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Poésie libre
brabant : L'oiseau lyre
 Publié le 11/08/13  -  17 commentaires  -  1217 caractères  -  317 lectures    Autres textes du même auteur

Hommage à Raymond Queneau.


L'oiseau lyre



Elle ne vient à vous qu’après avoir fait sa timide la poésie !
C’est une longue impatience :
Elle vous enfourmille la cervelle
Longtemps auparavant
Attend bien sagement que vous soyez zinzin
… ou zinzine
Elle se donne aux rêveurs impénitents
Il ne faut pas être intelligent pour être choisi
Il n’est pas nécessaire non plus d’être beau
Ni de porter jabot
Bien que ce soit une dame aristocratique la poésie !
Elle peut être calme et douce
Et vocalise comme une source
Elle peut être vive et tempétueuse
Et gronde comme un volcan
Elle peut être policée et mondaine
Et vous menotte subrepticement
Elle peut être braillarde et velléitaire
Et vous secoue sans ménagement
Parfois vous la croisez sans la reconnaître :
C’est qu’elle ne vient pas à vous sans avoir fait sa timide la poésie !
Un sentiment bizarre vous fait vous retourner
Et alors vous savez, vous savez que vous êtes un initié
Vous faites partie, vous aussi, des oiseaux lyres
… et des oiselles !



_____________________________________________
Ce texte a été publié avec des mots protégés par PTS.


 
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   Anonyme   
23/7/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah, quelqu'un qui a compris ce qu'est la poésie libre. De la simplicité, de l'émotion, de la sincérité, de la musicalité et finalement, dans cet hommage à la poésie et aux fous qui s'en piquent, beaocoup de souffle poétique. J'aime beaucoup cette notion d'élection à un état transcendant, j'aime beaucoup
"Elle se donne aux rêveurs impénitents
Il ne faut pas être intelligent pour être choisi
Il n’est pas nécessaire non plus d’être beau
Ni de porter jabot"
Le ton est doux, familier, tendre et révèle combien vous révérez cet art que vous pratiquez si bien.
Merci pour cette bien belle lecture.

   David   
29/7/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

C'est assez léger et chantant, j'ai déjà lu quelques poèmes sur le thème de la poésie elle-même, c'est un peu lassant de tant l'entendre dire au lieu de le voir faire. De la même façon qu'on pourrait expliquer longuement à quelqu'un tout les secrets de la pêche à la ligne, il serait sans doute plus agréable d'emmener cette personne à la pêche, pour la découvrir en la pratiquant. C'est un peu le même défaut que je trouve à ce poème, même si le thème ne fait pas tout, le ton n'est pas si mal ici.

   Pimpette   
11/8/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Comme c'est bien!
Et juste!
Queneau est ravi sur son nuage!

Tu sais bien, toi, Brab, que je sens exactement la poésie comme ça et comme toi!

Je l'imprime, le garde, et le met sur mon blog sans te demander la perm! J'effacerai si tu menaces de m'envoyer de la flicaille!

Quel bon dimanche!

Elle peut être calme et douce
Et vocalise comme une source
Elle peut être vive et tempétueuse
Et gronde comme un volcan
Elle peut être policée et mondaine
Et vous menotte subrepticement
Elle peut être braillarde et velléitaire
Et vous secoue sans ménagement

   Mona79   
11/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Poésie, oiseau-lyre, subreptice inconnue qui se glisse dans nos rêves... Tu as bien su, Brabant, nous convaincre avec des mots si simples : c'est quoi la poésie, finalement ? Un état de grâce, "l'intantané d'une illumination". Suffit-il d'en parler pour la voir rappliquer ? Pas sûr, mais tu en parles bien, donc elle est là sous-jacente, prête à nous émouvoir. Merci Brabant.

   Laroche   
11/8/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour, Brabant. Autant qu'à Queneau, ce poème me semble un hommage au Prévert de "Pour faire le portrait d'un oiseau". Comme je plains ceux que ta poésie lasse! Que ne vont-ils à la pêche plutôt que de la lire. Leur recueil à eux n'aurait pas pour titre "Toute la lyre", mais "Toute la pêche"...
Bravo pour l'oxymore "longue impatience".
Cordialement.
Marc Laroche

   Anonyme   
11/8/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Un énième hommage à la poésie, sans grande originalité mais assez plaisant. Le rythme est fluide et le ton suffisamment léger pour ne pas faire sombrer le propos dans une déclaration pesante.

Je ne vois pas la poésie sous le même oeil, cette espèce de grâce qui tomberait du ciel. Pour moi c'est davantage une vision que l'on tente de mettre en forme, un regard exercé sur la vie.

   Labrisse   
11/8/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Cher Brabant,

Ce n'est pas parce que nous eûmes en d'autres temps quelques passes d'armes (fort discourtoises), qu’il ne faut pas offrir à un Onirien les appuis, les regards, les paysages de la fenêtre d’un ailleurs… Je vous crois être une personne acceptant d’autres postulats. Toutes choses de politique générale étant posées, la qualité de votre écriture est évidente et je dois avouer qu’il est indéniable que vous avez des mots, réglés comme un « coucou » suisse (pour un belge c’est curieux non ?).

