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Chansons et Slams
Charivari : Entre-cils
 Publié le 23/12/12  -  10 commentaires  -  1630 caractères  -  186 lectures    Autres textes du même auteur

Un petit "clin d’œil" à Piaf et la chanson réaliste.


Entre-cils



En un clin d'œil, en un éclair
Il était apparu
En un battement de paupières
Je l'ai perdu de vue

Depuis, son entre-cils,
La couleur de ses pupilles,
J'avoue, j'm'en souviens plus



Il avait les yeux clairs
Tout blancs, mais cependant
Transparents presque verts
Et troublants.

Il avait les yeux beiges,
Grisants jusqu'à l'amer,
Des yeux cerclés de neige,
De chimères.

Il avait les yeux fiers
D'opale qui auraient pâli
D'avoir trop réfléchi
La lumière.



Quand il m'a dit « Je te veux »,
Je n'le quittais pas des yeux,
Je croyais être la seule
Ouais… Mon œil !

Dans mes yeux s'allumaient
Deux jolis croissants d'or
Deux p'tites lunes qui flambaient
Dans l'aurore.

J'y tenais comme à la prunelle
De mes trop vilains yeux,
J'ai fait couler du rimmel
À qui mieux mieux.


En un clin d'œil, en un éclair
Il était apparu
En un battement de paupières
Je l'ai perdu de vue

Depuis, son entre-cils,
La couleur de ses pupilles,
J'avoue, j'm'en souviens plus




Depuis, j'ai le regard de brumes
Et qui cause à ce verre
Mes yeux se noient dans l'écume
De ma bière.

Depuis, j'ai les yeux rouge et noir,
Rouge d'avoir tant pleuré,
Noir comme un trou d'mémoire
J'l'ai oublié.

Mais on dit que là-haut
Il existe un grand œil,
Qui poursuit les salauds
Jusque dans leur cercueil.


 
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   macaron   
6/12/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve le dernier quatrain de trop, il ne colle pas avec "J'l'ai oublié". Autrement, c'est pas mal du tout. La complainte d'une femme blessée chantée par une voix un peu rauque. J'aime beaucoup la déclinaison sur les différents regards liée à la couleur des yeux, une bonne idée. A vous écouter chanter!

   fugace   
9/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est vrai, ça rappelle "La Foule" de Piaf, mais ce n'est en aucune façon du plagiat.
Ecriture nouvelle, originale, sensible, sur le regard, la séparation; l'oubli qui n'en n'est pas un.
Cet Entre-cil nous porte aux différents instants d'une relation intense, intense au-delà de sa fin.
Bien écrit, de très belles images, tout s'enchaîne naturellement, d'une lecture qui coule seule, ce texte est très beau.

   Lunar-K   
10/12/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

J'ai bien aimé cette chanson. Il y a quelques fort belles trouvailles à mon avis, notamment cet "entre-cil" qui me plaît bien. J'ai aussi trouvé très efficace le jeu de mots entre "tout blancs" et "troublants". Et puis il y a également ce "Noir comme un trou d'mémoire" qui n'est, il est vrai, pas très original considéré en lui même, mais qui, ainsi rapporté aux yeux, parvient à trouver une nouveau souffle bienvenu.

Le thème non plus n'est pas bien original en soi : une femme qui s'est fait avoir par un salaud qu'elle imaginait déjà prince charmant... Mais c'est le traitement de ce thème éculé qui vaut le détour. Un subtil mélange d'humour et d’auto-dérision avec quelque chose de plus sombre et de plus désespéré (ce qui est surtout visible à la toute fin de la chanson). Je crois que c'est en grande partie à cette complexité que vous devez d'avoir évité les nombreux clichés qui menacent toujours ce genre de texte.

