Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie néo-classique
brabant : Matricule 78651
 Publié le 27/03/12  -  10 commentaires  -  1492 caractères  -  345 lectures    Autres textes du même auteur

À Marguerite, Jacqueline, Hélène, Florence, Assia, Danièle et au…


Matricule 78651



Pour témoigner des Loups les tentatives vaines
De se soustraire aux lois, maximes coutumières,
Pour dénoncer le sang noyé dans les rivières
Et que coule à jamais l’eau pure des fontaines

Pour subjuguer le flot des troupes inhumaines,
Que se taisent les peurs, que brillent les lumières,
Aux rendez-vous du cœur elle est dans les premières
Pour avoir méprisé le garde-à-vous des peines

De Nice à Birkenau, quand le Führer s’essaie,
De l’hydre germanique elle a mordu les dards
Pour rugir en lionne où plus un train ne passe,

Contrecarrer les coups donnés de toutes parts,
De la maternité ne pas faire une plaie,
La pasionaria sous le Dôme a sa place !





De Crayencour, de Romilly, Carrère d’Encausse, Delay, Djebar, Sallenave : les sept seules académiciennes à ce jour parmi l’Histoire des hommes. Marguerite Yourcenar ouvrit le chemin (1981) sous l’égide de Jean d’Ormesson.

Simone Veil est la sixième femme à avoir été élue à l’Académie Française (2008) ; elle a choisi de faire graver son matricule de déportée sur son épée de cérémonie. Elle a fait légaliser l’interruption volontaire de grossesse (loi Veil, 1975).

Loups : spadassins de la Wehrmacht et sbires de tout acabit de la Schutzstaffel dont la Waffen-SS.

Auschwitz-Birkenau fut le plus grand camp de concentration et d’extermination nazi.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
27/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour ! Je viens de lire au travers de ces lignes un très bel hommage à Simone Veil, de son enfance niçoise aux camps d'extermination sans oublier son combat pour les femmes...
Le matricule 78651 en habit vert chez les Immortels, c'est un superbe pied de nez à l' Histoire.
Pour la forme néo-classique je n'ai pas de critique à formuler si ce n'est que j'aurais bien vu un point en fin de second quatrain...
Un poème d'où se dégage une très grande force !
Merci à l'auteur, voire l'auteure, en espérant voir ce texte publié en ces lieux.

   Miguel   
1/5/2012
Commentaire modéré

   leni   
27/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle force se dégage de ce texte Tout est dit en si peu de mots avec UNE DIGNITE EXEMPLAIRE Et deux vers en italique pour marteler le propos Je suis admiratif devant autant de maitrise de la poésie moi qui ne suis rien qu'un trousseur de ritournelles Merci Maître LENI

   Miguel   
27/3/2012
Commentaire modéré

   Anonyme   
27/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce qui m'a tout d'abord frappé, c'est quand même la richesse des rimes.
Ensuite la chute : "La pasionaria sous le Dôme a sa place !"
parce qu'on se demande tout au long du poème où va nous emmener cette anaphore du "pour", qui revient frapper de strophe en strophe.

C'est vrai que la pasionaria, même si on considère que le nom est devenu commun, est plutôt (selon le petit robert par exemple) "une militante qui défend de façon parfois violente et spectaculaire une cause politique."
Par contre j'aime assez la référence à la lionne, qui est un animal dont la sérénité inspire un respect naturel, mais qui, lorsqu'il "ouvre sa gueule" , est capable d'imposer une énergie féroce.

Les métaphores sont plutôt réussies, quelques unes comme "le garde-à-vous des peines" sont très fortes, pour dénoncer certaines postures hypocrites devant les tragédies.

Certains vers sont d'une facture très classique, comme l'inversion du complément dans "De l’hydre germanique elle a mordu les dards", qui lui donne une certaine solennité.
Le vers suivant "Pour rugir en lionne où plus un train ne passe," a une structure plus moderne, où je note d'ailleurs un petit défaut de syllabe (11), compensée je sais bien par la diérèse de li-onne; mais je n'ai jamais trop aimé cet artifice, surtout lorsqu'il est suivi de l'élision à l'hémistiche (ici le "e" de lionne).