J’ai souvent, vous lisant, l’impression d’une mécanique imperturbable, qui suit son cours, un peu comme en peinture ce type là euh, comment déjà… ? ! Euh … ah ! Picasso (j’avais son nom sur le bout de la langue), qui inlassablement produit des sujets de miroirs brisés sans en proposer la lumière exacte. Comme Picasso sa peinture, votre poésie est à multiple facettes, les télescopages stylistiques sont faits de petits morceaux de vitre brisés puis réassemblés en un même principe que l’intègre précédent… ; je dirais que vous êtes entropique et là bravo. Mais, amicalement, vous risquez l’incompréhension du public ou pire sa lassitude.
Pourtant vous n’êtes pas un casse cou; Votre poème va, berçant l’esprit de sa douce chanson descriptive, avec les cursives aigües d’un rapport au vitrail (comme Picasso), je vous l’avais déjà signalé dans une autre critique (sous le vilain sobriquet de ‘liste des commissions’) ce que je m’empresse de ne pas refaire , paix aux Oniriens. D’où vient-il que je vous trouves un style rédactionnel (qui a le mérite d’être clair) comme un étalage de propositions apparatées et cubistes ??? Peut être que la recherche d’une facilité et d’un déficit de relecture soulève un peu l’affaire dans un ver tel que :

-longtemps auparavant –

Mon goût trouve de la fumée à faire une ligne (entière) pareille et ce genre de proposition n’est pas de votre meilleur tonneau.

Par contre votre enfourmillement adverbial me plait au plus haut point. Et, derechef, je l'adopte définitivement.

Je retrouve chez vous ce que je dirais être des régressions (désolé) dans : ni de porter jabot. Pour moi il y a du « vieillot » la dessous, l’élision de l’article, le jabot lui-même, tout ca n’est pas style quoi ! Et détourne du sens abandonnique de la lecture et du voyage !

J’aime cette vocalisation de source et je vous rejoins ici, pour moi les poètes ‘parlent‘ l’eau, le bruit de l’eau cristallin est une langue que nous chantons. Donc nous sommes sur la même longueur de l'onde.

Par conte je vous trouve approximatif avec (à la touche) ces oiselles au double sens qui laisse planer une ambigüité; je comprends que pour vous il doit y avoir de la femelle d’oiseau la dessous, mais sémantiquement et homonimiquement nous avons la aussi une fille à la petite cervelle… une ‘péronnelle’ quoi !

Or vous n’êtes pas pour une poésie de ‘mirliflore’, vous êtes plus sérieux… ces oiselles à la touche pour moi sont mal venues.

J’espère ne pas vous avoir trop malmené et avoir travaillé à votre poème, mon seul but quel que soient mes termes. En tout cas pas d’animosité chez moi, j’ai bien trop besoin de ma tranquillité et de la votre. Je retourne à mon jardin avec la paix, chlorophyllienne du végétal flegmatique.

Je vous donne un bien, car il perce de là-dessous la volonté d’initier (c’est votre terme) les néophytes à tenter d’écrire simple, ce qui est à mon avis l’honneur des poètes et des Oniriens.

Amicalement,

Labrisse.

   leni   
11/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Brabant
Elle ne vient à vous qu’après avoir fait sa timide la poésie ! Le ton est donné Faudra devenir zinzin ou zizineEt voilà le clin d'oeil subluminal que j'attends:"Il ne faut pas être intelligent pour être choisi"Suit un jolie description Elle peut-être....Et vous vous retournez ....et le tour est joué Et l'oiseau lyre imitera votre chant vos rires et vos pleurs Vous venez d'être initié Non Villon la poésie ne fout pas le camp comme la chante Léo Ferré La poésie vous attend Au marché aux oiseaux chez BrabantMerci pour ce moment choisi Salut cordial Leni

   Anonyme   
11/8/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Brabant,

Merci de nous faire croire que la poésie n’est pas une allumeuse : " Elle ne vient à vous qu’après avoir fait sa timide la poésie ! "
Et pourtant, combien de fois m'aguiche-t-elle avant de m'abandonner piteusement à mon triste sort!
L'idée, malgré tout, est défendable, et ce n'est pas la critique que j'en fais. Ce qui me gêne dans ce poème, comme d'ailleurs souvent dans les textes qui utilisent une mise en abyme (ici le fait d'écrire un poème pour parler de poésie), c'est justement le manque de poésie.
Je le vois comme une sorte de Vade-mecum alimenté par les réponses des élèves d'une classe à la question du prof : " Quelqu'un peut-il nous dire ce qui caractérise la poésie?" :

- "Elle peut être calme et douce" . C'est pas mal, Kevin! Oui, autre chose... Enzo...?
- " Elle peut être vive et tempétueuse" . Vous êtes tous d'accord avec cette idée?

Etc...Etc...Ce qui en fait une lecture très prosaïque, qui brasse des idées plutôt que de les transformer en images poétiques.

