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Poésie libre
Camslamartine : Songe : entrée en matière
 Publié le 03/09/20  -  5 commentaires  -  653 caractères  -  149 lectures    Autres textes du même auteur

Aux rêveurs et songeurs.


Songe : entrée en matière



Joli rêve,
Passent tant de souvenirs,
Un brin de foule y sommeille.
Comme une vie parallèle, une deuxième voie, le rail d'en face.
Attention je glisse, où suis-je ?
Rêve ou réalité ?
Les espaces sont clos,
Le vide est immense.
Tant de choses à vivre
En si peu de temps.
Tout devient hyper :
Hyper fou, hyper beau, hyperbole.
Ce moment est une pure exagération de soi, une exacerbation, oui.
Les pores sont en alerte
Mais le reste du corps est inerte.
Le temps, d'ici et de maintenant,
S'arrête et se délecte
D'un moment égaré
Dans la gare des instants... rêveurs.


 
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   Provencao   
3/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour et bienvenue Camslamartine.

Ce joli rêve m'a vraiment séduite, vous nous délivrez des souvenirs comme des apparences de l'avoir pour nous tenir à l'écoute du songe.

Ce moment poétique nous réconcilie pour noter la temporalité dans l'exaltation d'un" moment égaré".

J'aime cette poésie quand elle devient l'art de souffler l'inégalable qui nous vénère et nous étonne: " le temps, d'ici et de maintenant,
S'arrête et se délecte
D'un moment égaré
Dans la gare des instants... rêveurs."

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Vincente   
3/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Proposition "d'entrée en matière" songeuse intéressante dans son déversement idéel.

Le phrasé avance erratiquement.
Vers faits de courtes expressions, "Joli rêve" – "Hyper fou, hyper beau, hyperbole" (jolie trouvaille) – "D'un moment égaré", comme lancées par éclat ; ça percute bien.
D'autres sont assertifs, ou plutôt affirmatif depuis la sensation du narrateur, car il s'agit ici d'évoquer le ressenti absolu dans l'entièreté de sa perception. "Les espaces sont clos / Le vide est immense / Les pores sont en alerte / Le temps,…, s'arrête et se délecte" ; autant d'évidences inondant d'impériosités le récit, à hauteur du songeur.
La narration manque de linéarité, certes, mais elle y gagne, malgré ces apparitions très affirmées, un floutage de circonstance. Les "choses" virtualisées dans le rêve ou le songe manquent de "raisonnabilité", mais pas de réalisme ; ce qui est vu dans ce moment de "vie en parallèle, une deuxième voie" est tangible dans le lieu "spirituel", ce "rail d'en face".

Dans l'intention, j'ai beaucoup aimé la posture, et plutôt apprécié le regard. Dans l'interprétation, de même j'ai plutôt été séduit, mais pas conquis, il manque à mon goût plusieurs "tenues" plus maintenues dans un sujet aussi vaste, vague, et même si peu original en soi.

Si l'exergue se prête à une vaste et diffuse intromission, le titre laisse "songeur" quant à sa poésie (aspect technique d'un essai), et dans une moindre mesure à sa pertinence suggestive. "Entrée en matière" invitant à appréhender le "songe" comme une matière, donc une entité définie, semble antagoniste à l'évanescence intrinsèque de "l'objet" évoqué ; mais, soit, considérons que c'est justement avec cette opposition troublante que l'auteur a voulu jouer.

La présentation aurait gagné à signifier les temps des advenues ; car le tempo n'est pas ici insignifiant. J'ai ainsi vu quatre phases où j'aurais apprécié être accompagné pour en apercevoir les contours. Quatre premiers vers, ensuite, jusqu'à "hyperbole.", puis jusqu'à "inerte." et enfin les quatre dernier vers. Mais ceci est relativement secondaire.

Autour du vers "Ce moment est une pure exagération de soi, une exacerbation, oui" s'est construite toute l'expérience sensorielle évoquée. Tout ça, c'est très bien, mais ce qui m'a gêné, mais me gêne plus encore dans ce retour sur image, c'est le positionnement du locuteur qui est à la fois plongé dans le rêve, ou le songe, qu'il vit et en même temps "capable" d'en analyser les composantes émotionnelles ; le fait d'être à la fois dans ces deux états est trop mélangé ici, je dirais même confus. Il me semble que l'expression de l'onirisme aurait dû se libérer de celle analytique, presque psychanalytique ("pure exagération de soi…"). Sur ce plan, celui de la posture a plusieurs facettes du narrateur, il faudrait à mon sens plus de discernement…

Un détail important : six occurrences du verbe "être" en dix-neuf vers, ça fait vraiment beaucoup ! Á côté, les quatre déclinaisons de "rêve/rêveurs" paraissent presque peu redondantes.

   papipoete   
3/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Camslamartine
" i have a dream...", mais jamais le pasteur ne put le vivre ! Nous faisons des cauchemars qui nous rendent le réveil si heureux ; nous faisons des rêves que parfois nous réalisons ( quand on se rappelle du thème )
NB ici, l'auteur se trouve mi-figue, mi-raisin ne sachant quoi retenir de ce songe entre " idéal et effrayant "... en fait un vrai rêve, car celui-ci par définition est souvent irréalisable... à manger pour tout le monde/la paix entre tous les peuples/une arche pour croyants et agnostiques...
La fin de votre poème se termine sur l'espoir...en attendant le prochain train de Morphée...

   ANIMAL   
3/9/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un bien joli poème léger et fluide, dont j'ai beaucoup aimé le début, en particulier le parallèle avec le chemin de fer, et aussi ce superbe passage :
"Les espaces sont clos,
Le vide est immense.
Tant de choses à vivre
En si peu de temps."

J'ai moins apprécié la partie "hyper", préfixe que je trouve tout sauf poétique. Ces quelques vers, jusqu'à inerte, ont rompu mon rythme de lecture.

La fin a de nouveau mes faveurs, avec cette nouvelle évocation du le temps puis d'une gare. Ainsi la boucle est bouclée.

Un voyage "ailleurs", glissement entre rêve et réalité, que j'ai trouvé bien agréable malgré ma réserve précédente.

   LeMat   
7/9/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Camslamartine !
Je vois dans ce poème le récit de quelqu'un qui a pris sa dose. Le narrateur plane. Peut-être sur un rail de coke. Sur une voie aérienne.
Un univers infini composé de multivers clos est là, à expérimenter. Et il plane. Exacerbé dans l'exagération du délire de soi. Alors tout est hyper... tout ! Lorsque l'on plane, d'après ce que j'en sais par la culture cinématographique et autre, c'est que l'entrée de matière narcoleptique dans le corps engendre une perception accrue de la réalité, en fait de nos réalités extérieures. Mais aussi de nos songes, les songes se densifient et ainsi prennent de la matière, le moi y entre et s'y égare. A l'intérieur le corps immobile est agité par des bouffées de chaleur, de suée, de tremblement... enfin je dis ça, j'en sais rien.
Dans ce cas de figure, " songe " serait un euphémisme, peut-être pour nous égarer. hi hi ! Merci pour le partage et à bientôt !


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