Par contre, j'ai nettement moins apprécié : "... réfléchi/La lumière" et, surtout, "A qui mieux mieux". J'ai du mal à vraiment justifier mes réticences pour le premier. La seule explication qui me vient à l'idée c'est que je trouve le début de cette strophe tellement bon (Il avait les yeux fier/D'opale qui auraient pali) que cette chute m'apparaît presque prosaïque à côté, pas à la hauteur en tout cas. Mais je ne saurais pas être plus précis que cela, désolé. Et concernant "A qui mieux mieux", là c'est juste que je n'aime pas cette expression, cette répétition de "mieux". Donc, là encore, ce n'est pas vraiment votre faute, juste un dégoût tout personnel.

Enfin, j'ai aussi quelques réserves par rapport à la toute dernière strophe. Je pense que vous auriez très bien pu vous en passer pour finir sur "J'l'ai oublié". C'est que j'ai du mal à imaginer cette narratrice aussi revancharde que ne le laisse entendre cette fin. Je la vois au contraire plutôt bonne poire, de ces femmes qui se font toujours avoir par les salauds (comme je le dis plus haut) sans vraiment se remettre en cause. Ce pourquoi je trouve particulièrement bien adapté ce "J'l'ai oublié". Mais c'est à nouveau un avis très personnel, et peut-être est-ce tout simplement moi qui ai sous-estimé votre narratrice.

En tout cas, dans l'ensemble, j'ai bien aimé. Un ton très juste pour un texte finalement assez plaisant.

Bonne continuation !

   Anonyme   
13/12/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La chanson de Piaf "La foule" est la première chose qui m'est venue à l'esprit. La même histoire de rencontre avortée qui laisse une plaie impossible à fermer et qu'on sublime en en faisant une chanson, quand on est poète. Puis m'est apparue toute la subtilité du jeu sur le thème de l'oeil, qui rit, qui séduit, qui ment et qui pleure. Pour finir, et là, on sécarte de la chanson précitée où la séparation est le fait du hasard, d'obstacles extérieurs aux protagonistes. Ici il y a mensonge, tromperie et enfin l'évocation d'une justice immanente. Serait-ce l'oeil qui symbolise la conscience dans le célèbre poème de Victor Hugo et s'érige en vengeur ou consolateur ?
En tous cas l'ensemble, par son rythme, ses images, la richesse des références est extrêmement plaisant.

   brabant   
23/12/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Salut Charivari,


Je salue l'humour de "Un clin d'oeil à..." et "Entre-cils" :)
Mais...
"Un petit "clin d'oeil" à Piaf et la chanson réaliste" : le danger quand on annonce Piaf c'est que le lecteur "cherche" dans le texte... et qu'il se dit : "ça Piaf l'aurait pas beuglé ; Tiens ! là, oui, par contre, d'accord !... je retrouve son meuglement. Là je retrouve Piaf !" -lol, j'adore le génie de La Piaf, la Callas des trottoirs et des courées ! Euh, des boulevards ! Reueuh, des Grands Boulevards ! La Grande quoi ! L'Olympia ! D'ailleurs j'ai eu le sentiment/la sensation de la retrouver à mesure que le texte s'installait et beaucoup vers la fin, comme tu avais eu besoin de..., comme si tu t'étais échauffé. Dans ce cas n'eût-il pas été préférable d'incipiter "Chanson réaliste" tout simplement en laissant au lecteur le soin de retrouver Piaf tout seul ? Ce monument ! ç'aurait été amusant pour toi de le lire ensuite dans les coms.

