Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie néo-classique
cervantes : La complainte du comprimé
 Publié le 27/12/15  -  23 commentaires  -  1221 caractères  -  291 lectures    Autres textes du même auteur

Dans la veine des contes d’Andersen (Le sapin, La petite sirène), un clin d’œil compatissant à la destinée de nos chers comprimés.


La complainte du comprimé



Du tube maternel, une main décharnée
Me jeta sans douceur au creux d’un vieux bassin,
Jusqu’à la gueule plein d’un liquide assassin
Qu’on m’avait désigné pour toute destinée.

Bien rond et bien poli, j’ai voulu satisfaire
Aux recommandations des très savants docteurs
Qui avaient validé, brillants accréditeurs,
Le bon déroulement de cette étrange affaire.

Illico, je plongeai dans l’immonde breuvage
Et picotant soudain en centaines de points,
Dans mon corps lisse et blanc, dans ses moindres recoins,
Explosa le geyser d’un jacuzzi sauvage.

Je savais par maman que ce plaisir extrême
N’embrasait qu’une fois. De mes frères et sœurs
Partis bien avant moi, j’avais senti les peurs
De la dissolution, de l’extase suprême.

Mais en bon comprimé, j’ai fondu dans la danse,
Valsé dans les courants, les bulles d’excipient,
Agrippé les parois du miteux récipient
Pour retarder l’enfer de la dernière transe.

Adieu ma pilule, ma chérie de paillasse,
Nous n’irons plus cueillir le sel opalescent
Au labo de nos cœurs. Ton bel effervescent
Se meurt, abandonné, tout au fond d’une tasse…


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
11/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour.
Après une première lecture, sans laisser de commentaires, je m'étais dit :
Oui, bon...l'idée est rigolote mais ce texte, on ne le lit qu'une fois.
Et puis...ben je n'ai pas résisté à la tentation de vous relire...pour le sourire.
Aujourd'hui, lorsque j'aurai à prendre un comprimé, je penserai à votre texte...c'est certain.
:-)

   Anonyme   
12/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
"Objet inanimé avez-vous donc une âme".
Texte qui se laisse lire et relire, plaisamment, par ci par là, des petites subtilités bien sympathiques, le fond comme la forme m'ont agréablement embarquée, car la petite pointe d'humour effleure et taquine l'imagination.

   Curwwod   
12/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est très amusant, tout en décalage, noblesse du style néoclassique et fantaisiste trivialité du sujet. Décalage dans la tonalité dramatique qui marque cette historiette pharmaceutique au seing du drame de la fatalité, du Karma, et se termine par une envolée lyrico-comique digna de Roméo.
Un bien joki pastiche.

   leni   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
cervantès
C'est pour le moins inattendu C'est drôle et la pièce est bien montée

J'aime cet humour
Ce texte devrait être rembourse par la SECU
MDR Salut cordial LENI

   Anonyme   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cervantes, bonjour ! Un poème qui arrive à point par ces temps de Fêtes et d'Alka-Seltzer matinaux.
Traiter de l'Odyssée d'un effervescent, il fallait oser et vous l'avez fait, avec brio ! J'ai souri d'un bout à l'autre et pour attaquer de pied ferme ce dernier dimanche 2015 rien ne vaut à mon goût cette suite de quatrains bien ficelés !
Reste la pilule, la pauvre (!) privée de son bel effervescent pour les besoins de l'Humanité !
Aujourd'hui, en ce qui me concerne, point de comprimé, votre poème est du plus bel effet !
Bravo, merci, Bonne année et surtout conservez cet humour qui me convient parfaitement et que j'espère retrouver sous votre plume en 2016 !

   Vincendix   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un sujet original et pétillant, une « posologie » respectée, la dissolution du comprimé effervescent fait des bulles poétiques.

Ne manque que le son dans cette complainte sponsorisée par Sanofi, mais il est facile de l’imaginer.

   Anonyme   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour

L'idée est amusante et originale de vouloir décrire les dernières
minutes ou secondes d'un comprimé effervescent.

