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Poésie libre
chachnikov : Crise
 Publié le 23/04/11  -  13 commentaires  -  972 caractères  -  203 lectures    Autres textes du même auteur

Poésie surréaliste.

Voici un regard sur les bouleversements sociaux engendrés par la mutation d'une époque en manque de dignité et de simplicité.


Crise



Le goudron fracturé au torse s’agrippe aux graviers,
Liaison de monopole avec ses rivières blanches qui s’écoulent jusque dans nos maisons.
Les barrières sont trop hautes pour éclairer,
Trop chaudes pour les boire sans se tatouer.

L’ancre flotte à l’horizon,
Tandis que les pompiers s’enivrent de carrosseries.
Vitrier de déchets, distribution d’amandine,
Les foulards à la marée saluent les voiles déployés sur la dentelle.

Alors que des murs du son se construisent partout entre des dents d’argile,
Un convoi de lutins bleus à huit cents mètres,
Près d’une téléconférence dans la lunette,
S’immobilise au pied de la tour relais.

L’antenne indique douze heures de vagues de pierres,
Ou minuit, compostage de listes rouges.
Des luthiers désespérés accordent une dernière fois les tunnels d’aérations,
Et voient construire des cimetières,
À l’ombre des centres commerciaux.


 
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   wancyrs   
11/4/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Il y a peut-être du génie dans ces quelques lignes, ou tout simplement des mots plats pour inciter à réfléchir dans le vide, mais dans tous les cas, j'aimerais bien être éclairci. J'ai même essayé de comprendre chaque vers individuellement, mais à chaque fois je me bute à un nuage opaque. j'ose espérer que c'est moi l'analphabète, et le texte, l'érudit

Désolé, je n'ai rien pigé

   Pascal31   
11/4/2011
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Heureusement, l'auteur nous prévient en préambule.
Le surréalisme, c'est un peu tout et n'importe quoi, puisqu'il n'a ni raison, ni logique. Mais ici, c'est surtout n'importe quoi.
Même l'explication donnée avant le titre ne colle pas avec le texte : on nous dit qu'il s'agit d'un regard sur les bouleversements sociaux, et le texte s'attarde sur des considérations architecturales (maisons, barrières, murs, tour relais, antenne, cimetières, centres commerciaux).
L'apparition du convoi de lutin bleu a été le pompon : j'ai survolé ce texte à huit cents mètres, comme eux.
Désolé, mais je n'ai pas du tout été sensible à ce poème.

   Anonyme   
13/4/2011
 a aimé ce texte 
Pas
Trop hermétique pour moi, j'aime pouvoir au moins faire fonctionner des associations d'idées. Ici, je n'ai rien à quoi m'accrocher, pas même des sonorités ou un rythme intéressants...

   Lunastrelle   
15/4/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un surréalisme que je trouve maîtrisé, et qui permet bien d'assouvir son propre but: transporter le lecteur ailleurs, lui faire ressentir et "comprendre" les choses sans qu'il ne s'attache aux mots... J'y vois une critique de la société d'aujourd'hui oui, mais assez fine et poussée; ces bouleversements sociaux que vous évoquez se font bien sentir.
Les problèmes évoqués, que nous connaissons aujourd'hui, viennent d'un profond malaise que personne ne cherche à résoudre, à mon sens.
La technologie nous a dépassés, nous avons peut-être fait de gigantesques progrès, mais en attendant, nos cerveaux et notre être propre ont peu (voire quasiment pas) évolué...
Bon, je sors un peu du sujet, excusez-moi. Mais c'est un peu le sentiment que j'ai eu après avoir lu ce texte.
Je n'ai pas toutes les références en main, mais cela me suffit largement pour apprécier.

   Lariviere   
18/4/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour !

Voilà un texte que j'ai beaucoup apprécié pour sa qualité d'écriture... Et son sens...

