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Poésie en prose
Birdy/Artpentie : Un rêve
 Publié le 20/10/07  -  4 commentaires  -  2485 caractères  -  58 lectures    Autres textes du même auteur

Donner un rêve à lire, voilà ce que j'ai essayé de faire...


Un rêve



Les rues de Londres.
Il y a du soleil dans les rues de Londres. Mon disc man m’ouvre les portes du temps.
Cesaria Évora.
Les filles prennent cette douce teinte cuivre, les murs s’habillent de verdure. Un doux liquide berce mon cerveau. Je reste assise à cette terrasse, le thé fume dans la tasse de porcelaine, le tabac brûle ma langue.
Bientôt le piano, les pieds nus, le verre de whisky. Ta mère est là.

Le sol d’occident disparaît, les murs des villes se dissipent, les larmes de ses mots font apparaître cette rivière. Elle coule le long de mes pieds, je la regarde se perdre au loin. Les hommes fatigués de chaleur prennent un verre au bar. Les pales du ventilateur lentement brassent l’air et la fumée embrumant la pièce sans murs. Les couleurs semblent s’attarder aux vêtements, puis se détachent lascivement. À terre d’ocre se mélangent ainsi les noirs et les blancs des couleurs d’autrefois.

Les sons résonnent aux corps et paraissent les éveiller tour à tour. Le piano parle à ma table, qui parle à ma tasse de thé, qui parle à mon tabac. Mes mains touchent leur conversation, tour à tour, ils se parlent. Comme je voudrais les connaître mieux ces mains. Elles me diraient le secret des choses, mais elles ne m’ont jamais donné plus que l’impression de n’être pas à la hauteur de leurs possibles.
Tout juste caressant ton corps, me permettent-elles d’aimer ce que de toi je ne possèderai jamais.

Et tu es là. Souriante. Tu engloutis toute l’image de ta présence, ton visage prend les sons, les couleurs et les mots.
Et je te regarde, de ses yeux qui me refusent ta vérité. Et ses lèvres qui m’interdisent de te dire… regarde-moi.

Être emprisonnée dans un corps lourd, je voudrais n’être qu’une pensée. De celle qui t’effleureraient l’esprit, j’aimerais être l’image de nos deux corps, le murmure de tes lèvres, n’avoir plus de conscience que celle de t’appartenir.

Combien d’autres y ont perdu la raison ?

C’est bien mon avantage. De raison je n’ai pas plus que de courage.
Je suis entièrement constitué d’impressions, de doutes et de questionnements. C’est bien ce qui me permet de te regarder sans éprouver de frustrations plus que physiques. De celles que l’on résout sans trop de difficulté. Et ton sourire comme réponse aux profondeurs des chutes de civilisations oubliées. Comme un écho aux images de ces livres d’école.

Ne me réveillez pas, je vis.


 
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   strega   
25/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très très poétique, j'ai complètement adoré le début avec ces mots balancés au lecteur comme ça. J'adore, ça fait très dialogues de films noirs je trouve. L'ambiance générale aussi d'ailleurs, la fumée, l'espace, les descriptions.

J'ai beaucoup aimé également la troisième strophe, entre l'absurde et le terriblement concret.

En revanche, le narrateur est bien une narratrice en l'occurence? Non parce que première strophe : "Je reste assise [...]"
Dernière strophe : "Je suis entièrement constitué [...]" qui passe donc au masculin...
Enfin bref, j'ai juste regrêté cette légère perte de poésie à la dernière strophe. Peut-être correspond elle à la perte des illusions...? Je n'y avais pas pensé en fait.

Bravo et merci

   clementine   
25/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'avais lu il y a quelques temps et beaucoup aimé, je pensais avoir commenté et non...
Bon, jamais trop tard.
Une atmosphère nimbée d'irréel, de mystère impalpable, à la fois glauque et magique.
Tu nous fais pénétrer dans un monde où tout devient possible, le monde du rêve, ton rêve.
C'est très bien écrit et si agréable qu'on aurait souhaité que ce soit plus long.
J'adore la fin.

   solidane   
1/7/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Curieux texte, tout n'est que sensations et peut-être sensualité. En cela très original et appréciable. Derrière malaise et difficulté d'être perçus. Un joli moment.

   Anonyme   
23/5/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Je retournai vers votre écriture parce que le texte précédemment lu m'a procuré de drôles d'émotions, dans le sens il m'a beaucoup touché et qu'il a révélé un peu de mon histoire.

Ici encore nous voilà transposés dans ce monde qui faite transparaître votre ressenti, troublant et énigmatique. Mais chacun être humain est ainsi fait de ces ambiguïtés qui le vacillaient au fil de ces émotions.

"Les sons résonnent aux corps et paraissent les éveiller tour à tour. Le piano parle à ma table, qui parle à ma tasse de thé, qui parle à mon tabac. Mes mains touchent leur conversation, tour à tour, ils se parlent. Comme je voudrais les connaître mieux ces mains. Elles me diraient le secret des choses, mais elles ne m’ont jamais donné plus que l’impression de n’être pas à la hauteur de leurs possibles.
Tout juste caressant ton corps, me permettent-elles d’aimer ce que de toi je ne possèderai jamais."

C'est la partie de votre texte qui me délivre un message, tout particulièrement " mais mains touchent leur conversation ...", plus loin encore je lis "e suis entièrement constitué d’impressions, de doutes et de questionnements." Nous en sommes là aussi parfois, aucun être n'échappe à cette interrogation, c'est en fait notre force, ce pouvoir de réflexion.

Comme elle sonne fort cette dernière phrase "Ne réveillez pas, je vis" . J'aime vraiment beaucoup votre écriture, vous êtes vraie.


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