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Poésie néo-classique
CalamusInscius : Cinq et cinq font dix !
 Publié le 20/07/15  -  7 commentaires  -  1282 caractères  -  174 lectures    Autres textes du même auteur

Dura lex…


Cinq et cinq font dix !



– Mais où donc sont passés les ferrets de la reine ?
Et que font ces taxis dans votre boniment ?
Croyez-moi, j'eusse aimé vous offrir la moyenne…
Voici votre devoir, messieurs. Mes compliments !

Ma vergogne à blesser, qui jamais ne s'agace,
Aura de cela seul enflé le compte rond,
Qu'il s'en fallut de peu que votre œil fort sagace
Du trio de Dumas ne vît le quarteron.

– Riez, pourtant, monsieur, car l'injure est pensable.
L'esprit de Coubertin gouvernait mon élan,
Lorsqu'un tournoi de foot eut raison, sur le sable,
De ma force dernière et de tout mon talent.

Lors, ayant lu le titre et tourné quelque page,
Je permis que mon pair, dont l'esprit s'emballa,
Se plût à peaufiner le reste du partage.
Nous œuvrâmes tous deux, mais je n'étais pas là !

– Grâce vous soit rendue, ainsi que la justice !
Notre bon règlement, sur ce point, est formel :
On ne peut ni noter les vœux qui n'aboutissent,
Ni bouder à demi le fruit d'un vœu duel.

Pauvre de moi ! Bien sûr ! Privé de toute excuse,
Je perçois mieux, messieurs, quel est votre inconfort,
Et m'en vais de ce pas, sur l'honneur qui m'accuse,
Multiplier par deux le profit de l'effort.


 
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   Anonyme   
20/7/2015
Bonjour CalamusInscius

Incontestablement vous maîtrisez la métrique et la rime.
Il le faut pour ce clin d’œil au théâtre classique.

Le premier quatrain est génial (je pèse mes mots)
On se demande en effet ce que font les taxis dans un devoir semble-t-il consacré aux "Trois mousquetaires" (bicose les ferrets de la reine)

J'adore le ton "prout-ma-chère" employé par les interlocuteurs. Pas d'erreur, on est bien sur un site littéraire.

La suite ne déçoit pas avec ce joyau :

"L'esprit de Coubertin gouvernait mon élan,
Lorsqu'un tournoi de foot eut raison, sur le sable,
De ma force dernière et de tout mon talent."

J'apprécie le zeugme, figure que vous reprenez un peu plus loin
"Grâce vous soit rendue, ainsi que la justice !"

Merci CalamusInscius, vous m'avez fait passer un excellent moment.

   Pimpette   
20/7/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'adore!
je me rends compte pour la première fois que ces beaux alexandrins si usés par ailleurs dans d'autres sujets, sont efficaces dans la drôlerie!
Et ici la drôlerie est de l'humour et du meilleur.

J'imprime et je garde

"– Mais où donc sont passés les ferrets de la reine ?
Et que font ces taxis dans votre boniment ?
Croyez-moi, j'eusse aimé vous offrir la moyenne…
Voici votre devoir, messieurs. Mes compliments !"

Je note très haut ce prof génial!

   Anonyme   
20/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ave Calamus ! Il y a du Molière, à moins que ça ne soit du Corneille comme aiment à l'affirmer quelques "révisionnistes", dans ce texte superbement campé sur ses alexandrins sans failles... J'ai un faible pour le premier quatrain mais ici tout est plaisant du début à la fin.
Seul bémol à mon goût, le thème est un peu trop diffus, disons insuffisamment marqué...
Il n'est plus grand plaisir, cher ami, que vous lire !
Vous avez du talent, c'est trop peu de le dire...

Bravo et merci !

   David   
20/7/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour CalamusInscius,

Alors, c'est un peu confus mais je ne vais pas le lire dix fois : j'ai pris le texte comme les propos d'un élève qui avoue avoir tricher pour un devoir sur les "trois mousquetaires" de Dumas parce qu'il jouait au foot à la plage, et ainsi 'avoir fait rédiger par un autre. Le devoir n'est néanmoins pas bon, 5/20, mais son aveu est un moyen de réclamer des points, deux fois plus de points, pour son nègre scolaire.

Je vois trois tirets de dialogues et je me demande s'il n'y a pas plus de trois prises de paroles entre les deux protagonistes, par exemple, les deux derniers quatrains réunis par un seul tiret de dialogue me semblent faire parler successivement les deux personnages.

Bref, ça ne viendrait pas de la fluidité des vers mais plutôt de la mise en strophe, la confusion que j'avais.

   Anonyme   
1/9/2015
Bonjour CalamusInscius

De l’humour en alexandrins qui se lisent bien, excepté quelques vers, voilà qui change de l’ordinaire.
« S’agace et sagace » Bravo, emb « alla et pas là », pas mal non plus !

Merci pour ce plaisir

   jfmoods   
29/7/2015
Le texte est doué d'une belle expressivité (points d'interrogation, d'exclamation, de suspension, deux points, usage exclusif du discours direct). Présente ici et là, la tonalité héroï-comique (champ lexical du tragique fortement en décalage avec le thème singulièrement banal de l'évaluation scolaire : « injure », « force dernière », « justice », « l'honneur », « accuse »), s'avère particulièrement réjouissante. L'auteur, par esprit de facétie, a souhaité faire se percuter deux maximes à l'esprit contradictoire comme improbable appui au jugement de Salomon de l'enseignant (une lecture relativiste de la phrase de Coubertin : « L'important, c'est de participer. », la soif d'absolu, dans l'oeuvre de Dumas : « Un pour tous, tous pour un. »). En vérité, derrière la sentence finale, derrière le rire qu'elle suscite, se profile, chez le lecteur, un questionnement obsédant, voire inquiétant... Ce type pour le moins inepte de notation n'est-il pas voué à devenir, à plus ou moins longue échéance, la règle commune ?

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
7/8/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai lu et relu ce poème fort bien écrit, là dessus c'est indéniable.

Je ne suis pas plus que cela emballé par mes deux lectures, sur le fond. Cela reste un poème à la forme classique parfaite, parfaitement parfaite. Un arrêt sur le texte pour sa forme est grandement mérité, mais pour ma part cela ne va pas plus loin.

Peut-être est-ce dû au sujet évoqué, je trouve quelque part que le fond n'est pas assez évocateur.


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