Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
BrunoGaia : Vanité II
 Publié le 24/08/15  -  10 commentaires  -  3695 caractères  -  87 lectures    Autres textes du même auteur

Vanité II est, comme son nom l'indique, le second texte de la série des Vanités de la collection "Translucide".


Vanité II



Pourquoi chercher la lumière
Et ne pas se contenter des ciels gris de l'habitude
Des nuits sans étoiles des sombres aspirations
De celles sans sommeil des regrets et de la culpabilité
Des jours mats aux nuages sans vie qui se succèdent et qui défilent
Forment à toute vitesse le canevas flou de portraits sans style
Toile de fond d'existences dénuées de passion,
De but
Et enfin de raison ?

Il y a le divertissement et il y a l'information
Qui est devenue une forme particulière de divertissement
Il y a la politique qui est devenue une forme particulière
D'information, tout comme l'économie, Dieu et la morale
Il y a la religion qui se veut plus politique que Dieu et est de fait
Tout autant information, et un peu plus divertissement peut-être
Car le sang et la haine y coulent à flot
Il y a l'amour qui est probablement
Un peu de religion mêlé à de la politique, et un soupçon de chimie
Ne divertit que par le sexe et, nonobstant, lasse vite
Il y a l'économie qui peut expliquer presque tout le reste
N'est pas divertissante mais le devient parfois
Quand elle fait couler le sang et attise la haine seulement
Il y a le sacrifice, il y a les punitions
Les jeux du cirque violents dans des arènes virtuelles
Des clowns à aimer puis à pendre ou écorcher vifs
Des bouffons, des illustres et moult saints sacrements
Des civilisations entières qui voient leur frêle esquif
Se fracasser enfin sur la côte des temps
Il y a la quintessence et puis le saint triptyque
Il y a tant et tant de choses et surtout la fibre optique
Comme il y eut les fils des Parques
La fibre qui voit tout, qui entend tout, qui sait tout
De la lumière sale et qui va très vite,
Tisse le destin des divertissements, l'amour des cieux
Les jeux du sang et l'empire grandissant de la haine
Qui bourdonne dans sa sale petite ruche
Ses sales petites joies, ses petites fêtes vaines
Toujours ses sales petits jeux, ses sales petits dieux
Il y a vraiment des raisons d'être heureux sans chercher plus loin
Et si tout cela ne suffisait pas, il n’y a qu’à regarder vers le Sud
Pour s'en convaincre sans aucun doute possible
On vit comme des rois quand on pourrait crever comme des chiens
Il y a quelques enfants à faire pour avoir un peu moins peur
Il y a un sens à donner à toutes ces choses qui n'en ont pas
Pour avoir un hochet à brandir face à la terreur
Pour éviter de penser que le néant est là
Entre les mots que l'on n'a pas prononcés
Au dos des photos que l'on n'a pas brûlées
Dans ces larmes que, plus jamais peut être, l'on ne versera

Pourquoi poser des questions
À soi-même ou aux autres
Dans un monde qui dégorge
De prophètes ayant réponse à tout
De savants de toutes sortes
Et de saints et de fous
À vous faire rendre gorge
À coup de vérités toutes faites
Morceaux de morale bien sales
Qui flottent le long du nerf optique et de la fibre de l'âme ?
Des zélotes égorgeurs
Des agneaux de guerre sainte
Un méchoui fabuleux, une terrible tambouille
Des empereurs et des dieux qui voudraient qu'on les touille
Des poètes impuissants, des puissants ingénieux
Écrivains publics et jongleurs d'anathèmes
Et toute l'eau de la Terre qui ne suffira pas
Pour plonger tout cela dans son ultime baptême
Pour une dernière pirouette, point final des combats
Et quand le grand arbitre décidera qu' « il suffit »
Toujours pas une lueur pour éclairer vos nuits.

b


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Lulu   
5/8/2015
 a aimé ce texte 
Pas
Je n'ai pas du tout accroché à ce texte que je trouve peu poétique. Ne sonnent "poésie", à mon sens, que les premiers vers avec leurs images... C'est que la poésie a besoin d'images, sans doute. C'est même certain.

Ensuite, et ce, dès la seconde strophe, bien trop longue, il me semble que l'on sort du champ poétique pour offrir au lecteur une dissertation où l'on va simplement à la ligne. Ce texte pourrait être présenté en prose, cela ne changerait rien... Il ne serait que dissertation...

