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Poésie libre
BlaseSaintLuc : Poussière d'Afrique
 Publié le 23/09/18  -  14 commentaires  -  797 caractères  -  281 lectures    Autres textes du même auteur

Il nous faudra la mémoire de l'éléphant pour nous souvenir, un jour, de ce qu'était le monde.


Poussière d'Afrique



Comme un gros éléphant qui traîne sa misère,
Qui traîne sa tristesse dans la poussière d'Afrique.
Dans les fleuves de sang, dans les rivières sales,
Comme un gros éléphant qui passe lourdement,
Qui passe pour la dernière fois,
Devant le baobab son majestueux jumeau.
Comme un gros éléphant qui ne demande rien,
Qui a de la mémoire et qui a du chagrin.
Comme un gros éléphant, quelque part dans la brousse,
J'irai mourir enfin délivré de ma peur,
Délivré des tourments et des chasseurs d'ivoire.
Comme un gros éléphant, délivré de sa frousse,
J'irai me cacher loin, où personne ne va,
Au cimetière mythique des géants de poussière,
Rejoindre mon clan, fier troupeau d'Afrique,
Rejoindre les fantômes d'un monde d'autrefois.


 
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   izabouille   
4/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime beaucoup la répétition "comme un gros éléphant..."
Cette poésie donne à voir des images de nostalgie, de tristesse, de mélancolie... et c'est très beau. J'ai voyagé sur le dos de cet éléphant et j'ai ressenti sa lourdeur et son envie de fuir le monde.
Il y a juste la répétition de "délivré" qui me dérange un peu :
"J'irais mourir enfin délivré de ma peur,
délivré des tourments et des chasseurs d'ivoire.
Comme un gros éléphant délivré de sa frousse"
Je suggérerais de mettre un "libéré" pour supprimer un "délivré", mais ce n'est que mon avis. ça n'enlève rien au fait que j'ai beaucoup aimé.
Merci pour ce voyage à dos de gros éléphant.

   Anonyme   
7/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La reprise de mots d'un vers à l'autre donne du rythme à votre poème et la répétition de " comme un gros éléphant" me paraît bien épouser la marche lente, lourde et crépusculaire du pachyderme.

J'ai aimé la douceur-triste qui émane de votre texte, écrit avec des mots simples et parsemé de quelques images.

Enfin, ce poème évoque avec justesse ( grâce au parallèle : mort de l'éléphant / mort de l'Afrique ) la fin d'une Afrique belle et fière, détruite peut-être par la guerre " fleuves de sang". Ere révolue.

Merci pour ce partage

   Brume   
7/9/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour

Je vois cet animal majestueux emprunter ce chemin de poussière d'Afrique. Un chemin qui aurait dû nous emmener dans un monde sublime. Mais c'est le regard du chagrin qui nous montre l'envers du décor, cette triste réalité : " Dans les fleuves de sang, dans les rivières sales"

Belle intensité de l'émotion qui émane du gros éléphant, qui émane de votre poème, la mélancolie m'enveloppe. Le visuel me subjugue.

Superbe comparaison, elle est vraie :
- " Comme un gros éléphant qui passe lourdement,
Qui passe pour la dernière fois,
Devant le baobab son majestueux jumeau. "

Poème fort en émotion, émouvant, et de toute beauté.

   papipoete   
23/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour BlaiseSaintLuc
Quand tout sera fini pour moi, qu'il sera enfin temps de trouver la paix éternelle, je songerai une dernière fois à ce qu'était le monde ... avant la destruction, la cupidité, le commerce de l'ivoire entre autres pillages pour se vautrer dans le mal !
Loin des regards, apaisé, là où gît le fantôme du bien, je m'étendrai fermant les yeux, et m'endormirai à jamais !
NB l'éléphant, symbole de force tranquille, va d'un pas lourd, mais son air éternellement triste semble nous dire << ne voyez-vous pas ce que l'homme fait à la Terre ? >>
Si malheureusement, et comme toi, j'ai mal à ma planète ...
Le leitmotiv " comme un gros éléphant " appuie ( de tout son poids ) sur cette litanie que le terrien a du mal à entendre !

   Anonyme   
23/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
L'anaphore joue parfaitement son rôle dans cette poésie.
La métaphore est judicieusement choisie pour traduire le sentiment de l'auteur.
Des images très expressives " Dans les fleuves de sang, dans les rivières sales".
" Qui passe pour la dernière fois,
Devant le baobab son majestueux jumeau "

" J'irai mourir enfin délivré de ma peur,
Délivré des tourments et des chasseurs d'ivoire " la souffrance causée par la cupidité de l'homme ; celle qui va le conduire à sa perte...

" Rejoindre les fantômes d'un monde d'autrefois " un vers qui clôt magnifiquement ce poème sombre mais beau.

