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Poésie contemporaine
c-cil : 7 h 27
 Publié le 05/11/12  -  8 commentaires  -  2390 caractères  -  123 lectures    Autres textes du même auteur

Lors d'un trajet en voiture j'écoutais Edvard Grieg. Il s'agit d'une sorte de carnet de voyage musical. La forme est un peu photographique. À chaque morceau de musique un bout du trajet.


7 h 27



Edvard Grieg
Berceuse



Entre nuit et route
le vingt & unième siècle en marche
clignote.


Les betteraves sucrières immatriculées
passent du champ au camion
[Feu rouge]
En voiture : somnolences matinales.
Par l’ajour du clocher l’aube.



7 h 35

Einsamer Wanderer


Traversée du village comme celle de la vie
sans anicroche sensible – aucune arrivée par la droite
[pas de priorité à respecter]
village encore éclairé
quelques jeunes gens endormis – habillés de ville,
casque sur les oreilles – marchent vers un bus embué.




7 h 40

Albumblatt


Rond-point du Débarquement
la route mouillée reflète la fin de nuit en réverbères.
Dans la voiture tous sommeillent

les conduire vers une autre journée ?




7 h 45

Norwegischer Tanz


Les éboueurs bloquent la rue – courent sur les trottoirs ;
le vingt & unième siècle décharge ses surplus
dans des bennes de couleur

En ce moment
les betteraves arrivent à la coopérative – la mer monte
en marée d’équinoxe – autant de jours autant de nuits.




7 h 50

Scherzo


Tu descends de voiture – sac au dos – escalade de la journée.
Mon cœur se serre. Si un malheur nous séparait
je n’y survivrais pas.




7 h 53

Heimweh


Vous descendez de voiture – sac au dos – sac
à l’épaule
pour aller rejoindre les salles froides et vos amis.
Dans vos poches vos téléphones,
votre musique dans une puce.
Vos rêves en tête ; chevaux espaces falaises ciel bleu
Encore quelques minutes et je serai seule.



8 h 15

Es war einmal


Nous avons lu – nous avons parlé et écouté de la musique ;
dans tes poches des papiers de bonbons
des petits mots, des bâtons de sucette.



8 h 16


Tu descends de voiture – gilet ouvert
sac mal fermé oubliant le livre de mathématiques.
J’éteins l’autoradio et pense aux azalées de
Carl Larson qui fleurissent la pièce
sur le disque de Grieg – Lyrische Stücke


 
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   Pimpette   
26/10/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
SYmpa comme tout!
Je peux transferer ce texte à des souvenirs personnels
Tu descends de voiture – gilet ouvert
sac mal fermé oubliant le livre de mathématiques.
J’éteins l’auto-radio et pense aux azalées de
Carl Larson qui fleurissent la pièce
sur le disque de GRIEG – Lyrische Stücke'
BRAVO!

   brabant   
5/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour C-Cil,


C'est le même mot que celui de Pimpette qui m'est venu à l'esprit : "SYmpa" (lol) et, comme elle : ' super SYmpa" ;)


J'ai un 33 T de Grieg dans mes tiroirs, m'en vais le réécouter. Du XIXè au XXIè y'a qu'un sillon de betterave sucrière... ;)

Entre betteraves et éboueurs voilà une image de l'éveil où le travail s'empreint de poésie et de tendresse, m'en vais ouvrir aussi mon album de Carl Larsson, toujours le XIXè, l'enchantement, le rêve !
Quelle matinée dites-donc !

Home Sweet Home

Mais je regarde le clocher par l'embrasure de la fenêtre. "ajour"... et je vous accompagne à l'ouverture du poème...


C'est simple le bonheur !

   Arielle   
5/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quand le prêt à porter du quotidien s'habille de musique il prend tout de suite l'allure, l'élégance de la haute couture même au cul des camions-poubelles.
J'aime beaucoup ce morne aujourd'hui revisité de poésie.
Merci d'avoir invité Grieg et Carl Larsson à faire partie du voyage.

   placebo   
5/11/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je ne maîtrise pas les références des autres commentateurs mais vais me cultiver un peu :)
J'ai plutôt aimé le texte, il a un bon mouvement, que ce soit ces noms (allemands ? ceux des pistes de Grieg je suppose ?), ces [] -- ou retours à la ligne. Ça donne un souffle entraînant.
J'ai trouvé le texte un peu "artificiel" dans certaines de ces constructions : "habillés de ville", "la fin de nuit en réverbères". Artificiel pas au sens non-poétique, mais disons que la construction ne s'efface pas pour moi pour laisser la place à l'image et la poésie.

Du coup, je n'ai pas pu accompagner la narratrice (que je prenais pour un narrateur) dans sa balade matinale et j'étais encore à froid pour les phrases candides du "scherzo" qui m'ont alors paru maladroites.

À relire je pense, notamment une fois les références découvertes.
Bonne continuation,
placebo

   stellamaris   
6/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Alors là, j'aime beaucoup cette succession de "flashs", un peu dans l'esprit des haïkus - Des textes courts et simples qui dessinent une image mentale - Qui peu à peu, se combinant, forment une mosaïque, puis un tableau pointilliste...

Avec toute mon amitié.

   Anonyme   
6/11/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Moi non plus je maîtrise pas les références du poème (mais je m'en fiche), je l'ai écouté, lu, lu encore et j'ai apprécié le minimalisme, l'épure, la modernité, le rythme, parois saccadé parfois linéaire.

Un très bon moment de lecture :)

   costic   
28/11/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai beaucoup aimé ce minuscule voyage entre quotidien et évocation sensible d’un vingt & unième siècle très bien croqué. Les images captées me semblent très justes en particulier : « le vingt & unième siècle en marche clignote ». Les « quelques jeunes gens endormis – habillés de ville,
casque sur les oreilles – marchent vers un bus embué. » « Dans vos poches vos téléphones, votre musique dans une puce. »
De la douceur aussi dans cette conduite vers une autre journée, et on ressent viscéralement l’amour du passeur pour ses passagers.
Une très agréable lecture.

   Anonyme   
3/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Voilà un "7 h 27 " qui vous embarque bien loin, dans le souvenir d'un quotidien, retranscrit de cette façon, si originale. Vous l’embellissez, le rendant plus présent.

J'ai aimé mes lectures, chaque petit paragraphe, réveille ma mémoire, et je vous suis dans ces instants, c'est là que l'on s'aperçoit que toutes ses choses de la vie dite "banales" sont des fragments d'émotions légères, mais qui vous rendent si vivant, lorsque l'on sait voir au-delà.

Toute cette composition poétique m'a enchanté. De la simplicité nous vient l'essentiel, et ce temps-là est déjà loin, vous avez fait naître un peu de nostalgie, par petites touches, bien agréables.


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