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Poésie libre
chicabala : Je te pardonne [Sélection GL]
 Publié le 09/08/17  -  6 commentaires  -  751 caractères  -  163 lectures    Autres textes du même auteur

Hermann NTOKA, poète camerounais résident à Yaoundé.


Je te pardonne [Sélection GL]



Chimères mépris et trahison
je te pardonne.

Le vent a soufflé sur tes sentiments
le feu de l'amour s'est éteint
il ne reste plus que la cendre
elle a été refroidie
par la rosée de ton absence.

Alors qu'il faisait beau temps
tu as ramassé le charbon
et as dessiné les nuages noirs dans le ciel
je ne t'en veux pas Christelle
c'est le vent qui t'a induite en erreur.

Il soufflait vers le nord
et tu as suivi sa direction
mais le vent ne fait que passer
ses victimes sont nombreuses
l'herbe du champ et l'arbre caduc.

Puisque tu me le demandes
je te pardonne
adieu mon amour
quand le vent s'arrêtera
je continuerai d'exister.


 
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   Anonyme   
21/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve touchante cette déclinaison de l'appel à l'aimée fugitive, thème ô combien exploité. Je pense notamment à la chanson country :
You are the sunshine of my life
(...)
Please don't take my sunshine away...
(Ou à "La femme du boulanger", tiens.)

Les sentiments qui déchirent le narrateur sont exposés avec simplicité mais aussi l'envolée qu'on attend d'un texte poétique. Ainsi, j'ai vraiment aimé
le vent ne fait que passer
ses victimes sont nombreuses
l'herbe du champ et l'arbre caduc
La fin aussi me plaît, qui juxtapose l'adieu et le rappel "ouais, et si le vent/ berger de gouttière s'arrête, tu m'auras toujours en réserve"... L'ambivalence du narrateur éclate ici, je trouve, un mélange de résignation à l'abandon mais aussi d'espoir que Pomponnette finira par revenir.

Mon bémol serait que le texte ressasse un peu à mon goût, dit plusieurs fois la même chose. Il est vrai que cela correspond aussi à l'état d'esprit du narrateur.

   Anonyme   
22/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il m'a fallu relire plusieurs fois pour me sentir entraîner par les mots vers la sensation voulue, c'est bien là, mais il faut y être attentif.

Enfin de compte, l'émotion se fait plus présente au fil de la lecture, il faut l'apprivoiser.

Ce qui est intéressant, c'est de voir comment peu à peu prend forme avec l'utilisation d'éléments de la nature, la fin de ces "sentiments", (le vent, le feu, la cendre, la rosée etc ).

Les images bien présentes, renforcent l'idée d'un amour finissant "destructeur" qui ne laisse que désolation.

"ses victimes sont nombreuses
l'herbe du champ et l'arbre caduc."

Mais aussi il y a aussi l'espoir naissant :

" quand le vent s'arrêtera
je continuerai d'exister. "

C'est un texte qui a su m'apporter du ressenti, par le fait, qu'il est fluide, bien rythmé, plaisant dans son ensemble.

   Marite   
26/7/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Ce poème pourrait se ressentir avec plus de force je pense en remaniant l'expression, disons en la simplifiant. Tous les mots ne sont pas nécessaires en poésie pour transmettre une émotion. Par exemple je verrais mieux la seconde strophe comme ceci :

Le vent a soufflé
le feu de l'amour s'est éteint
ne reste que la cendre
refroidie par la rosée de ton absence.

Mais bien entendu, l'auteur seul est maître de son sujet.

   papipoete   
10/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour chicabala,
Puisque tu me le demandes, je te pardonne mais plus jamais je ne t'aimerai !
NB le vent peut, soufflant doucement, allumer une petite braise ; mais venant à être tempête il étouffe le feu !
De belles images ( tu as ramassé le charbon et dessiné des nuages noirs )

   Damy   
15/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je ne connais pas Hermann Ntoka et l'incipit me paraît bizarre:est-ce un poème de lui, ou ben est-ce que vous lui avez dédié ?
J'ai regardé rapidement sur internet pour me permettre de prendre un peu connaissance du contenu de ses écrits et, grand humaniste, ce poème qui pardonne le désamour en accordant toute liberté à Christelle, au gré du vent, est digne du sentiment qu'il vous a inspiré. Et si le vent tourne, si j'ai bien compris le mot "exister", c'est de l'amour intact qu'il s'agit.
Tant de séparations, tant de divorces ont lieu dans d’effroyables tempêtes, que celui à l'amiable de Ntoka a la vertu de me rendre l'espoir de la sagesse, si d'aventure...

Ayant parlé philosophie, parlons poésie toute d'africanité imprégnée: je pense au vent du Nord de l'émigration (??), mais aussi au mode du message d'adieu dessiné dans le charbon refroidi plutôt que parlé dans les limites étroites de la parole qui risque de déraper. L’évocation de la tristesse de Ntoka est toute empreinte de discrétion et de finesse, rendant fautif le vent. Aucun sentiment de rancœur: c'est la nature à laquelle il a fallu se résoudre Je retiens particulièrement l'inspiration de ces vers magnifiques:
"Alors qu'il faisait beau temps
tu as ramassé le charbon
et as dessiné les nuages noirs dans le ciel
je ne t'en veux pas Christelle
c'est le vent qui t'a induite en erreur."

Je tique un peu sur l'arbre "caduc", adjectif que j'attribuerai plus facilement à une idée, une pensée, qu'à un élément naturel. C'est mon seul petit bémol dans cette composition sans fausses notes.

Merci, Chicabala.À vous relire.

   Provencao   
30/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai été très touchée à la lecture de ce délicat écrit: "Puisque tu me le demandes
je te pardonne
adieu mon amour
quand le vent s'arrêtera
je continuerai d'exister."

Quand le pardon devient un "pansement" sur la possibilité de changement et de métamorphose au bien de celle qui a trahi"

Très belle lecture.

   chicabala   
16/9/2017
Commentaire modéré


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