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Poésie classique
Boutet : Proscrit
 Publié le 28/01/25  -  12 commentaires  -  828 caractères  -  204 lectures    Autres textes du même auteur

De l'hiver.


Proscrit



L'hiver est mon tombeau, décembre ma déprime.
Que l'hibernation s'empare de mon corps
Reposant et l'emporte en hâte, sans efforts,
Aux marches du palais d'un avril unanime !

Souffrir par les brouillards est mon lot journalier,
La grisaille éternelle une sœur de l'hypnose,
Qu'est-il donc devenu ce crépuscule rose
Qui flottait dans les cieux posé comme un voilier ?

Tout n'est qu'affublements étoffés par la brume
Où l'arbre chauve élève un squelette blafard
Dans l'air qui bleuissait de safre sous le fard
D'un soleil dispersant les nuages d'écume.

Ces mornes environs éloignent le printemps,
Je ne suis plus, je vis dans ma prison funeste
Où la saison se vêt d'un décor indigeste
Qui, toujours, me fera le proscrit de ce temps.


 
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   Lebarde   
13/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Sur la forme, rien à dire, les règles du classique sont parfaitement respectées.
Pour cela je dirai, Bravo.

Concernant le fond je suis beaucoup plus réservé.

J'ai bien compris que le(a) narrateur(trice) n'aimait pas l'hiver :
"Où la saison se vêt d'un décor indigeste
Qui, toujours, me fera le proscrit de ce temps." (que c'est mal dit!)

Mais je ne suis pas convaincu par les "affublements étoffés par la brume" que, l'auteur(e) réfute ni par les propos souvent maladroits, simplistes, voire artificiels utilisés pour le dire, ("Qu'est-il donc devenu ce crépuscule rose/Qui flottait dans les cieux posé comme un voilier ?" ).

Par ailleurs je trouve que l'écriture, mal servie par la ponctuation, manque de fluidité et à la lecture j'ai accroché sur certains rejets ("...mon corps/Reposant... "), associations de mots ou images alambiquées qui gâchent la poésie.

Désolé, c'est du moins mon ressenti de l'instant.

   GiL   
13/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
En lisant l’exergue je me suis dit : « Allez, encore un hiver de plus ! » Comme j’avais tort : celui-ci est d’une autre trempe ! Ce poème est remarquable. Par la façon dont il mêle l’atmosphère du dehors aux états d’âme du narrateur ; par la qualité des alexandrins et des rimes, par le vocabulaire parfois surprenant mais toujours juste ; par les métaphores lumineuses, par la peinture impressionniste de ce décor qui semble inaccessible au narrateur…
Mon image préférée : « ...ce crépuscule rose / Qui flottait dans les cieux posé comme un voilier ».

Bref, j’adore. Et j’en redemande !
Merci.

GiL en EL

   LenineBosquet   
18/1/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour,
Bon, le propos est clair, on voit de quoi il s'agit. L'hiver, c'est la déprime, vite, emportez moi jusqu'au printemps !
Sur ces sujets battus et rebattus, on se frotte à la critique !
Les rimes me paraissent justes, les alexandrins aussi, toutefois quelques "maladresses" gênent ma lecture :
- dès les premiers vers la répétition de mots de même racine (hiver / hibernation)
- je ne saisis pas le "avril unanime"
- "bleuissait de safre" me semble répétitif, le safre étant du bleu si j'ai bien compris.
Je trouve le premier vers et le dernier particulièrement réussis.
Merci.

   Cyrill   
20/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
J’aime bien cette vision de la déprime hivernale, avec ses nombreuses allitérations en P pour le poids et F pour la souffrance. Le titre, « Proscrit » ouvre le bal de consonnes râpeuses pour exprimer l’inconfort du locuteur.
La tonalité de résignation ne s’exempte pas d’un certain humour râleur. Même si on touche à la mélancolie romantique avec ce « Qu'est-il donc devenu ce crépuscule rose / Qui flottait dans les cieux posé comme un voilier ? », il y a quelque part la trivialité d’une « sœur de l'hypnose », d’un « lot journalier » ou d’ « un décor indigeste » pour en revenir à des affres bien plus humains. Ce mélange de registre langagier est plaisant, voire même réconfortant pour qui tâche de passer les frimas avec le moindre mal.
Merci pour le partage.

   Dimou   
28/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Plus que réussi, de belles trouvailles en belles trouvailles, ce poème n'est pas un simple "squelette" sans muscles ; le poète, d'un esprit gris-amer, arpente les chemins de cet hiver qui aura tôt fait de le déprimer ;

Mais rendons grâce à la saison des grisailles qui inspire les noirs poèmes :

Le poète dépité aura asséné métaphores vaporeuses et alexandrins ciselés, ayant eu à coeur de nous sortir du marasme d'un joli coup de plume.

Il fait gris chez moi aussi Boutet. Mêmes nuages, même "tombeau"...

Mais une renaissance chaque jour en la compagnie des Oniriens tels que vous !

