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Poésie classique
Bingo : Le pont aux ânes
 Publié le 10/03/16  -  14 commentaires  -  1007 caractères  -  293 lectures    Autres textes du même auteur

"Dans un triangle rectangle, le carré de la mesure de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des mesures des côtés de l’angle droit."
Pythagore – VIᵉ s. avant J.-C.


Le pont aux ânes



Je vais vous raconter un songe que j’ai fait :
Les Grecs en ce temps-là se nommaient des Hellènes
Et la Géométrie embaumait tout Athènes ;
Je marchais au hasard quand je fus stupéfait
De découvrir un homme entouré d’indigènes.

Sous son bras, il portait une règle, un compas,
Chacun le respectait au sein de l’Acropole ;
Pour instruire la foule, il prenait la parole
Et donnait des leçons qui n’en finissaient pas,
Agrémentant son cours par quelque parabole.

Il n’omettait jamais d’évoquer les Anciens,
De ce cercle-carré – l’enfant d’Anaxagore –
Aux éléments d’Euclide, ainsi que Zénodore
Ou le groupe fermé des pythagoriciens,
Conon, Zénon, Hipparque… et bien d’autres encore.

C’est à pareil moment que l’on se sent honteux :
Devant un tel géant, je me trouvais stupide
Et beaucoup plus borné qu’une sinusoïde,
Au point d’en éprouver un état co-matheux !
Hébété, j’ai prié sainte Hyperboloïde.


 
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   Ramana   
15/2/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
"Nul n'entre ici s'il n'est géomètre", pouvait-on lire sur la porte des Mystères. Oui, l’évolutionnisme contemporain (je ne parle pas du darwinisme) est une absurdité, et quand au contenu qualitatif de la pensée, "rien de nouveau sous le soleil". L'intelligence a toujours été le propre de l'homme, et nos lointains ancêtres n'ont rien à nous envier en ce domaine. Votre poème porte un message plus profond qu'il n'y paraît au premier abord, et votre rêve est certes un rêve éveillé.
Pas besoin d'être géomètre pour admirer votre métrique, et c'est moi qui me sens honteux devant votre performance ; comprenez néanmoins que je vous évalue, suprême effronterie de ma part.

   Mauron   
17/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Humour et modestie. J'ai eu, aussi, beaucoup d'émotion en lisant par exemple les développements de Leibnitz sur la "conchoïde" dans son "Discours de métaphysique". Ou ce qu'on écrit aujourd'hui à propos de la théorie des cordes... Tout théoricien nous fait frémir, au fond. Mais votre poème sait parler de cette admiration "cum grano salis", ce qui n'est pas une mince affaire.

   GilbertGossyen   
19/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un bel éloge aux mathématiciens Grecs et à leur apport à la géométrie. Amusant, l'état Co-matheux. Quant à Sainte Hyperboloïde met-elle à sa table une nappe ou deux nappes ?

Je n'ai pas compris le titre, par contre.

   Anonyme   
20/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour... Excellent ! Rien à redire quant à l'écriture classique ici parfaitement respectée... Le thème est savoureux même si, comme moi, on est un peu rebuté par les chiffres... On vous reprochera peut-être la liste des pythagoriciens, moi pas !
Bien aimé l'état co-matheux et Sainte Hyperboloïde, un prénom prédestiné pour la fille d'un prof de maths...
Bravo et merci pour ce voyage chez Pythagore avec un titre qui vaut son pesant d'or.

   Anonyme   
10/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

Marier la poésie et la géométrie était une terrible gageure, doublé
d'une entreprise on ne peut plus délicate.
Le pari est réussi et l'essai transformé, sans l'ombre d'un doute.

Mais il me manque quand même quelques vers exceptionnels
pour que je place l'appréciation à son maximum.
Même si la strophe ultime est un petit bijou avec son état co-matheux

En résumé, dommage que l'auteur s'éloigne du site.

   Anonyme   
10/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour et bravo pour cette poésie historico-géométrique qui aurait pu me plonger dans un état comateux (mais certainement pas co-matheux, tant je déteste tout ce qui se réfère à cette discipline). Les références à quelques grands théoriciens de la géométrie et du terme "Hyperboloïde" est un délice dans un contexte poétique assez inattendu, mais non moins sublime.

C'est techniquement parfait, parfois drôle, intelligent et subtil !

En attendant votre prochaine production,

Bien à vous,

Wall-E

   Anonyme   
10/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De l'originalité, de l'humour et une brochette de matheux célèbres.
" règle, compas, sinusoïde, hyperboloïde (ce serait plutôt Saint que sainte), des termes qui habituellement ne s'affichent pas en poésie ; pourtant, ici oui, et ça passe bien.

" Devant un tel géant, je me trouvais stupide " on ne peut être matheux et littéraire, du moins pas souvent.

   Pimpette   
10/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
sans avoir du tout la science qu'il faudrait pour entrer dans les détails du texte, la lecture m'a régalée!
Ce temps où la 'géométrie embaumait tout Athènes' m'a semblé familier et heureux!