L'ensemble est rondement mené bien que je me perde par endroits dans un dédale de détails d'où surgissent quelques incompréhensions :

Au creux d'un vieux bassin : quid ? Un verre plutôt ?
De cette étrange affaire : pourquoi étrange ?
dans ses moindres recoins ?
Après dissolution, j'aurais mis : cette extase suprême.

Dommage aussi pour le premier vers du dernier quatrain,
mal construit, il détonne avec un très bon reste.

Ce que j'aime maintenant :

Explosa le geyser d'un jacuzzi sauvage.
Le quatrain 4
Pour retarder l'enfer de la dernière transe.

Au final, un texte plaisant mais qui peut être amélioré.

Allez, après tant d'efforts je vais me faire un petit effervescent
que je regarderai fondre d'une toute autre manière.

   Cristale   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Cervantes,

Vous nous faites avaler la pilule avec brio ! Donner une âme, des émotions, une voix à un comprimé, fait de vous le génie de ces lieux :)

Dans le jargon littéraire, cette figure de rhétorique se nomme "prosopopée" : l'art de prêter de l'action et du mouvement aux choses inanimées.

J'ai apprécié le soin de votre écriture, quelques subtiles sonorités, entre autres dans ces vers :

"Illico, je plongeai dans l’immonde breuvage"
"Explosa le geyser d’un jacuzzi sauvage."
"Mais en bon comprimé, j’ai fondu dans la danse,"

Nous sommes en néo, je vous fais donc grâce de divers détails échappant aux sacro-saintes lois de la prosodie classique :)

Le dernier quatrain est superbement bien mené, d'un lyrisme dramatique effervescent !

Bravo !

Cristale

   Anonyme   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà une originale et charmante idée que de s'intéresser à la "destinée" d'un comprimé, qui plus est, effervescent.
Un parcours humoristique depuis le " tube maternel " jusqu'à l'agonie " abandonné, tout au fond d’une tasse…"
Amusant et bien conduit.

   hersen   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Du geyser d'un jacuzzi sauvage à la pétillante histoire d'amour sur une paillasse, beaucoup de trouvailles excellentes et vraiment amusantes.

Le tout bien mené, pas de temps mort dans l'"action".

Une très bonne façon de commencer la journée !

Merci pour ce trait d'humour si habilement raconté.

   Lulu   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Cervantes,

il m'est déjà arrivé de penser que certains sujets étaient incompatibles avec la poésie... et j'ai redouté découvrir votre texte après avoir pris connaissance du titre. Mais ce n'était là qu'un préjugé et je suis bien contente de découvrir que j'avais tort : votre poème est génial !

Écrire sur un comprimé, il fallait en avoir l'idée.
En général, quand on fait face à un comprimé, on n'est pas forcément dans son assiette, car il s'agit de lutter contre une maladie, même si c'est parfois à titre préventif. Or, vous nous montrez le contraire : on peut faire preuve de poésie, de légèreté et d'humour quand ça ne va pas fort et vous nous le montrez bien.

En effet, votre poème est si bien construit qu'on ne peut qu’acquiescer et sourire.

Merci, donc, pour cette lecture des plus appréciables.

   papipoete   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour cervantes; on peut faire parler qui que ce soit; un humain, un animal, un végétal du moment que l'on sait entendre sa voix qui nous répond? Une chose aussi (un moulin pour Cervantes), un fauteuil ce vieil ami; une auto que l'on supplie de ne pas tomber en panne!
Un médicament, cachet tout rond qui, plongé dans l'eau "fond dans la danse", et se désole de perdre, "bel effervescent" son amie la pilule.
Quelle imagination, et plein de dialogues entre, docteurs, maman, chérie de paillasse; << tendons l'oreille désormais, à l'heure des médicaments >>.

   Automnale   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà une complainte bien originale, à laquelle je n’aurais pas pensé… Elle me fait supposer que l’auteur n’est pas étranger aux paillasses de certains laboratoires…

Chacun – êtres humains, animaux, végétaux, objets, mobiliers, denrées, médicaments… – doit subir sa propre fin. Et celle-ci, comme la plupart (pour ne pas dire toutes), n’est guère enviable. Qui voudrait, en effet, être jeté par une main décharnée, sans douceur, au creux d’un vieux bassin/Jusqu’à la gueule plein d’un liquide assassin ? Personne !

