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Poésie contemporaine
BlaseSaintLuc : Exit Blues
 Publié le 17/07/24  -  5 commentaires  -  765 caractères  -  118 lectures    Autres textes du même auteur

Ce ne sont pas toujours les musiciens qui gagnent le gros lot.
(Ni les petits lots d'ailleurs…)


Exit Blues



Je m'attarde au coin sombre du trottoir,
Où les reflets nocturnes dansent leur blues,
Comme un fleuve vers l'obscur purgatoire,
Le jazz épanche une mélodie jalouse.

Les feuilles, gorgées de profonde noirceur,
Reflètent la couleur intense de tes yeux,
Enivrant l'air des dernières heures,
Les dés roulent sur un tapis silencieux.

Au fond du désespoir, un navire se perd,
Sous une pluie torrentielle, pourpre de caniveau,
Dans les larmes du ciel, un amer repaire,
Musique céleste pour un dernier tango.

Les ultimes fêtards disparaissent dans la nuit,
Je t'ai perdu au milieu du blue note.
Je range ma guitare au fond de son étui,
Un verre de whisky sera mon antidote.


 
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   Polza   
17/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Je recommence à écrire mon commentaire. Je l’avais fait une première fois pour la petite histoire, mais je suis parfois long entre le temps où je commence mon commentaire et où je le termine. Quand j’ai cliqué sur « envoyer », j’avais déjà été déconnecté, je n’avais pas fait de sauvegarde !

La plupart du temps, ce sont les musiciens qui repartent avec la fille que tout le monde convoitait secrètement. Ici, c’est l’inverse et l’idée de départ est bonne du coup.

On assiste aux états d’âme du guitariste (peut-être chanteur également), avec une certaine compassion pour son blues en ce qui me concerne.

J’ai trouvé judicieux de proposer ce poème en catégorie contemporaine, ça laisse plus de possibilités de rimes et je les ai trouvées bonnes dans l’ensemble (petit bémol pour caniveau/tango).

Le désespoir est bien dépeint avec des mots comme « sombre/nocturnes/l’obscur/profonde noirceur/amer »

« Les feuilles, gorgées de profonde noirceur,/Reflettent la couleur intense de tes yeux » j’ai apprécié l’opposition « profonde noirceur/couleur intense »

« Musique céleste pour un dernier tango. » si j’avais bien aimé que le jazz (proche du blues et avec lequel elle partage le blue note) épanche une mélodie jalouse, j’ai moins été séduit par l’apparition du tango. Puis ça fait un peu « Le dernier tango à Paris » avec des images que je n’apprécie guère, mais j’avoue que c’est très personnel comme ressenti (pléonasme s’il en est).

« Les ultimes fêtards disparaisent dans la nuit, » je vous signale juste pour la forme qu’un S a disparu avec les ultimes fêtards, il est encore temps de le rattraper avant publication !


Merci pour cet Exit Blues, style que j’aime beaucoup, de Robert Johnson en passant par Seasick Steve, sans oublier l’incontournable BB King que j’ai eu la chance de voir en concert au Festival de jazz à Vienne en je ne sais plus quelle année (mais il était vivant, ça, je m’en souviens très bien !).

Polza en EL

Édit : Après avoir lu le commentaire de Geigei, je pense qu’il fallait lire « Je t’ai perdue », enfin, j’imagine…

J'édite pour la deuxième fois aujourd'hui !

Comme le souligne Cyrill, rien n'indique le sexe de l'être désiré.
Peut-être le dernier tango n'est pas si anodin que cela dans ce cas et qu'il suggère poétiquement qu'il s'agit de l'amour d'un homme pour un homme en évoquant la fameuse scène qui fit tant débat au cinéma (c'était un homme et une femme dans ce cas précis). À voir avec BlaseSaintLuc lui seul peut nous le dire...

   Geigei   
10/7/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Les clichés autour du blues sont mis en mots.

La lecture est possible, assez fluide.
On entrevoit "purple rain" au détour d'un caniveau.

Pas compris "Je t'ai perdu". De quoi ou de qui s'agit-il ?
Pas compris "dernier tango".

   Provencao   
17/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour BlaseSaintLuc,

"Au fond du désespoir, un navire se perd,
Sous une pluie torrentielle, pourpre de caniveau,
Dans les larmes du ciel, un amer repaire,
Musique céleste pour un dernier tango."

Cette musique céleste est un joli psaume à l'origine, à la cause, mais un tel "art" d'Amour n'est, on le sait, pas toujours celui que l'on décide de suivre...

Merci pour cette délicatesse, merveilleusement écrite.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Cyrill   
17/7/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Salut BSL,
Ah les attendus ! Je ne vois nulle part que le narrateur est masculin, et quand bien même il pourrait fort bien avoir perdu-u un amour masculin.
Ces choses dites, j’ai apprécié l’atmosphère de sortie de boite de jazz, le bleu nuit qui règne sur le tableau, la part de contingence amenée dans le vers8 : « Les dés roulent sur un tapis silencieux. », qui semble presque inhérente à la situation.
Le quatrain 3 exprime particulièrement cette idée de déréliction avec l’eau, qui déjà présente avec le fleuve du vers3, est invitée en abondance : « pluie torrentielle », « caniveau », « larmes du ciel ».
La musique coule, « Le jazz épanche » : je ne puis qu’approuver !
Votre poème est assez visuel et reprend des poncifs sans trop cependant nuire à sa singularité.
Je suis moins emballé par le dernier vers dont la tournure est un peu triviale.
Merci pour le partage et bonne continuation.

   papipoete   
17/7/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
bonjour Blase
Déjà, je suis content de voir régulièrement, paraître de nouveaux poèmes de Vous !
S'attarder dans un coin sombre du trottoir, alors que les accents de musique résonnent encore de ce jazz, épaississent mon désespoir... je t'ai perdu sur une note de guitare.
NB un texte dont le héros ne semble pas être au meilleur de son moral ?
quelques interrogations de ma part ( de l'ordre du bémol )
- 5e vers ( les feuilles ? ) d'arbre, de partition, d'écriture ?
- 14e vers ( je t'ai perdu... ) u ou ue ? Lui ou elle ne me pose aucun problème !
l'ensemble est si ténébreux... et je vois un style poétique, résolument " contemporain " avec ses rimes Masculine/Féminine... et la métrique irrégulière.


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