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Cyrill
9/5/2022
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Je suis toujours bien disposé devant le thème de la mer, inépuisable certes mais encore faut-il savoir le renouveler. Ici, j’ai beaucoup aimé certaines des métaphores qui émaillent ce poème : vertèbres saillantes, ventrus terrils mouvants et affamés, le poids de l'horizon … D’autres m’ont paru plus prévisibles.
Malgré tout ce poème possède un souffle, du mouvement, il chahute le lecteur-marin que je suis avec son rythme assez cabossé, du moins jusqu’au pénultième quatrain. Pour le dernier ça se calme, et c’est en adéquation avec la mer redevenue raisonnable. J’ai aimé aussi au deuxième quatrain voir le narrateur prendre fait et cause pour le sort des naufragés, ça rend l’immersion plus aisée. Merci pour cette belle lecture. |
Anonyme
25/5/2022
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Je l'avoue, en Espace Lecture je n'ai pas eu la vaillance de commenter votre poème alors que j'en avais envie, surtout à cause de ce vers :
Par de ventrus terrils mouvants et affamés J'aime vraiment l'image à l'œuvre ici, vos vagues-terrils, si j'ose dire, m'ont flanqué une claque à la figure. Certains autres vers, par-ci par-là, m'ont parlé par leur simplicité expressive, notamment les trois premiers du dernier quatrain. Mais. Gros mais : j'ai souvent eu l'impression au cours de ma lecture que vous portiez essentiellement votre attention sur le respect du contrat "un vers = douze syllabes" sans vous préoccuper le moins du monde du rythme interne, à chaque fois, de ces douze syllabes. C'est là que j'ai provisoirement renoncé à vous indiquer les endroits où, selon moi, le chaos rythmique de votre poème a fini par le faire sombrer. (Si l'effet était voulu pour exprimer rythmiquement la furie marine, je pense que c'était trop genre trop trop.) Les jours de tempêtes où la mer défilante La sixième syllabe, celle à l'hémistiche, est une syllabe de faible accentuation (muette oralement). En la plaçant à cette position vous en faites une syllabe d'appui de votre vers, si bien que moi lectrice je suis censée scander Les jours de tempêTEU zoù la mer défilante et que c'est moche. Courbe le dos, montre ses vertèbres saillantes Même remarque : Courbe le dos, monTREU ses vertèbres saillantes Crachant vers le ciel ses gouttelettes de brume L'hémistiche se situe après "ses", la coupure entre l'adjectif possessif et ce à quoi il se rapporte n'est pas naturelle. Entend soudain sous une voile sans gréement La césure du vers se situe au milieu d'un mot : u/ne. La coque sans mât se brise dans le bouillon Césure au milieu de l'expression verbale pronominale : se/ brise. Quelques flaques d'eau s'écoulent sur les frontons Césure au milieu d'un mot : s'é/coulent. Et l'on entend simplement la mer respirer Césure au milieu d'un mot : simple/ment. En d'autres termes, je me suis dit qu'il y avait par moments de l'idée mais qu'il faudrait encore des efforts pour arriver à une expression à mon goût. (D'un autre côté, y a guère de raison que tel soit votre but, satisfaire mon goût.) |
papipoete
25/5/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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bonjour Bodelere
J'arrive seulement, ayant eu à dégourdir mes guiboles derrière le déambulateur de ma tondeuse ! Je lis un récit de femme de marin, qui les jours de tempête s'apprête à manger seule, à manger froid une fois encore jusqu'à cette fatale attente qui ne verra point de retour. NB le film de la mer en furie, déroule sa pellicule dans cette tête où s'emmêlent filets et mâts brisés ; les rugissements des vagues scélérates qui viennent éperonner ce bateau tant attendu, sonnent en roulements de tambour que le Diable orchestre sur cette écume. Et toujours rien à l'horizon... la femme se rongera les sangs et aves et paters s'égrèneront dans ce coeur tremblant. Je ne sais si la mer devenue à nouveau tranquille, rendra à cette épouse, cette mère, cette fiancée celui qu'on attend tout le temps, dès qu'il prend la mer... la seconde strophe est ma préférée ; mais un peu plus loin le " bouillon " où se brise la coque... me semble soudain trop léger au milieu de ce drame qui se joue ( dans la tête de celle qui pleure ) La suite quand le calme est revenu, est comme une baume sur la douleur ; on espère... techniquement, je vois des dodécasyllabes... de 12 pieds, mais les rimes semblent forcer le passage ( dépassée et affamés = féminine/masculine ) et des singulier/pluriel... mais ma vision du récit me plaît, et j'espère qu'elle est la même que celle de son auteur ? |
