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Récit poétique
BlaseSaintLuc : Et si je vous parlais de nous ?
 Publié le 24/02/21  -  8 commentaires  -  2663 caractères  -  121 lectures    Autres textes du même auteur

Peut-être un pamphlet de nous-mêmes sur cinquante ans d'idées et d'actions qui nous ont menés où nous en sommes.

À défaut d'y voir rouge, je me suis mis au vert !


Et si je vous parlais de nous ?



Nous étions jeunes et beaux, sur les chemins de fer de l'avenir, les besaces pleines de vent et de courants d'air, sérieux sous nos mèches folles, fous et indolents aux conseils des sages, insolents, pleins de morgue, faisant face au vieux monde, pour mieux rire à sa barbe et lui tirer la langue. Nous étions peace and love, Nuclear Nein Danke !

Sous des tilleuls verts et bien d'autres ombrages, adolescents trouvères, alcooliques avant l'âge, nous allions tout changer, renverser les montagnes, nous pissions dans les fleuves, indomptables et bravaches, nous étions les géants d'une lampe magique, à la fois Aladin et génies pneumatiques. Nous jouions aux dés avec des pavés de sable, écrivant sur les murs des mots trop forts pour nous, naufragés des idées, boat-people de mers où nous ne naviguerions jamais.

Nos songes envolés dans la fumée des houkas, nous avions consommé rock’n roll et vodka, désœuvrés sans allure, nous revenions de loin, des confins de l'Atlas ou du Rif marocain. Jolis marins en vérité, marie-jeanne à la proue, capitaines boit-sans-soif de révolution d'Octobre, anarchistes mondains au café du commerce, nous avions la chique molle et les jeans de travers.

Bientôt, nous allions rendre les voiles de l'air gaullien, une Nationale était là comme un signe d'espoir, accompagnés par la musette d’un Giscard en vadrouille, la "7" était là !
Porte-bonheur pour d'anciens nouveaux riches, porte vers l'azur d'une côte postiche, nous avions perdu toutes gloires et toutes couronnes, nus comme des vers sur des plages d'or, battus par de non-vagues, aux galets sans galions, vainqueurs apocryphes, héros ou Éros que l'histoire envoie paître aux prépuces des veaux, marchands de baratin, à la foire d'empoigne.

Après L'Amoco sur les côtes de Bretagne,
deux crises du pétrole qui nous collent aux baskets,
franchissons Solutré suivant comme un seul Sisyphe
le sphinx élyséen qui gravit la montagne,
pour mieux voir avec lui de là-haut le nuage de Tchernobyl, tiens le voyez-vous au loin à la garde-frontières ?

Nous avions alors plus ou moins vingt ans.

Et maintenant ?
Après le bovin, le Gaulois réfractaire ? Qu'allons-nous devenir, sous le masque et sans plumes ?
Sommes-nous donc les propres variants d’un virus avarié ?
La cécité sous la poche des yeux, mentalités occidentales, incapables de voir le monde au-delà de nos propres nombrils.
Nous nous réchauffons sous des cieux plus beaux, climato-sceptiques d'un enfer invisible.

Un astéroïde du nom d'Apophis viendra peut-être un jour tout remettre à zéro.


 
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   Miguel   
12/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime bien cette ironie distanciée pour évoquer une jeunesse qui est aussi la mienne, notre prétention à changer le monde, notre assurance, et tout ça pour ça ... Mais je pense q'une bonne relecture du texte permettrait de le délester des nombreuses fautes, d'orthographe ou de frappe, qui le gâtent. Il faudrait le reproposer ainsi fini.

   Capry   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Lecture agréable, accrocheuse, on se laisse porter par le voyage qu'offrent vos mots.
On sent les périples d'une vie bien "consommée et consumée" (si vous me permettez cet humour).
Le narrateur sent sa vie se dégrader et finit sur une touche pessimiste en espérant une astéroïde... remarquez on peut s'attendre à tout.
J'aurais apprécié le soutien des ainés dans votre dernier paragraphe, la force qui vous a aidé toutes ces années pour accompagner la jeunesse dans cette crise sans fin.

[Sommes-nous donc les propres variants d’un virus avarié ?
La cécité sous la poche des yeux, mentalités occidentales, incapables de voir le monde au-delà de nos propres nombrils.
Nous nous réchauffons sous des cieux plus beaux, climato-sceptiques d'un enfer invisible.]
Ce passage est triste, il est certainement réaliste...

Je suis d'accord avec vous, le pire est peut-être devant nous avec le climat. Je suis sûre que l'être humain sera capable de prouesses avant même que l'univers s'en mêle.