Notre héros, bien rond, bien poli, plongé dans un immonde breuvage, voit exploser le geyser d’un jacuzzi sauvage. Il n’ignore pas que ce plaisir extrême n’embrase qu’une seule fois, que ses frères et sœurs, partis bien avant lui, ne sont pas revenus. Dans la danse, il fond, valse dans les courants et les bulles d’excipient, s’agrippe aux parois du miteux récipient. Juste avant de mourir, il a une pensée pour sa chérie de paillasse, avec qui il cueillit, au labo de leurs cœurs, le sel opalescent.

Ainsi meurt le bel effervescent, abandonné, tout au fond d’une tasse…

Comme c’est triste ! Et pourtant, comme c’est amusant ! Et tellement bien raconté...

Bravo, Cervantès ! C’est une des rares fois – alors que je les lis tous avec beaucoup d’attention - que je commente un de vos poèmes. Cela ne peut être dû qu’à l’effet du médicament !

N.B. – Pour ménager un tout petit peu le suspense, j’aurais intitulé ce texte : « Effervescence »... Mais ne serait-ce que pour "Au labo de nos cœurs", et en souvenir du bel effervescent, je dirige la flèche vers le haut...

   Anonyme   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un comprimé déprimé... que dis-je, une prosopopée ! Me voilà donc transporté dans une nouvelle aventure, celle des choses inanimées qui parlent, vivent et meurent dans un verbiage issu d'une forme de rhétorique digne des oeuvres Platoniciennes...

Quelle effervescence !

Wall-E

   jfmoods   
27/12/2015
I) Un souffle épique

1) Un personnage tragique

La présence initiale du locuteur sous la forme de pronoms personnels compléments (« Me jeta sans douceur », « on m'avait désigné ») met en exergue la brutalité subie, puis la passivité imposée. Le caractère catégorique, exclusif, du groupe prépositionnel (« pour toute destinée ») signale l'exigence d'une mission assimilable à un suicide et impliquant une absence totale de libre arbitre. Le recours à un modalisateur (« j'ai voulu satisfaire ») avalise la prise en charge de l'acte sacrificiel à accomplir.

2) L'épreuve

L'ennemi à affronter, l'eau, est représenté par trois groupes nominaux à visée fortement dépréciative (« liquide assassin », « immonde breuvage », synecdoque : « miteux récipient »). Le combat, épique (verbes de mouvement : « plongeai », « valsé », « agrippé », hyperboles : « en centaines de points », « dans ses moindres recoins »), se solde par la dissémination et la mort (verbes : « explosa », « se meurt », groupes nominaux élargis : « geyser d'un jacuzzi sauvage », « l'enfer de la dernière transe »).

II) Un poème héroï-comique

1) Une famille drôlatique

Le choix de la prosopopée plonge d'emblée le lecteur dans une folie douce, dans un bienheureux sentiment de décalage face à la perception ordinaire des choses. La mère du comprimé apparaît, fort logiquement, sous l'aspect d'un ventre métaphorique, comme une enveloppe protectrice, un contenant (« Du tube maternel ») qui laisserait quitter la maison au dernier de la lignée, ayant abrité par le passé le reste d'une fratrie aujourd'hui totalement décimée (« De mes frères et sœurs / Partis bien avant moi »).

2) Une désopilante intertextualité

La référence implicite à une comptine ancienne aux paroles pour le moins grivoises (« Nous n'irons plus aux bois »), le choix d'un verbe propre à la thématique ronsardienne de la séduction (« cueillir ») ainsi que le double sens à lire sous les vocables « paillasse » et « effervescent » associent le locuteur et sa compagne désignée (« ma pilule, ma chérie ») à l'exercice d'une certaine sensualité, voire à des mœurs passablement libérées, délurées, débridées. Cette perspective ne manque pas d'amuser le lecteur.

Merci pour ce partage !