Ces Grecs sont en grande partie les fondateurs de notre culture et faudrait voir à voir de ne pas l'oublier...:-)))
Sans eux, pas de Bingo pour nous faire rire?

Les deux vers de la chute sont bien trouvés! Bien entendu!

   Cristale   
10/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour,

Un songe qui ressemble au récit d' un voyage dans un lointain passé, agrémenté d'humour.

Si je ne me trompe, la métaphore « Le pont aux ânes » utilisée oralement au Moyen-Âge  pour instruire les illettrés, désigne, en géométrie triangulaire, la forme d'un pont triangulaire et des triangles dessinant une tête d'âne.

Je me demande si ce poème n'est pas pas lui-même une métaphore, auquel cas il existe d'autres significations.

Ceci dit, voici des quintils de bon aloi, un ensemble plaisant, une prosodie parfaite, un bouillon de culture bio graphique et métrique, un tout qui n'est pas l'écriture d'un débutant, que j'aime passionnément et même plus pour le côté" pédago-logique".

Les matheux sont souvent d'excellents auteurs de poésie classique.

Superbe !

Merci Bingo.
Cristale

   Anonyme   
10/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonsoir,

Poésie et mathématiques font parfois bon ménage : voyez Paul Valéry ; voyez certains Oulipiens...

J'ai d'abord cru, en lisant les premiers vers, qu'il s'agissait d'un sérieux hommage à Pythagore. Puis, des anachronismes (dans le cas de cette hypothèse) m'ont détourné de ce mauvais chemin pour me conduire (je crois !) sur le bonne voie : une fantaisie rimée, conclue par un jeu de mots et une invocation loufoque.

J'admets facilement que l'ensemble est d'une bonne facture (je goûte en particulier la fluidité musicale des vers, et une ou deux rimes sortant des sentiers battus) et je prends ces vers tels qu'il sont : un amusement joliment composé, et passager.

A bientôt, pour quelque chose de plus grave, peut-être.
A.

   StayinOliv   
11/3/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
étant nul et complétement hermétique aux mathématiques je suis un peu passé à coté de cette poésie. Je dois avouer néanmoins qu'elle est bien construite et que cela doit être difficile de relier l'art et la science, mais le sujet ne m'a pas semblé assez poétique pour me filer la.. ( bon j'arrête là les rimes ). Au plaisir de vous relire !

   Gemini   
11/3/2016
De prime abord, le titre m’a fait penser à un jeu de mots avec l’Hellespont, mais j’ai découvert ensuite cette locution un peu spécifique, et intéressante, qui m’était inconnue. J'ai dû la connaitre sans la connaitre. Enfin, merci. Je m’en servirai un jour pour mes textes.

J'aime d'abord cet emploi du "je", si souvent narcissique, pour se traiter d'âne. Je trouve cela très "smart". J’aime aussi le ton de ce texte, sa limpidité et la qualité de sa facture. Il y a sans doute un beau travail préparatoire (sans vouloir mettre en doute votre bagage, bien entendu) . D’excellentes rimes comme fait / stupéfait, le pas – ici avec compas – toujours difficile à manier pour rester naturel, les 'o' fermés des strophes centrales, et les deux ‘ïde’ à tréma, rimes si rares en poésie. Il y a une belle inversion vers 6 pour éviter la rime interne. Du moins je l’imagine, car je pense qu’on dirait plus naturellement : « Il portait sous son bras ».

En remarque, il m’a semblé curieux d’ « éprouver » un état comateux, puisque le coma est un état d’inconscience, et surtout durant un songe ; (vers 1). Mais disons que le jeu de mots en valait la chandelle.
Par contre, à la suite, « hébété » est un mot parfait pour un âne.
Je trouve enfin votre ponctuation soignée (quoiqu'il me semble que Conon, Zénon et autres méritaient les deux points.)

Il est assez difficile de se prononcer pour dire si le sujet est plus un hommage à la Géométrie (que vous dotez de majuscule) qu'un hommage aux anciens ; les Grecs, mais aussi les anciens en général : « Il n’oubliait jamais d’évoquer les anciens » ou s’il s’agit d’une façon plaisante de se servir de l’histoire, science molle ou douce, pour honorer les mathématiques, science dure, en rappelant qu’à une certaine époque les gens de science étaient autant philosophes que mathématiciens. Bref, une prière pour ne pas les opposer.
C’est peut-être tout ça à la fois ; en tout cas merci de nous avoir dressé ce tableau vivant des universités populaires d’antan. J’ai eu grand plaisir à lire ces lignes (et pas en diagonale !) qui sont, peut-être tout simplement, une délicieuse façon d’illustrer le titre.

PS : question, pourquoi dites-vous « des » et non « les » Hellènnes ?

   Vincendix   
12/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je ne suis pas fan de mathématique mais j’apprécie ce texte parfaitement écrit et cette révision des grands maitres de l’antiquité est intéressante.
Et pour terminer, un zeste d’humour qui rend cet écrit un peu moins technique

   harrycover   
24/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
je ne suis pas adepte de ce genre d'exercice géo-métrique, mais admiratif de la manière démontrée ici et de la pirouette finale.


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