Pourtant, je l'avoue, certains passages contiennent encore à la première lecture un sens qui m'échappe... Mais je crois que l'erreur justement, serait de s'obstiner à voir se dérouler le sens de ce texte comme on pourrait voir dérouler le fil laiteux du concombre de mer, en le pressant simplement un peu fort sur ces partie molles... C'est à dire en ce concentrant sur le texte, jusqu'à obtention de céphalées et abcès du cerveau (attention, ceci est un message de la raison expliquant APRES COUP la métaphore surréaliste qui précède).....

Car ce texte, c'est annoncé par l'auteur, est un texte surréaliste. Chercher l'évidence et capter la logique qui jaillirait par les voies naturelles de la compréhension, serait alors un véritable non sens...

Le sens surréaliste est une véritable civelle... Au plus on essaie de le saisir, au plus il devient visqueux et gluant, et au plus il s'échappe. Pour être capturé, il a besoin d'autres lumières...

Pour autant, n'y a t-il pas de sens ?... Personnellement, je pense que si... Je ne le vois pas... Mais je le sens...

Si je le sens, c'est parce que personnellement, je trouve que l'auteur utilise très bien, toutes ces images poétiques, ces situations incongrus, ces détails bizarres, ces métaphores et ces phrases sans lien apparent, comme si elles étaient sortis en jets bigarres de nulle part ailleurs que de ces circonvolutions méningés. C'est certainement le cas, et c'est bien réalisé, à mon idée. L'écriture automatique, ou au minimum semi-automatique, est un procédé qui doit être utilisé ici.

L'écriture automatique est un procédé d'écriture périlleux. Le sens effectivement est malmené. Il passe autant par les mots, la captation d'un ressenti formé par la communication logique de la pensée, mais aussi par d'autres voies empruntées par le rythme, la phonétique et surement, quelques autres zones où les énigmes règnent encore peut être pour un temps...

Ici, pour moi, le procédé fonctionne, car sans qu'il y est de logique palpable au premier abord, le texte me révèle le thème traité par l'auteur. L'écriture est belle, maitrisée. Le style surréaliste est par essence, provoquant (puisqu'on ne comprend pas par les voies du commun...) et donc, colle tout à fait à ce genre de texte et de critique de la société.

Les paradoxes et l'absurdité du monde moderne mais toujours archaïque sont saisis, il me semble, grâce au pseudo-archaïsme du surréalisme.

Toute les strophes et les métaphores sont bonnes, du "goudron fracturé au torse s’agrippe aux graviers" jusqu'au "luthiers désespérés accordent une dernière fois les tunnels d’aérations"...

Un seul mystère persiste :

Quid d '"Un convoi de lutin bleu à huit cents mètres," ?...

Ca m'intrigue et c'est bien...

Je remercie et souhaite une bonne continuation à l'auteur !

   Lunar-K   
23/4/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte opaque, il est vrai. Mais, poème surréaliste oblige, je crois que le sens doit ici être trouvé (cherché tout du moins) ailleurs que dans la seule sémantique : dans l'enchaînement des images, d'une part, et, d'autre part, chez le lecteur lui-même qui doit participer activement à son élaboration plus que dans tout autre poème où le sens lui serait délivré comme sur un plateau, sans qu'aucune monnaie d'échange ne lui soit demandée. Il faut dire aussi que l'incipit est le bienvenu et permet d'emblée de baliser le terrain de l'interprétation. Je me suis donc prêté au jeu.

Si j'ai bien compris, la métaphore centrale, cette métamorphose architecturale, correspond au "bouleversement social" cité en introduction. Cela me semble, en tout cas, expliquer pas mal de choses déjà, notamment la première strophe qui exprimerait dés lors, dans sa première moitié, la domination de plus en plus globale de ces changements (qui atteignent jusqu'à notre intimité la mieux gardée) et, dans sa seconde moitié, la réduction toujours plus grande ("Les barrières sont trop hautes pour éclairer,") et inextricable ("Trop chaudes pour les boire sans se tatouer.") de nos espaces (culturel, social, vital,...).