Je comprends que l'on veuille s'engager, exprimer des points de vue, mais encore faut-il choisir sa catégorie pour ne pas tromper le lecteur dans ses attentes.

Désolée pour cette fois.
A une prochaine, peut-être.

   Anonyme   
24/8/2015
Bonjour BrunoGaia

"Vanité" ne désigne pas seulement un trait de caractère, mais aussi une représentation picturale évoquant la précarité de la vie et l'inanité des occupations humaines.

Dans la première strophe, "chercher la lumière", "les ciels", "mats", "canevas flous de portraits sans style"... sont sans ambiguïté, c'est bien entendu dans cette acception que vous utilisez ce terme.

Dans la seconde, plus que le prêche d'un moraliste enfonceur de portes ouvertes, j'ai donc lu l'analyse d'un artiste.

"Il y a tant et tant de choses et surtout la fibre optique
Comme il y eut les fils des Parques
La fibre qui voit tout, qui entend tout, qui sait tout
De la lumière sale et qui va très vite,
Tisse le destin des divertissements, l'amour des cieux
Les jeux du sang et l'empire grandissant de la haine
Qui bourdonne dans sa sale petite ruche
Ses sales petites joies, ses petites fêtes vaines
Toujours ses sales petits jeux, ses sales petits dieux"

J'ai lu et relu ce long poème. Ce catalogue des horreurs de l'époque m'a procuré un vif plaisir esthétique.
N'était-ce pas votre objectif ?

Merci BrunoGaia pour ce (paradoxalement ) bon moment.

   Robot   
24/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte qu'il faut lire sans précipitation et plusieurs fois pour en saisir toute l'essence. Ce n'est pas une poésie guimauve et il est possible que sa complexité rebute certains lecteurs. Un texte de réflexion que j'ai apprécié et auquel je ne ferai qu'un reproche: son découpage trop peu aéré qui rebute et peut décourager d'en débuter la lecture

   Arielle   
24/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le constat amer et sans illusion de l'état dans lequel nous vivons ces "fêtes du sang" diffusées par la fibre optique qui ne nous épargne aucun détail de l'évolution du monde courant à sa perte.
Même si le pavé paraît,à première vue, assez lourd à digérer de par sa forme, il nous réserve des pépites dont l'éclat glacé est indiscutable :

"On vit comme des rois quand on pourrait crever comme des chiens
Il y a quelques enfants à faire pour avoir un peu moins peur
Il y a un sens à donner à toutes ces choses qui n'en ont pas
Pour avoir un hochet à brandir face à la terreur"

"Le méchoui fabuleux, la terrible tambouille" que voilà ! Cela nous sort des "ciels gris de l'habitude" sur cette"toile de fond d'existences dénuées de passion".
La poésie n'a pas que des roses et des petits oiseaux à glisser sur nos écrans !

   Anonyme   
24/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J’ai bien aimé ce passage :
« De la lumière sale et qui va très vite, »
c’est percutant je trouve et très condensé encore que vous pourriez vous passer du 'et'.

Par contre, mais compte tenu de l’ensemble c’est normal, le reste est moins dense, même si la forme force assez le rythme de la lecture.

« Il y a quelques enfants à faire pour avoir un peu moins peur
Il y a un sens à donner à toutes ces choses qui n’en ont pas
Pour avoir un hochet à brandir face à la terreur
Pour éviter de penser que le néant est là »

me laisse dubitatif, très dubitatif, car faire des enfants pour avoir moins peur… Non ! Si l’on fait des enfants c’est parce qu’on aime (ou crois aimer c’est égal) quelqu’un, et que naturellement parfois cette forme d’amour explose en enfants, et ce sont des comètes, et elles sont admirables. Décidément non, quand on élève des enfants ont multiplie ses chances de craintes on ne les réduit pas, et on a aimé quelqu’un....même si, même si…le néant bien sûr...

« Des poètes impuissants, des puissants ingénieux » peut-être écrire « de puissants ingénieux » je trouve que ça sonne mieux… Oups ! j’avais lu mentalement ingénieurs au lieu d’ingénieux…autant pour moi..mais finalement « de puissants ingénieurs » collerait aussi.