J'ai cru relever quelques anomalies de langue comme "le Führer s’essaie" mais finalement j'avais tort puisque après vérification j'y trouve un emploi "pronominal réfléchi" dont la définition est : "Mettre à l'épreuve ses capacités, ses moyens d'actions, de pensée, sa force, etc., afin de mieux connaître son aptitude à accomplir telle tâche dans tel domaine, pour résoudre tel problème, etc.". Donc rien à redire, même si la formule reste surprenante.
Le "témoigner les tentatives vaines" ne me gêne absolument pas en poésie. Tous les grands poètes ont commis volontairement ces fautes grammaticales. J'ai d'ailleurs repris dans un fil, deux vers de Rimbaud commentés par Aragon :
- "Mais des chansons spirituelles
Voltigent partout les groseilles"

pour lesquels Aragon a toujours refusé la transformation grammaticale correcte :
- "Mais des chansons spirituelles
Voltigent parmi les groseilles"

J'aurais pu parler de tant d'autres bonnes choses que contient votre poème. Mais je dois aussi laisser de l'espace aux autres.
Un hommage qui donne à Simone Veil la place où beaucoup considèrent qu'elle doit être.

Cordialement
Ludi

   Charivari   
27/3/2012
Bon le problème de ce texte, bien écrit au demeurant, c'est que si on ne lit pas le texte qui suit, on n'y comprend absoleument rien. Et c'est quand même très problématique d'avoir besoin d'expliquer un poème, enfin à mon avis.

Deuxième point, qui m'a assez choqué : la comparaison avec Dolores Ibarruri, la "pasionaria". Franchement, pour moi, l'une est l'antithèse de l'autre... à la fois politiquement (Veil est de droite, La pasionaria communiste), socio-culturellement (ce n'est pas du tout une ouvrière mère de famille nombreuse, Simone Veil), ou niveaua caractère (discours enflammés et violents chez la Pasionaria)... Le seul point commun, c'est qu'elles sont des femmes, qu'elles ont lutté, et qu'elles ont connu l'une le franquisme et l'autre les camps de concentration... Mais elles n'ont pas du tout vécu les années 30-490 de la même manière... Et encore une fois, Simone Veil appelée "pasionaria" ça me fait bondir...

Bon, je vais m'abstenir de mettre une appréciation. Le texte est bien écrit, mais ces deux points m'ont empêché de l'apprécier.

   pieralun   
29/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau texte , très classique dans ses mots et ses tournures. Le rythme est fluide et la lecture aisée.
C'est vrai qu'il faut aller aux renseignements pour comprendre de qui il s'agit.
Mais cette grande dame a toujours agi avec discrétion, de la distinction, n'étalant jamais (je crois) ses immenses souffrances et celles de ses proches. Elle a agi, bataillé ferme et gagné, pour de grandes idées qui nous parlent aujourd'hui comme des évidences.
Peut-être faut_il réserver le terme de "passionaria" aux grandes militantes sud-américaines, mais cette militante retenue qu'est Simone Veil n'en a pas moins de mérite. J'ai donc apprécié le fond de ce texte.

   funambule   
30/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sans excès mais non sans force, malgré une discutable clarté (totalement dissipée après les quelques explications), ces mots pour une femme semblent embrasser tout en entier la féminité. Parfois le particulier se déploie vers l'universel. Les rimes et la musique se font presque oublier, l'élégance de l'ensemble profite au sens. Étrange comme un certain lyrisme passe ici de façon presque minimaliste, s'étouffe sous le respect que l'on peut entendre à travers les mots.

   zenobi   
1/4/2012
Si c'est un tract, je signe sans hésiter.
Si c'est de la poésie... je préfère botter en touche.

   Anonyme   
6/5/2012
Parce que ma culture est insuffisante pour juger le fond et ma compétence en poésie bien trop limitée pour juger la forme, je m'abstiendrai de noter.