Le danger ici serait de faire de l'intellectualisme (Piaf ne faisait pas d'effets de style : "En un clin d'oeil, en un éclair/.../Depuis, son entre-cils", c'était pas aussi compliqué), Piaf c'est pas une intello, c'est la boulangère, la poissonnière, la tripière amoureuse et qu'on laisse tomber, la pute (lol j'aime pas ce mot) la putain (lol j'aime pas non plus) la péripatéticienne (beurk) la respectueuse (ah ! ça c'est mieux !) de même qui aime, qui est battue mais qui tue pour son mac, son homme. Bien sûr de la poésie peut naître de tout ça, mais je dirais "naturellement", presque accidentellement, pas par des jeux sémantiques. Elle dépasse pas la poésie du clair de lune la Piaf, du ruisseau, du caniveau, du "A la vie A la mort", du "J't'ai dans la peau", etc... etc... 'hé ! C'est sublime la lune hein ! Sublime et subliminal et sublissime !... On peut d'ailleurs ne pas avoir tort de penser que cette poésie du lieu commun, des grandes envolées communes, est la vraie poésie. lol. A chacun son pied ! Bon, c'est pas péjoratif tout ça rerehein hein ! rerelol ! :)D

- où je n'ai pas retrouvé Piaf : "entre-cils (bis repetita)/l'amer/chimères/aurore - j'aurai plutôt vu "matin" -/regards de brumes"

- où je l'ai retrouvée : à relecture, crayon à la main, plus souvent que je ne l'aurais cru à première lecture (sans doute un effet de mimétisme. lol). OK ça c'est dit, je ne relève pas.

- je trouve quand même que tu as globalement trop intellectualisé le texte.

- passages préférés : strophe 5 et pas mal d'autres finalement de deux ou trois lignes. Je ne relève pas non plus. Trop de boulot !


Bon, globalement j'ai trouvé que c'était du bon boulot quand même hein !

lol

Alors maintenant faut trouver une gouailleuse pour pousser la goualante. Un peu fleur bleue quand même hein !


:)

Et Georgette Lemaire t'aime pas ?

Je sais, je viens de tout gâcher là ! :D :D :D

   funambule   
23/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Je trouve (histoire d'aller droit au but) que ce texte de chanson s'égare un peu dans ses contradictions. J'oublierais Piaf pour m'en tenir seulement à la chanson (dite) réaliste (car d'autres le sont tout autant).

Je préfère de loin les jeux sur les mots et ceux qui s'attachent aux sons aux jeux de mots à proprement parler. En ce sens, ce texte me comble entièrement, de même que sa construction parfaite pour tirer un mélodiste vers le haut et favoriser aussi l'interprétation.

Ce qui me dérange un peu est la direction que l'on me donne. Les apports il me semble sont divers et sans doute inconscients (à chacun son siècle) et, de fait, partant d'une idée, la mêle à une approche différente de l'écriture. Ce qui au final (je pense que la chanson "réaliste" n'aime pas jouer avec les mots) donne quelque chose de plutôt novateur, empreint de références mais qui pourrait (et gagnerait) à être interprété sans carcan ni barrières.

"Grisant jusqu'à l'amer", malgré le contexte est le genre de coquetterie d'auteur qui ne peut passer qu'à l'écrit et, si l'on s'en tient à l'annonce, je présume que l'émotion manque sans doute un peu de force. On peut donc penser à un bel (et talentueux) empilage... comme on peut se vider la tête de l'incipit et imaginer de jolies possibilités.

J'aime donc à croire que l'on peut aborder ces mots sous un angle neuf qui surprendrait agréablement l'auteur.