Super pièce. Merci pour le partage, à une prochaine.

   papipoete   
28/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
bonjour Boutet
Comme dans un tombeau, où je côtoierais d'autres défunts, je ferme les yeux face à cette saison, dont je suis le pénitent alors que le froid gèle mon corps et mes sens.
NB clairement, l'on comprend que l'Hiver n'est pas votre quart-d'an préféré, et qu'il est long le chant du jour lorsque sur votre esprit, Décembre étend son gris manteau.
Bien qu'ayant tellement vu de reportages sur Auchwitz, je m'impose de voir et revoir ces horreurs, pour relativiser les " malheurs " qu'il m'arrive de traverser...
et ce poème semble interprété par l'un, l'une de ces pauvres hères, évoquant ces " nuits et brouillards "
N'empêche que vos lignes sont belles et remarquablement imagées, telles celles de la 3e strophe.
Mais je trouve quelque peu exagéré, ce sentiment de Proscrit dans ces 3 mois, qui n'en finissent pas !
( il faut que les saisons se fassent, et les pseudo-hivers sans neige ni gel, ne sont pas l'ami de la nature )
techniquement, dans le premier quatrain, je lis " hi/ber/na/ti/on " ...diérèse que le Littré dit en synérèse ; mais le Sorgel dit sûrement le contraire ?

   Provencao   
28/1/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Boutet et douce et belle année,

"Souffrir par les brouillards est mon lot journalier,
La grisaille éternelle une sœur de l'hypnose,
Qu'est-il donc devenu ce crépuscule rose
Qui flottait dans les cieux posé comme un voilier ?"

Belle confidence naissante que vous désirez vouloir venir de cet hiver enfoui en votre mémoire? Confidence infinie, qui me rend sensible à l'histoire, aux atrocités et à toutes les lourds souvenirs qui me circonscrivent en tant qu'être mortel.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Anonyme   
28/1/2025
Je ne suis pas très convaincu par ce sonnet, à l'écriture plutôt laborieuse.
Je partage l'avis de Lebarde sur certaines maladresses.
"Avril unanime" ? Cela veut dire quoi ?
"Dans l'air qui bleuissait de safre sous le fard" ne sonne pas très bien.
Aucune ponctuation dans la troisième strophe...

"L'hiver est mon tombeau, décembre est ma déprime" est bien trouvé.

   Damy   
29/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
L’hiver est la mélancolie, ou l’inverse.
La mélancolie est le stade climax de la dépression qui peut aller jusqu’à l’envie, le désir, de partir.
Les nombreuses métaphores imagent parfaitement cet état du mental. La solitude ou l’isolement sont prégnants.
Il a fallu que je consulte le dico pour connaître la définition du mot « safre » :
« Dans l'air qui bleuissait de safre sous le fard »
Il convient parfaitement à ma palette de couleurs, bleu-nuit. Je n’ai jamais vu, je crois, de « crépuscule rose ». Cette couleur m’évoque plutôt l’aurore amoureuse (« Mignonne allons voir si la rose »).

La musique est classique et très belle, et les rimes, harmonieusement embrassées, embrassent cette glaciale atmosphère.

Baudelaire et Chopin sont au rendez-vous.

Perso, l’hiver est la saison que je préfère parce que, dénudée, elle est en accord avec mon feu profond alors que les autres saisons (sauf peut-être l’automne, saison des migrations) l’éteignent. J’ai un désir d’hiver. Je ne m’y sens pas « proscrit ».

Merci pour cette très agréable lecture. Vous l’aurez compris je ne me sens pas trop solidaire.

   Cristale   
29/1/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Pour détester l'hiver je ne puis qu'aimer ce poème. C'est une marmotte au fond de sa tanière en attendant le printemps qui vous le dit.
L'hiver, c'est froid, c'est dur, ça mord. Difficile de rester insensible à la souffrance des pauvre arbres qui grelottent tout nus. Les oiseaux migrateurs le savent bien, sinon pourquoi partiraient-ils pour de si longs voyages vers les pays chauds ?

Un bon poème parfaitement versifié qui prêche une convaincue et des images qui vous filent des frissons glacés. C'est parfait.

Vive Avril !

   Yannblev   
6/2/2025
Bonjour Boutet,

Il y a donc encore des saisons ! Heureusement.

D’expérience je soutiens que les latitudes sans vraies saisons génèrent, à force de soleil constant et de nuits et jours d’égale longueur 365 jours par an, une insupportable lassitude. L’hiver finit par vous manquer.

On reprendrait aisément ici tous les arguments à charge décrits avec précision et les touches sentimentales qu’il faut pour maudire l’hiver, et avec la même détermination et la même envie poétique on en ferait les louanges… avec d’autres images aussi appliquées on évoquerait alors des sentiments et des émotions radicalement opposés. La « belle saison » est une idée absolument subjective tout comme la mauvaise.
Mais le poète lui-même est toujours un peu subjectif, non ?

Merci du partage

   Celia1993   
7/2/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Bonjour,

"L’hiver est mon tombeau, décembre ma déprime."

Cet incipit pose un cadre parfait pour ce qui va suivre et la diérèse du second vers est bienvenue pour ralentir le temps de cette hibernation. C’est bien vu.

J’ai lu quelques réticences à propos d’ avril « unanime », terme qui cependant ne me choque pas du tout. Je comprends parfaitement l’idée, avril personnifie de manière elliptique la joie unanime de ceux qui voient revenir le printemps.

Il existe bien en effet des crépuscules roses bien que ce terme soit abusivement annexé depuis longtemps par l’aurore.

J’aurais plutôt choisi accoutrements que le terme affublements mais c’est très personnel.

Enfin, je ne suis pas fan du dernier quatrain que je trouve un peu lourd - mais tous les goûts sont dans la nature - que j’aurais volontiers remplacé par un tercet plus nerveux d’autant que "mornes environs"  me semble un terme faible.

Enfin pour conclure, je trouve l’auteur/trice beaucoup plus « prostré » que « proscrit » par l'hiver mais ce n’est qu’un avis personnel.

Merci pour cet envoi


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