes à peine séchées
Lui, empêtré dans son histoire

Elle se souvient d’un détail
Noël sous un tapis de bombes
Une orange de belle taille
Un goût au fort relent de tombe

La fête comme un palliatif
Il pense à ses soldats fourbus
Quelques guirlandes sur un if
Et l’oubli quand on a trop bu

Née tout juste après la victoire
Forte de l’enfance insouciante
Préservée de l’horrible histoire
De miracle elle est en attente

Elle ignore cette souffrance
Ces souvenirs d’un autre temps
Quand la hideur fait résurgence
Et quand il faut faire semblant

Alors, pour elle, est mis en scène
Un bonheur en papier cadeau
Ce jour, elle sera la reine
Remisés seront les sanglots.


 
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   clementine   
25/12/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Touchant et beau.
Réaliste surtout, je me souviens ( je suis née en 1947) de mon enfance, bercée, "gavée" de l'histoire de cette guerre et de toute cette rancune par rapport " aux boches" comme ils les nommaient.
Je pensais qu'ils étaient bien répétitifs de toujours parler de toutes ces histoires, pour moi, ô combien obsolètes.
Il me semblait que tout cela datait de fort longtemps et je trouvais mes parents un peu idiots et rébarbatifs.
Ce n'est que très longtemps après que j'ai réalisé que pour eux c'était une réalité bien récente et que mon père y avait joué un rôle important dans les forces françaises libres.Pourtant de cet elément, il n'en parlait jamais.
Merci à toi Bernalot d'avoir su évoquer cette période sur fond de Noël avec brio.

   Anonyme   
28/12/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Rappeler en effet que l'histoire parfois fut douloureuse. Rappeler qu'il faut savoir apprécier les beaux moments.

   Anonyme   
27/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très doux, très joli. Une belle page de notre histoire et en fin beaucoup d'espoir, faut y croire et ne pas jeter le bonheur papier cadeau même s'il est froissé.
Merci

   Anonyme   
28/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
J'apprécie de plus en plus de m'attarder, comme je le dis parfois dans les couloirs poétiques d'Oniris, où se cachent des petites merveilles.

Je suis une enfant du baby-boum (né 1952), je connaitrais des Noël très heureux, simples, mais chaleureux, gâté juste comme il faut, c'est à dire toujours le cadeau souhaité, et surtout un sapin toujours joliment décoré.

La guerre, j'en entendrai parlé que occasionnellement par mes parents, cela viendra bien plus tard. Mais j'entendrai parler de cette belle orange ainsi que de quelques sucres d'orge.

Votre texte est très émouvant, il est fort bien écrit, il est d'une belle fluidité, je l'ai lu et relu, en éprouvant beaucoup d'émotions.
Les parents essayés d'oublier, la vie reprenait ses droits. Je n'ai jamais eu à souffrir de ce que eux avaient souffert. Ils ont toujours cherché à nous donner le meilleur.


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