   Anonyme   
23/9/2018
Ce qui met votre pièce par terre, au-delà de la prosodie et de la construction aléatoires, c'est que rien ne vient justifier la comparaison et donc que le sens fait défaut, ce qui, de mon point de vue, est rédhibitoire ( si je voulais être méchant, je dirais qu'elle est parfaitement résumée en son quatrième vers ).
Désolé, Jean-Luc, je vous aime bien mais, comme vous l'avez compris, pour moi c'est un flop.
Je m'abstiens d'évaluer votre texte largement inabouti, puisque, paradoxalement, je ne peux pas dire non plus : "je ne l'aime pas", mais je m'efforce de juger avec ma raison plutôt que de me laisser fourvoyer par mes sentiments.

   Cristale   
24/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"Comme un gros éléphant, délivré de sa frousse,
J'irai me cacher loin, où personne ne va,
Au cimetière mythique des géants de poussière,
Rejoindre mon clan, fier troupeau d'Afrique,
Rejoindre les fantômes d'un monde d'autrefois."

En contemporain, je ne peux évaluer la prosodie mais je remarque une application de l'auteur à garder un rythme régulier qui donne à l'ensemble une allure cadencée comme la démarche de l'éléphant, animal sensible et intelligent, mon animal préféré d'ailleurs.
Les images sous-jacentes de ce poème expriment une nostalgie douloureuse ; préférer le stade final plutôt que subir les affres du monde.

Joli poème Jean-Luc, bravo !
Je sens que sous peu vous maîtriserez parfaitement l'alexandrin.
Cristale

   Quidonc   
24/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il nous faut de la mémoire pour se souvenir de ce qu'était le monde, mais on aimerait parfois ne pas en avoir pour oublier ce qu'il est. Violence et pollution.
La mémoire est parfois un fardeaux que l'on traîne comme un gros éléphant jusqu'au terme de notre poussière.
Une poésie qui pose question.

Merci et bravo

   Castelmore   
24/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette plainte rythmée au pas du pachyderme semble à son début s'élever au dessus de la brousse, planant sur des villages d'hommes anciens et sages, un murmure sourd et lent presqu'un râle qui nous dit ...je meurs de votre vie ...

"Délivré(e) des tourments " la plainte se fait cri , acte de foi et de rejet aux accents d'un Sully Prudhomme ... " Toujours seul, victime ou vainqueur "

Beau comme un coucher de soleil sur la savane et qui, comme lui malheureusement, nous quitte trop rapidement.

   hersen   
26/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour BSL,
Un poème que j'ai beaucoup aimé. A la fois sa forme ramassée et l'anaphore donne une impression d'inéluctable.

Tiens, je ne sais même pas quoi dire de plus tellement il dit tout !

merci pour la lecture;

   Anonyme   
27/9/2018
Si la forme bien inspirée et la manière de dire, avec ses métaphores très imagées, donnent à ce poème toute sa résonance, je n’ai aucune complaisance pour le message qu’il délivre.

J’en ai un peu marre de ce pessimisme ambiant qui donne à penser que tout est noir sur notre planète, ce pessimisme que l’on se croit obligés de décliner sous toutes ses formes, même si j'ai bien compris que c'est la frousse qui pousse, comme un gros éléphant, à fuir la brousse...

Pardon BSL, si ton poème est la goutte d’eau qui fait déborder le vase aujourd’hui, ton écriture, elle, s’affirme de jour en jour. Ici elle a cultivé l'anaphore pour marteler tes mots qui vont droit au but. Et c'est bien là l'essentiel, il me semble...

Je ne vais pas noter, car trop partagée entre le fond et la forme, et les émotions contradictoires qui se bousculent...

A te relire sur un autre sujet moins brûlant


Cat

   INGOA   
29/9/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Le titre est prometteur et pour moi un peu trop en décalage avec ce safari partant si bien interprété par Eddy Mitchell dans son "cimetière des éléphants".
Je trouve votre narration un peu trop "épique" et résolument non : l'Afrique n'est pas faite que de poussière, de fleuves de sang, de rivières sales où nombre d'éléphants traînent leur misère. Y adosser le mal être propre à mille raisons, me semble très caricatural.

   Kherza   
28/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai adoré cette métaphore de l'éléphant symbolisant la fatigue, la longue marche pesante vers la fin. Cet être balourd, maladroit, superbe et courageux pourtant, qui se retrouve en chacun de nous. Merci!

   Eki   
25/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Vous avez enfilé la peau du pachyderme avec une certaine tristesse mais comme je vous comprends...
Plus qu'un barrissement perçant, c'est un cri de souffrance exprimé là.
25 000 à 30 000 éléphants tués chaque année...Il faut que l'homme arrête de se comporter comme un animal sauvage.


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