Si j'avais lu ce texte en PL, j'aurais parié une fortune que tu n'en étais pas l'auteur, toi dont les mots cachent si souvent des perles de poésie.

J'ai hâte de retrouver mon Brabant.

Cordialement
Ludi

   Damy   
11/8/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Brabant,

Figure-toi que je ne connais pas l’œuvre de Raymond Queneau, ni, partant, l'Oulipo. J'en ai honte ! Une lacune à combler sans tarder.
Si bien que je ne peux apprécier ton poème que sans référence.
J'ai tant lu sur le thème "qu'est-ce que la poésie, qu'est-ce qu'être poète ?", des traités entiers, des bouts d'encyclopédies, des débats querelleurs classique/moderne, qui m'ont toujours laissé le sentiment que plus on veut la (ou le) définir, plus on la (le) restreint forcément, que ton poème, dans sa sobriété et sa tendresse, est un grand bol d'air pour moi.
J'en retiendrai une chose qui me paraît essentielle, et que je crois bien n'avoir jamais lue jusque là: la poésie et le poète sont de grands timides... pour en être.

   Anonyme   
11/8/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut ô Brabant, poète multifacettes ! J'ai hésité à commenter ce texte car la poésie dite libre n'est pas ma tasse de thé et tu le sais très bien... Je suis pour ma part incapable, je pèse mes mots, d'écrire un poème de ce genre tant il me faut un cadre bien défini pour arriver à quelque chose qui (parfois) puisse se tenir.
C'est ainsi, je ne suis pas un poète au sens large du terme mais plutôt un conteur qui a besoin de règles précises pour atteindre son but, d'où ma préférence pour le classique et le néo dans certains cas.
Ceci dit, je pense que tu définis ici avec sincérité ce qu'est la poésie à tes yeux, avec ta bonne foi coutumière et ceci est tout à ton honneur...
Rien à redire sur la forme étant donné qu'elle est libre !
Il va sans dire que je te préfère dans d'autres registres mais le travail est là et toute peine mérite salaire...

   Robot   
12/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai lu tant de texte parlant de la poésie qui sont parfois rasoirs. MAIS LE VOTRE SORT DU LOT. J'aime cette simplicité dans le propos et dans le choix des mots. La poésie peut s'offrir à tout un chacun pour peu qu'on la reconnaisse semblez vous nous dire. Attention, vous ne nous dites pas que tout le monde peut être un Ronsard ou un Hugo, seulement que chacun peut cultiver son petit jardin secret. Et surtout, comme vous l'écrivez si bien, guettons la timide pour l'attirer dans nos vers. J'ai comme Pimpette apprécié PLUS PARTICULIEREMENT la partie centrale de votre poésie depuis "Elle peut être calme et douce" jusqu'à "Parfois vous la croisez sans la reconnaître :"
J'ai passé un bon moment en vous lisant ce matin. A bientôt j'espère.

   alvinabec   
12/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah Brabant, bonjour à l'initié,
C'est une mignardise que l'on croque avec délice quand, repu en fin de repas, l'on s'impatiente du souffle de cette petite timide.
J'ai bcp aimé la pudeur et la douceur du propos sur cette Dame tout comme le rythme que vous avez mis là.
Et puis une expression suave 'enfourmille la cervelle' que n'eût pas renié ce cher Michaux, compliments.
A vous lire...

   pieralun   
13/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Brabant,

Un très joli texte, une très belle écriture.
C'est bizarre! lorsque je lis ce texte, j'ai toujours l'impression que quelqu'un le lit à haute voix dans ma petite cervelle....
Des mots simples, aucune grande envolée lyrique, quelques petites metaphores ou plutot comparaisons sans emphase.
pas grand chose à enlever ou à rajouter sur le fond.
Finalement, c'est bien de la poésie.

   Ioledane   
14/8/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Voici un texte empli d'une audacieuse simplicité et d'une tonalité bon enfant, pour évoquer la poésie.

Ici, elle se révèle dans quelques jolis passages :
"Elle vous enfourmille la cervelle"
"Elle peut être policée et mondaine
Et vous menotte subrepticement"
"Et alors vous savez, vous savez que vous êtes un initié
Vous faites partie, vous aussi, des oiseaux lyres"

Malheureusement, j'avoue ne pas être séduite par l'ensemble, qui manque à mon sens d'un véritable 'souffle', d'un rythme et/ou d'une émotion qui m'auraient fait voyager un peu plus haut, sur les ailes de l'oiseau lyre - ou de l'oiselle.

   Bidis   
16/8/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les textes qui parlent de la poésie me plaisent quand ils indiquent des chemins qui mènent à elle. Celui-ci est joli et pleine d'images mais il décourage quand on n'a pas l'impression que la poésie vous a spécialement choisi...
Aussi pour moi, c'est très bien mais sans plus.

   MissNeko   
30/8/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Une poésie enlevée légère et chantante. Le rythme est agréable et la plume assurée.
Un bon moment de lecture


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