Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
bulle : Café-chrême
 Publié le 09/12/10  -  20 commentaires  -  748 caractères  -  567 lectures    Autres textes du même auteur

À la tombée du bar...


Café-chrême



La nuit foulait l’ivresse.

Au-dessus du comptoir,
Une horloge discrète
Distillait sa mémoire.

Les lampes mandarine aspiraient l’air du noir,
Mais un faisceau fortuit, résurgent d’outre-bière,
Offrait aux tables crasses
Sa lumière houblonnée

Découvrant la poussière.

Les chaises rempaillées en bavaient de savoir
Ce qu’avaient raconté les culs sur leur assise,
Se souvenant, brisées,
Les cheveux longs défaits qui baisaient leur dossier.

Les pensées infusées en vagues d’indolence
Fumaient le rire sourd d’un vieux percolateur ;
Cigarettes, Bourbon, Earl Grey, sous le déboire,
Refermaient leur histoire
Par un grain de passé.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
27/11/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une belle description d'un bar plus ou moins minable et de l'atmosphère qui s'en dégageait.

On ne ressent ni joies ni peines ici. Juste une sorte de "langueur", de vague laisser-aller. Une sorte d'"advienne que pourra" aussi.

Je dirais même que derrière l'aspect piteux de ce bar s"en ressortait une certaine chaleur. La deuxième strophe a l'air d'aller dans le sens de ma pensée. Voire même la dernière.

Une nostalgie, c'est évident.

J'aime beaucoup le fameux : outre-bière dans la seconde strophe.
Ainsi que"Les lampes mandarine aspiraient l'air du noir,
ou encore dans la dernière : "Les pensées infusées en vagues d'indolence
Fumaient le rire sourd d'un vieux percolateur".
Tout cela est du plus bel effet.

Un bon tableau.

   Maëlle   
1/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien, j'ai tout de suite envie de le dire. Sur la façon de présenter les choses, ça me rappelle la chanson de Jacques Higelin "poil dans la main".

Un petit bémol sur le dernier "déboire", qui sonne félé pour moi.

   Lhirondelle   
2/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Café-chrême" Le titre m'a donné l'envie d'aller lire cette poésie...
Un jeu de mot intrigant où je vois bien l'eau-de-vie remplaçant l'huile sur l'autel de ce sanctuaire comme certains pouvaient le considérer...

J'y ressens de la nostalgie pour une ambiance d'une autre époque... pas si lointaine mais passée quand même... dans ce lieu "saint" pour certains, malsain pour d'autres...
Qu'il soit café sur la placette du bourg ou bar de nuit sur le quai d'une ville... il a l'ambiance faussement feutrée et filtrée au travers des volutes bleues, du brouhaha enrubanné de vapeurs éthyliques... qui s'accroche à "un grain du passé".

"Café-chrême", j'ai parlé plus haut d'eau-de-vie mais plus je relis ces vers, plus je pense à ces onctions appliquées lors d'un décès... et ici, force est de constater celui de cette ambiance.
Enfin, voici comment j'ai ressenti ce texte.

"Café-chrême" un clin d'œil au café-crème/café-crime de "La grasse matinée" de Prévert ? j'aime à croire que l'auteur y ait songé.

Je ne décortiquerai pas tous les vers car ils me plaisent dans leur ensemble et sont, pour moi, de belle facture et très agréables à l'écoute.

Merci pour cette lecture.

   Arielle   
3/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un régal ce café-chrême, si justement dosé en musique et images !
"Les lampes mandarine aspiraient l’air du noir," l'équilibre est parfaitement rendu entre l'ombre et la lumière.

"Les chaises rempaillées en bavaient de savoir
Ce qu’avaient raconté les culs sur leur assise,"
Superbe !

Le dernier vers me parait un tout petit peu plus faible. Vous aviez si bien su me faire vibrer jusque là que j'attendais sans doute une sorte de miracle !

   Anonyme   
9/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau texte qui m'a fait penser à du jules Laforgue avec le côté lunaire ou bien à l'accordéon rance cher jacques Brel. Ou alors l'Assommoir de Zola toujours prêt à nous raconter de sinistres histoires : sédimentations sordides à l'ombre d'un percolateur.