Merci pour votre récit, il est assez original, le lexique varié (je vais devoir 'googleliser' certains mots) sans craindre d'avouer, ni d'heurter. J'en ai apprécié la lecture.

   ANIMAL   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Eh oui, les belles idées "Il est interdit d'interdire", "Love and Peace", tout ce que rappelle ce texte, pour en arriver à quoi ? A une société fliquée comme jamais, à un dirigisme d'état qui regarde très loin à l'est et pèse chaque jour un peu plus fort...

Un texte très intéressant qui rappelle que "l'enfer est pavé de bonnes intentions" et montre la dichotomie totale entre les pensées et les actes de cette génération qui, par laxisme, s'est laissée embarquée par le monde qu'elle dénonçait. Malgré lui, le beatnik a ouvert la voie à l'esclave pucé.

Ce texte a un joli rythme qui le rend agréable à lire. Néanmoins, je l'aurais vu plutôt en rubrique "Réflexions-Dissertations" tant il soulève le tapis des cinquante dernières années pour montrer ce qui se cache dans la poussière des espoirs déçus.

Les doux-rêveurs évoqués dans cette prose ont creusé les ornières et tout le monde roule avec eux vers.... "no future".

   Corto   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Retrospective intéressante.
Le titre est un peu audacieux s'il a la prétention d'inclure le lecteur dans ce "nous", vite suivi de "peace and love". Certains se reconnaîtront, d'autres beaucoup moins: question de génération, de choix de vie, d'interrogations personnelles.

Ces réserves formulées le tableau est fort bien construit, les formules grouillent de belles trouvailles comme "Jolis marins en vérité, marie-jeanne à la proue, capitaines boit-sans-soif de révolution d'Octobre, anarchistes mondains au café du commerce" ou celle-ci, ma préférée: "Qu'allons-nous devenir, sous le masque et sans plumes ?"

Un texte enlevé, évocateur, qui interroge aussi bien le passé que le futur. Une superbe dernière phrase en final.
Bravo.

   papipoete   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour BlaiseSaintLuc
" c'est du Blaise ; on le reconnaitrait parmi cent ! "
Nous étions des Danny le Rouge, qui voulions tout changer en merveilleux, dans ce monde de misère... où nous buvions sans soif, fumions du pas très clair, et suivions sans tiquer cet ancien ministre de Guy Mollet qui laissa " tomber bien des têtes " dans l'ascension de la Roche de Solutré...
NB à part ceux que seul le babyfoot intéressait, la vision du monde ne pouvait qu'être autre que celle vécue sous nos 20 ans !
Et vas-y que je ferais ci, et vas-y que je changerais ça ! Mais, comme l'âge qui avance, la réalité nous rattrape et bon gré mal gré, la coupe de cheveux s'accorde avec chemise et cravate, et l'on passe la " patate chaude " au suivant...
De la colère... pacifiste, des idées des idées des idées, et passe le temps

   Anonyme   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Fille de Dieux et nymphe transformées en monstres… Nous les avons tant aimées. Nous avons été déçus. Du Rouge au Vert, de Charybde en Scylla … Cette conviction qui nous incite à hisser cette masse informe qui nous écrasera. Mais la jeunesse a les épaules larges, le sport sans doute… ( je sais, je tourne la sauce à ma manière…)
Sur la forme : c'est bien écrit, fluide, clair. Je suis même parvenu à ressentir toute la poésie que je perçois dans le (bon) classique. Lecture des plus plaisantes. Merci.

   Edgard   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Ce récit (qui n’est guère un récit) poétique (sans doute, sans doute…) nous emmène dans une longue rétrospective des lamentations sur notre sort. C’était mieux avant… C’est bien écrit, mais le fond est tout ce qui m’irrite légèrement. Légèrement, j’insiste, car ayant l’âge d’avoir été eux et celui évidemment d’être nous… sans l’être devenu… enfin, peut-être… (c’est peut-être un peu fait pour ça : irriter le lecteur…)
CF la chanson de Brassens. De la dernière averse ou des neiges d’antan…je préfère en rire, comme lui.
Voilà pour le fonds.
Pour la forme, j’ai mieux aimé « Balade pour un fou » qui m’a semblé plus spontané, plus alerte. Finalement on s’arrête sur votre texte. C’est l’essentiel.
Bien cordialement.

   Lariviere   
25/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai aimé ce récit poétique. L'écriture est alerte, rythmé, musicale, inventive dans le style, le propos n'est pas simpliste, le fond bel et bien présent.

Tout la poésie que j'aime.

Merci pour cette lecture et bonne continuation !


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