Mais parce que j'ai promis de me faire pardonner mon intervention HS sur le forum ad hoc par la lecture de votre texte, je souhaitais en laisser une trace.

Du point de vue sonorités, j'ai aimé globalement ma lecture, sans m'en trouver absolument transcendée. La répétition du procédé de l'inversion finit par lasser et ne produit pas des effets égaux. Ça fonctionne bien dans le vers 13, beaucoup moins dans le vers 10, par exemple. Enfin, je trouve.

Les vers 1, 7, 10 & 12 présentent une structure rythmique simple, binaire et, donc, particulièrement efficace. Des vers "disco", en quelque sorte :-) (taper du pied à intervalles réguliers sur les voyelles toniques pour s'en convaincre !)
A cet égard, le mot "inhumaines" du vers 5 contrarie cet effet qui aurait pu être présent. Par exemple, "Pour subjuguer le flot des troupes humaines" aurait produit cet effet, mais bien sûr le sens aurait été modifié.

Du point de vue grammatical, je ne suis point gênée par le caractère insolite de certains de vos choix. Au contraire, je les trouve intéressants, voire innovants.

Pour ce qui concerne le vocabulaire, on s'accroche à la culture que l'on possède. En prononçant le mot "pasionaria", j'ai entendu le mot "passion" et j'ai pensé au Christ, ou plus exactement à ceux qui en revivent la passion par l'apparition de stigmates. Je n'ignore bien sûr pas les origines de Simone Veil et je précise qu'il n'y a aucune provocation, aucune connotation religieuse dans le fait d'évoquer le Christ, mais uniquement la volonté de relever le lien sémantique entre "passion" et "stigmates", car il s'agit bien d'un stigmate qui a donné son titre à ce poème : 78651. Ne serait-ce que pour cette raison-là, je trouve le terme "pasionaria" intéressant, sinon approprié.

NB : plus je le lis, plus je trouve que le vers 3 frôle la perfection, voire même l'atteint.
- de par sa structure rythmique
- de par la rime interne (dénoncER / noyÉ) qui ne contrarie nullement la rime finale avec le vers précédant (peut-être parce qu'elle n'est que pauvre et donc assez discrète).
- de part les allitérations et assonances (NON de DENONCER / NOY de NOYÉ; C de DÉNONCER / S de SANG; D de DÉNONCER / D de DANS; AN de SANG / AN de DANS).
Je ne sais pas si tout cela est fait exprès, mais si ça l'est, c'est du très grand art ! (et puis, après tout, même si ça ne l'est pas, c'est du grand art quand même).

   Flupke   
9/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Anecdote intéressante que celle du matricule.
Bien aimé ce poème et surtout: De l’hydre germanique elle a mordu les dards Pour rugir en lionne où plus un train ne passe,
Un bien bel hommage sobrement osé. Bravo.

   Bidis   
16/4/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
J’ai admiré le style qui permet une évocation forte des heures les plus sombres de notre histoire.
J’avais d’abord cru que le poème célébrait l’arrivée sous la coupole de Marguerite Yourcenar et que celle-ci avait évoqué le matricule en question dans son discours ou dans un de ses livres. Quelques recherches sur Google m’ont appris que le poème célèbre en fait Simone Veil. Là, bien sûr, j’étais au courant de l’histoire et j’aurais dû me souvenir de ce discours que j’avais en son temps entendu à la télé et des émissions que l’on avait réalisées sur cette femme étonnante. D’ailleurs l’allusion à la maternité qui ne doit pas être une plaie aurait dû m’avertir…

J’ai beaucoup aimé « Pour rugir en lionne où plus un train ne passe », cela m’a évoqué les rails où poussent les herbes folles, sinistres vestiges de convois innommables.
Et beaucoup moins « maximes coutumières », que je ressens n’être qu’une rime d’utilité pour l’impeccable et fort « sang noyé dans les rivières ». D’où mon « moins » pour un « exceptionnel » très mérité.


Oniris Copyright © 2007-2023