   Anonyme   
9/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Bulle ! J'avoue être séduit par ce texte qui reflète une ambiance pas si lointaine, appartenant à ce passé où la convivialité prenait le pas sur le politiquement correct que nous subissons aujourd'hui... Le Café du Commerce pouvait aussi, il est vrai, se transformer trop souvent en Assommoir.
Tu as su retracer tout celà en quelques vers bien choisis et je t'en félicite.
Amicalement. Alex

   LeopoldPartisan   
9/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
des objets et des ambiances qui donnent une âme aux lieux voilà je que je considère comme l'un des bases de l'art poétique.
Que dire de plus, sinon qu'en quelques mots resurgissent les fantômes d'un passé houblonné où du moins sur le papier, l'on avait refaçonné sinon le monde du moins notre existence.

   Flupke   
9/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Superbement phrasé.
Des images bien travaillées, vraiment bien formulées.

Bien aimé:
Les lampes mandarine aspiraient l’air du noir,

Merci pour ce moment magique. Une évocation très réussie.
Bravo.

Amicalement,

Flupke

   Chene   
9/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Bulle

Pas eu le temps de le commenter en EL... pffffffff envolé alors que je voulais le relire et y laisser un ressenti de satisfaction.

Une ambiance "à la Prévert" (dans le titre bien sûr) mais également dans le phrasé avec l'illustration d'une atmosphère entre ombre et lumière (les lampes mandarine), olfactive et presque morbide ( "outre-bière", "lumière houblonnée"), suggestive à travers l'énumération : "Cigarettes, Bourbon, Earl Grey", sonore avec "l'horloge discrète", "le rire sourd d'un vieux percolateur", avec un brin de nostalgie caféinée "Par un grain du passé", "distillait sa mémoire".
Il y manque plus que les oeufs durs sur le zinc !

J'en redemande !
Merci pour cette fort agréable lecture

Chene

   ristretto   
9/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
nostalgie de ces bistrots "sacrés" lieux de vie et de rencontres

les lampes couleur années 70 :-)

j'aime particulièrement le rire du percolateur

merci pour cette belle lecture

   widjet   
10/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Peu de mots, mais l'ambiance est là. Les bars, cafés (ici c'est presque un bouge), sont des lieux my(s)thiques qui ont inspiré tant de poètes qu'il est difficile de ne pas tomber dans la redite. Avec ce texte court, mais évocateur, Bulle s'en sort bien. Dans un jeu d'ombre et de lumière où les objets (horloges, chaises, percolateur) sont personnifiés, tout semble vivant.

J'aime moins le "Les cheveux longs défaits qui baisaient leur dossier". Le double sens (baiser) force un peu trop le trait alors que le jeu instauré sur des mots comme "Outre-bière" ou celui du titre (réussi), me semble plus subtil.

Merci

W

   Lapsus   
10/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Atemporelle, intemporelle cette vision ?
Certainement, car elle soumet les vestiges du passé aux tourments des grains et des boissons : fouler, distiller, infuser, "percolater", fumer.
Il y en a pour tous les flux et toutes les mémoires, au point de célébrer une ambiance déchue comme la messe dans une église délabrée.

   placebo   
7/10/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime beaucoup l'ambiance qui se dégage (les lampes mandarines :p), notamment par un procédé que j'apprécie : renvoyer l'adjectif à un autre mot que celui auquel il était destiné (lumière houblonnée, pensée infusée). En tout cas, c'est de cette façon que je peux réaliser un semblant d'analyse pour m'y retrouver ^^

Certains ont fait part de la langueur, c'est tout à fait ça. Le décrochement harmonieux du ''découvrant la poussière'' me fait penser à un acteur qui attend le bon moment pour sortir sa réplique d'une voix suave, faisant monter l'attente.

De même que widjet, le ''baisaient leur dossier'' m'a moins plu. Peut-être parce qu'on ne joue plus dans l'ambivalence comme il l'a dit, mais perso c'est la proximité du ''bavaient'' qui m'a dérangé.