La fin est un peu plate…parce que d’une part ce grand arbitre, c’est qui ? Pas une lueur pour éclairer nos nuits…ben peut-être que finalement la fibre optique tracera toujours son sillon autonome. Qu’est-ce qu’on en sait ?

En résumé j’ai lu votre texte avec intérêt mais pourquoi chercher la lumière dites-vous au début…sans doute pour y voir plus clair…alors continuons à chercher.

À vous relire.

Corbivan

   Fabien   
24/8/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonsoir, je suis plutôt de l'avis de Lulu, je ne discerne pas la dimension poétique. Il s'agit plutôt d'un texte d'opinion joliment formulé. A mes yeux la poésie est une transformation de la réalité voire sa métamorphose.
Sur le fond, je trouve le texte pertinent et je me suis laissé entraîné par son rythme.
A bientôt. Merci du partage.

   Marite   
24/8/2015
Un poème ? Une réflexion ?
La forme, en vers libres, s’apparente davantage pour moi à une prose de réflexion, la seconde strophe en particulier. En ce qui concerne le fond, il « donne » dans ce pessimisme qu’il est de bon ton d’afficher sous les latitudes occidentales avec la tendance à réduire l’ensemble de la planète et de ses populations à ce qui s’y passe. J’ai ressenti ce texte comme un constat désabusé, une
« Toile de fond d'existences dénuées de passion,
De but
Et enfin de raison ? »
Mais, le but et la raison sont-ils indispensables pour que la passion naisse dans une existence ?

La seconde strophe, si longue, m’a rappelé un peu ces infos qui sont déversées à pleins tombereaux pour nous obliger à penser, images à l‘appui, que tout sombre dans l’horreur, que la planète n’est qu’une énorme déchetterie à ciel ouvert.
« Des civilisations entières qui voient leur frêle esquif
Se fracasser enfin sur la côte des temps »
Dans l’histoire de l’humanité c’est le cycle de toute civilisation : naissance – apogée – déclin – disparition. Aucune n’y échappe, seule la durée des différentes étapes peut les singulariser et les différencier.

« Pourquoi chercher la lumière
Et ne pas se contenter des ciels gris de l'habitude
Des nuits sans étoiles … »
Tout dépend du sens que l’on donne au mot « lumière » … pour ma part et bien, tout simplement pour privilégier le bien-être au quotidien en refusant de se laisser culpabiliser à outrance. Egoïste peut-être mais ramener les « choses et évènements » à notre échelle humaine de perception est très bienfaisant. Cette technologie évoluant de façon vertigineuse nous force à assimiler et à faire « nôtres » des désastres qui finissent par envahir nos esprits, « griller » nos pare-feux naturels et instinctifs, avec toutes les conséquences qui peuvent s’ensuivre sur l’équilibre, le sommeil, la santé … etc.

Ce texte en vers libres n’a pas vraiment éveillé d’émotions chez moi, seulement de la réflexion.

   Anonyme   
24/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
<< Pourquoi chercher la lumière
Et ne pas se contenter des ciels gris de l'habitude >>
Vous avez choisi d'établir un "état des lieux" de notre société actuelle en vous situant sur le côté sombre de la rue.
Tous ses travers que vous évoquez, avec des images d'ailleurs fort bien pensées, sont empreints de vérité et me semblent peu contestables.

A mon avis, il y a deux manières d'interpréter ce texte.
Soit le qualifier de totalement négatif et le rejeter.
Ou bien nous inciter à le prendre à contre pied ; ne plus se contenter << des ciels gris de l'habitude >> et penser à sortir la tête hors de l'eau tant il est encore temps de rechercher un peu plus << la lumière >>.
C'est cette deuxième option que je retiens.
Par contre je ne perçois pas la relation avec la vanité (?)

   Anonyme   
24/8/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Avec cette idée, très actuelle, l'auteur gagnerait de la puissance à se contraindre à élaguer ! Ce serait un écrit fort, puissant. Plus court, plus court, sabrez dans les égarements, filez un contenu, un seul, exploitez-le. Vous en avez le talent.

   Anonyme   
25/8/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
L'un des textes les plus incroyables qu'il m'ait été donné de lire. Une réflexion d'une rare intelligence qui dénote un esprit doué d'une extrême clairvoyance sur le monde qui nous entoure.

Ca frise la perfection.

A lire et relire, et surtout comprendre...

Félicitations,

Wall-E


Oniris Copyright © 2007-2023