   Pussicat   
27/12/2015
Pour en avoir jeté tant et tant dans l'eau fraîche,
en avoir abusé bien plus que de raison,
je ne boirais plus ce breuvage crépitant
de la même façon, pensant à sa complainte...

Ah, que j'aime l'humour en poésie... merci pour ce moment !
à bientôt de vous boire... euh, de vous lire,

   Francis   
27/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Destin tragique d'un as, d'un pro, de l'Aspro effervescent ! Pour que la poésie épouse l'humour, il faut du talent pas celui à dix sous mais celui qui pétille au fond des vers. Lu et relu avec plaisir ! Merci pour le partage.

   Anonyme   
28/12/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Cervantes,

Je reprendrai bien un effervescent !
Un humour finement dosé, une écriture solide et lisible (bien plus que celles des docteurs, généralement !).
J'ai trouvé beaucoup plus de verve et d'inventivité aux 4 quatrains centraux, "la main décharnée" sans doute qui m'a semblé trop en faire ainsi que les derniers mots d'amour de cet effervescent à sa pilule adorée, pour les même raisons.

Mais je me suis sentie fondre en lisant cette épopée !

   Pouet   
28/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voici un bon exemple de poème "classique" ou néo-classique" en l'occurrence (je suis bien infichu de faire la différence...) que j'ai pris plaisir à lire. Le thème original m'a convaincu.

L'entame est très bien vue "du tube maternel"...

J'ai apprécié l'écriture, "nous n'irons plus cueillir le sel opalescent au labo de nos cœurs" par exemple: superbe.

Un vrai bon moment.

   angelina   
29/12/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Doté d'une très belle écriture,vous nous faites découvrir une autre facette de votre personnalité... votre humour ! que j'apprécie grandement .
Pour l'anecdote ,il se trouve que de retour d'un pub Irlandais "véritable guet apens",le cerveau en compote m'adressant à un petit cachet j'ai juré par tous les saints d'honorer sa mémoire s'il me venait en aide .
Ce comprimé effervescent m'a appris à mes dépens, qu'il convient de savoir s'arrêter à temps !
Vous êtes un personnage surprenant ,et j'adore ce sourire en coin que je pressens .
Petit cacheton je vais tenir mon engagement !
Merci Monsieur Cervantes pour ce bon moment
Angelina

   Ascar   
30/12/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
parenthèse amusante qui vaut le détour pour l'exercice de style et, s'agissant de votre style, il me sera moins long de relever quelques imperfections :

Une maladresse pour l'emploi du mot « bassin » qui, au dernier vers, s'avère être une « tasse »

Une lapalissade : « jeta sans douceur ». On peut jeter plus ou moins brutalement, avec ou sans violence mais l'action de jeter, par définition, ne se fait jamais avec douceur.

Une association hasardeuse : « miteux récipient » . L'adjectif suggère la misère qu'on ne prête pas, me semble t-il, à un verre ou à un quelconque contenant.

Au final un texte plaisant à lire qui dissout la pensée et, se faisant, repose l'esprit.

   StayinOliv   
22/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J'ai aimé votre poème, un thème original, difficile à retranscrire à poésie je pense, mais dont vous vous sortez plutôt bien. Quelques petites erreurs de style ( jeter sans douceur ) mais rien de très méchant. J'ai eu de l'empathie et ai presque ressenti de la peine pour le comprimé, c'est dire que c'est bien écrit et décrit !

Olivier

   Roxanne   
17/6/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cervantes

Très amusantes et bien écrites les pérégrinations de ce pauvre comprimé prêt à accomplir sa destinée malgré l'inévitable fatalité de sa quête.
A ce titre, pour parvenir au terme du processus de désintégration que vous mettez en place au court du récit, je suis resté dubitative sur l'emploi du terme "abandonné". Dans la mesure où le comprimé est pleinement conscient de son rôle, j'aurais plutôt attendu "désagrégé" ou "décomposé".

Mais cela n'enlève rien au plaisir que j'ai eu a découvrir ce texte ancien.

Roxanne


Oniris Copyright © 2007-2023