« À bientôt, » me dit-elle, me souriant, m'ouvrant grand ses yeux clairs. « À ce soir, » et je la quittai à regret, sa maison, son jardin, mais j'avais hâte de partir, de retrouver mon ermitage, mes livres, mes cahiers, ma plume d'oie, mon siège au coin du feu qui ronronne, crépite, chuchote...
Je la pris à nouveau tendrement dans mes bras, lui caressai la joue, la nuque. « À ce soir, » et lui jetai un dernier regard, au tournant du chemin... Mais j'avais hâte de rentrer, de retrouver ma solitude, mes toiles, ma palette, mes pinceaux, et la nuit venant, le toucher de ses lèvres, de ses mains.
« À bientôt, » m'a-t-elle dit, et je partis, la laissant errer seule dans sa maison, dans son jardin, certaine de me retrouver la nuit venue, quand nos esprits enfin libres braveront l'espace qui nous sépare, et blottis l'un contre l'autre, s'uniront paisiblement dans une tranquille écoute du feu qui crépite, ronronne, chuchote.
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