Donaldo75
26/5/2022
a aimé ce texte
Bien
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L’exergue prévient le lecteur sur le thème inépuisable de la mer ; ici, le traitement est intéressant, avec des images parfois iconoclastes comme celle des « ventrus terrils mouvants et affamés » que j’ai pour ma part bien aimée. Sinon, il y a un petit côté exercice d‘atelier d’écriture qui heureusement dépasse un peu le thème et ne tombe pas dans le scolaire de chez syndicat d’initiative de je ne sais quelle ville côtière qui n’aurait que la mer pour attirer le chaland. C’est donc une lecture agréable, avec des axes d’améliorations sur le rythme – par exemple, dans le second vers – afin de passer en classique même si je vois que ce poème est placé dans la catégorie poésie contemporaine. Au-delà de la question du tiroir, c’est aussi le moyen de parfaire la métrique et de rendre la lecture plus fluide.
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chacalchabraque
27/5/2022
a aimé ce texte
Bien
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je lis avec rythme tes alexandrins, comme le flux et le reflux des vagues. Belle description de la mer démontée; j'aime l'image des oiseaux en retard. par contre le repas froid, est-ce pour les oiseaux en couple où madame sterne a préparé des petits poissons ou c'est la foyer du marin disparu ?
En règle classique ton vers 13 a 13 syllabes à cause que le ée suivi d'une consonne fait une syllabe. Mais bon en s'en fout. Bref j'aime ce poème. |
Polza
31/5/2022
a aimé ce texte
Bien ↑
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C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme, tarte tatin !
Puisque votre poème se trouve dans la catégorie poésie contemporaine, je ne dirai rien sur le rythme en général, légèrement saccadé parfois, peut-être est-ce voulu pour donner une impression de tempêtes et d’accalmies tout au long du récit. Dans l’ensemble, j’ai plutôt apprécié ce poème que j’ai trouvé plus travaillé et abouti que votre Gravité aussi fragile fût-elle. Le titre m’a fait penser à Buffet froid bien que dans le film Bertrand Blier, le buffet n’était pas synonyme de victuailles. La comparaison s’est arrêtée là puisque rien n’évoque cette œuvre dans votre poème. À la fin du premier quatrain ou au début du deuxième, je m’attendais à trouver un corolaire au premier vers « Les jours de tempêtes où la mer défilante » Je me suis dit où la mer défilante quoi ? Sans trouver la réponse, mais peut-être ai-je mal compris l’idée ou ce passage. Du coup il me manque le lien entre le premier et le deuxième quatrain. Tout au long du poème, des termes inhérents à la mer ont été distillés avec parcimonie afin de bien coller au sujet, j’ai trouvé cela malin sans être lourd ou pesant. Peut-être aurais-je aimé lire un ou deux synonymes ou figures de style pour évoquer la mer, ce qui aurait évité de la citer trois fois dans le poème, ce qui est encore plus visible dans les deux derniers quatrains par rapport à l’étroite proximité. « Et l’on entend simplement la mer respirer » J’ai bien aimé cette façon de conclure simplement, même si dans ce passage une césure à l’hémistiche m’aurait paru plus judicieuse afin de fluidifier le rythme et renforcer l’idée de calme retrouvé. À moins que vous souhaitiez faire passer l’idée que la mer ronfle en respirant, je n’ai pas trouvé harmonieux « la meR Respirer » le Rrrr m’a semblé désagréable. Mais à part ces quelques détails, j’ai apprécié cette virée en mer, si tumultueuse fût-elle. Bravo pour la progression (selon moi) entre ce poème et le dernier. |