Plusieurs lecteurs ont mentionné le percolateur, je ne l'avais même pas lu ! je crois que j'ai sauté le vers à cause de ''vagues d'indolence'' qui me plait moins (un peu trop vaporeux pour le coup) :p

Merci beaucoup pour cette lecture, qui ouvre une fenêtre nostalgique sur le passé, effectivement, mais je ne me sens pas prisonnier du temps avec ce poème, c'est un souvenir, émouvant, pas obnibulateur.

placebo

   David   
20/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Bulle,

Comme un clin d'œil au fauteuil de salon de coiffure pour dame d'une autre chanson, d'atmosphère également :

"Les cheveux longs défaits qui baisaient leur dossier."

Ça vaut bien le coiffeur :)

Il y a une ambiance de F... avec "La nuit foulait l’ivresse", "Mais un faisceau fortuit", "Offrait aux tables crasses", "Les cheveux longs défaits", "Les pensées infusées", "Fumaient le rire sourd", "Refermaient leur histoire", et ces drôles de rc, rb, rl, qui tranchent un peu dans ce passage de la fin :

"(... ) d’un vieux percolateur ;
Cigarettes, Bourbon, Earl Grey"

Enfin des drôles de bruits, mais avec des mots derrière bien sûr, pour faire cette ambiance... chrême !

   PierreLune   
29/12/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour café-chrême, en plus des émotions vous incorporez l'ambiance ce qui donne " un corps à votre poésie " C'est ce qui manque souvent dans les textes... Alors bravo. Qu'il est donc magnifique ce vers "Les lampes mandarines aspiraient l'air du noir. Vos vers sont" symbolistes-réalistes".Ne manquerait plus que l'odeur du bar et nous y serions.
En fait j'ai lu votre poésie comme si j'avais sous les yeux une belle peinture évocatrice. Encore merci pour ce très beau moment de lecture. Je ne manquerai pas de me plonger dans vos autres poèmes.

   Anonyme   
29/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Magnifique art de créer une atmosphère !

Pour moi, aucun passage n'est moins fort ou plus beau qu'un autre, j'ai vraiment aimé le tout d'un bloc.
Bon, une préférence tout de même, s'il en faut une, pour ces deux vers :
"Les lampes mandarine aspiraient l’air du noir,"
et
"Les pensées infusées en vagues d’indolence"
Ces images sont très belles.

J'ai apprécié aussi cette personnification des chaises, qui apporte de la vie dans ce tableau descriptif.

Je n'ai guère qu'une vague interrogation par rapport à ce vers mis en exergue "découvrant la poussière". Je n'en vois pas vraiment le pourquoi ni l'utilité, mais c'est vraiment un point de détail qui n'a en rien gêné ma lecture.

   Anonyme   
30/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une ambiance surréaliste très bien et très vite rendue dans ce poème, dont je regrette un peu la brièveté. Mais sans doute que tout y est dit, c'est moi qui aurais voulu rester un peu plus longtemps.
Merci pour ce moment très agréable, qui se continue dans mon imaginaire, si vous permettez !

joceline

   Anonyme   
8/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
j'ai été là, dans ton bar, et j'ai apprécié de voir l'ambiance, la lumière tamisée, le décors, les murmures.

des images belles et originales qui permettent de plonger le lecteur dans l'âme de ce bar.

un bon moment de lecture.

   zenobi   
5/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Superbe. Le rythme, la plénitude des images, la justesse de la description.
(Pourquoi ces majuscules ) bourbon ou earl grey ?)

   Fattorius   
11/11/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Le percolateur n'est pas la meilleure machine à café qui soit; mais j'aime la suggestion du "café" au dernier vers (enfin le café! Mais (soit dit en passant), pourquoi "chrême"?). De même, j'aime ici certaines trouvailles ("outre-bière") - ou "baisaient leur dossier", qui renvoie aux "culs", d'une façon suggestive qui pourrait paraître graveleuse. Volontaire? Enfin, musique agréable des vers, sur une base de six syllabes (ou 7, si l'on considère que "houblonnée" a un H aspiré - syncope volontaire?). Merci pour l'instant poétique.


Oniris Copyright © 2007-2023