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Poésie libre
BlaseSaintLuc : Le spleen d'un masque sans carnaval
 Publié le 14/03/21  -  6 commentaires  -  588 caractères  -  227 lectures    Autres textes du même auteur

Quand on nous prive de tout, reste le spleen…
L'homme est un être social, sans son « théâtre », la vie est une illusion.


Le spleen d'un masque sans carnaval



Perturbatrice de l'espace des songes,
Oh, quand la nuit se délecte du vide !

Les rêves troublés dans l'onde inamovible
Resteront les galets, au fond de l'océan.

Le vent ainsi portera les feuilles mortes
Des désirs enfuis de nos inhibitions.

L'oiseau-lyre, survolant la montagne,
Frôlera les nuages, dans un adieu lointain.

Nous porterons masques, sur nos pâles visages
Et la couleur du deuil, sur nos tristes plastrons.

Ainsi défileront les ombres sans carnaval
D'un théâtre perdu, au bal des illusions.


 
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   papipoete   
14/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour BlaseSaintLuc
Voilà des distiques ne fleurant guère le style de notre poète, mais ravissant les yeux par leur délicate tournure, nous entraînant dans ce tourbillon de spleen.
NB j'aurais bien vu ces jolis vers portés par une chanson, pas forcément sur l'air d'un requiem, mais avec la musique de " avec le temps, avec le temps va... " par exemple.
Chaque petit couplet a son charme, mais le second porte un petit plus !
Je ne veux pas dire que je n'aime pas le " Blaise " habituel, mais celui-ci me séduit !

   Provencao   
21/3/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Merci BlaseSaintLuc pour ces mots forts où pour échapper à la paréidolie, vous nous conviez à un doute presque radical dont on ne sort que par " Ainsi défileront les ombres sans carnaval
D'un théâtre perdu, au bal des illusions." Dont l'unique attribut certain reste encore la pensée. ...

J'ai beaucoup aimé.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Robot   
14/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bien que je sois loin de partager le fond de ce texte, je trouve que l'expression poétique de ces vers est bien développée. Il y a de la mélancolie dans ces distiques qui expriment l'ambiance suscité par cette désolation.

Je dois dire que personnellement même en cette période je ne ressens pas ce spleen que l'on nous ressasse. J'ai l'impression que certains de nos contemporains cultivent cette morosité plutôt que de la combattre en s'investissant dans des activités artistiques, en participant à des domaines où l'entraide demande des bras et des têtes.

Et puis, nos médias en serinant à longueur ses informations négatives se complaisent à entretenir cette affliction morbide.

Reste que ce poème est rédigé dans une belle langue et c'est surtout celà qui compte en poésie. L'écriture parvient à nous faire ressentir cette mélancolie. Arriver à traduire un sentiment n'est pas toujours évident. Ici c'est réussi.

   Anonyme   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Dans une sorte de mélancolie existentielle, sans cette magie inexplicable qu’on appelle faute de mieux, le spleen, la vie ne serait rien de plus que conceptuelle, formelle ; et où la froideur de l’âme l’emporterait sur un monde devenu sec, tournant au ralenti. Car pour vivre, l’Homme a besoin de mystère et de rêve, de cette ivresse, de cette fête intérieure.

Je trouve ces deux vers magnifiques :

« Et la couleur du deuil, sur nos tristes plastrons »

« D’un théâtre perdu, au bal des illusions. »

Merci à l’auteur pour ce poème empreint de tant de musicalité.
dream

   Castelmore   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très belle évocation du spleen, avec, au sein d’un ensemble très musical, des vers exceptionnels :
« Et la couleur du deuil, sur nos tristes plastrons.
D’un théâtre perdu, au bal des illusions »

Mais si l’oiseau lyre s’en va,
le porte plume ne peut redevenir oiseau,
l’enfant ne peut être sauvé ...
et nous resterons à jamais prisonniers du « deux et deux font quatre, quatre et quatre font huit ... »

S’il te plaît Blase fait revivre les rêves dans un prochain poème...!

Castelmore

   Ombhre   
24/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour BlaseSaint Luc,

un beau poème, d'une extrême concision, ce qui n'empêche en rien de résonner "d'une langueur monotone" dans le cœur du lecteur que je suis. La forme est ciselée, le rythme prenant, les images parlantes...

Comme des échos d'un certain Baudelaire :-)

J'ai particulièrement apprécié le second vers, tellement explicite, et les deux dernières strophes, décrivant ce bal de la vie où, parfois, nous ne voyons plus qu'illusions.

Merci pour ce beau partage.

Ombhre.


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