J'ai un peu plus de mal avec la seconde strophe qui s'éloigne de ce registre urbain pour s'en aller voguer en mer. J'ai l'impression que cette "ancre (qui) flotte à l'horizon" est ce qu'on pourrait appeler "l'ancien monde" tandis que "les pompiers (qui) s'enivrent de carrosseries" symboliseraient l'indifférence pour le passé qui se perd, la fuite toujours en avant du monde nouveau et les pertes inestimables que cela entraîne (ces pertes peut-être davantage représentée par les deux autres vers et ces "déchets" notamment).

La troisième strophe est, pour moi, la plus difficile à interpréter, parce que les trois derniers vers me semblent fort lointains du tout premier. Dans celui-ci, je voyais comme une allusion à la diminution de la liberté d'expression (les "murs du son"), et la répression qui pouvait s'en suivre (les "dents d'argile"). Mais je ne vois absolument pas comment concilier cela avec les "lutins bleus à huit cents mètres"... Je dois dire ici que, si cette lecture me semble fort noire et pessimiste, limite même "catastrophiste", je ne peux cependant m'empêcher de la mettre en parallèle avec l'actualité brûlante (je ne sais quand ce texte a été écrit) et la nouvelle constitution hongroise.

Enfin, la dernière strophe, de loin ma préférée car la plus vivante et la plus désespérée (ce qui manque un peu dans les vers précédents je trouve), me semble aussi la plus explicite, surtout grâce à ce rapprochement entre les cimetières et les centres commerciaux.

Au final, une critique assez complète du monde contemporain, de la technologie, de l’uniformisation des cultures, de la dictature de l’opinion (c’est-à-dire "sur" l’opinion),… Mais une critique qui me semble découler d’une vision un peu trop noire, limite "1984", de ce monde. C’est toujours difficile d’émettre un jugement sur un texte dont la lecture provient sans doute en grande partie de nous-mêmes (avec ce risque toujours d’être complètement à côté de la plaque). Aussi j’espère quelques pistes de l’auteur pour affiner mon jugement si besoin. En attendant, le principal défaut de ce texte, outre sa parfois trop grande opacité, est sans doute son manque de vie, de tripes, de révolte ; du moins avant la toute dernière strophe (et encore, presque rien). Je trouve cela assez décevant, un texte qui traite d’un tel sujet sans y mettre plus de passion. Je me trompe peut-être mais je trouve que ce poème reste, dans l’ensemble, trop froid ; la faute peut-être à cette métaphore architecturale qui ne permet pas à l’auteur de faire vraiment vivre son texte ?

   Nescience   
24/4/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Décidément, le surréalisme en poésie, je n'y comprends rien. Et encore plus ennuyeux pour moi, ici, je n'y ressens rien parce que je trouve qu'il y a trop de choses, trop d'images en trop peu de temps et comme en prime je me creuse la cervelle à essayer d'y voir un sens, ça m'étouffe.

Je vois bien, pourtant, que le texte est construit, qu'il ne part pas dans tous les sens et que la mutation de l'époque semble ici se traduire par celle de l'architecture... J'ai l'impression d'en comprendre quelques fragments, mais je me rends compte que sans le résumé, j'aurais été encore plus complétement perdue. Pour moi, c'est un mauvais point que d'être obligé de prendre le lecteur par la main pour qu'il comprenne quelque chose (même si ce n'est pas forcément ce que vous y avez mis). Paradoxalement, j'aurais eu besoin qu'on me tire par les deux mains...

Il y a, à mon sens, deux choses qui ont l'air de faire de tache : se tatouer et les lutins bleus. Je les trouve décalés par rapport au décalage du texte... Mais vu que je ne comprends pas grand-chose, il est fort possible que je sois à côté de la plaque.