   MissNode   
24/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
B'soir Charivari,
Voici, en vrac, mon avis sous l'angle "poétique" puisque je suis ignââre en chanson/slam...
- L'incipit est bien trouvé, concis : une "mini-nouvelle" en quelques mots qui m'ont attrappée par la main dans l'imagerie et l'ambiance de la chanson "les amants d'un jour" de Piaf.
- J'ai lu le texte en tentant de le "scander" et j'ai trouvé agréable le rythme de base "6/3" qui porte bien les valses "à flonflons" de son répertoire; y dénichant des incartades vers les 8/7 pieds, ou 3/4, j'ai supposé sans peine ce que j'appellerais les "libertés et variantes" que l'on trouve dans la musique (particulilèrement jazz?)
- Respects pour ce texte effectivement réaliste dans sa poésie ... quoique les couplets des "yeux beiges" et celui des "yeux fiers" ont failli m'en faire douter : ils tiennent du poème à n'en pas douter, mais j'y ai ressenti une rupture de style avec les autres passages plus réalistes/populaires, dans lesquels j'entends mieux la chanson ... même si j'ai apprécié la progression du poème, que la présentation souligne par le saut de ligne supplémentaire : ces trois premiers couplets sont dans l'envolée lyrique du coup de foudre, certes, mais le style m'a semblé moins "coller" avec le personnage suggéré par le reste
- J'ai tiqué aux yeux "tout blancs" je ne comprends pas davantage que les yeux "cerclés de neige", c'est quelque chose que je n'ai jamais ressenti, peut être - J'ai tiqué aussi sur "Opale qui aurait pâli" ... pas aimé, finalement, même en l'imaginant en chanson.
- Quant au titre, un trouvaille pour suggérer le charme d'un regard ? en tous cas je l'ai lu comme tel
Merci Charivari de nous offrir ces envolées simples et touchantes des histoires de toujours !

   Anonyme   
24/12/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai trouvé que c'était intellectuel et alambiqué. Le réalisme, qui est ma forme préféré dans l'ensemble, ici se paie de mots, c'est compliqué, parfois pas abouti, parfois maladroit comme les yeux blancs mais transparents presque verts. Beaucoup de mots qui ne disent pas beaucoup.

Bien sûr, ça rappelle les chansons de Jeanne Moreau, J'm'en souviens plus très bien et Le tourbillon. Mais ça manque de simplicité, d'accroche, de visuel.

Un joli rythme mais pour moi, il manque des choses entre les cils.

   melancolique   
24/12/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Charivari,

J'ai beaucoup aimé le refrain:

"En un clin d'œil, en un éclair
Il était apparu
En un battement de paupières
Je l'ai perdu de vue

Depuis, son entre-cils,
La couleur de ses pupilles,
J'avoue, j'm'en souviens plus"

Je trouve aussi réussie l'idée des couleurs des yeux , et les images qui accompagnent chaque couleur.

Je retiens particulièrement:
"Depuis, j'ai les yeux rouge et noir,
Rouge d'avoir tant pleuré,
Noir comme un trou d'mémoire
J'l'ai oublié."
C'est une belle strophe.

Et j'aurais préféré que la chanson s'arrête ici, n'ayant pas trop apprécié la dernière strophe.

Au plaisir de te relire.

   Artexflow   
28/12/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Charivari,

La première lecture de ce poème, pour ma part, date, je crois me souvenir, du jour de sa publication. Je constate avec effroi que je ne l'ai pas commenté !

Alors, pas de chance, je dois bientôt partir, mais je me permets d'ajouter mon commentaire tout de même :) Si j'ai le courage, j'ajouterai peut-être quelques petites choses plus tard.

J'ai trouvé ça franchement très beau, très réussi. Sincèrement, j'aime quasi tout, le plus grand point fort selon moi étant que vous avez réussi à garder une très grande poésie en écrivant une chanson. C'est un tour de force que j'apprécie. On ne devine pas forcément que c'est une chanson, et ça, dans mes critères, ça vous fait gagner beaucoup de points.
Bon ok y a le refrain, mais vous voyez skeuj veux dire !

Donc, parce que je n'ai pas trop le temps, mais surtout parce que j'ai beaucoup aimé, je n'ai pas grand chose à dire de plus...

Dans les critiques, parce qu'il en faut ( ;) ), je dirais que le Mon oeil ! et le A qui mieux mieux ça m'a franchement déstabilisé, je me suis demandé si c'était de vous, même, parce que le reste est très délicat et là BOUM grosse grimace. Voilà pourquoi j'ajoute le - après mon très bien. Si ça n'avait pas été aussi ENORME comme problème dans ma lecture, je ne l'aurais pas mis mais alors là Charivari, j'ai pas compris...

Donc, donc merci beaucoup pour cette lecture ravissante et délicate. Bravo ;)


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