Bref, je salue le visible effort de construction de l'auteur, mais ce texte n'est pas pour moi.

   Charivari   
26/4/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
j'ai mis du temps avant de commenter ce poème, je l'ai lu, relu, rerelu... Et... Il y a des images qui me plaisent beaucoup, comme
" L’ancre flotte à l’horizon" "les pompiers s’enivrent de carrosseries" ou encore "des cimetières, à l’ombre des centres commerciaux.", et une vraie impression de chaos, de quelque chose qui grouille et qui ne va nulle part, d'un monde absurde et frénétique... Cependant, j'aurais aimé soit un petit bout de sens, soit une structure plus claire, pour ne pas être aussi dérouté.

   Douve   
30/4/2011
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Je n'ai rien compris.

"Surréalisme oblige", ais-je lu plus haut dans les commentaires.

Ce qui suit n'engage que moi, mais je pense que le surréalisme est un courant qui a fait son temps, qui a peut être eu son intérêt au cours des premières années de sa vie, en ce qu'il était novateur, chercheur d'une forme d'expression nouvelle, inspirée des théories de Freud. Mais il n'a -à mes yeux du moins- plus la moindre utilité de nos jours.

Mieux, je trouve qu'il est trop souvent une porte ouverte à toutes les élucubrations possibles, où l'absence de sens, de musicalité, de rythme et d'esthétisme équivaudrait à du génie de la part de l'auteur.

Ici, j'ai eu beau chercher, je n'ai pas compris le sens caché des vers. Les images recherchées sont sans doute très pertinentes, mais ne m'ont rien évoqué du tout. Je suis restée complètement à côté de ce poème, qui m'a paru profondément absurde dans le fond, et malgré tout très banal dans la forme.

Navrée, mais je n'ai pas aimé.

   Anonyme   
1/5/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Voilà un texte qui me sied en faisant bouger les lignes... Où il est question d'un monde contemporain structuré par des architectures
acerbes dans lesquelles une communication essaie de s'insérer...
Les limites sont toujours présentes, univers borné qui laisse peu d'espoir. Je vois là presque un tableau cubiste... Bref j'ai aimé.

   alalea   
13/5/2011
il y a des images, ou devrais-je dire des ''flashs'', qui me plaisent dans cet écrit sans que je n'arrive à en visualiser une quelconque suite.
je ne sais pas si j'aime ou non mais c'est ''rentre dedans'' et ça fait effet.
entre le ''essait-il de dire que nous en sommes-nous là?'' et ''ha oui!, il écrit un scénario de sf''.
je repasserais...

   Ashanon   
2/6/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai pas tout compris mais j'ai bien aimé certains passages.
La 1ère strophe me fait penser à un volcan et un corps qui cherche à s'échapper en rampant.
La 2ème à l'histoire du radeau de la Méduse et ses travers et scandales.
La 3ème aux Schtroumpfs qui visitent Paris au pied de la tour Eiffel et sur lesquels sont déversés des propos dangereux.
La dernière à une sorte de cercle secret, voire sectaire. Pourquoi ?... Je ne sais.

Il y a un décalage mais en cherchant un peu j'ai trouvé quelques messages subliminaux.

   Anonyme   
29/9/2016
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↑
Ah ! ma pauvre tête, ça boue, je vous ai lu, relu, et re relu, et j'admets humblement n'avoir rien compris, je trouve ce texte très très hermétique.

J'ai insisté me disant que je ne suis pas plus bête qu'un autre, mais franchement, pas la moindre once de lumière, je suis dans le flou le plus total, aucune image ne me parle, aucun ressenti, je suis face à l'abstrait, c'est l'incompréhension la plus totale.

Au vu du titre "Crise", je m'attendais vraiment à tout autre chose, je ne suis sûrement pas fait pour lire du "surréalisme", je mets un terme à bonne volonté, sinon je vais faire une "Crise" de nerfs.


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